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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


au mois de juin 1860, un projet de réformes relatif à l’élection du patriarche et des métropolites était soumis au grand-vizir. Les Turcs ne l’approuvèrent, vers la fin de 1861, qu’à la condition de contrôler la liste de tous les candidats éligibles, au lieu de n’avoir à examiner que les trois candidats définitifs. Ainsi, si l’amendement n’a porté que sur trois noms en 1887, il a porté sur cinq en 1891 et sur sept en 1894. Voici en quoi consiste le mode d’élection et d’institution du patriarche.

En cas de vacance du siège œcuménique, le synode des métropolites se réunit avec le conseil mixte et nomme un locum tenens, pris parmi les membres du saint-synode et qui doit être approuvé par le gouvernement impérial. Cette élection accomplie, on envoie à tous les métropolites une circulaire pour que, dans un délai maximum de 14 jours, ils fassent connaître sous pli cacheté le nom de leur candidat ; de même, 28 diocèses sont priés d’envoer chacun à Constantinople un laïque, chargé de les représenter. Les membres du saint-synode et les métropolites présents dans la capitale désignent aussi leur candidat sous pli cacheté cinq jours avant l’assemblée électorale. Au jour fixé, on procède, à huis clos, à la vérification des pouvoirs, au dépouillement et au compte des bulletins. Tous ceux qui ont obtenu ne serait-ce qu’une voix sont éligibles. La liste des éligibles, signée et scellée, séance tenante, par le locum tenens, les métropolites du synode et les membres du conseil mixte, est envoyée sur-le-champ à la Sublime-Porte, qui raye les noms désagréables et informe le patriarcat par un teskéré délivré dans les vingt-quatre heures que l’on peut procéder à l’élection de l’un des autres candidats. Sur la liste ainsi revisée. l’assemblée électorale tout entière, clercs et laïques, désigne au scrutin secret et à la majorité des voix trois candidats ; après quoi, les membres ecclésiastiques de l’assemblée se rendent à l’église, où, en présence de tous les membres laïques de l’assemblée, ils désignent. au scrutin secret, et à la majorité des voix, un des trois candidats à la charge de patriarche œcuménique. Si les candidats ont le même nombre de voix, c’est la voix du locum tenens qui l’emporte. L’élection terminée, on en rédige le procès-verbal qui est communiqué à la Sublime-Porte ; puis, l’élu se présente d’abord au sultan pour être officiellement reconnu et ensuite à la Sublime-Porte pour y notifier son élection. Un certain nombre de qualités morales sont requises du candidat ; les pluintéressantes à retenir sont qu’il doit appartenir au corps épiscopal. être assez avancé en fige et avoir gouverné un diocèse sans aucun blâme depuis sept ans au moins. Ile plus, il faut qu’il ait toujours été, lui-même, ainsi que son père, sujet de l’empire.

L’assemblée électorale se compose d’ecclésiastiques et de laïques. Les ecclésiastiques comprennent les membres du saint-synode, les métropolites qui peuvent si trouver dans la capitale et le métropolite d’IIérach’e qui. de tout temps, a eu le privilège de donnera l’élu le bâton pastoral. Les membres laïques sont trois hauts fonctionnaires du patriarcat, dont le logothète, les membres du consi il mixte, trois anciens fonctionnaires civils, investis des deux grades supérieurs ; deux miliayant le grade de colonel et trois autres fonctionnaires civils ; le gouverneur de Samos ou son repré 1 1 1 ; quatre membres des plu connus parmi les savants ; cinq négociants et un banquier ; dis repn des corporations les plus estimées ; deux déli des ] la capitale et du Bosphore, enfin

huit d i.Mitant (le provinces. Revue

<ir l’Orient chrétien, t. iii, |>. 109. Le droit d’électeur tepeut i que par les sujet’; de l’empire.

Comme on le voit, l’élection se fait à troi^ di ( i

principal dans les deux pre , voles. On a essayé bien des fois de modifier la

teneur de ce projet, mais aucune de ces tentatives n’a réussi.

