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1919

COSOÏ COSTEH

1920

les défunts, la communion, la confession et les prostrations. Défense étail faite d’avoir des relations avec le clergé, <|ni n’était qu’un sacerdoce idolâtre. 14° La hiérarchie étail l’objel d’accusations passionnées el sarcastiques de la pari de Cosoï. Les évêques sont conpables (lavoir substitué leurs propres inventions aux luis de Dieu. Ils défendent de manger de la viande, ou imposent le célibat, contre les prescriptions de l’Évangile. Us quêtent de l’argent pour exécuter des chants que les Livres saints ne nous ont pas transmis. Ils méconnaissent la loi de l’amour promulguée par le Christ, et traitent durement les hérétiques, et s’appellent orgueilleusement les chefs de l’Église et les membres du Christ. Leur prudence est la prudence de la chair ; il faut donc éviter tout rapport avec eux. 15° Cosoï juge inutiles les jeûnes de l’Église orthodoxe. 10° Les monastères ne sont pas d’origine apostolique, puisque l’Évangile ne les mentionne pas. Au lieu de reproduire la perfection des chrétiens primitifs, ils s’en écartent, en acquérant les biens de la terre, dont se dépouillaient volontairement les fidèles de l’âge apostolique pour mieux vaquer à la prière ou à la contemplation. 17° 11 ne reconnaissait pas les saints de l’Église russe, qui avaient accepté de la générosité des fidèles des biens pour enrichir les monastères. Il niait leurs miracles ou les attribuait à Satan, ou affirmait qu’on peut être un thaumaturge sans être pour cela un saint. 18° Enfin Cosoï n’admettait pas la distinction des péchés graves et légers : tous lui paraissaient égaux, et tous méritaient le même châtiment de la part de Dieu.

Les erreurs de Cosoï, dit Émélianov, faisaient table rase de la religion révélée. La Russie n’était pas un sol favorable où ce rationalisme put éclore. Ce n’est pas dans les milieux russes du XVIe siècle que Théodose Cosoï a puisé ses erreurs dogmatiques. Elles lui vinrent de la Lithuanie ou de la Pologne, où fermentaient, dans les esprits, les théories de la Réforme. Aussi demanda-t-il un asile aux Lithuaniens, lorsqu’il s’évada de sa prison. Ses disciples ne furent pas nombreux, mais lui demeurèrent très attachés. Quelques-unes de ses doctrines se sont conservées parmi les judaïsants qui en Russie sont dispersés dans le gouvernement d’Astrakhan et dans le Caucase.

Les seules sources pour la vie et les erreurs de Cosoï sont : i’l’ouvrage de polémique contre Cosoï, rédigé par le moine Zinovii et intitulé : Isting pokazanie vosprosivehim o novom utchenii (Démonstration de la vérité pour ceux qui demandent à être renseignés sur la nouvelle doctrine), Kazan, 1863 ; 2° le Poslanie mnogoslovnoe (Lettre prolixe) d’un moine inconnu qui la composa sur les instances des orthodoxes de Lithuanie, au milieu desquels Cosoï répandait ses doctrines, édité par Nikolævsky dans le Dukhovny Viestnik de Kharkov, 1805, t. xi, p. 24-54. Un résumé de ce document a paru dans l’Isto7-iiarossiiskvi tzerkoi (Histoire de l’Église russe) de Macaire, Saint-Pétersbourg, 1870, t. VI, p. 268-275 ; par A. N. Popov, dans les Tchteniia (Lectures) de la Société d’histoire et d’antiquités de Moscou, 1880.

Le meilleur travail sur la vie et les erreurs de Cosoï est celui de M. A. Emélianov, O proiskhojdenii utcheniia Bakchina i Kosago na Rusi (Sur l’origine de la doctrine de Bakchine et Cosoï en Russie), Troudy de l’Académie ecclésiastique de Kiev, 1862, 1. 1, p. 265-309 : Id., L’tchenie Theodosiia Kosago (La doctrine de Théodose Cosoï), ibid., 1862, t. ii, p. 176-215 ; Id., Polemika protiv utcheniia Kosago (La polémique contre la doctrine de Cosoï), ibid., 1862, t. iii, p. 88120. Cf. Koïalovitch, Théodose Cosoï et la société russe de son temps, dans Khristianskoe Tchtenie, Saint-Pétersbourg, 1871, t. i, p. 278 ; Kaloughine, Zinovii, munir de l’Otnia, Saint-Pétersbourg ; Kostomarov, Théodose Cosoï, dans les Otetchestvennyia Zapiski, 1862, t. e.xi.iv. p. 317 ; Soloviev, Histoire de la Russie, t. vu. p. 124-130 ; Les synodes de Moscou contre les hérétiques du.ir’siècle, dans les Lectures de la Société d’histoire de Moscou, 1847, t. ni ; Philarète, Aperçu sur la littérature ecclésiastique russe, Saint-Pétersbourg, 1884, p. 158 ; ld :

Histoire de l’Église russe, Saint-Pétersl rg, 18’X>, p, 380-382 ;

Dobroklonsky, Manuel d’histoire de.l’Eglise russe, Riazan, 1889, t. I, p. 271-272 ; Arsène, Chronique. >, tents

ecclésiastiques (Lietopis tzerkovnykh sobutii) Saint-] bourg. 1900, p. OUI ; Goloubinsky, Histoire’de lÉqtise, Moscou, 1900, t. il, p. 826-830.

