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CORAN (SA THEOLOGIE)


tribu qui le pria d’élever une barrière entre elle et deux peuplades Yâdjûdj et Màdjûdj, célèbres pour leurs brigandages. Alexandre le Grand combla leurs désirs, et les brigands ne purent ni escalader ni percer les murs qu’il avait élevés. Son ouvrage était un effet de la miséricorde de Dieu, xviii, 82-97. Ostrooumov, p. 189.

A ces listes de prophètes, les théologiens musulmans ont ajouté beaucoup d’autres noms, entre autres ceux de Philippe le Macédonien et de Chosroès, roi de Perse.

Le plus grand des prophètes, celui qui a en quelque sorte épuisé la révélation divine, est cependant Mahomet. Sa prédication ne fut pas toujours couronnée de succès. On l’appelait menteur, xxix, 17 ; trompeur, ni, 155 ; imposteur, ibid., 181 ; poète (sâ’ir), xxi, 5 ; xxxvii, 35 ; lii, 30 ; fou, xxxvii, 35 ; sorcier, x, 2 ; devin, lii, 29 ; lxix, 42 ; homme ensorcelé (mashour), xvii, 50 ; xxv, 9. Ses auditeurs lui demandaient des miracles, qu’il ne pouvait réaliser, iii, 179-180. Mahomet répondait à ses ennemis qu’il ne possédait pas les trésors de Dieu, qu’il n’était pas un ange, VI, 50 ; qu’il était cependant un apôtre, ni, 138 ; et un prophète, ix, 1, 3 ; un envoyé de Dieu, xlviii, 29, aux Arabes, ni, 96 ; iv, 135 ; Vil, 157 ; lxii, 2. Sa mission s’étendait aussi aux Juifs et aux chrétiens, v, 18, 22 ; aux hommes et aux djinns, XLVI, 28 ; lxxii, 1, 13-15. Il était à la fois rasoul et nabi, le prophète des croyants, iii, 61 ; l’apotre de Dieu, vu. 156 ; vin. 65, etc. ; le sceau des prophètes (Ijâlam an-nabiyina), xxxiii, 38 ; sa mission a été prédite dans les saintes Écritures, vii, 155. Abraham avait imploré sa venue sur la terre, il, 123. Sous le nom d’Achined, il avait été annoncé par Jésus dans l’Evangile, lxi, 6. Il a reçu la révélation divine comme les autres prophètes, iv. 161 ; xlii, 1, 11. Cette révélation lui était Communiquée par l’esprit de sainteté, xvi, 105 ; xxvi, 193, par l’ange Gabriel, ii, 91 ; un, 9-13 ; lxxxi, 19. Dieu lui-rnéme témoigna en faveur de sa mission, iv, 81, 161 ; vi, 19 ; xiii, 43 ; XVII, 98 ; xxix, 49, etc. ; les anges aussi lui rendirent témoignage, iv, 164. Ostrooumov, p. 189-195 ; (ieiger, Was liât Mohammed aus dem Judenihume aufgenommen ? Leipzig, 1902, p. 95178.

V. I.A PRÉDÉTBRMINATION (lAQDin) DIVISE DU BIEN

UAL. — La prédestination de l’homme aux joies

du ciel ou aux peines de lenfer est le sixième dogme

du symbole musulman. Mahomet le fait dériver direc nt de la puissance sans borne de Dieu, qui, dans le Coran, es) exaltée avec un lyrisme ardent et une très grande richesse d’expression. C’est à cette doctrine que se rattache le fatalisme musulman. D’après la théologie coranique, la puissance de Dieu s’étend au mal autan) qu’an bien ; Dieu est l’auteur des bonnes œuvres et des péchés ; le s, dut étemel ou la damnation des homme » dépend de Ba volonté ; l’homme n’est point libre dans l’exercice et le développement de s, . s lacul-’il ne peut — soustraire à l’accomplissement eu lui d divins. Hughes, .1 dktionary of l$l

p. 473-474. Mais ici, comme sur d’autres points la peu

le Mahi t i -i Indécise ; si, d’un côté, H ittribue

a la toute-puissance divine la prédestination de l’homme I marcher dan i lers droits on A s’en écarter de

l’autre, il paraît admettre la liberté humaine etrei l’homme maître de sa destinée, Voici quelques textes dant | (lon _

i ms, il affirme que tout hommi

selon : 6 r es) de loi même qu’il commet

le mil. m. 95 ; xxxix, 10, Quiconque prend le el, , ,

droit ou tJer, le fut p. un

bii n. qui - i détriment de son’mie, x, tOK ; xxvii., i.- i, n même atu i que

l’homme doit pratiquer la vertu et embrasser la rérl foi, iii, 158 I’I - hommes s’égarent par leurs

