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CONTROVERSE

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G. Colloque d’Haguenau, juin 1540. — Les princes acquis à la Réforme, pour éluder la juste répression de Charles-Quint, nicessaient d’avancer que la paix religieuse, comme la paix politique, devait plutôt sortir d’un « colloque pacifique » . En vain les légats pontilicaux représentaient à l’empereur « qu’on ne pouvait attendre aucun lion résultat des conférences religieuses, du moment où les protestants rejetaient l’autorité de l’Eglise et de son chef suprême, et que de telles discussions ne servaient qu’à aigrir davantage les esprits. Jamais, disait le cardinal Farnèse, les protestants n’ont tenu les promesses qu’ils nous ont faites en ces sortes d’assemblées » . Et il ajoutait : « Le seul remède à employer, c’est le moyen canonique du concile, et c’est aussi celui qui offre le moins de danger. » .(anssen, op. cit., t. iii, p. 471 ; Rainaldi, Annales, an. 1540, n. 15-21 ; L. Pastor, Die kirchliclienReunionsbestrebungen wâhrend der Regierung Karl’s V, Fribourg-en-Brisgau, 1879, p. 169 sq. Mais l’empereur, poussé par ses ministres, el notamment parGranvelle, poussé aussi par le roi Ferdinand de Bohême, invitait, le 18 avril 1510, les membres du Saint-Empire à se réunir à Spire, « pour l’accommodement prompt et pacifique des affaires religieuses, i Des plénipotentiaires, envoyés par le pape, devaient prendre pari aux discussions, selon la volonté expresse de Charles-Quint. Par le fait, « l’assemblée de la concorde » s’ouvrit, non à Spire où sévissait la . mais à Haguenau, au mois de juin lôiO. Les princes protestants, surtout l’électeur de Saxe et le landgrave de Hesse, se gardi rent d’y paraître ; et, comme l’avaient prédil les légats, les discussions n’aboutirent a rien. Le 26 août, Jean Eck écrivait au cardinal Contarini, au sujet de cette nouvelle conférence : Satis disputalum est ; nolunt vinci rationibus, nolunt prend iliorum aut sanctorum Patrum aulhoritale ; Ec< : i us uni floccipendunt ; Scriptural eis objectas lacérant et ton/tient ; ideo frustra teritur tempus et novis libellis hærelicissimis edendis Fr. Dittrich, Gasparo Contarini, (4831542, Eine Monographie, Braunsberg, 1885, p. 519 sq. Le Plal i dite une appréciation commune dans les milieux catholiques : Stomachari soleo, quoties de illis colloquiis mentio incidit, cum per ea colloquia fm-tinsi semper audaciores et impudentiores efficerentur, et omnia E jura convenaient, nihilque eorum

I’/"’per colloquia decernebantur. Monu a I hisloriatn enn lentini $p<

ma collectio, Louvain, 1781-1787, t. il, i. Le roi Ferdinand eul vite acquis la certitude les conférences d’Haguenau seraient fatalement i il proposa di ompre pour les rou vrir quelq plus tard a Worms : ce qui fut

pté par l’emper ui lli rgi nro Mer. Inc. cit., n. 88, i. v. p. 321. Janssi ii, op. il., t. iii, p. 17 :  ;  ; Pa

Rainaldi, an. 1540, n. 51.

7. Colloque de Worms, 25 novembre 1540-11

1541, Eci Wélanchlhon. — Les

Ion l’ordre de l’empereur,

i ville de rm I- 25 novembre 1540, le cardinal

elle, représi nlanl impérial, ouvrit I a

i iplion de la détn - a Alle-a de Charles Quint, le

dans la séanci du 8 d : pi il

1er au mal, n’ont pu rien obtenir, ni .ni pai leuri i ihoi tation - i an

Mi lanchthon répondit’-"lire, |n. tait, par ses crimi

unique di tous les troubles religieux. Le sainti i.t I interprétation véritable de l’Évan thon Boppoai i’m.|. an

