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CONSUBSTANTIEL


pouvait encore et toujours s’insurger contre les décisions autorisées de l’Église ; certes les ariens et semiariens, anciens et modernes, n’y ont pas failli, même dans l’empire romain, même chez les peuples germaniques ; et, depuis la réforme, les protestants n’ont pas manqué de ressusciter et de reprendre, pou/ leur compte, les querelles suscitées par l’ô^oo^atoç. Voir Arianisme, t. i, col. 1799-1863. liais, du moins, on ne pouvait plus et on ne peut plus nier ou révoquer en doule l’enseignement désormais dogmatique de l’Eglise catholique sur la consubstantialité du Fils et du Père. IV. Application théologique au Saint-Esprit.

Abstraction faite de la diversité des relations personnelles en Dieu, l’on peut dire que tous les motifs invoqués par les Pères de Xicée et par la tradition catholique pour affirmer la consubstantialité du Fils avec le Père, ont la même force pour établir la consubstantialité du Saint-Esprit avec le Père et le Fils. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour tirer cette conclusion théologique tn s certaine.

Mais, par ailleurs, l’hérésie arienne contenait, dans ses principes, avec la négation de la divinité et de la consubstantialité du Fils, la négation pareille de la divinité et de la consubstantialité du Saint-Esprit. La conclusion hérétique fut expressément tirée et proclamée par Macédonius de Constantinople, le cbef avéré des pneumatomaques. Appliquant à la troisième personne de la sainte Trinité les conceptions ariennes, il enseigna hautement que le Saint-Esprit est entièrement dissemblable du Père et du Fils, et que, par suite, il est une simple créature, un esprit supérieur qui sert d’instrument au Verbe pour la sanctification des âmes. L’erreur, sous cette forme nouvelle, fut condamnée par divers conciles et doctement réfutée par saint Anathase, qui, du lieu de son exil, écrivit plusieurs lettres sur la question à l’évéque de Thmuis, Sérapion. Epist., I, ad Serajrionem contra illos qui blasphémant et dicunt Spiritum Sanctum rem creatam esse, P. G., t. xxvi, col. 529-608 ; Epist., m. a< ! Serapionem de Spiritu Sancto, ibid., col. 623-637 : Epist., IV, ad eumdem Serapionem item de Spiritu Sancto, ibid., col. 63767(i. L’hérésie macédonienne sera exposée en détail à un article particulier, voir MACÉDONIENS. Nous ne devons rapporter ici que la promulgation de la con-Bubstantialité du Saint-Espril au synode de Rome, sous le pape saint Damase, en -W0 : Si quis non dixerit Spiritum Sanctum de Pâtre esse vere ac proprie, sicut Filius, de divina substantia et Deum venait, aiiatlti’ma sit, Di nzingi r, , n. 38] el au concile

"(une nique de Constantinople, en 381, où le Saintl ipril est dit procéder du Père dans les termes employés pour le I ils : KaXtU -’" nveû|i « … to Ix toO IUtco, -. Den ; cit., n. ! 7. Le Saint-Esprit est donc,

comme le Fils, en communion de la nature et de la substance divine Elle lui est communiquée, non par Mue de génération comme au Fils par le Père, mais par voie de procession’lu Père et du lïis : qui ea Pa tre l m Ut, le r. re et le l ils se trouvant,

i ur nature commune, un seul et même principe

.le la procci sion de l’Esprit.

Il convient cependant <<- mentionner encore ici que non seulement la’i". trine’le la consubstantialité a

mine au Saint l spi it. mais le terme même i substantiel, &|ioo-jo(o ;, lui a été appliqué comme au titre’i exemple, n tnplement l’an cienne l’de taint Jacques le Mineur.

