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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)

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pour tout le district qui leur est confié, et vicaires patriarcaux pour la ville de Constantinople. Ces archevêques, quoique titulaires, jouissent de la juridiction ordinaire d’après le décret de Benoit XIV du 15 avril 1752. En outre, par un bref de la S. C, en date du 3 mars 1868, le vicaire apostolique patriarcal de Constantinople a reçu le titre de délégué apostolique pour les rites orientaux. » Ahnanach des familles catholiques, Constantinople, 1901, p. 38. Voir la liste des vicaires apostoliques, ibid., p. 38-44. Disons un mot de leurs résidences. De 1772 à 1782, ils n’en eurent point de spéciale et logèrent chez les communautés. En 1783, Ma 1 Frachia acheta aux capucins l’église et le couvent Saint-Georges à Galata, qui fut le centre du vicariat apostolique jusqu’en 1802. Cette année-là, Ms r Fonton se transporta à l’église de la Sainte-Trinité, à Péra, qui appartient depuis 1857 aux Arméniens catholiques, et, en 1846, Mo* Hillereau bâtit la cathédrale et la maison de Pancaldi, où le vicariat apostolique est toujours installé. La juridiction du vicariat, fort étendue autrefois, se restreint par suite de l’augmentation croissante des catholiques ou par suite des nécessités apostoliques. Déjà, en 1629, la création du diocèse d’Ispahan lui enlevait toute juridiction sur la Perse ; il en fut de même pour la Mésopotamie, par la création du diocèse de Babylone en 1638, pour la Syrie, Chypre, la Haute Egypte et l’Arabie, par la création du vicariat d’Alep en 1762. Depuis lors, d’autres soustractions de territoire ont été opérées. En 1834, on érigeait une délégation apostolique dans le royaume hellénique ; en 1843, l’île de Mitylène et la côte d’Adrumète étaient cédées à l’archevêque de Smyrne ; les conquêtes russes en Géorgie et dans une partie de l’Arménie après les guerres de 1808 et de 1877 enlevaient encore plusieurs paroisses et stations ; en 1874, le diocèse de Candie était fondé et, après la guerre russo-turque de 1877, plusieurs paroisses étaient cédées au diocèse de Bucarest, à celui de Nicopolis ou au vicariat apostolique de Sofia-Philippopoli. Aujourd’hui, le vicariat apostolique de Constantinople est limité, dans la Turquie d’Europe, par la Roumélie orientale, l’Albanie et l’archipel ; il comprend la Thrace et la Macédoine, c’est-à-dire les vilayets turcs de Salonique, Monastir et Andrinople, ainsi que l’île de Thasos. Dans la Turquie d’Asie, il s’étend de la Marmara et d’une partie de l’archipel jusqu’aux frontières de la Géorgie et du Kurdistan, et depuis la mer Noire jusqu’à l’Anti-Taurus. Son étendue embrasse donc les six vilayets turcs de Brousse, Angora, Castamouni, Sivas, Trébizonde, Erzéroum, plus le mutessarifat d’Ismidt, celui de Bigha et la partie asiatique de Constantinople, ainsi que les îles de Ténédos, Lambros, Imbros, Samothrace et Aghiostrati dans le vilayet de l’archipel. Le vicariat apostolique de Constantinople a donc pour limitrophes : en Europe, du côté du nord, le vicariat apostolique de Sofia-Philippopoli et l’archidiocèse d’Uskub ; à l’ouest, l’archidiocèse de Durazzo ; au midi, la délégation apostolique de Grèce ; en Asie, au nord, le diocèse de Tiraspol en Géorgie ; au midi, la délégation apostolique de Mésopotamie, celle d’Alep et l’archevêché de Smyrne. Si l’on s’en tient aux postes occupés soit par le clergé séculier, soit par les religieux missionnaires qui sont surtout de nationalité française, voici les noms que nous rencontrons : Constantinople et sa banlieue, c’est-à-dire sur la rive asiatique : Beïcos et Pacha-Bagtché, Scutari, Kadi-Keuï, Phanaraki, les îles de Prinkipo et d’Antigoni ; sur la rive européenne, Beuyuk-Déré, Bébek, Makri-Keuï et San-Stéfano. Les paroisses ou missions situées dans la Turquie d’Europe sont les suivantes : Rodosto, Dédéagatch, Gallipoli, Malgara, Pacha-Keuï, Andrinople, Kara-Agatch, Mostratli, Salonique, Calamari, Koukouch, Zeitenlik, Cavala