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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE ;


Thaumastorite est-il de cet avis. Vi :. Vremennik, Saint-Pétersbourg, 1904, p. 608, n. 202, 205 ; Vita S. Theodori Sykeotse, éditée par Th. Joannou dans les Mvï)| « îa âyio), oyix(i, Venise. 1884, n. 50, 59.

Une seconde tradition inaugure la série historique des évêques de Constantinople avec Métrophane, dans les premières années du rve siècle. Elle se base sur le Chronicon paschale, ouvrage qui date du règne d’Héraclius, 610-641, et qui cite expressément Métrophane comme le premier évêque de Byzance, P. G., t. xcii, col. 700 ; elle se base sur Théophane, un chroniqueur du ixe siècle, dont le témoignage est analogue à celui du Chronicon paschale, P. G., t. cviii, col. 86, et sur trois catalogues patriarcaux, dont un, édité par Mai, Scriptorum veterum nova collectio, 1. 1, part. II, p. 1-40, parait remonter à une respectable antiquité. Elle appelle également à son secours d’autres témoignages, moins concluants, il est vrai, de Socrate, H. E., 1. 1. c. xxxvii, P. G., t. l.wii, col. 173 ; de Gélase de Cyzique, Mansi, Concil., t. ii, col. 805 ; de Photius, Bibliotheca, cod. 88, 256, P. G., t. ciii, col. 292 ; t. civ, col. 105 sq. ; de Nicétas Choniate, Panoplia dogniatica, 1. V, c. vi, P. G., t. cxxxix, col. 1367, et d’autres historiens ou chroniqueurs. Telle qu’elle est, avec ses preuves directes et les arguments négatifs que fournit la réfutation de la tradition précédente, cette opinion a trouvé grand crédit auprès des historiens et des critiques modernes et c’est elle que l’on adopte communément aujourd’hui.

Il est pourtant une troisième tradition, laissée trop souvent dans l’ombre et qui tient le juste milieu entre les deux précédentes. Elle est représentée par d’autres sources grecques, comme Syméon le Logothète et Cedrenus, qui nomment trois évoques avant Métrophane, à savoir : Philadelphie, Eugène et Rulin. Par la chronique de Syméon, Banduri, lmperium orientale, t. il, p. 888, nous apprenons que, sous le règne de Caracalla, 211217, Philadelphe gouverna l’Église de Byzance en qualité de premier évêque, et cela pendant trois ans, alors qu’un simple prêtre s’était trouvé avant lui huit années durant à la tête de cette même communauté. Sous l’empereur Gordien, 234-244, ce fut Eugène qui devint, à son tour, évoque de cette ville et le resta pendant vingt-cinq ans, et après lui, sous Numérien, 284, fut nommé Mutin, qui occupa neuf années de suite cette même charge. Le chroniqueur Cedrenus, P. G., t. cxxi, col. 489, 493, 520. s’est visiblement inspiré de Syméon le Logothète pour les origines religieuses de Constantinople, et si le nom de Butin manque dans sa liste, cela lient uniquement à une omission inexplicable pour . ait. ndu que Métrophane y figure tout de même au quatrième rang. Quelle est l’autorité de cette tradition ? I Ile serait nulle, d’après le P. Cuypers, Acla sanctorimi, t. i augusti, p. ii, parce que les catalogues et les historiena les plus anciens s’accordent à voir dans Métrophane le premier évêque de Byzance, et parce que la liste de Syméon et de Cedrenus suppose des vacances de sièges trop fréquentes et trop prolongées. En effet, du re^ne de Caracalla, qui aurait u le pontificat de Philadelphe, jusqu’à l’épiscopal de Métrophane, on compte environ une centaine : d’années. Or, de combien il, .. ques’li spof t on pour combler re long espace de temps ? De Irois seulement, qui auraient régné en tout trente-sept ans, ce qui nous laisse en présence d’un plus de cinquante ans. Nous n’aurions donc véques, mais à trois prêtres, qui aucommunautébyzanlineau nom de l’é

