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COUR ROMAINE

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deux fois la semaine, le jeudi et le samedi après-midi. Il était, en outre, comme le jurisconsulte, le théologien et le conseiller intime du pape. Chaque jour, étaient déférées, de tous les pays de l’univers, des causes si nombreuses et si complexes au souverain pontife, qu’il avait, en effet, besoin d’avoir à côté de lui un homme très versé dans les lois, et auquel il confiait l’étude de ces affaires, dont rapport devait lui être soumis. L’auditeur était donc choisi parmi les plus savants et les plus habiles des prélats, ou des avocats. Cf Lunadoro, Relazione délia corte di Roma, c. xxvii, Dell’Uditore di Xostro Signore, Rome, 1774, t. il, p. 222. Sa juridiction était cependant trop étendue pour un seul homme. Elle annulait trop parfois celle des tribunaux, où cependant siégeaient des hommes de très grande valeur. Elle fut donc restreinte, à diverses reprises, et diminua sensiblement, dés les premières années du xix CJ siècle. Pour les variations qu’elle subit à diverses époques, voir bulle de Paul V. Universi agri, du 12 mars 1612 ; bulle d’Innocent XI, Licet romanum ponti/icem, du 28 juin 1689 ; d’Innocent XII, Ad radicitus, du 30 août 1692, et Romanus pontifex, du 17 septembre de la même année ; de Clément XIII, Lied curandum, du 28 décembre 1762 ; de l’ie VII, Post dinturnas, du 30 octobre 1800 ; Molu proprio de Pie VII, Quand/) per ammirabile, du 16 juillet 1816, et Nello stabilire, du 22 novembre 1817 ; Molu proprio de Léon XII, Dopo le orribili calamità, du 5 octobre 1821 : Bullar. roman., t. v, p. 23 ; t. viii, p. 527 : t. ix, p. 261 ; Rullar. roman, continuât., t. II, p. 373 ; t. i. p. 18 ; t. iv. p. 17. 144 ; t. xvi, p. 128. Cf. Villetli. Pratica ddla rima romana, c. ix, Del tribunale dell uditore del /"/ « . in-4°, Rome, 1845. Pour ses jugements, l’auditeur du 1res saint-père tenait une audience publique, une fois par semaine, généralement le mardi, dans une salle contiguè aux appartements qu’il occupait dans le palais du Quirinal.

La juridiction de l’auditeur du très saint-père, déjà bien restreinte par Pie VII et Léon XII, le fut encore plus par Grégoire Wl.dans son édit du 5 octobre 1831, intitulé Regolamento organico per l’amministrazione délia giustizia civile, § II, publié dans la Raccolta délie leggi, t. v. p. I, MX) ; et dans celui du 10 novembre 1834, intitulé / ; " legislalivoe giudiziario per gli

affari civili, s 277-279, Rai colla délie leggi, t. x. p. Isq, Vingt.- 1 1 -i plus tard, Pie l la restreignit davantage

encore, el n’en laissa subsister q [uelques vestiges.

a, 1854 u. (M). 61.

L’anditeur du très Baint-père avait une autre fonction, ni très importante autrefois. Il était ]> taire de la Congrégation cardinalice pour l’élection istituée par Innocent XI (1676-1689) et tomber’ensuite en désuétude, elle avait été rétablie par m XIV, bulle Ad apostoliese servit" fis, du 17 octobre 1740, Bullar magn., t. xvi, p. 7 ; mais elle dura peu, iblement > n des ambassadeurs lissances. I. auditeur du 1res saint père n’en i gé de prendre les informations identielles sur les sujets qui paraîtraient nsuite au pape,

produiraient. Cf. bulle de

n-’- l rvitulis, du 15 mai

1591. lin* ai

m Mil. pai i bulli mbre

mi l’institution d’Innocent I et de uniquement pour I

d’Italie. Quant am itions, elle n’avait p

i l’oxistem i. p. un i, plupart, de coi

te d i tat. Ce m’tut

irdinalii e, comme bu temps de

i l. mais -luipi. iiu’iii une commission De eli c posée de cinq

mditi ni du pape en étail le secrétaire. A lui

DICT. DI tiii oi. CàTHOL.