Gropper. Mais les protestants étaient venus avec la résolution bien arrêtée de s’en tenir à la Confession d’Augsbourg et de ne céder sur aucun point. Tout d’abord, l’on perdit un temps précieux à discuter sur la manière dont les questions religieuses devaient être débattues. Dès le 28 décembre, Thomas Badia écrivait de Worms à Contarini qu’on n’entrevoyait aucun espoir de concorde ; qu’on traitait les affaires religieuses comme de pures questions temporelles. Fr. Dittrich, Register und Brie fe des Cardinals Contarini, Braunsberg, 1881, p. 138, n. 521. Puis, il y eut de brèves discussions de doctrine, mais Ogier Van Melem, député de Francfort, pouvait en écrire le 3 janvier 1541 : « On ne fait rien de bon ici, sinon de s’aigrir de plus en plus les uns contre les autres. » Aussi bien Nayes, le vicechancelier impérial, eut-il l’audace de prendre constamment le parti des dissidents. « Il est d’avis, écrivait l’un d’eux, que nos docteurs sont plus forts que tous les théologiens espagnols et autres sophistes. » En face d’une telle stérilité, l’empereur ordonnait, le 17 janvier 1541, d’interrompre ces conférences et les ajournait à une prochaine diète qu’il présiderait en personne. 11ergenrœther, toc. cit., n. 90, t. v, p. 324-325 ; Janssi ii, op. cit., t. iii, p. 475-176 ; Pastor, Reunionsbestrebungen, p. 198-217 ; Fr. Dittrich, Gasparo Contai tut, p. 258 sq. ; Kirchenlexikon, t. iii, col. 1844-1845.

8. Colloque de Ratisbonne, 27 an-il-S juin 1541, Jean Eck, . Iules P/lug, Jean Gropper contre Mélanchthon, Bucer, I’istorius deNidda. — Au mois de février loi !, l’empereur vint, selon ses engagements, tenir diète à Ratisbonne. Il y voulut un nouveau colloque religieux, qui commença le 27 avril. Le pape y avait délégué le cardinal Contarini et le nonce Morone. L mpereur avait désigné pour la présidence son miniIre Granvelle et le comte palatin Frédéric, deux politiques secrètement favorables aux novateurs. Il nomma aussi les cotlocuteurs des deux partis : Jean Fck, Jules l’ilug et Jean Gropper pour les catholiques ; Mélanchthon, Bucer et I’istorius de Nidda. Pour base des discussions, l’on prit un exposé de doctrine présenté par l’empen ur et connu depuis sous le nom de Livre de Ratisbonne ou de l’empereur. Les deux partis parvinrent à s’entendre, assez peu sincèrement du reste, sur une définition ambiguë de la justification et sur linéiques autres points secondaires. Mais sur la notion de l’Église, sur la papauté, les conciles, l’eucharistie, le canon de la messe, il fui aussi impossible de s’accorder qu’à Augsbourg en 1530. La raison prolonde en est qu’il i aucun moyen de concilier entre eux des principes et des doctrines radicalement incompatibles, Êck ne tard à le constater, el sans plus tarder il s’empressa rompre le lien vraiment trop frêle qui avait un instant paru réunir les deux camps. « Il n’y a point de milieu, plus belles plu rvent de rien, répétait-il ;

celui qui prétend rester attaché à la foi de l’Église,

e pa] I< conciles, et cri.pie

croit II glise romaine roui le reste n’< si que fumée, i L cent ans de discussions ne changeraient point les chosi dans Janssen, op. cit., t. iii, p. 501,

h. Wiedemann, .lui, mm Eck. Ratisbonne, 1885,

; i’. I In con ini de quelqui s points dits m

conciliés, i d réalité, ! colloque d<’Rati bonne tourna à l’avantage des protestants, qui trouvèrent là une excellente occasion pour propager leurs doctrines. Il discrédita, au contraire, la cause catholique, en lai supposer que ib-, points dogmatiques, des longtemps définis pai l’Église, devaient ou pouvaient être contrôla s par (fis juges latqui’conférences religii u

observait Nauséa, archevêque de Vienne, dans an moire rédigé, pour Ferdinand, livrent ls i hré i risée di nation -, des ne ré »

dules et di l d’innombrabli î

outrages. » Le colloque avait pril Qn le 8 ju