(IIIie |i e, de qui dépendail cette Eglise, Rien ne nous oblige a admettre pareille conclusion. Pourquoi les noms di raient-ils pas empruntés à une

ieil|p chronique, qui les aurai ! sauvés seuls de l’oubli, alor^ que la série complète avait existé auparavant mais était d< i -i perdui’1 1 ilence de l’historien Socrate, qui ri< m i Métrophane — et

non pas qui cite Métrophane comme le premier évêque, ainsi qu’on le dit trop souvent — s’explique par ce fait que les premiers dignitaires de cette Église avaient passé inaperçus, ayant joui sans doute d’une médiocre considération. Plus tard, lorsque Constantinople visa à l’hégémonie religieuse en Orient, elle oublia, et volontairement, ces trois premiers pasteurs, ce qui permettait de dissiper les obscurités de son origine par la vive lumière qu’y projetait le pseudo-Dorothée de Tyr et de rattacher brillamment Métrophane à saint André, le premier apôtre choisi. Si l’on admet cette hypothèse, qui est présentée par Le Quien, Oriens christianus, 1. 1, col. 205 sq., et par M. Fischer, op. cit., p. 295-297, il s’ensuit naturellement que l’Église byzantine fut d’abord sous la dépendance d’Héraclée, puis, à l’aurore du ine siècle, gouvernée par un prêtre au nom de l’évêque de cette dernière ville et enfin, à partir de 215 environ, administrée par un évêque à elle, mais sous la juridiction du métropolite d’Héraclée. De la sorte, la date de la pénétration du christianisme à Byzance, telle que nous l’ont conservée Syméon le Logothète et Cedrenus d’après des documents anciens, correspondrait à celle que nous connaissions déjà par l’histoire de Théodote le corroyeur.

Si l’on se reporte aux listes consciencieuses que M. Hnrnack a dressées des communautés chrétiennes pendant le Ie siècle, on n’y voit pas figurer la Thrace, origine du patriarcat byzantin. Au ile siècle, Harnack, Die mission und Verbreilung des Christentums, Leipzig, 1902, p. 412, on rencontre les communautés de Debeltum et d’Anchialos en Thrace, qui avaient chacune leur évêque ; un peu plus tard, apparaît celle d’Héraclée. Quant aux diocèses d’Asie et de Pont, le christianisme y est constaté dès le Ie siècle et il fait des progrès rapides les deux siècles suivants. Voir P. Allard, Dix leçons sur le martyre, Paris, 1906, p. 10-35 ; F. Cumont, Les inscriptions chrétiennes d’Asie-Mineure, dans les Mélanges d’histoire et d’archéologie de l’école française de Rome, Paris, t. XV (1895), p. 245-299.

La chronologie de Métrophane et de ses successeurs ne présente pas moins d’obscurité que la question des origines religieuses de Byzance. Ce n’est pas faute de documents, certes ! ainsi qu’on pourra s’en convaincre enlisant le mémoire de M. Fischer, mais ces documents, tardifs pour la plupart, sont si imprécis ou si contradictoires que toutes sortes d’opinions ont pu se faire jour à ce sujet. On me pardonnera de ne pas entrer dans le vif de la discussion pour m’en tenir aux résultats, que ce dernier savant a consignés dans sa brochure. Donc, d’après M. Fischer, qui a pesé longuement les témoignages des historiens, des chroniqueurs et des catalogues patriarcaux, op. cit., p. 297-329, l’épi scopat de saint Métrophane s’est déroulé probablement de l’année 306 ou 307 au 4 juin 314, date de la mort de ce prélat. Ainsi tombe la fameuse controverse, qui s’est engagée jadis au sujet de la participation de cet évêque au concile de Nicée (325). Métrophane n’y a pris aucune part, ni par lui-même, ni par ses délégués, pour la bonne raison qu’il n’était déjà plus de ce monde depuis longtemps. Cette conclusion de M. Fischer vient d’être corroborée par le fait que le nom de Métrophane ne figure pas dans l, i liste authentique des Pères de Nicée, qu’ont dressée tout récemment II. Gelzer et II. Hilgenfeld, Patrum nicœnorum nomina, Leipzig, 1898. Muant au pa ambigu d’Eusèbe de Césarée, Dr vita Constantini, I. III, c. vu. /’. <’., t. xx, col. 1061, reproduit par SoII. !  :., 1. I, c. viii, P. G., t. i.xvii, col. 61, et sur lequel eu a échafaudé toute la discussion, il se rap]

i l’évêque de Itome et non à celui <<- Constantinople ;

si on l’a appliqué plus tard soit à Métrophane, soit à Alexandre, cela tient uniquement à une méprisi di G lase de Cyzique, Moi.. Concil., t. n. col. sic. qu’ont

suivi naturellement let c pila tns critique de

Byzance. Théophane, /’.’;., t. cviii, col.’.'7. Photius, i 88, /’.’.', t. i m. col. H3 ; cod