d’envoyer le billet de nomination à un évèché, au nom du souverain pontife ; puis, de recevoir des nouveaux élus le serment et la profession de foi. Cette commission tenait ses réunions au Vatican, à la secrétairerie d’État ; mais elle fut supprimée par Pie X, peu après son élection (19 décembre 1903), et ses fonctions furent dévolues au Saint-Office. Depuis lors, la charge d’auditeur du très saint-père est vacante. Le plus ancien auditeur du pape, dont on ait pu retrouver le nom, est celui de Paul II (1464-1471). La liste chronologique des auditeurs du pape a pu être reconstituée, pour ces trois derniers siècles ; mais moins complètement cependant que celle des maîtres de chambre et des majordomes. Elle a été publiée par Moroni, Dizionario, v » Uditore del papa, t. î.xxxii. p. 201-205.

4. Le maître du sacré palais apostolique, Magister sacri palatii aposlolici, en italien, Mæstro del sacro pala :  ; o ajostolico. Il est comme le théologien du pape, chargé de surveiller, au point de vue de la foi, la publication des ouvrages qui s’impriment à Rome. A lui aussi incombe le soin de recevoir le texte des sermons qui doivent être prononcés devant le pape. En outre, il est de droit consulteur du Saint-Office, des Rites, des Indulgences et des Reliques, de l’Index, de l’examen des évêques, de la correction des livres de l’Église orientale, de l’examen des curés des paroisses de Rome. Il est aussi le président du collège, ou faculté de théologie, dans l’université romaine de la Sapience, pour la collation des grades de licencié et de docteur en théologie.

Cette charge si importante et si honorable est à vie. Comme les précédentes, elle est conférée par billet de la secrétairerie d’État, et toujours à un dominicain, choisi parmi les plus distingués et les plus instruits de l’ordre. Il n’a pas le litre de mensignor, quoiqu’il lui ait été attribué dans le rôle du palais de Sixte-Quint, pour l’année 1589 ; mais ce titre ne lui a pas été conservé dans la suite, et a été remplacé par celui de Reverendissimo que même les cardinaux doivent lui donner. Il ne porte pas l’habit prélatice, mais celui de son ordre, même dans les chapelles et fonctions pontificales, où il prend rang à côté des auditeurs de Rote. Avec ceux-ci, en temps de vacance du saint-siège, il est chargé’de garder l’une des « roues » ou tours du conclave. Voir Conclave, col. 718. Cf. Bernini, Il tribunal délia sacra rota romana, in-4°. Home, 1717, p. 100 ; Catalani, De magistro sacri palatii aposlolici libri duo, quorum aller originem, prserogativas ac munia, alla eorinn seriem continel qui eo munere ad hancusque ihem. donati fuere, in-4°, Rome, I7.">l. p, 39.

Coin familier intii lu pape, placé dans la hiérarchie parmi les prélats palatins, avant même les camé— riers Becrets, des appartements lui sont réservés dans les palais pontificaux. Avant 1870, il habitait le palais du Quirinal ; il a maintenant son logement au Vatican, .m rez-de-chaussée de la cour Saint-Damase, à gauche en

entrant. Il reçoit générale ni dans la matinée, de

i midi. Cf. Mgr Battandier, Annuaire tifical catholique, in 12, Paris, 19M, p. 171

L’origine <e cette charge éminente est forl ancienne,

car elle remonte au commencement du r siècle.

Saint Dominique fut le premier maître du sari.- palais

Nommé à cel office par Honorius III. eo 1218, il le

n-. il. Fontana, Syllabus magistrorum

ici, in l. R 1683, p l. i latala iii. De magistro sacri palatii apostolici, p. 2. s. i n t Dominique venait d’obtenir pour ses religieux l’éj >’t le couvent de Sainte-Sabine, suc le monl Aventin, avec une partie du palais attenant, 1 1 habité alors par le pape Pendant que les cardinaux, les prélats ou d’autres hauti personnages étaient en audience chei i.iin pontife, le saint remarqua que leurs serviti ou familii i, pi ruaient le temps dani li i antichaml soit en jeui inutiles, Boil en conversations vain

III.