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CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES


appelons maintenant une nouvelle édition, en les accommodant un peu, par suppressions et additions, à l’état de l’Église à son époque. Parfois aussi, il se servait de sa connaissance de l’Écriture sainte et de son érudition pour compléter les considérations de ses devanciers. Sa fidélité relative nous permet d’entrevoir à travers son édition l’état de l’Église au 111e et au iv e siècle, de même que son souci de la mise au point nous présente, grâce à ses additions et suppressions, l’état de l’Église au commencement du ve siècle. Les sources des six premiers livres et de la première moitié du VIIe sont connues ; la fin du 1. VII et le VIII prêteront longtemps encore sujet à controverses.

I. Éditions.

Les anciennes éditions et traductions sont indiquées dans Fabricius, Dibliotheca grseca, édit. Harles.t. vil, p. 24-26, ainsi que les principaux manuscrits, p. 26-28. Les éditions plus récentes sont citées dans Baliffol, La littérature grecque, Paris, 1898, p. 200. L’édition princeps a pour titre : Aiazayai twv oCYt’uv à-offiovw. Sià KXv^uevtoç to3 Pupatuv lntffxôicou tî « a ! ïtolîtou x « 80î.ix5] SiSarooJiia Stà p.6’Ai’uv ô*tcJ. Constitutiones sanctorumapostolorumdoctrinacatholicaaClementeromano episcopo et cive scripta libri* octo, Francisci Turriani prolegomena et eocphmaliones apologeticse in easdem constitutiones, Venise, 1563. Après les prolégomènes en grec qui comprennent surtout les témoignages anciens et l’indication des trois manuscrits utilisés, 1-18, on trouve à peu de chose près le texte connu, fol. 1-164, les deux premiers chapitres du 1. VII sont divisés autrement que dans Migne. On trouve aussi quelques fautes d’impression dans la numérotation des chapitres, puis à la fin du c. xi.vi, l’éditeur ajoute ECovôve ; Éxxta|<naCTixot tSv kJtSv Bftûv àitoffrolov, avec les canons des apôtres au nombre de 75. Les scholies en grec occupent ensuite les fol. 165-195. La première traduction par Bovio était intitulée : De Constitutionibus apostolicis, B. Clémente romano auctore, libri octo, nunc primume lenebris eruti et ad orthodoxarn fidem astruendam opprime utiles, in-4°, Venise, 1563. En 1564, on fit de cette traduction deux éditions in-16 à Lyon et à Anvers, et une édition in-8° à Paris. Torrès publia lui-même une traduction latine avec des scholies et des observations à Anvers, en 1578. Le texte et la traduction de Torrès furent reproduits par Mansi, Concil., Florence, 1759, t. i, col. 257-596 ; l’éditeur avertit que ces Constitutions ne sont pas des apôtres, mais d’un écrivain qui fleurissait au moins au iiie siècle, col. 258. L’édition de W. Whiston avec traduction anglaise occupe le t. n de Primitive Christianity Reviv’d, Londres, 1711. On trouvera mentionnées dans Fabricius les éditions de Fronton-le-Duc, Labbe, Gallandi et l’excellente édition de Cotelier, Paris, 1672, avec ses réimpressions. C’est celle-ci qui est reproduite dans Migne. M. Batiffol mentionne celle de P. de Lagarde (Boetticher) et nous avons fait connaître plus haut celle de Pitra. Ajoutons que M. Funk, pour son édition, a pu utiliser les trois manuscrits de Torrès qui sont Vatic, 838, 2088 et 1050 ou S089 ; il a tenu compte d’ailleurs de tous les manuscrits signalés et a donné dans le t. i les Constitutions suivies des canons des apôtres et dans le t. Il les textes parallèles au 1. VIII" et les petites ordonnances attribuées aux apôtres.

II. Travaux.

Nous avons suivi surtout F. X. Funk, Die Apostolischeti Konstitutionen, Rottenbourg, 1891. Cet ouvrage contient une courte bibliographie, p. vi-vii, et une histoire complète du texte et des controverses, p. 1-27. Rappelons Jean Daillé, De pseudepigraphis apostolicis seu libris octo Constitulionum apostolicarum apocryphis libri III, Harderwick (Gueldre), 1053 ;.T. S. Drey, Neue Untersuchungen ûber die Konstitutionen und Kanones der Apostel, Tubingue, 1832 ; O. Krabbe, Ueber den Ursprung und den Inhall der Apostolischen Konstitutionen des Clemens Romanus, Hambourg, 1829 ; H. Achelis, Die Canones Hippolyti, Leipzig, 1891, dans Texte und Untersuchungen de von Gebhardl et Harnack, t. VI, fasc. 4. Voir aussi la plupart des auteurs cités à Canons des apôtres, t. n. Ajoutons F. X. Funk, Das Testament unseres Herrn, Mayence, 1901 ; Zum achten Buch der Apostolischen Konstitutionen und den verwandten Schriften, dans Theolog. Quartalschrift, 1902, p. 223-236 ; Das achte Buch der Apostolischen Konstitutionen in der koptischen Ueberlieferung, ibid., 1904, p. 429442 ; Die JEgyplische Kirclicnordnung, ibid., 1906, p. 1-27 : Bardenhewer, Les Pères de l’Église, Paris, 1898, t. i, p. 47-51 ; J. Leipoldt, Saïdische Auszuge aus dein VIII Bûche der Apost. Konslit., Leipzig, 1904, dans Texte und Untersuch., t. XXVI, fasc. 1 b, trad. allemande des canons ecclésiastiques 63 à 78 d’après l’édition de Lagarde, voir t. ii, col. 1615, avec compléments tirés d’un manuscrit copte de Paris ; E. von der Goltz,

