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CONTINENCE

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2. Est-il bien vrai que l’inclination naturelle dont on argue porte les individus au mariage ? Nullement, car de trop nombreux libertins la satisfont en dehors du mariage. Faudra-t-il donc les absoudre et même les féliciter parce qu’en obéissant à une inclination naturelle, ils auront accompli un devoir ? Ce serait ériger l’immoralité en principe. Et quand même cette inclination serait toujours bien réglée, quand même elle aurait uniquement le mariage comme objet, serait-ce

i. pour qu’on soit obligé de la suivre ? L’homme est naturellement porté vers beaucoup d’autres choses qu’il est permis de désirer dans une juste mesure et de rechercher par des moyens honnêtes ; tels sont la richesse, les honneurs, les plaisirs. Or, personne ne soutiendra que chacun n’ait le droit de renoncer à ces choses et même que ce renoncement ne soit très louable, s’il est inspiré par le désir d’une vie plus parfaite.

3. Mais, ajoute-t-on, l’inclination naturelle de l’homme vers le mariage est irrésistible et l’on apporte en preuve les scandales auxquels la violation du célibat donne lieu : d’où cette conclusion que le célibat fait peser sur le clergé un joug intolérable autant qu’immoral. Or, soutenir que la continence est impossible, c’est accuser d’hypocrisie et d’immoralité tous ceux qui s’y sont voués ; injure monstrueuse autant que gratuite jetée à la face de tant de saints et de saintes, modèles de vie chaste et de vertu héroïque, que l’Église a placés sur ses autels ; c’est une intolérable calomnie à l’adresse de ces centaines de milliers de prêtres et de religieux, Gis et filles des plus honnêtes familles qui soient, et qui ont embrassé cette vie de sacrifice pour les motifs les plus purs et les plus élevés ; c’est insulter à tous ceux qui vivent dans le monde sans être mariés, car la saine morale leur prescrit à tous la chasteté absolue ; par conséquent, c’est blasphémer contre Dieu comme auteur de commandements dont l’observation serait impossible. II n’est d’ailleurs pas surprenant que le monde corrompu croie à l’impossibilité de la chasteté. D’une part, il ressent d’autant plus les convoitises de la chair qu’il leur accorde davantage ; elles lui semblent donc beaucoup plus impérieuses qu’elles ne le sont chez ceux qui ne leur donnent aucun aliment. D’autre part, il est très vrai que persévérer dans la continence malgré les assauts des passions est moralement impossible à l’homme livré à lui-même ; une pareille force de résistance ne peut venir que de bieu, Sap., viii, 21 ; or ceux qui vivent sans frein ne comprennent rien aux choses de Iiicu. I Cor., n. li. La i r.ilance et la prière, Mat th., IX VI, 41. tels sont d’après les catholiques les movens

i ateurs de la > [ans le monde, dans l’Église

ou dans le cloître, et certes, les catholiques méritent

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ira expliquer un fait embarrassant préfèrent

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qui ssont produits ou qui existent dans les rangs du s gens mariés sont-ils donc irréprochables ? Non, -ans doute, puisque, d’après de Maistre, Du pape, I. III, c. iii, k..">. Voltaire contraire, i La vie

séculière, écrivait-il a toujours été plus vicieuse que celle des | de ceux-ci mi !

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Boni la conséquence natui contrainte du céli bat, mais où voit-on cette contrainte ? C’est en pleine connaissance de cause que le jeune clerc consomme par le sous-diaconat son immolation ; c’est après un long noviciat et à un âge où il a pu depuis longtemps déjà éprouver le choc des passions et mesurer sa force de résistance grâce aux moyens surnaturels mis à sa disposition. Aussi, l’opinion publique, d’accord avec le bon sens, juge sévèrement la violation de ces engagements sacrés. Boni lugent, mali rident, disait le saint roi Edgard aux évêques d’Angleterre. Roskovàny, op. cit., t. i, n. 440.

4. C’est surtout sur le terrain de la physiologie que le célibat est déclaré antinaturel et impossible par de nombreux médecins. Ainsi, d’après Bouchardat, Traité d’hygiène, 2e édit., Paris, 1883, p. 1005, « le mariage est la loi de la nature. A moins d’empêchements pathologiques, toute créature humaine doit s’y soumettre. Hygiéniste, jecondamne également le célibat des prêtres et celui des congrégations religieuses. J’ai vu de près tous les maux que le célibat entraîne pour ceux et celles qui s’y dévouent. 8 Et il cite Fleury qui énumère quantité de maladies, effets funestes de la continence, reconnus comme tels par tous les médecins, depuis Hippocrate jusqu’à nos jours. Il est à craindre que beaucoup de ces auteurs, ceux qui n’ont pas copié leurs devanciers, aient obéi à des préjugés absolument extra-scientiliques. Fleury lui-même le montre quand il écrivait, Traité d’hygiène, t. iii, p. 6 : « Le temps des ascètes étant passé, ces religions (celles qui font peser condamnation sur la chair) n’enfantent plus que des hypocrites, des tartuffes. » Du reste, les médecins ne sont pas plus unanimes sur ce point que sur tant d’autres. Cf. Perrone, Prseleet. theol., t. iii, De ordine, n. 200. Descuret, Médecine des passions, 3° édit., t. i, p. 472, note21, relève commetout à fait extraordinaire la proportion de prêtres et de religieux ou de religieuses âgés de plus de soixante, soixante-dix ou quatre-vingts ans. Plus près de nous, Proust, Traité d’Injf/ihic, ?. édit., p. 78, signale que « de35à45 ans, pour 1000 individus de chaque [irofession, il succombe annuellement 6 ministres du culte ou magistrats, tandis que la mortalité atteint P-, 10 ou 12 pour les ouvriers de divers métiers, prés de 13 pour les mineurs, 13 à 14 pour les médecins, etc. » . Ces témoignages, appuyés sur les faits, ne laissent rien subsister des affirmations gratuites que certains médecins font endosser à la science. Il est d’ailleurs (acile de contrôler ces faits d’une façon précise. Les annuaires et les nécrologes diocésains montrent que pour 1000 ecclésiastiques de tout âge à partir de 25 ans, il y a en moyenne 25 décès par an ; or, si l’on se reporte aux tables des compagnies d’assurances, par exemple à la table des assurés français, Annuaire du bureau des longitudes, 1905, p. 559, le calcul établit que sur 1000 rés français, il en succombe en moyenne i~> par an. On trouva’encore que la moitié environ des prêtres séculiers atteignent l’âge de 50 ans, alors que la moitié des assurés susdits ne dépasse pas celui de 10 ans. Knlin

ts de longévité sont tirfréquents dans le cli i

puisque, en prenant une période assez longue, l’âge des

décédés divisé par leur nombre donne un quotient de

65 ans. Il est donc bien établi que les ecclésiastiques

nt point affligés, du fait du célibat, d’autant de

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conclusion n’est point en contradiction avec la si alitique que donne le Dictionnaire de sciences >

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