Le saint-synode.

A côté et sous la présidence du

patriarche est établi le saint-synode, dont les origines remontent au moins au IVe siècle. A toutes les pages de l’histoire byzantine, on voit paraître, dans les actes publics de la Grande Église, ce concile permanent. Sans être strictement fixé, le nombre de ses membres n’était jamais inférieur à quatre, président compris. Par ailleurs, les actes du patriarcat présentent des pièces synodales signées de vingt, et même de trente évoques présents. Le choix des synodiques était réservé au patriarche, bien que l’empereur intervint souvent, lorsque leur nombre lui paraissait trop restreint. J. Zhishman, Die Synnden und die Epixcopal-àmter in der morgenlândischen Kirche, Vienne, 1867, p. 33 sq. Après la conquête ottomane, le saint-synode continua de siéger auprès du patriarche. La seule innovation fut celle du gârontismc, par laquelle les cinq métropolites d’Héraclée, de Cyzique, de Xicomédie, de Nicée et de Chalcédoine, étaient toujours membres de l’assemblée. Comme celle-ci comprenait encore un grand nombre de membres, vingt et un en 1746, le patriarche Samuel établit, en 1765, qu’à l’avenir le synode aurait constamment huit membres, égaux en puissance et choisis parmi les prélats les plus dignes et les plus distingués ; les autres évêques, de passage à Constantinople, pourraient sans doute assister aux séances, mais l’approbation des huits gérontes ou de la majorité d’entre eux était requise pour prendre une décision. Cette disposition, confirmée par un firman impérial en 177."), ne tarda pas du reste à tomber en désuétude et l’on revint à l’ancienne pratique. Ce n’est que le 27 janvier 1862 que fut élaboré’et approuvé le nouveau règlement, dont voici les dispositions principales.

Le saint-synode se compose de douze métropolites, siégeant sous la présidence du patriarche œcuménique. Il est et demeure, comme il l’a toujours été, le centre de l’autorité spirituelle pour tout le peuple chrétien, relevant du patriarche œcuménique. Ses soins et sa sollicitude s’étendent à toutes les affaires spirituelles de la nation, comme le remplacement des métropolites et la nomination aux sièges vacants ; l’amélioration, la conservation et le gouvernement de tous les monastères. Il veille sur la foi de tous les orthodoxes, nomme les prédicateurs, choisit et fait distribuer tous les livres et manuels qu’il juge nécessaires pour le développement du clergé ci l’instruction des fidèles ; dans ce but, il correspond avec les prélats des provinces de l’empire, alors qu’il n’est permis à personne de s’immiscer dans li >< affaires et les attributions réservées à l’autorité spirituelle du saint-synode. Tous les métropolites relevant du patriarcat œcuménique ont le droit de faire partie du saint-synode, chacun pendant deux ans. à tour de rôle. On renouvelle tous les ans la moitié des membres, de telle manière que chacun d’eux ne reste pas au synode plus de deux ans. On i dressé tout exprès une iiste de tous les métropolites, en les reparaissant en trois classes, dont chacune comprend un tiers de leur nombre total. Voir le tableau dressé col. 1461-1462. Sur celle liste te patriarche, d’accord avec le saint-synode, Choisit deux titulairepar classe, à savoir le premier et le dernier, et les invile à remplacer les anciens, qui [(tournent immédiatement dans leurs diocèses. On fixe un traitement proportionnel à percevoir par les membres (lu saint synode, qui n’auraient pas dans leurs dioi un revenu annuel de 60000 ou de 10 000 piastres. Aucun membn du synode ne peut, à l’expiration de

M mandat, demeurer ( Constantinople, hormis i. d’extrême n et aucun métropolite ne peut

journer i Constantinople, sans l’autorisation préalable du patriarche et « lu saint-synode, roui acte du sxiiodc

fait à l’inSU ou en l’absence du p.iliï.irche est nul,