passions et leur ignorance, et puisqu’ils sont responsables de leurs actes, ils seront rétribués selon ce qu’ils auront gagné, vi, 120. Dieu éprouve les hommes par la peur et la laim, par les pertes temporelles et les mauvaises récoltes, mais c’est pour connaître leur fidélité, n, 150 ; ni, 147 ; v, 53 ; vii, 162, pour discerner ceux qui se conduisent le mieux, XVIII, 6, et leur donner la récompense de leurs œuvres, xxxix, 70, car tout homme sera rétribué selon ses œuvres, et nul ne sera lésé, XLVI, 18. Dieu ne lésera qui que ce soit, pas même pour le poids d’un atome. Il payera au double une bonne action, et il accordera une récompense généreuse, iv, 44. Le bien que nous aurons fait sur la terre, nous le retrouverons auprès de Dieu, ii, 104, qui condamne les impies aux peines de l’enfer, et réserve aux justes les délices du ciel, ii, 75-76.

Ces textes qui témoignent en faveur de la liberté humaine et de la responsabilité personnelle de l’homme dans l’œuvre de son salut sont toutefois peu nombreux, comparés à ceux qui attribuent à la prédestination divine le mal et le bien, la foi et l’infidélité. Selon Tadj-Eddin, tout ce qui arrive à l’homme, ses péchés et ses bonnes œuvres, ses malheurs, ses honneurs, la sagacité de son esprit, les lumières de son intelligence, tout cela dépend de la volonté divine. De même que Dieu crée notre corps et notre âme, ainsi il crée nos actions. Il est l’auteur de la foi et de l’infidélité, de l’obéissance et de la désobéissance. D’après le Coran, Dieu a assigné à toutes choses leur destination, xxv, 2. Chaque nation a son terme, et quand ce terme est arrivé, personne ne saurait le reculer ou l’avancer, vii, 32, pas même d’une heure, x, 50. A tout homme aussi Dieu a assigné sa destination, XVII, 14 ; il l’a fixée invariablement, Liv, 3 ; il a attaché à chacun son oiseau (ta>jr), métaphore arabe, pour indiquer que l’homme est absolument soumis aux décrets de la prédestination divine ; il a tixé un terme à notre vie, vi, 2, et rien ne lui est ajouté, rien n’en est retranché qui ne soit consigné dans le livre, xxxv, 12. La mort frappe au moment voulu par Dieu, et ses arrêts sont immuables, ni, 148 ; ix. "> !  ; lvi, 60. La prédestination divine ne détermine pas seulement les mouvements naturels des êtres créés, et le cours de notre vie. Elle s’étend aussi à l’œuvre de notre salut, et avec une vigueur inflexible, fixe le nombre de ceux qui seront sauvés et de ceux qui seront damnés. Si Dieu avait voulu, il n’aurait établi qu’un seul peuple professant la même religion, mais il embrasse les uns dans sa miséricorde, tandis que les autres n’auront ni protecteur ni défenseur, XVI, 30-39 ; xi.ii, (i. Il dirige les uns et laisse les autres dans l’égarement, vil, 28 ; il égare celui qu’il veut et dirige celui qu’il veut, xvi, 85 ; xiv, 4. Il a créé pour la géhenne un grand nombre de génies et d’hommes qui ont des rieurs avec lesquels ils ne comprennent rien, qui ont ibs yeux avec lesquels ils ne voient rien, qui ont des oreilles avec lesquelles ils n’entendent rien. Ils sont comme les brutes, ils s’égarent même plus que les brutes, vii, 177. Il met une enveloppe sur les cœurs afin que les hommes ne comprennent rien, et de la pesanteur dans leurs oreilles. Quand même ils verraient toute sorte de miracle’., ils ne croiraient pas, VI, 25. Il couvre d’un bandeau les yeux des hommes, n.’i. vi,

16, t ainsi il les fait errer sciemment, xi.v, 2*2. Il renferme le cour dans plus d’une enveloppe, xviii. 55 ; il

maudit les hommes, les rend sourds et aveu XLVIII, 25 ; il les amené par degrés a leur perle qu’ils sachent par quelle i XVIII, 13, el ceux qu’il

ront pas de guide, vii, 184, Il faut que la parole de Dieu l’accomplissi i Je remplirai lent’r de I hommes a la fols, ii, 120.

textes, qu’on pourrait multiplier encore, ne l a i s i noire avis, aucun doute sur la portée de la prédestination coranique. Il y a des hommes que Dit u