et Monastir. Les paroisses ou missions situées dans la Turquie « l’Asie sont les suivantes : Adampol, Ismidt, Hrousse, Dardanelles, Pérarnos, Eski-Chéhir, Angora, Zongoul-Dagh, Samsoun, Amassia, Marsivan, Trébizonde, Erzérourn, Césarée, Sivas et Tokat. Xe sont mentionnées ici que les localités où résident des missionnaires, car s’il fallait énumérer encore les lieux où habitent des catholiques et que les missionnaires visitent de temp.i à autre, plusieurs colonnes n’y suffiraient pas. De ces stations, les unes sont des paroisses, les autres des missions. Les paroisses de la ville même de Constantinople, la banlieue comprise, sont au nombre de quatorze, à savoir : 1° la cathédrale du Saint-Esprit à Pancaldi, fondée en 1846 et desservie par un curé et cinq vicaires — c’est la seule paroisse que possède le clergé séculier à Constantinople ; 2° Saint-Antoine à Péra, paroisse fort ancienne ; 3° la Nativité à Beuyuk-Déré, sur la rive européenne du Bosphore — elle date de 1817 ; ces deux paroisses sont desservies par les frères mineurs conventuels ; 4° Sainte-Marie Drapéris à Péra, paroisse des plus anciennes ; 5° Saint-Pacifique dans l’île Prinkipo, paroisse fondée en 1860 ; ces deux paroisses sont desservies par les frères mineurs réformés ; 6° Saint-Pierre à Galata, paroisse des plus anciennes et desservie par les dominicains ; 7° Saint-Louis à Péra, paroisse pour l’ambassade française desservie par les capucins ; S° l’Anastasis à Stamboul, créée en 1895 ; 9° l’Assomption à Kadi-Keuï, établie en 1863 ; ces deux paroisses, depuis 1895, sont desservies par les augustins de l’Assomption ; 10 » Saint-Etienne à San-Stéfano, établie en 1853 et desservie par les capucins italiens ; 11° Saint-Jean-Baptiste à Scutari, desservie par les géorgiens. En dehors de ces onze paroisses latines, signalons en trois autres : deux paroisses grecques, fondées à Stamboul et à Kadi-Keuï en 1895 par les augustins de l’Assomption ; une géorgienne, Notre-Dame de Lourdes à Féri-Keuï. A ces quatorze paroisses de la capitale, il faut en ajouter sept autres pour la Turquie d’Europe ou d’Asie. En Asie, Brousse, desservie par les augustins de l’Assomption ; les Dardanelles, desservie par un prêtre séculier ; Trébizonde, desservie par les capucins italiens. En Europe, Salonique, desservie par les lazaristes ; Rodosto, Dédéagatch et Andrinople, desservies par les conventuels.

Il est difficile d’évaluer la population totale des catholiques dans le vicariat apostolique pour la bonne raison que les statistiques font entièrement défaut. Les Missiones catliolicx, il y a plus de dix ans, en comptaient environ 45000. Je crois qu’on peut en retrancher un tiers sans aucune difficulté. En effet, les livres des six paroisses principales de Constantinople : le Saint-Esprit, Saint-Pierre, Sainte-Marie, Saint-Antoine, l’Anastasis à Stamboul et l’Assomption à Kadi-Keuï, accusent, tous ensemble, 2555 baptêmes pour la période quinquennale comprise entre le 1 er octobre 1898 et le 1 er octobre 1903 ; ce qui nous donne 555 naissances par an. En supposant 30 naissances par 1000 habitants, ce qui n’a rien d’exagéré, nous aurions ainsi 18500 habitants pour ces six paroisses. Joignons-y les paroisses ou les stations de Prinkipo, San-Stéfano. Makri-Keuï avec Yédi-Koulé, Beuyuk-Déré, Scutari, et le village polonais d’Adampol, et nous aurons au maximum 22000 habitants pour Constantinople. En Asie, nous avons 200 catholiques à Brousse, 400 à Zongoul-Dagh, 300 pour la mission d’Ismidt, 50 pour celle de Sultan-Tchaïr, 100 pour les Dardanelles, 500 pour Eski-Chéhir, lOOpour Angora, 450 pour Trébizonde, 260 pour Samsoun, 60 pour Erzéroum et 300 environ pour les autres postes ; ce qui donne un total de 2720. En Europe, l’on compte environ 4500 catholiques à Salonique. 200 pour la station de Gallipoli et la mission grecque de Malgara, 60 à Cavalla, 150 à Monastir, mettons un millier pour les paroisses des conventuels à Bodosto. Dédéagatch, Andrinople et Kara-Agatch et nous obtenons le chiffre de 5810.