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CONSTITUTION CIVILE DU CLERGE


festation épistolaire ; l’une était prévue par la loi : c’était la lettre au pape, œuvre assez délicate, semble-t-il. Voici celle de Grégoire : « Très saint Père, le respect dont je suis pénétré envers Y. S. me fait un devoir de vous annoncer que les suffrages libres des électeurs du département de Loir-et-Cher mont appelé au gouvernement de leur diocèse, dont le siège épiscopal est à Elois. Cette élection s’est faite conformément aux lois de la constitution civile du clergé de France, décrétée par l’Assemblée des représentants de la nation et acceptée par notre roi Louis XVI. J’ai reçu, T. S. P., l’institution canonique et j’ai été régulièrement consacré. Je professe d’esprit et de cœur la religion catholique, apostolique et romaine. Je déclare que je suis et serai toujours, Dieu aidant, uni île foi et de communion avec vous, qui, en qualité’de successeur de saint Pierre, avez la primauté d’honneur et de juridiction dans l’Église de J.-C. Je supplie V. S. de m’accorder sa I -né-diction… « Toutes les lettres pastorales ne sont pas aussi sèches : plusieurs ébauchent des justifications. L’autre manifestation était l’habituelle Lettre pastorale pour la prise île possession du diocèse. Les constitutionnels s’y disent en général : « Évêques par la miséricorde divine et dans la communion du saintsiège apostolique, » et en général aussi, ils la font servir à l’apologie de la constitution civile et du serment. Leur entrée dans la ville épiscopale servait d’occasion à des manifestations plus ou moins bruyantes de la part des patriotes. Immédiatement les évêques se mettaient à l’œuvre avec un grand zèle évidemment sincère, mais peut-être aussi destiné à diminuer par le contraste l’autorité du réfractaire. Mais il fallait organiser les paroissiens d’accord avec les autorités civiles, leurséminaires, cequi était plus difficile, choisir leurs vicaires épiscopaux et surveiller le recrutement des curés et vicaires. A propos de ces auxiliaires dont la direction leur échappait presque totalement, une question se posait pour les évêques constitutionnels : comment s’en assurer immédiatement un nombre suffisant, puisque presque la moitié’, à tout le moins, axaient refusé le serment, élant données surtout les conditions mises par la loi aux fonctions de curés I

iluante facilita les choses par les décrets du |s mars et du ls avril : le dernier permettait d’élire comme

et de choisir comme vicaire, sans aucune condition de temps, tout prêt] il dans le diocèse » . L

rangs des prêtres constitutionnels s’ouvrirent ainsi aux ancienreligieu l i refs du pape provoquèrent, il est vrai, des défections, mais finalement les cadres furenl à peu près complets. I.n général, ce clergé était de

qualité très inl me le prouveront les évé iKiJi’nts. Mais ce que’Révolution attendait du clergé qu’elle avait fait, c’était de lui rallier les catholiques. Évêques et prêtres constitutionnels se mirent à l’œuvre : ils devaient échouer.

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du 10 mai IT’.tl aux s et évêques, le bref Ad

gaudmm du 19 mars 1792, adressé au clergé et eux fidèles, où le pape menace d’excommunication les sacrilèges consécrateurs des premiers intrus, Talleyrand, Gobel et Miroudot, les évêques intrus et les assermentés, les curés et vicaires assermentés, le bref Vbi Lutctiam du 13 juin 1792, accordèrent aux évêques et aux prêtres réfraclaires de très amples pouvoirs et de très grandes facilités pour remplir leur ministère. D’autre part, le malheur et la persécution ont réalisé ce phénomène d’unir étroitement évêque et curés. Lorsque donc l’évêque assermenté arrive dans son diocèse, souvent il trouve en face de lui l’évêque légitime : ainsi Grégoire trouve Thémines ; le légitime excommunie l’intrus et comme il compte encore bon nombre de partisans, soit dans le clergé de la ville, soit parmi les fidèles, sans parler des couvents de religieuses qui se ferment impitoyablement devant l’évêque schismatique, ce sont des divisions dans les familles, des luttes dans les rues, et en tous cas de violentes polémiques. Dans les paroisses de campagne, c’est parfois la même chose, bien que là l’ignorance des événements assure davantage à l’assermenté la fidélité de ses ouailles. Bientôt des régions entières furent troublées et en armes dans l’ouest et dans le sud. En général cependant, force restait à la loi. Les amis de la constitution faisaient entendre des menaces, les autorités locales intervenaient et obligeaient a quitter leur diocèse, l’évêque et les réfraclaires les plus en vue. Cf. par exemple, dans Gazier, Etudes sur l’histoire religieuse, Grégoire et Thémines, 1. II, c. i, p. 41-71. Cependant, la plupart des évoques (migrèrent ; évidemment, les périls qu’ils couraient justifiaient leur fuite ; évidemment encore, ils laissèrent des administrateurs et soutinrent les fidèles par des mandements, mais pour la cause qu’ils défendaient, ceux qui émigrèrent eussent mieux fait de rester en France comme les évêques d’Alais, de la/as, de Lectoure, de Dijon, de Màcon, de Cavaillon, de Saint-Brieuc, de Saint-Papoul et de Senlis ; à voir le bien que ceux-ci firent à leur cause on peut conclure le bien qu’eût fail le corps tout entier ; à tout le moins ils n’eussent pas permis à leurs adversaires de les montrer dans les rangs des émigrés, <, *uoi qu’il en soit, la majeure partie des fidèles suivil les réfrartaires, le meilleur appoint des constitutionnels venait des patriotes, des jacobins qui devaient promptement se lasser de ce rôle. Le peuple français apparaissait ainsi divisé - o’' groupes : o) les catholiques romains, les réfraclaires, comme on les appelle à cause des prêtres qu’ils suivent. iN sont la grande majorité des croyants ; b) les constitutionnels, minorité’; c) les jacobins, avant tout ccupés « le faire triompher la Révolution et pour

raison auxiliaires des constitutionnels. L’Assemblée constituante et les clubs tirent, à partir de, jan ier 1 791. tous les iirer

htriomphe des constitutionnels, et si la constitution civile fût parvenue à conquérir la France, c’eût été moins par l’éloquence et les vertus de ses ministres que

— appuis extérieurs. Pour la Constituante, elle parut vouloir rendre impossible aux réfractaires tout ministère. Ainsi, après avoir lancé’{’Instruction du J I janvier où elle monlrail la constitution civile daire de toutes les autre n formes si chères au peuple aussi bien que confor aux usages de la primitive

, et par laquelle elle voulait préparer un hou accueil aux nstatanl la résistant

l’influence du culte réfra< taire, elle porta rets du

5 février et du ! "> avril contraignant au serment prédicateut Ci lait

i aux i ii actaires un hre de chapelli s

et en tous ca leur Interdire tout ment nli public. Mais au ne nt des sc< nea déplo ra blei ù faillit sortir une

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