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CONSUBSTANTIEL

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la communion ou communauté d’essence. Mais comme les philosophes distinguent plusieurs essences, il s’ensuit que le mot pourra prendre des significations diverses suivant les différents concepts auxquels il se trouvera être appliqué. Voir Essence. — 3° Le mot grec correspondant à coessentiel comme à consubstantiel est ôu.ooûo-i, o ;, composé de â(j.ôç, le même pour tous ou pour plusieurs, commun à plusieurs, et de a-j<rta,

ice, substance. Suicer, Thésaurus ecclesiasticus,

(looûcrtoç, Amsterdam, 1728, t. ii, col. 480-481, rapporte plusieurs définitions empruntées aux anciens. Il cite d’abord celle-ci, extraite d’une œuvre douteuse de saint Grégoire le Thaumaturge, où l’auteur, appliquant déjà, dans sa pensée, le terme à la divinité, observe que 6nooJ(7 ; ov signifie communauté de nature et d’éternité, sans différence : ’0(aoov<tiov yàp XeyeTat tô TauTov rr, o’J7Ei xai -jj àïStô’tïjTt àirapa/XâxTa) ;. S. Grégoire le Thaumaturge, De fide, ii, P. G., t. x, col. 1128. Suicer invoque ensuite plusieurs traités faussement attribués à saint Athanase. Les textes, pour apocryphes qu’ils soient, n’en sont pas moins intéressants à notre point de vue étymologique. L’auteur du livre Des définitions consacre un article à consubstanliel, rapî ôu-oo-ciov. Il déclare, lui aussi, que consubstantiel désigne communauté ou participation d’une même substance et puissance : Kai yàp îtà-oOro XéysTai ôy.oo’jviov, ’, -. : -.() kÔt})v ovicriav -/.ai 8-jvau.iv xéxT/-, -ai. P. G., t. xxviii, col. 546. Il est à peine utile de remarquer que la communauté d’essence ou de nature entraîne celle de la durée, de la puissance et de l’opération. Une explication analogue est fournie par l’écrivain du premier Dialogue sur la sainte Trinité, n. 11. On dit consubstantiel l’être qui reçoit le même caractère (Xôyov) de substance. Ainsi l’homme, en tant qu’homme, ne diffère en rien d’un autre homme ; et l’ange, comme tel, ne dillere en rien d’un autre ange : ’O(j.ooûo-iov âottv, o tbv x’j-.’ii £- ; Ô£/_£7ac Xôyov rîjç ouata ;. Oiov av8pu)7ro ; BvSpedicou oufièv StOCtpépEt, xaôb avOpwjrii ; in-.vi. "AyycXo ; x-yi’i’j-j oûôêv SlOKfépet, i) ayyeXô ; ECTTCV. P. G., t. XXVIII, col. 1153, Pareillement, l’auteur du second Dialogue contre un macédonien observe que consubstantiel signifie de même substance : To yàp ôp.ooJaiôv.ion to ta-JTooùffiov. P. G., t. xxviii, col. 1336.

IL Notion naturelle et philosophique. — Les substances complètes que nous pouvons observer, dans l’ordre naturel, sont toutes sut juris. Klles s’appartiennent, jouissent de l’autonomie chacune dans son domaine intime, et se trouvent, sous ce rapport, indépendantes, distinctes les unes des autres, s’excluant mutuellement chacune de sa propriété. Dans ce monde de la nature, l’unité ou singularité d’essence concrète emporte l’unité ou singularité du terme ou sujet po (Lui t. Iles lors, la consubstanlialité proprement dite, une seule et même substance, numerice eadem, en u indivise ou communion de plusieurs ten

. rencontre pas. Rien, dans l’ordre naturel, ne permet de supposer et de concevoir la communauté d’essence physique, je veux dire la commune participation

él ut ontologique et fondamental qui constitue

un être dans son actualité propre, tout en le distinct de tous no i i cette consubstantialité slriete que nos anciens auteurs appellent communauté d’une mêi e ou substance sans différence, i-a-, ii i //.-(>-, . Ainsi lisons-nous au Ihre Des dé

LOO’J « 7 ! OV - XÙT$j< O.V.a ; / ! ’. lvtpYtfa<

t. xxviii, col. 545.

