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COUR ROMAINE

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bendàrum est i xxxii. Le rôle se terminait par ces

notes sur le nombre des chevaux et montures de divers genres renfermés dans les écuries pontilicales : Equi marestalle. albe (sic) sunt vigenli. Item sunt in eadem mares lalla mulx et mule noveni. Item equi et muh de marestalla nygra sunt triginta. Item sunt de bestiis marestalle nygre apud fratrem Gerardum et socins de ordine miiiarum qui radiait ultra mare contra lartaris undecim, videlicet quatuor roncini (roussins, Dncange, G-lossarium, t. v, p. 797, 826 sq.) et seplem mulx et nnile. Summa equorum, nutlorinn alque niularum islorum algue islarum prædictorum seu prædiclarum est septuaginta. Cf. Galletti, Memorie di tre antiche chiese di liieli, p. 183.

Pour la cour des papes durant leur séjour à Avignon (1306-1376), une statistique exacte nous est donnée par Fantoni Caslrucci, Istoria d’Avignone, p. 163 sq. C’est également un document d’une grande importance. Après l’élection de Clément V (1305), la cour pontificale s’était successivement transportée à Limoges, Périgueux, Bordeaux, Lyon, Poitiers. Cf. Analecla juris ponlificii, 1895, 1896. Elle s’établit ensuite d’une façon plus stable à Avignon, surtout sous Jean XX11 (1346-1334), qui, d’abord évêque d’Avignon, y lit disposer des locaux assez vastes pour le logement des cardinaux, des officiers de la cour et de tous les membres de la maison pontificale. Pendant le séjour des papes à Avignon, la charge du cardinal camerlingue subit, ce semble, des modifications notables, et perdit beaucoup de son importance. Le camerlingue fut dispensé de résider habituellement au palais. Dans la direction continuelle du personnel de la cour, il fut dès lors suppléé, en grande partie, par un fonctionnaire laïque, dont la première mention, du moins avec une autorité aussi étendue, remonte à cette époque. On l’appelait Magister sacri hospitii palatii apostolici (Maître du Saint-Hospice), et il avait la dignité de premier camérier secret participant de cape et d’épée. Il cumulait les attributions qui furent, dans la suite, confiées au majordome et au maître de la chambre apostolique. Cf. Mabillon, Musseum ilaUcum, 2 in-4°, Paris, 1724, t. n. p. 122 ; Baluze, Vitse paparum accnionensium, 2 in-4°, Paris. 1693, t. i, p. 1089, et passim ; Benazzi, Nolizie istoriche degli antichi vicedomini del patriarc/iio laleranense, e de’modemi prefetti del sagro palazzo apostolico, ovvero maggiordorui pontifiai, in-fol., Rome, 1803, p. 20 ; Gatlico, Aeta selecla cœremonialia sanctse romanse Ecclesise, in-fol., Rome, 1753, p. 265 ; Joudon, Avignon, son histoire, ses papes, in-8°, Avignon, 1812 ; J.-B. André, La papauté à Avignon, in-8°, Paris, 1845.

Il en fut ainsi sous Benoit XII (1334-1342). Son successeur, Clément VI (1342-1352), acbeta de la reine Jeanne de Naples, pour la somme de 80000 llorins d’or, près d’un million de francs, la ville d’Avignon, avec tous ses droits et dépendances. Le Comtal Venaissin lui appartenait depuis près d’un siècle. Il semblait, dès lors, que la papauté fût définitivement fixée à Avignon. A partir de ce moment, la cour pontificale fut des plus brillantes. Par le nombre et la noblesse de ceux qui la composaient, elle ne le cédait en rien à celles des rois. Le palais était rempli d’une foule de gentilsbommes et d’officiers à la solde du pape, persuadé que cette magnificence était due à la sublimité du rang qu’il occupait dans le monde. Innocent VI (1852-1362) réforma cependant ce luxe de la cour qu’il trouva exagéré, et réduisit le nombre des familiers à ce qui était strictement nécessaire. Il ne supporta point que des prélats, ayant des bénéfices à charge d’âme, eussent leur résidence à sa cour ; mais il les renvoya dans leurs églises respectives. Il fit reconquérir les Ktats de l’Eglise et le duché de Spolète qui, en peu de temps, tombèrent au pouvoir de son mandataire, le cardinal d’Albornoz, Cf. Sepulveda, Rerum gestarum Albornozii, in-fol., Home, 1623 ;

Lescale, Vie du grand cardinal Albornoz, in-4°, Paris, 1629 ; E. Papencordt, Cula di Jticuzu und seine Zeit,

in-8", 1841.