I Ile est encore en m< ut à Jéi usalem,

en Chypre et en quelques localités pour le jour de la fête de l’apôtre. M< Duchesne observe qu’elle doit

ut. i beaucoup plus huit que le vue siècle, ou nous troui mention la pluancienne’loi li

canon.’12 du r ili, „ Truite. Le (ail que les jæobitea

l’ont cou-, i… n i j ;. comme liturgie fond. me o

taie, prouve qu’elle était déjà consacrée par un long usage au moment où ces communautés se formèrent, c’est-à-dire vers le milieu du VIe siècle. Même saint Jérôme paraît l’avoir connue. L. Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1903, p. 67-68. Or cette liturgie répète jusqu’à six fois, dans ses oraisons, le mot ô ; j.oo-j<no ;. Nous citons le texte d’après la version de la Maxima bibliotheca veterum Patrum, Lyon, 1677, t. ii, p. 1-9. La liturgie de saint Jacques invoque bien le Verbe consubstantiel au Père et à l’Esprit-Saint : Domine Deus noster, Verbum Dei, incomprehensibilis et CONSUBSTANTIALIS Patri et Spiritui Sancto. Ao r, -… - ( - ; > Ilaxpl za tô> àyifo I’vsj|j.a71 âu.OOU(Tloç. Mais itérativement elle mentionne l’Esprit-Saint, bon, vivificateur et consubstantiel. La conclusion deVincipit est ainsi conçue : in Christo Jesu Domino noslro, cunr quo benediclus es una cum omnibus modis sancto et bono et vivificatore atque coxsubstaxtiali T1BI, Spiritu, guv iCi iravayéu y.oé àyaôài -/.ai Çcocntoio » y.ai ôjj.oo-j<7ta> uou IIveùnaTi. Plus loin le prêtre fait cette prière : Abs te omnes quxrimus in omnibus auxilium et subsidium, ab unigenito Filio luo et a bono et vivi/icante et consubstantiali Spiritu. Kxi toO àyaOoO xa ; ÇcDoitotoQ /.où ôjioo’jTioj rive-jjj.aTo ;. Une autre fois, la troisième personne divine est encore appelée l’Esprit consubstatitiel et coélcrnel : -ch ô[/.ooû<710v -/.où truva’lSiov rivs-ju.a.

V. Application tiiéologique, commune aux trois personnes de la sainte Trinité. — De ce qui précède, il apparaît que les trois personnes divines, étant un seul et même Dieu, en possession indivise d’une même substance et nature divine, se trouvent consubstantielles entre elles. Cette conclusion n’est pas demeurée implicite, mais de bonne heure elle a été expressément proclamée. L’Orient comme l’Occident l’ont enseignée, soit en déclarant la Trinité sainte ou les trois personnes consubstantielles, soit en leur appliquant formellement la doctrine de la consubstantialité.

1° Pour l’Orient, reprenons seulement la liturgie de saint Jacques. Deux fois, au cours du saint sacrifice, elle mentionne la Trinité consrbstantielle : iii, ooûffio ; Tpca ;  ; d’abord, dans cette formule de bénédiction : Et eritgratia et misericordia sanctse et consubstantialis, increatte et adorandæ Trinilatis cum omnibus nobis. Et vers la fin, nous entendons cette oraison : …Ut semper et perpétua glorificemus te solum viventem et uerum Deum nostrum, sauctam et consubstantialem Trinitatem, Palrem etFilium et Spiritum Sanctum.

2° Pour l’Occident, nous rappellerons simplement le symbole dit de saint Athanase, Pour n’être pas l’œuvre du grand docteur, il n’en est pas moins une pagi di théologie profonde et un document du V siècle, 430-500. Voir Athanase (Symbole de saint), t. t, col. 2 182-2Il Si,

Le sv mliole professe premièrement l’unité de la nature divine, et simultanément la Trinité des personnes, sans séparation ni division de substance : I nies union catlwlica l< : rc est : ut wnum Deum in Trinitat Trinitatem in unitate veneremur, neque confundentes per sonos, neque substantiam séparantes. Le Père, le Fils, le Saint-Espril sonl trois personnes réellement distinctes : Alia est enim persona Patrie, alla Filii, alia Spiritus Sancti. Mais du Père, mais du Fils, mais de l’Esprit-Saint, unique est la divinité, égale la coéternelle la majesté : Sed Patris et Filii et Spiritus Sancti una est divinitas, .Ti/nahs gloria, rna majestas. VoiU bit d IIe Daubatantialité réciproque des trois personnes affirmée en des stances dont l’exactitude dogmatique (’gale la grandeur et la solennité.

D’où il suit que tel le l’ère, tel le Fils, tel l’Espi il Saint. Si le Père est incréé, a’il est immense, s’il est éternel, le I I prit-Saint le sont.’gaiement, sans qu’il J

trois i t. rnels, mail bii n