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CONTRITION (ASPECT DOGMATIQUE)


Lulher (voir col. 1675), le concile de Trente a défini solennellement la doctrine de l’Église touchant la nécessité de la contrition : Fuit autem quovis tempore ad impetrandam reniant peccatorum hic conlritionis moins necessarius. Sess. XIV, c. iv, De contritione.

d) Arguments lliéologiijues. — Puisque le péché est de sa nature une injure fuite à Dieu, il est conforme à l’ordre deschoses que le pardon ne soit donné qu’après rétractation de l’outrage. Tant que le coupable persiste dans sa haineou son mépris, aucune relation d’amitié ne devient possible à aucun titre. Cf. S. Thomas, In I V Sent., 1. IV, dist. XVII, q. ii, a. 1 ; S. Bonaventure, ibal., dist. XVI, p. i, a. 4, q. il, p. 392 sq. ; Richard de Middletown, In IV Sent., part. IV, dist. XVII, a. 1, q. v. Brescia, 1591, t. iv. p. 2 13.

2. Nécessité de précepte.

L’obligation positive de la contrition est formulée en termes explicites par l’Écriture et les Pères. Son rappel signale particulièrement les débuts de la mission du Sauveur : Psenitentiam agite, Matth., iv, 17, et continue à faire l’objet de la prédication des apôtres. Act., ri, 38.

On relèverait dans la littérature patristique une foule de textes exhortant les fidèles à ce devoir. Tertullien le rappelle d’un mot, comme un souvenir fréquemment évoqué. Bonum est pxiiilere, annon 9 Quid resolvis ? De pxiiit., c. iv, P. L., t. i, col. 1234. Saint Jean Clirysostorne commente d’une manière analogue cette obligation : Mï| Y « p [tapO "’**’£-ay_6k ; irap’r, [j.wv ÈTCtÇrjTeï ; £uvTp16ï|v xapSt’ac).<>{ igo.o’j xaTavutjiv, 6jj.oXov : ’av irratcrjx-’, :, ffpoasSpt’av nctTau. : ’vi, v. In Gen., homil. xx, n. : <. /’. G, t.’un, col. 170.

Ce précepte découle naturellement d’ailleurs de la nécessité fondamentale de la contrition dans l’œuvre du salut pour le pécheur. Étant de nécessité de moyen, la contrition devait être positivement commandée par Dieu. Cf. Ch. Pesch, Prsclect. dogm., Fribourg-en ii, 1897, t. vii, p. î.">.

Ce précepte étant positif n’est pas en tout temps obligatoire. Il est certain qu’il oblige à l’article de la mort, si le moribond a conscience do son péché. Le m [iris qu’il ferait alors de son salut éternel en refusant de l’acquérir par un acte de contrition serait une injure nouvelle à l’adresse de Dieu, un nouveau pé< D’autre part, rien ne prouve qu’il soit requis de faire un acte de contrition aussitôt le péché commis. Mais quel illai Dieu laisse-t-il à la liberté de l’homme ? Il est impossible de le déterminer, de l’aveu des moralistes, et pratiquement la question est sans importance aucune, puisque le précepte de la confession annuelle impliq rement l’obligation de la

contrition, qui est matière essentielle du sacrement de pénitence. Voir PÉNITENCE [Matière de la). Cf. Wirceburgences, Pc pamilentia, disp. I, c. iv, n. 78, Paris, ’sq.

IV. Conditions de u contrition, — La doctrine Catholique distingue deux sortes de contrition : la contrition imparfaite ou atlrilion, voir Aitiiition, t. i, col. 22’Xt. et la contrition parfaite ou contrition pi ment dite, qui est fondée sur la bonté de Dieu et qui d iteste l< i’ch non point > cause du mal dont il est la source pour le pécheur, mais à cause du mal qu’il fait à Dieu.