i peni cependant parler de consubstantialité d l’ordre naturel, ; ( la condition de ne pas entendre la n. on. ion nie et même essence con . d’une même substance Individu Ile, mais la n d’une même’--ence ou su pécl

lique : je veux « lue r, . |„, f, , ijons fondamentales et net . qui nous semblent constitu

caractère propre de toute une catégorie d’êtres, quand l’esprit a, par abstraction, dépouillé ceux-ci de toutes leurs notes individuelles. A ce point de vue précis, l’on doit dire des individus d’une même espèce qu’ils sont tous consubstantiels, en ce sens que tous possèdent une seule et même essence, une même substance ou nature spécifique, spécifiée eadem. L’auteur du livre Des définitions expose clairement ce côté de la question. « On dit aussi consubstantiels, remarque-t-il, des êtres qui sont à la vérité de même substance, mais qui offrent toutefois quelque différence. Par exemple, il y a pierre friable et pierre dure : elles sont pourtant consubstanlielles, c’est-à-dire d’une seule et même substance. Il y a encore bois de palmier et bois d’ébène, et pareillement chair de chameau et chair de poisson. On les dit consubstantiels, parce qu’ils sont d’une même substance de bois ou de chair. De même encore tous les hommes sont d’une seule et même substance ; pourtant il y a bien quelque différence dans leur être : l’un est grand l’autre petit ; celui-ci est puissant, celui-là faible ; nonobstant, ils sont réellement d’une seule et même substance, je veux dire qu’ils sont tous composés d’âme et de corps.’0|j.ooj<710v 6s ion, to ô’v âv -~/) aOr/j o-jo-ia, E’/ov 6È Tiva ôtaçopàv, oiov Xi’Ôo ; eraflpôç, xa Xi’90 ; o-xXr, poV eio"’i 51 Ô|j.oo, je ?i, oi, tout’ètti [Atâ ; oùoiaç. 60"ti 6k xai SjùXov epoîvtxo :, xai a/Xov dëévou - ôu.oîtoç xai cap ! xau-^Aoy, xai 0°àp ? î/O-Jo ;. TaÛTa 8g XéyovTat Ôjj.oojgix, OTt r ?, ; a-JTÎj ; oùcrîaç èo-tiv. "Û<j7 : ep -TrâvTet ; ol avQpioiroi Trj ; (Xiâ ? o-Waç sioiv ïyo-jai ce Siatpopàv to elvat, ÉTEpo ; u.axpô ; xa étEpoç xoXoëâf ôéX.X.o ; ouva.bç, xai aXXo ; vaXaiutopoç.’AXX’o(j.to ; u.iâ ; oviTia ; Et cri, hjyr l ; XÉyto xai o-o>u.<xtoç. P. G., t. XXVIII, col. n’(5. Telle est la seule consubstanlialité qui se puisse observer dans l’ordre naturel : il y a communauté d’une même substance, mais pourtant, disent justement les anciens, avec quelques différences. Dans le langage philosophique, ces différences sont les éléments ou notes individuelles.

III. Notion surnaturelle et révélée.

C’est la révélation qui a conduit les philosophes à distinguer réellement l’essence ou substance, du sujet ou de la personne qui la possède. C’est aussi la révélation, et elle seule, qui les a amenés au concept précis de la consubstanlialité. En nous faisant connaître l’existence et, dans une certaine mesure, les conditions du mystère de la sainte Trinité, la révélation nous a, du même coup, appris qu’il est, et que, par conséquent, il peut y avoir une essence, une substance, une nature, infinie, infiniment une et unique, dont l’unité n’entraîne pas celle des termes ou personnes qui la possèdent chacune dans sa plénitude. Ce fut la manifestation surnaturelle d’un fait inobservé et inobservable par la raison : l’existence d’une essence, d’une substance nettement caractérisée par l’unité de sa perfection infinie, et cependant en la possession de plusieurs termes ou personnes réelles. Ce fut donc aussi la manifestation surnaturelle de la consubstantialité proprement dite : une seule et même essence, substance ou nature, numerice i la communion ou communauté de sujets ou personnes. Les Pères avaient évidemment en vue celle consubstantialité stricte, quand ilparlaient de la partiion d’une seule et même nature, sans changement ni différence : ’0|i.oo Jcriov taxi, t’o rije etvrf)< o-Jo-ia : vai ivspY>faç à-apaX’/ jy.-w ; û-^o/ov. Lib. de de/inilionibur, vi. /’. G., t. xxviii, col.

1 » Le terme consubstantiel, i|XOoÛ9tO(, appartient

mai* an langage officiel de l’Église et il formule

lis l’un des points révélés du mystère de la saiuie

Trinité’, tel qu’il est proposé à la foi de^ catholiques.

arienne que le COtlCilti de Ni

i.m :)i : i. g ur ce qui ri garde le i Ils de Dieu,

le dogme de la consubstantislité. Pour en saisir l< ible et authentique, il faut donc rappeler d