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CORAN (SA THÉOLOGIE)


beaucoup plus d’épithètes qu’il n’y en a dans le Coran ; 2° qu’elles donnent de Dieu une notion plus précise et plus conforme à la vérité ; 3° qu’elles n’ont pas seulement une valeur métaphysique, mais qu’elles présentent un aspect moral, puisque la méditation des perfections de Dieu, qu’elles expriment, excite à l’exercice des vertus correspondantes, p. 103-101.

Le grand nom de Dieu, d’après la théologie musulmane, serait le centième, et comme le couronnement des 99 noms très beaux. Tous les miracles des prophètes et des envoyés de Dieu ont été accomplis par son invocation. Sabloukov, p. 133. Il donne à ceux qui le connaissent le pouvoir d’apprendre les mystères de la nature, de disposer à leur gré de ses forces, de guérir toutes les maladies, de ressusciter les morts ; il se trouve dans les livres inspirés, la Loi, le Psautier, l’Évangile et le Coran, mais celui-ci ne l’indique pas avec précision, et les commentateurs se sont divisés à son égard en deux partis. Les uns affirment qu’il est jusqu’ici demeuré inconnu ; les autres prétendent l’avoir découvert. Ibid., p. 135. Quelques-uns l’identifient avec le nom d’Allah ; d’autres avec celui de qayoum (vivant). Les hypothèses sont nombreuses mais divergentes et les théologiens musulmans sont obligés d’avouer leur ignorance sur le véritable nom de Dieu. Cependant le nom d’Allah, dont on a proposé plusieurs étymologies, Sprenger, t. i, p. 286-392, obtient le plus grand nombre des suffrages. Palmieri, I nomi ili Dio nella teologia . dans le Bessarione, 1906, 2° série, t. x, p. 121-136, 264-274 ; 3 « série, t. i, p. 115-131.

2° Unité de Dieu (att taouhîd). — Elle est le dogme fondamental du Coran, la pierre angulaire de son édifice religieux, le trait caractéristique de sa foi. En la faisant reconnaître partout, Mahomet se proposait de faire cesser les luîtes religieuses de l’humanité, Elle était à ses yeux la cause de la supériorité du Coran sur les codes des autres religions. La sourate exii du Coran, la sourate de l’unité de Dieu (attaouhîd), Sabloukhov, ia o Koranie, p. 11. doit, selon Muir, être irmi les plus anciennes. Nœldeke, p. 84. Il lue aucune page du Coran, qui ne contienne la fameuse formule : « Il n’v a point d’autre Dieu que Allah. » Les musulmans la n pètent souvent dans leur prière.

L’unité de Dieu est affirmée, ir, 158 ; iv, 169 ; vi, 19 ; xiv. 52 ; xviii, 110 ; xxi, 108 ; xxii. 35 ; xii. ">. La mis-Mahomel comme prophète est d’engagi r les Arabes à abandonner les divinités de leurs pères et à adorer un seul Dieu, vii, 68 ; malgré leur répugnance, xvii, 19 ; xxxix. 16. Aucune divinité ne doit être assoau Dieu unique, xi. 12, 84 ; i.x, i. Cependant Mahi pas arrivé d’emblée à la profession de

l’unité de Dieu. Les io tes de la première période

nient toute l’influi nce du pa l lieu

comme l maître de l’univers, i.xix,

4.’!  : le souverain, lxxxi, 29, de l’Orient et de l’Occident,

lxxiii, 9 ; le Seigneur Très Haut, qui a créé toutes

[Ui a lié Milles

son but, lxxxvii, I 3. Dieu n’y est pas appelé nom qui indique plutôt sa soupli sique, nom

mn à la th iples sémitiques, lin

. p. 67. Mahomel adora

izza et Manâth. Spn i

t. ii, p. 16-17. Mais plus tard la révélation de Dieu le hemin 1 1 il reprochai ! à

