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CORAN (SA THÉOLOGIE)


reçoivent indignement le corps du Christ, I Cor., xi, 27, mais cette hypothèse doit être absolument écartée. Sayous, p. 47. Mahomet ignore les paraboles et l’enseignement dogmatique et moral de Jésus, dont la prédication, à en croire le Coran, se réduit à quelques vérités rudimentaires. Le Christ recommande aux enfants d’Israël d’adorer Dieu et de ne lui associer personne dans ce culte, v. 76. Sa mission est de confirmer le Pcntateuque, v, 50 ; d’enseigner la sagesse aux hommes et de leur expliquer l’objet de leurs discussions, xliii, 63. Le Christ e-t donc un prophète comme les autres. Sa supériorité consiste en ce qu’il expliquait plus clairement la révélation divine. Mahomet appelle pour ainsi dire Jésus-Christ à rendre témoignage à son propre enseignement. Il lui met sur les lèvres la profession de l’unité de Dieu, dans le sens’qu’il donne à ce dogme, v, 76 ; il présente le Christ comme reniant sa nature divine, et adorant Dieu ni plus ni moins qu’un simple mortel, et le portrait qu’il en trace est de ire à fortifier dans l’âme de ses disciples la conviclion que Jésus-Christ n’est pas réellement Dieu, et fils de Dieu.

t. La passion, l’ascension, et le second avènement du Christ. — Ce que Mahomet raconte de la passion et de la résurrection du Sauveur est très obscur et contradictoire. « La christologie historique du Coran, observe M. Sayous, assez précise au début jusque dans ses erreurs, va se perdant de plus en plus dans les bizarreries et les contradictions, » p. 51. Le Coran parle des artifices employés par les Juifs pour s’emparer du Sauveur et le mettre à mort. Leurs machinations ne réussirent pas, parce que Dieu, qui est plus habile, déjoua leurs complots, iii, 17. Il attribue plusieurs fois à Dieu l’épithète d’habile ou d’astucieux, mâkir, viii, 30 ; x, 22 ; il l’appelle maître de toute ruse, xiii, 42. Le Seigneur uni du Christ les mains des Juifs, v, 110. qui ne hcrucifièrent point ; un autre individu qui lui ressemblait lui fui substitué, et ceux qui discutaient à ce sujet soin eux-mêmes dans le doute, iv, 150.

La tradition musulmane complète les données du Coran. Selon les uns, le remplaçant du Christ était un i : n homme qui lui ressemblait de visage ; selon d’autres, ce fut Simon le Cxrénéen, ou un des apôtres, etc. Mikhaîlov, >. mmuis p. 1^. L’enseignement

inique a subi sur ce point l’influence des hérésies judaïsantea et gnostiqui - des premiers siècles : cérin-Ihiens qu lient que le Christ avant la passion

ndonné Jésusà lui-même ; saturniens et basilidiena qui admettaient que le Christ n’avait eu qu’un otius mentionne d’autres hérétiques qui al que le Christ n’avait point éti

re lui avait été Bubstitué. Biblioti lli, P. G., t. cm. col. 389. Mahomet a u’but d igmatique. Dans son système, la

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Les commentateurs arabes ont essayé de les concilier en les interprétant, afin d’éviter au prophète le reproche de contradiction, mais leur interprétation est contraire aux lois de l’exégèse et à la vérité historique. Mikhaîlov, p. 373-375. On pourrait à la rigueur admettre que, dans la pensée de Mahomet, le Christ, sujet à la mort comme tout homme, avait des mérites considérables devant Dieu, comme prophète et héraut de sa doctrine. Dieu, prenant en considération ses mérites, l’aurait transporté miraculeusement au ciel au moment de sa mort. Cette hypothèse ne s’impose pas, parce que le Coran n’explique pas si le Christ est monté au ciel, étant encore en vie ou après sa mort naturelle.

Le Coran rappelle, en effet, l’ascension du Christ. Dieu dit à Jésus : « Je t’élèverai à moi, » iii, 48 ; puissant et sage, il l’a élevé réellement à lui. iv, 156, mais c’est tout ce qui en est dit. On peut considérer cette élévation au ciel comme le suprême bienfait accordé par Dieu au Christ prophète, v. 109. Mais elle ne prouve nullement la divinité du Christ.

Le second avènement du Christ est attesté clairement dans la théologie coranique. « Au jour de la résurrection, le Christ témoignera contre ceux qui n’ont point cru en lui, » iv, 157 ; xliii, 61. Les théologiens musulmans décrivent avec de nombreux détails ce second avènement du Christ, dont la mission serait de tuer l’Antéchrist, Arnold, L’islam, trad. russe, p. 16 ; ils lui attribuent, au jugement dernier, le rôle de juge, mais le Coran ne dit rien à cet égard, et comme les autres prophètes, le Christ sera tenu de rendre compte de ses actes devant Dieu. Gerock, p. 134.

5. La divinité du Christ.

Surcc point, la doctrinede Mahomet ne laisse place à aucun doute. Son monothéisme rigoureux ne s’accorde pas avec la notion chrétienne île la filiation divine. Mahomet nie d’abord la divinité du Christ ; puis il lui fait rendre à lui-même témoignage contre cette divinité. Jésus est l’apôtre de Dieu. Ce titre lui suffit ; ce serait obscurcir la gloire de Dieu que d’affirmer qu’il ait eu un fils, iv, 169. Ceux qui disent que Dieu est le Messie, fils de Marie, sont des infidèles, v, 19. S’il le voulait, Dieu pourrait anéantir le Messie, sa mère, et tous les êtres de la terre. Le Messie n’est ru’un apôtre ; d’antres apôtres l’ont précédé, lbid., 79. Les hommes ont reçu l’ordre d’adorer un seul Dieu, et le Messie n’est que le fils de Marie. i. 31. Les apôtres que Dieu avait envoyés avant Mahomet n’étaient que des hommes qu’il avait inspirés, xvi.’iô. En parlant de lui-même dans le Coran, le Christ dit : « Je suis le serviteur de Dieu ; il m’a donné le ii, constitué prophète, » XIX, 31. Si cela est vrai, le Christ n’est qu’un simple exécuteur des ordres de Dieu. II répugne d’admettre qu’investi de la mission d’amener

les hommes à adorer Dieu, il ail Usurpé la gloire et le Culte de Dieu. Le Dieu a envoyé le Christ comme prophète, il s’ensuit que le Christ lie I pas Dieu, ; arce que la mission de propl | ul être confiée qu’à

l’hom Or, convient-il que l’homme, à qui Dieu a

donné’le livre <i le don de prophétie, dise

aux hommes : Soyez mes adorateurs’.' Non, répond

met. Il dit : I Soyei les ailoraleiirs île Dieu, » III,

7 : i lésas-Christ lui-même, dans le Coran, outre

cen qui voudraient lui donner l’auréole de la divinité.

Il invile les enfants d’Israël à adorer le Dieu qui est

Seigneur de tous. Quiconque asso < Dieu (faillies dieux. Dieu lui inler. lira l’entrée du jardin et sa demeure sera le r. il, v. 76. Du restr, |e

Christ n esi pac le plus grand des prophètes. Dan’i est le iiéiaiii de i M.d iet, qui

ipôtre if Dieu, le prophète illettré envoyé sur la

us le droil chemin,

155-157. Le livre qui

l’a précédé, el annoncer le prophète qui le suivra, et

dont le nom est Ai liined, LU, 6. Le mol arabe Inuatl