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CONTROVERSE


toutes discussions, mais les discussions déréglées, comme sont celles où les disputes de mots l’emportent sur les débats d’idées : Aposlolus nonprohibet totaliter disputai ionem, sed inordinalam, quse magis fit contentione verborum quant fwmilate sententiarum. S. Thomas, loc. cit., ad l um.

b. Il faut absolument s’abstenir de toutes paroles Il ssantes ou injurieuses. Car de tels procédés sont en eux-mêmes condamnables ; ils sont indignes de chrétiens et surtout de chrétiens |qui remplissent la noble mission de controversistes. De plus, ils sont de nature à empêcher tout le bon effet qui peut résulter d’une explication ou d’une discussion sincère, loyale et digne.’Maxime cavendum est a verbis coyitumeliosis et injurii. sis, quia hoc et per se malum est, et indecens in homine cat/iolico tant grave munus exercente, et præterca maxime impedire potest disputalionis fructum. Suarez, ibid.

c. La discussion doit être menée de telle manière que, réellement, le controversiste combatte, non la personne de l’hérétique opposant, mais bien son erreur. Il doit paraître qu’il ne cherche pas la confusion personnelle de son adversaire, mais qu’il veut uniquement lui manifester la vérité. lia agendum est ut non contra personam, scd contra evrovem, nec ad confunden<lum dispulalorem, sed ad veritatem illi ostendendam agi videatur, ut recte dixil Hieronijmus, lib. 1 contra pelagianos, rirca médium : Non de adversario victoriam, sed contra mendacium quæramus veritatem. Suarez, ibid.

d. Enfin, il faut en tout procéder avec une parfaite modération, qui écarte la lenteur excessive comme le trop grand empressement. Denique, ait Nazianzenus, dicta oralione xxvi, ea moderatione agendum esse, ut Dec nirnia larditate, nec nimio fervore agatur, ex utroque, inquil, extremo sumendo quod utile est, ex priori mansuetudinem, et ex secundo zeluin. Suarez, ibid.

e. Sylvius ajoute qu’il ne faut pas manquer, dans ces Conférences avec des hérétiques ou des infidèles, de prendre des secrétaires pour recueillir tous les actes et les débats. Déjà saint Augustin attachait une grande importance à cette organisation, et l’expérience a maintes fois prouvé qu’il y a là une sage précaution à ne jamais négliger.

On voit par le long détail de toutes ces conditions la justesse de cette conclusion générale : c’est que les confiées publiques et contradictoires, sur les questions religieuses, sont rarement légitimes. Car elles exigent un concours de circonstances si nombreuses et si délicates qu il est difficile, pour ne pas dire impossible, d’arriver a les réunir. Aussi bien, l’histoire atteste, nous l’avons vu. que les disputes de ce genre ne produisent guère d’heureux fruits, et que, pour toutes -’i" motifs, il est pn rérable pour les catholiques de ne pas s’y prêter. Déjà Terlullien, Deprtetcriplioni bus, c. xiv sq., s’attache à prouver qu’il ne faut pas admettre les hérétiques.i discuter sur la sainte Kcrit il fait cetie observation : /" ipso vero congretsu fit mot quideni fatigant, infirmot capiunt, médiat’uni. /’. /.., t. il, col. -2.S-2 !). Socrate constate aussi le f.iit historique de cette stérilité (

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le souci de la vérité qui les inspire. Avec une extraordinaire impudence et une ténacité pareille, ils ont la prétention de recueillir et de moissonner ce qu’ils n’ont pas semé : Non disputalionem amant hæretici, sed quoquo modo superare impudenlissima perlinacia, ut congregent quæ non pepererunt. Le mot est de saint Augustin, Contra Fauslum, 1. XV, c. XII, rapporté par Suarez, op. cit., n. 3, p. 494.

A consulter : ° Pour la définition : Nouveau Larousse illustré, y Controverse, Paris, s. d., t. iii, p. 2’18 ; Kir’chenlexikon, v° Disputation, t. iii, col. 1833-1834 ; les théologiens cités plus loin.

