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COUR ROMAINE


l’étranger, dos qu’ils arrivent à Rome, se présentent au maître de chambre, et lui indiquent le laps de temps qu’ils comptent passer dans la ville éternelle. Une semaine de service leur est alors assignée. Les voitures du Vatican vont chaque matin les chercher, et les reconduisent chez eux, quand le service a pris fin. Leur semaine terminée, ils sont reçus eux-mêmes en audience par le pape. Cf. Moroni, Dizionario, v » Camerieri del papa, % 4, t. vil, p. 43-47. Cetle charge cesse à la mort du pape qui l’a concédée, mais le successeur la continue d’ordinaire à ceux qui en ont été précédemment investis.

Le nomhre des camériers secrets de cape et d’épée surnuméraires est très variable, et dépend uniquement de la volonté du souverain pontife. Il s’élève actuellement à plusieurs centaines. Ma r Battandier, Annuaire pontifical catholique, 1900, p. 421-426 ; 1907, p. 557567.

3° Camériers d’honneur, ou honoraires. — Ils se divisent en trois classes : 1. camériers honoraires en habit violet ; 2. camériers honoraires extra urbem ; 3. camériers honoraires de cape et d’épée.

1. Les camériers honoraires en habit violet ont le même costume que les camériers secrets, partagent les mêmes privilèges honorifiques, et timhrent leurs armes de la même façon. Dans les diverses fonctions pontificales, soit au Vatican, soit à la hasilique de Saint-Pierre, comme aussi dans les consistoires et les chapelles papales, ils aident les camériers secrets dans les divers emplois qui leur sont confiés, comme par exemple de porter les flabelli, auprès de la sedia gestatoria, les cierges, les bâtons du dais, etc. Ils peuvent également faire, à leur tour, une semaine de service dans les antichambres pontificales, après s’être entendus, dans ce but, avec le maître de chambre. Cependant, ils n’ont pas le droit de séjourner dans l’antichambre secrète, réservée aux camériers secrets ; mais ils doivent se tenir dans l’antichambre d’honneur, c’est-à-dire dans celle où est’dressé le trône du souverain pontife. Cf. Moroni, Dizionario, v° Camerieri del papa, $ 5, Camerieri d’onore in abilo paonazzo, t. vii, p. 47.

Le nombre des camériers d’honneur en habit violet varie avec la volonté du pape qui les nomme. Ainsi, par exemple, Benoît XIV, au commencement de son pontificat (1741), en avait trente-deux. Un an avant sa mort, en 1757, il avait porté leur nombre à quatre-vingt-douze. Cf. Moroni, loc. cil. Actuellement leur nombre dépasse deux cents. Cf. Ma> Battandier, Annuaire pontifical catholique, 1900, p. 426-431 ; 1907, p. 557-567. Leur charge cesse à la mort du pontife ; mais généralement le successeur la renouvelle, par l’intermédiaire du majordome.

t. Les camériers honoraires extra urbem. — Leur institution est relativement récente, car elle ne remonte qu’à Pie VI. Ils ne furent même que trois, sous ce pape. Ce nombre s’éleva à quatorze sous Pie VII ; mais, ni Léon XII, ni Pie VIII n’en nommèrent. La série recommença sous Grégoire XVI, et, depuis, s’est considérablement augmentée, car elle comprend maintenant plus d’une centaine de membres. Considérés comme familiers du pape, ils ont droit au titre de monseigneur, et leur costume est à peu près le même que celui des camériers d’honneur ; mais ils ne peuvent le porter dans Rome, car ils ne sont camériers d’honneur qu’extra urbem. Si le pape avait à quitter la ville éternelle, il trouverait ainsi, au cours de ses déplacements, et dans la plupart des villes importantes qu’il traverserait, des camériers d’honneur, pouvant entrer immédiatement en service î.uprès de sa personne. Cette charge expire avec le pontife qui l’a concédée. Cf. Mb » Battandier, Annuaire pontifical catholique, 1900, p. 431-434.