Unbekannte Fragmente altrhristlicher Gemeinde Ordnungen, dans Sitzunysberichle dur Lui*. Preus$. Alcademie der W’issensclutflen, 1906, p. 141-157e Hippolyls und

andere Taufgebete der alten Kirche, dans Zeit&chrift fur Kirchengeschichte, 1906, p. 1-27 ; P. Drews, Untersuchungen iiber die sogen. Clementinische Liturgie un VIII Buch der apostolischen Konstitutionen. I. Die Clementinische Liturgie m l’.uni, Tubingue, 1906. Voir aussi les articles de Realendj furprot. Théologie, 3’édit., t. I fpar H. Achelis) ; A encychpædia, de Ph. SchafT, Edimbourg, 1883, p. 116 ; Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, 1884, t. m (par Funk ;.

VI. Autres écrits de même nom.

1’La Constitution apostolique ou Apostolische Kirchenordnung, voir t. ii, col. 4613.

2° La Constitution ecclésiastique égyptienne ou jEgyplisc/ie Kirchenordnung, voir t. ii, col. 1615.

3° La Constitution des saints apôtres : StàTotiite toW âyiwj âftoOTÔXwv. Ce texte récent et sans grande importance est analysé par Pitra, .luris ceci. Grsecorum historia et monum., Rome, 1864, t. i, p. 421, d’après le manuscrit 2072 du Vatican. Il se trouve aussi dans le Parisinus 020, fol. 480-502. Nous reproduisons et complétons, à l’aide de ce manuscrit 020, l’analyse qu’en a donnée le cardinal Pitra. Après l’ascension du Sauveur, les apôtres jeûnent durant quarante jours dans la vallée de Josaphat. Puis Pierre demande au Seigneur quelle sera la récompense de celui qui observe le carême. Paul demande quelle sera la peine des fornicateurs et des sodomites. André demande quelle est « la valeur » des sept jours. L’ange lui répond qu’il ne faut pas travailler le dimanche et qu’il faut jeûner et prier le mercredi et le vendredi. Jacques demande quelle est la récompense de celui qui observe le mercredi et le vendredi. Quand l’âme entre au ciel avec les anges, le mercredi et le vendredi viennent au-devant d’elle et lui disent : Salut, notre amie. Barthélémy demande quelle sera la récompense de ceux qui renoncent aux biens et les donnent aux pauvres. Thomas interroge sur le clerc qui abandonne l’Église, les prêtres bigames, etc. Malheur à celui qui ne garde pas la nuit du saint dimanche (dés le samedi soir). Barthélémy demande à connaître les mystères du Père. On lui expose la création des anges, l’ordre des sept cieux et la création de l’homme. Michel, Gabriel et tous leurs anges adorèrent l’homme, œuvre de Dieu ; mais Satanæl refusa de s’incliner devant l’homme sorti de la boue et fut précipité dans l’abîme avec les siens. Philippe demande pourquoi les hommes seront jugés et le Sauveur lui fait un tableau des crimes qui se commettent. Luc, Matthieu, Marc et Thaddée veulent connaître la punition des pécheurs ; une nuée les emporte chez les suppliciés ; Matthieu voit un diacre qui a les mains et les yeux brûlés et le feu sort de sa bouche : c’est un diacre qui a abandonné sa femme, en a pris une autre et n’a pas cessé de lire l’Évangile. Puis « le démiurge » impose les mains aux apôtres et leur dit : « Réjouissez-vous, mes frères chéris, recevez le Saint-Esprit et allez enseigner toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, maintenant et toujours. » Comme écrit Pitra : Sic, multis locis ad Constitutiones respicientibus, clauditur salis insulsa et omnium fortasse quæ supersunt maxime inconcinnala Didascalia.

4° Ilepl tt, ; È~i ; av : a ; tov xupfou hn "<5v à-O’JToX’.y.côv AtaTayp.dcT(ov (ou SixrâÇEwv), sur la naissance du Seigneur d’après les Constitutions apostoliques. Suivant cette petite pièce, publiée par Cotelier, P. G., t. i, col. 517, Notre-Seigneur serait né le 29 chihac (décembre ) à la septième heure du jour ; il serait mort le 23 phamenolh (le 29 dans le ms. 155ô A, fol. 184), le vendredi à la même heure, le quatorzième jour de la lune.

M. Funk écrit, Ein Fragment zu den Apostolischen Konst.. dans Theol Quartalschrift, 1903. p. 195-202, qu’on a voulu à tort faire remonter ce fragment à la