I i

Influences jui

blir parmi - n p u| ion d’Abraham, viiii. 77 ;

n. I-’» . p itri in poinl d’aï’el qui < i titre d’or I l’ami de I » i< ii, IV, 124 ; vi. 162. ttvi

i Coran i nfei mi loutefoii ilosophi ques de l’existence d’un Dieu unique. Detlinger, Beitrâge zu einer Théologie des Korans, p. 14-22. Mahomet part de la création, il, 159. Si Dieu est créateur, on ne peut lui associer les génies qu’il a créés ; il n’a pas eu d’enfants, ni de compagne, vi, 100-101. Le Coran découvre encore l’unité de Dieu dans l’ordre de la divine providence, qui serait troublé, s’il y avait deux divinités dans le ciel et sur la terre, XXI, 22 ; la pluralité des dieux entraînerait la discorde parmi eux, et la supériorité des uns sur les autres ; chaque Dieu s’emparerait de sa création et les uns seraient plus élevés que les autres, xxiii, 92. La pluralité des dieux est un mensonge, x, 70 ; une ignorance et une parole coupable, xviii, 4. Le dogme de l’unité divine est formulé dans le Coran « d’une manière rigoureuse et avec une évidence remarquable » . Mahomet en parle souvent ; il en a la conviction la plus arrêtée ; il l’invoque à tout moment comme le trait distinclif de ses croyants vis-à-vis des païens, des juifs et des chrétiens. Bogolioubskiy, L’islam, son origine et son essence, Kazan, 1885, p. 180.

Toutefois, l’unité de Dieu a reçu dans le Coran son complet développement grâce aux influences chrétienne et juive. Il serait inexact de considérer ce dogme comme une croyance nouvelle introduite dans la religion des Arabes. Ceux-ci admettaient un être suprême auquel ils donnaient le nom d’Allah Ta’ôlâ, le Dieu qui a toujours été. Dozy, p. 5. Ils le considéraient comme un Dieu personnel, placé en dehors de la sphère des choses créées ; ils le vénéraient comme le créateur du ciel et de la terre, rempli de sagesse, ami de la vérité et souverain du monde. Krymski, Histoire du inahomclisme (en russe), Moscou, p. 4. Allah n’était pas, chez les Arabes, le nom d’une divinité particulière, d’une idole adorée par une de leurs nombreuses tribus. Wellhausen, Reste arabischen lleidentums, Skizzen und Vorarbeiten, Berlin, t. iii, p. 185. Il désignait un Dieu général, un Dieu élevé au-dessus des autres divinités du panthéon arabe, un Dieu qui n’était pas en contact immédiat avec les hommes, nuis qui des hauteurs célestes réglait le cours de la lune et du temps, et la chute de la pluie, lbid., p. 189 ; Muller, Der Islam, 1. 1, p. 185-189 ; Muir, p. xxxii-xxxviii. L’idée de l’unité de Dieu s’est donc dégagée peu à peu chez les Arabes des croyances du polythéisme et a préparé le triomphe du monothéisme. Revue del’histoire des religions, t. x. p. 7 : i. L’œuvre de Mahomet a été précédée par une élimination progressive du polythéisme arabe qui s’accomplit d’autant plus facilement que l’idée d’un Dieu unique ne s’était jamais cil.ic Se en Arabie, et restai) toujours au fond des croyances de ses habitants. Palmer, p. xi.ix-i.i, Renan, op. cit., p. 273 ; Krehl, Veber die Religion der vorislamischen Araber, Leipzig, 1863,

p, 5. Maho i u « - s’est donc pas présenté à son peuple

comme le prédicateur d’un dogme nouveau ; il eut lement le mérite d’avoir mis en pleine lumière l’unité de Dieu et d’en avoir fait le dogme fondamental de I islam. Voronetz, L’unité de Dieu chez les Arabes (en russe), dans Pravoslavny Sobi Is7 ; j, t. ii,

p. 193 I ziher, Le monothéisme dans la vie re ligieuse des musulmans, dana la Revue de l’hist

religions, t. xvi. p. 157-165 ; Machanov, Essai sur la vie des Arabes à l’époque de Mahomet (en ru Kazan, 1885, p. 164-195.

. : Les attributs de Dieu. — La dogmatique du Coran distingue des noms divinI. - attribut ! ou qualités qui découlent de l’essence même de Dieu, sans l’identiGer loutel Ile, ni s ; m>- être des réalili - n pan

lui. Les théoli li n musulman ordent pas sur

le nombre de cei attributs (sifdt Allah). Le plus eui Ah ben i ma N et Ach art, Quart,

. en admet wptj Moham i ben Mahmoud el Maiouridi, né à Samarcande ou il mourut en 944, sn