I 1 l’iiis Luther, les théologiens protestants ne cessent USi ri ! fisc catholique d’avoir ton ié l, i

vin.- nature de la contrition et d’avoir abaissé i i

à i.i p< m de li i il.- i..m i Dieu. Hamacs déplore les wmsé queni ti do< trine, qui n’a fait

qu’amener i la mini’illa religion et de i.i raie la

plus rud nlaire » . Lehrbuch dei Dog chte,

proir llii ck hofl, qui a

>urtout responsable de cas

méfaits le concile de Trente qui « a canonisé’contre les protestants une pareille doctrine » . Lier Ablassstreit dogmengescltichllich dargesteUl, Gotha, 1886, p. 1 sq. Cf. E. Fischer, Zur Geschichte der evangelischen Beichte, Leipzig, 1902, t. I, p. 83, 88 ; H. Finke, Die kirchenpolitischen und kirchlichen Verlialtnisse zw Ende des Mittelalters nach der Darstellung K. Lampreelils, Rome, 1896, p. 122.

La doctrine du concile de Trante est cependant d’un ordre bien supérieur à la conception luthérienne de la pénitence ; elle suffit à se justifier par elle-même, si on ne s’attache point à dénaturer le sens des expressions employées par les Pères, et ne fait d’ailleurs que reproduire l’enseignement constant et unanime de l’Église et les données les plus claires de la révélation divine.

Déclarât igitur sancta synodus hanc contritionein non solum cessationera a peccato et vitae novae propositum et inchoationem.sed veteris etiara odium continere, juxta illud : Projicite a vobis onines iniquitates vestras, in quibus prxvaricati estis, et facite vobis cor novum et spiritum novutn. Et certe, qui Silos sanctorum clamores consideraverit : Tibi sali peccavi et malum curam tefeci ; laboravi in gemitu mco, lavabo per singulas noctes lectum meum ; recogitabo tibi omîtes aiuios meos in amaritudine anima’mese, et alios hujus generis, facile intelliget, eos ex vehementi quodam anteactas vitus odio et ingenti peccatorum detestatione minasse. Sess. XIV, c. lv, De contritions, Denzinger, Enchiridion, n. 777.

Le saint concile déclare en conséquence que cette contrition ne renferme pas seulement la cessation du péché, le ferme propos et le commencement d’une vie nouvelle, mais aussi la haine de la vie passée, suivant ce texte : Rejetez loin de vous toutes vos iniquités, œuvresde vus prévarications, et faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Et certainement, celui qui considère ces clameurs des saints : J’ai péché contre vous seul et j’ai fait le mal devant vous ; j’ai souffert dans mon gémissement, et toutes les nuits je baignerai ma couche de larmes ; je repasserai pour vous dans l’amertume de

mon âme toutes mes an

et d’autres textes analogues, celui-là comprendra aisi que cette contrition provenait d’une violente haine de la vie passée et d’une grande détestation du péché.

Il résulte de cette déclaration solennelle, comme de tous les enseignements des Pérès ou des théologiens, que la contrition requise pour le pardon des péchés mortels doit être une douleur des fautes vraie et formelle, souveraine, surnaturelle, universelle, et c’est une erreur grave d’aflirmer que le protestantisme a su rendre à la contrition son véritable caractère. CI’. K. I ! urger, lieue, dans Realencuclopàdie far proies !. Theol., i. xvi, p. 168.

1° La contrition doit rire une douleur vraie et formelle. — 1. Document » teripturaires. — L’Écriture parlant de la pénitence exige un cœur conlrit et humilié’, I i, 9 ; elle déclare que l’âme et non les vêtements doit être déchirée, Joël, xiii, 3-5 ; que la douleur ib.it 61er au regret. Jer., xxi, 9. Cf. III Reg., xiii. i~,

.lob. M. II. 6.

2. Documents patrisliques, — La tradition est constante à mettre en relief le caractère alfliclif de la contrition. Les plus anciens écrivains insisti ni sur les caractères di la péniti nce telle qu’elle était pratiqués chez les Juifs, comme i Barnabe : Toî XaoQ

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Barnabm epist., vu. 5. édit. Funk, p. 22 ; n

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n. 4, /’. »’.. t. mi. eol. 119. Cf. Conititul ifoto ii. 10, dit. Funk, l’i.l. il.oin. 1906, t. i. i Saini Jean Chrysostome décrit i n m. uni-. ndroits cette