Urbain V (1362-1371). voxant les Liais de l’Église i conquis et pacifiés, voulut retournera Home, surtout après qu’une bande d’aventuriers et de routiers excommunies par lui se fut emparée d’Avignon, et lui eut imposé une rançon de 200 0Ù0 livres. Cf. Magnan, Uist d’Urbain V et de son ticcle, d’après 1rs manuscrits du Vatican, in-8°, Paris, 1862, p. 255. Il arriva a Rome le 16 octobre 1367. Plusieurs insurrections avant mis ?a vie en péril, il retourna à Avignon, oiï il enti 24 septembre 1370. Son successeur, Grégoire XI (13711378), quitta définitivement Avignon, sur les instanc - de sainte Catberine de Sienne. Il arriva a Rome le 17 janvier 1377. Cf. Baluze, Vitse paparum avenionensii t. i, p. 1059-1234 ; Teissier, Histoire des souverains pontifes d’Avignon, in-4°, Paris, 1778. p. 291-322 ; André. Histoire de la monarchie /ninli/icale au XIV siècle, in-8°, Paris, 1842, p. 431-511 ; Capecelatro, Storia di santa Caterina da Siena, in-8°, Rome. 1858 ; I Katharina von Siena, in-8°, Leipzig. 1864.

Pour les trois siècles suivants, une foule de détails intéressants, touchant la cour romaine, et tirés des archives du Vatican, ont été publiés par le célèbre b n< dictin J. Fr. Gattico, dans un ouvrage plein d’érudition, Acta selecla cœremonialia sanctse roman se Ecclesise ex variis mamtscriplis, codicibus et diariis sseculorum xv, xvi et xvii, in-fol., Borne, 1753. Il a transcrit, p. 263 sq., un parcliemin écrit aussitôt après l’élection d’Alexandre V (1409). Opusculum de officialibus jialatii ponlificii, ex codice valicame bibliotheese 4~îti, fol. 70. Cet opuscule, œuvre d’un auteur contemporain que sa situation à Borne avait mis à même d’être parfaitement renseigné, dresse le tableau de toutes les cb de la cour pontificale au commencement du xv siècle, avec le nombre des officiers et des employés de tout rang qui la composaient. On y voit figurer encore le Magister hospitii, avant le Magister aulx, et le Magister palatii. Cf.J Zaccaria, Storia lelleraria d’italia, 16 in-S°, Venise et Modène, 1750-1757, t. vii, p. 472 sq. Sous Martin V (1417-1431), Borne étant pacifiée et la cour pontificale mieux ordonnée à la fin du grand schisme d’Occident, il ne parut plus convenable qu’un laïque, le Magister sacri hospitii, eût la liante direction du personnel du palais aposiolique. Le pape inslitua donc une autre charge qui devait être désormais confiée à un ecclésiastique auquel serait conféi litre de préfet du sacré palais aposiolique. Les Italiens l’appelèrent vulgairement Mæstro <li casa. Dans la première moitié du xvir siècle, sous Urbain Vlll (16231644), il reçut un nom plus en rapport avec sa dignité’, et fut nommé le majordome pontifical, maggiordomo pontificio, appellation qui est encore usitée de nos jours. Le cardinal camerlingue restait ainsi déchargé de toute surveillance sur la famille pontificale, et s ; i responsabilité en était d’autant diminuée. Le personnel de la cour relevait uniquement du préfet des sacrés palais, comme de son cbef naturel.

flans son savant ouvrage sur les médecins des pap s, Archialri ponlificii, 2 in-fol., Home. 1825. t. il, p. 152 sq., G. Marini, préfet des archives du Vatican, a transcrit un état du personnel du palais pontifical sous Pie II, deux ans après l’élection de ce pape 1458-1461. d’après un manuscrit ayant pour titre : Minisleria et officia domus ponti/icalis PU 11, anno 1460. Les emplois y sont divisés en deux catégories bien tranchées, suivant que ceux qui les occupaient, recevaient leurs portions e.v primo ou ex secundo tinello. Par ce mot on entendait au moyen âge, et les Italiens entendent encore, les grandes salles, ou réfectoires des palais royaux, où prenaient leurs repas les courtisans ayant .. bouche à la cour » . Cf. Ducange, Glossarium, t. vi,