A. Pu Mii.r.i.

    1. COSSART Gabriel naquit à Pontoise##


COSSART Gabriel naquit à Pontoise. I 11 v<mbrel615 ; il entra au noviciat des jésuites le 1 1 1633 ; etil professa pendant sept ans la rhétorique a lège de Clennont à Paris. C’était un orateur de bon renom dont les discours ont été publiés après sa mort, sous le litre de : Oraliones et carmina, in-12, Paris, ’1675. Ce recueil comprend des sermons, des orai funèbres, des harangues, des tragédies latines et d’au pièces de poésie ; mais les vers du 1°. Cossart sont moins bons que ses discours. Plusieurs des pièces de ce recueil avaient été imprimées séparément, du vivant de l’auteur et à l’époque de leur composition.

La dernière collection générale des conciles avait été publiée en 1644 par l’imprimerie royale. Les texte> 1 a étaient défectueux, et la collection fort incomplète. Le P. Labbe, jésuite de Courges, entreprit un travail de revision et compléta de plus d’un quart cette ancienne édition. A la mort du P. Labbe, survenue le 17 mars 1667, les huit premiers volumes étaient imprimés ainsi que les quatre derniers, xii-xv, et le commencement du ix^ et du X". Le P. Cossart acheva ces deux volumes, donna le Xi « ainsi que YApparalus, et surveilla toute la publication. L’Apparalus est paginé de façon déplorable. Il se compose de cinq parties dont les unes sont foliotées séparément, et les autres pas du tout. Cette collection est intitulée : Sacrosancta concilia ad regiam edilionem exacta, quæ nunc quarto, parte prodit auctior. Elle forme 17 in-fol., Paris, 1671-1672. Le P. Cossart avait fait imprimer pour la première fois en grec et en latin : Parthenii, patriarchse Constantinopolitani, decrelum synodale sujier calvinianis dogmatibus Cyrilli Lucaris, patriarchse Constantinopolitani, in-8°. Paris. 1643. Il avait établi, à l’entrée du faubourg Saint-Jacques, une maison, qui subsistait encore en 17-20. pour recevoir et entretenir gratuitement de pauvres écoliers qui étaient connus sous le nom de Cossartins. Il mourut à Paris le 18 (et non le 16) septembre 1674.

Salmon, Traité de l’étude des conciles, Paris, 1724, p. 306 sq., ’772, 784 ; Moréri, Dictionnaire (1732), t. iii, p. 42 : Biographie’universelle de Michaud (1813), t. x, p. 39 ; Kirchenlexikon t. iii, col. 1158 : Sommervogel, Bibliothèque de la Cde Jésus. t. II, col. 1495-1501 : H. Quentin, Jean-Dominique.1/ grandes collections concilaires, Paris, 1900, p. 29-32 ; Helele. Histoire des conciles, trad. nouv., Paris, 1907, t. 1, p. lOO-loT.

J.-B. Martin.

    1. COSTER François##


COSTER François, jésuite belge, né à Malines. le 16 juin 1532, entra au noviciat de Cologne, le 7 novembre 1552, mais bientôt après, envoyé à Rome, reçut encore les leçons de saint Ignace qui, " en 1556, le renvoya à Cologne pour enseigner l’Écriture sainte et travailler au maintien de la foi catholique. Malgré sa jeunesse, il fit preuve d’une sainteté si éminente et d’une science si profonde, qu’il excita l’admiration universelle dans toutes les provinces des Pays-Bas et des bords du Rhin et mérita le surnom de marteau des sectaires. Par ses soins furent établies dans ces contrées les premières congrégations de la sainte. Vierge, dont il traça les règles dans un opuscule : Bulla super forma juramenti professionis fidei, cum piis et chrisiiams, , tutionibus in usuni H. Mariée Virginis, Cologne, 157<i. qui devint en 1586 le Libellas sodalitatis, maintes fois réédité, tant en latin que dans des traductions en toutes langues.

Le P. Coster prit une part considérable aux controverses do son temps, qu’il résuma dans un manuel devenu aussitôt populaire : Enchiridion controversiarum prœcipuarum nostri temporis de religione, in grattant sodalitatis Beatiss. Virginis llariæ, in-8 « , Cologne, 1585, 1580. 1587. 1589 ; trois éditions en 1591, etc. Les protestants attaquèrent vivement l’ou-