1’Pour les controverses de saint Etienne : H. J. Crelier, Les Actes des apôtres, Paris, 1883, p. 75-70 ; L.-Gl. Fillion, La sainte Bible, Paris, 1901, t. vii, p. 049-050 ; Knabenbauer, Cornmentarius in Aclus apostolorum, Paris, 1899, p. 110-117 ; Dictionnaire de la Bible de M. Vigoureux, art. Etienne (Saint) ; P. Rose, Les Actes des apôtres. Paris, 1905, p. 54-07 ;

3’Pour les controverses de saint Paul : J. Knabenbauer, Commentarius in Actus apostolorum, aux endroits cités des Actes ; de même, L.-Cl. Fillion, La sainte Bible, t. vu ; H.-J. Crelier, Les Actes des apôtres, Paris, 1883 ; C. Fouard, Saint Paul, ses missions, Paris, 1892, p. 172-195, 196-210, 207-297, 485-505 ; S. E. Fretté, L’apôtre saint Paul, Paris, 189s, p. 5657. 05-71, 243-264, 205-290, 291-318, 365-378 ; P. Rose, Les Actes des apôtres, p. 91, 173-183, 185-186 ; M"’Le Camus, L’œuvre des apôtres, Paris, 1905, t. n ; E. Beurlier, Saint Paul et l’Aréopage, dans la Bévue d’histoire et de littérature religieuses, Ï896, t. I, p. 344-366.

4° Pour la controverse de saint Justin : P. Maran, Prxfatio ad opéra S. Juslini, part. III, c. vii, P. G., t. vi, col. 144-151 ; Freppel, Les apologistes chrétiens au n’siècle : Saint Justin, 19-21* leçons, Paris, 1869, p. 375-446 ; ibid., Appendice, p. 449452 ; J. Fessier, lnstitutiones patrologiæ, § 51, éilit. B. Jungmann, Inspruck, 1890, t. i, p. 221-224 ; O. Bardenhewer, Les Pères de l’Église, § 10, trad. Godet et Verschalïel, Paris, 1898, t. i, p. 151-152. Voir Justin iSaint).

5- Pour les controverses contre les donatistes : Augustin (Saint), t. i, col. 2277-2280, 2294-2290, où se trouve rapportée toute la bibliographie augustinienne sur la question ; DONAT, Donatistes.

6° Pour les controverses avec les albigeois : Jean Guiraud, Saint Dominique, c. il, Paris, 1899, p. 19-52 ; Lacordaire, Œuvres, t I, Vie de saint Dominique, c. IV, Paris. ls ;, 7, p. 177191 ; Jourdain de Saxe, Vie de saint Dominique, dans Quétifet Echard, Annales ordinis jirxdicatorum, t. i ; lt. 1’- Balme, Cartulaire de saint Dominique, t. î ; dom Vaissète, Histoire du Languedoc, édit. Molinicr, t. vi ; Guillaume de I’uylaurons, Chronique, 8 ; Pierre de Vaux-Cernay, Histoire tic’" guerre des albigeois, c. vi ; Acta sanctorum, 4 août ; voir ALBIGEOIS, i. i. col. 077-887.

7- En général, pour les colloques au temps de la réferme :

drainer, Histoire de l’Église, trad Bétet, Paris, 1891, t. v, où, après chaque article, l’auteur ajoute toujours une liste très abondante d’ouvrages à consulter et de remarques critiques ; , i. Janssen, L’Allemagne et lu Réforme, trad. E. Paris. Paris,

l’on trouvera aussi les indications bibliographiques les plus précieuses ; Kirchenlexikon, Disputation, Fribourg-en-Brisgan, t. iii, col. 1833-1850 ;  !.. l’aster, Dukirchlichen Reunionsbeetrebungenwâhrend di g"KarVeV,

Fribourg-en-Brisgau, 1879 ; J. Dollingcr. Die Br formation, fhre tnnere Entwleklung ii, ien Im Um

iim lutlieriechen Bekenntnitses, 3 vol., Ratlsbi une, ts’iO-1848 ; , 1, 11. innates ecclesiastici, édit. Mansi, t. xii-xv.

8- Spécialement pour le colloque de Po UergsnroBther,

i. n 184, ’v, p 168-470 ; Kirchenlexikon,

t. m. c i 1880 1851 ; Crétlneau-Joly, Histoire de la Compagnie

us, r. viii, Tournai, 1840, t. i. p. 136-140 ; Klipûel, Le

colloque de Poissy, Paris, 1867 ; Rohrbacher et Guillaume,

1rs universelle île l’Église catholique, I. IAWV.-s 5,

oaria i i. n’.'i t Lâchât, Paris, 1876, t. XIV,

dit Mansi, n

99 ; Anqnetil, Esprit de in Ligue, Paris, 1771, l

B* Pour la conféra t : * de

ny, Vie <’" cardinal Du Perron, Paris, itgs. kTéret, Le

cardinal Du Perron, Pari ?. 1K77 ; Du Pi » , Sin-fol.,

1882, et surtout le Traité du ucharlstie,

en réponse à Du 1 li m h nay ; Du Pli t > » ttitution. u trine du ta te Ceucha*

ristie ancienne, comment, quand, et par quel*

degret la messe s’est introduite en sa place, en IV livres,