3. Camériers d’honneur de cape et d’épée.

Pour titre camérier de cape et d’épée, même surnuméraire,

il faut appartenir à la nol Cette condition rigou reuse écartait bien des gens qui, par leurs qualités personnelles et leur attachement au saint-siège, auraient cependant mérité d’occuper une place à la cour pontificale. C’est en leur faveur que fut créée la classe des camériers honoraires de cape et d’épée.

Leur costume est le même que celui des autres camériers de cape et d’épée, sauf quelques légères différences. Ainsi, les médaillons du collier, au lieu de porter les initiales C. S., ont les lettres C. 11. cubicularii honoris). De même, pour la petite tenue, le col et les revers des manches sont de velours bleu, au lieu d’être de velours rouge. Cf. Règlement du mois de novembre 1902 pour les camériers de cape et d’épée, dans M’Ji Battandier, Annuaire pontifical catholique, 1903, p. 435. Comme les camériers d’honneur en habit violet, ils ne peuvent entrer dans l’antichambre secrète ; mais se tiennent dans l’antichambre d’honneur. Leur nombre est essentiellement variable, et ne dépend que de la volonté du souverain pontife ; mais il dépasse la centaine. Les quatre premiers ou plus anciens sont à vie. La charge des autres cesse à la mort du pontife. Sans avoir un traitement en titre, ils reçoivent cependant une légère compensation pour leurs services. Cf. Moroni, Dizionario, v° Camerieri del papa, 5 7. Camerieri d’onore di spadae cappa, t. vii, p. 48 sq. ; MilBattandier, Annuaire pontifical catholique, 1900. p. 434-436.

V. chapelains.

Sous cette appellation, on comprend : 1° les chapelains secrets proprement dits ; 2° les clercs secrets ; 3° les chapelains communs ; 4° le confesseur de la famille pontificale ; 5° le prédicateur apostolique ; 6° le sous-sacriste des palais apostoliques ; 7° les maîtres des cérémonies pontiticales ; 8° le collège des chantres pontificaux.

1° Les chapelains secrets, en latin, capellani intimi.

— Ils se divisent en trois classes : 1. les chapelains secrets di numero ; 2. les chapelains secrets d’honneur, ou honoraires in urbe ; 3. les chapelains secrets honoraires extra urbem.

1. Les cltapelains secrets di numéro.

Ils ont le titre de monseigneur et les privilèges de la prélature. Leur costume est celui des camériers secrets participants, et, comme eux, dans les cérémonies ils portent la cappa rouge. Leur mission est d’assister le souverain pontife dans les diverses fonctions ecclésiastiques qu’il accomplit dans sa chapelle privée. Quand le pape a célébré, l’un d’entre eux dit, après lui et en sa présence, la messe d’actions de grâces.

En outre, ils sont attachés plus spécialement au service de sa personne. Ils l’aident pour le dépouillement de sa volumineuse correspondance ; pour la lecture des journaux, dont ils font des coupures à son usage ; pour ses commissions personnelles. Ils récitent avec lui le bréviaire et le chapelet, raccompagnent à la promenade, dans les jardins du Vatican, et, somme toute, remplissent auprès de lui le rôle de secrétaires particuliers et de confiance.

L’origine des chapelains secrets est très ancienne. Leur nombre est essentiellement variable, car il dépend uniquement aussi de la volonté du souverain pontife. Nommés par billet du majordome, ils voient, à la mort du pape, cesser leurs fonctions qui étaient d’ordre tout à fait intime et personnel. Le premier et le chef des chapelains secrets a le titre de caudataire pontifical. Il est, en effet, chargé de soutenir la soutane du pape, quand celui-ci monte en voiture ou en descend. Le second chapelain est appelé crucigi’re, parce qu’il porte la croix devant le pape, dans les consistoires et dans quelques autres circonstances. Il y a. en ce moment, quatre chapelains secrets. Cf. M" Battandier, Annuaire pontifical catholique, 1907. p. 568.

2. Les chapelains secrets honoraires in urbe, en latin.