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BULGARIE

L’Église bulgare comprend Il diocèses métropolitains dans la principauté de Bulgarie : Lovetch, Philippopoli, Dorostol-Tcherven ou Roustchouk, Samokof, Sliven, Sofia, Stara-zagora, Timovo, Varna-Prestav, Viddin et Vratza. lieux de ces métropoles sont appelées à disparaître à la mort de leurs titulaires, à savoir : Lovetch et Samokof. Trois de ces diocèses, Philippopoli, Sliven et Stara-zagora, sont situés dans la Roumélie orientale ; les huit autres se trouvent dans la Bulgarie proprement dite. Le métropolite de Roustchouk porte les titres de Tcherven, nom bulgare de sa ville épiscopale, et de Dorostol, ancien nom de Silistrie, ville autrefois très florissante sur le Danube ; le métropolite de Varna joint à son titre celui de Prestav, la première capitale des Bulgares au IXe siècle et le premier siège de leur Église nationale à la même époque. Voici, d’après une statistique officielle de 1897, quel serait l’état respectif du culte orthodoxe dans ces Il diocèses :

diocèses. églises. chapelles. monastères
d’hommes.
monastères
de femmes.
prêtres. moines. religieuses.
Lovetch 
172 » 6 5 117 29 44
Philippopoli 
256 » 7 2 299 22 54
Roustchouk 
122 26 » » 108 » »
Samokof 
109 » 3 » 103 1 100
Sliven 
157 40 4 1 191 13 37
Sofia 
248 » 35 1 185 20 14
Stara-Zagora 
155 » 1 1 183 4 18
Tirnovo 
290 » 9 5 299 64 45
Varna 
113 27 1 » 102 » »
Viddin 
164 » 7 » 166 8 »
Vratza 
102 14 5 » 153 24 »

L’instruction est assez répandue en Bulgarie. En 1890, il existait une université à Sofia, comptant trois facultés : historico-philologique, physico-mathématique et celle de droit. Cette université, dont la fondation remonte à 1888, comprenait alors 312 étudiants. Dans toute la principauté il y avait 9 gymnases ou lycées pour les garçons avec 6911 élèves, et 76 gymnases incomplets ou progymnases, dans lesquels renseignement est donné d’après le même programme. Ces 76 écoles avaient 15 117 élèves, soit un total de 22028 élèves pour l’enseignement secondaire. Les écoles secondaires de filles se partageaient ainsi : 7 gymnases de première classe avec 1 596 élèves et 37 lycées de seconde classe avec 3359 élèves, soit un total de 44 établissements avec 5155élèves. Joignons-y 14 écoles secondaires mixtes avec I ni] (’levés, dont 938 garçons et 103 filles. Le gouvernement bulgare entretient à Kustendil, Lom, Kazanlik et Silistrie, quatre écoles normales destinées à fournir il <s instituteurs primaires. En outre, le conseil départemental de Tirnovo en a fondé une pour la ville de Timovo, et la commune de Choumla une autre pour cette ville. La durée des études est de quatre ans ;, i l’exception de Tirnovo, les écoles normales sont accompagnées d’un coins de Irois ans et d’une école annexe, où les futurs instituteurs font un stage. Les institutrices sont formées par les gymnnases ordinaires déjeunes filles, qui font, en même temps, l’office d’écoles normales. Malheureusement, toutes ces écoles sonl des foyers avérés de rationalisme et d’athéisme, el les jeunes maîtres el maltresses qui en sortent, n’onl qu’un désir : inculquer leur-, idées à leurs élèves pour déchaîner ainsi o pires (lassions antireligieuses et révolutionnaires.

L’Église grecque, qui compte 70759 fidèles en Buli le encoi i cinq dioci ë dan i la princi pauté : Philippopoli, Sozopolis. Anclnalo, Mésembria et Varna. Nul doute que, le jour où la Bulgarie proclamera son indépendance absolue vis-à-vis de la Porte, ces évèchés grecs ne soient appelés à disparaître.

2° Sur les terres de l’empire ottoman, l’exarchat n’a eu que deux soucis : découvrir les orthodoxes de race ou de langue bulgares et leur rappeler leur véritable origine, c’est-à-dire les arracher à la sujétion spirituelle du Phanar. Pour obtenir des résultats rapides et combiner tous les ell’orts en perdant le moins de temps possible, il a partagé la Macédoine et la Thrace en 21 éparchies, destinéps à recevoir chacune un métropolite bulgare dans un avenir plus ou moins prochain. De ces 21 diocèses, 7 seulement, et tous situés en Macédoine, à savoir : Uskub, Ochrida, Vélès, Névrokop, Monastir, Stroumitza, Dibra, ont obtenu jusqu’ici leur pasteur définitif ; mais les autres éparchies n’en fonctionnent pas moins avec une régularité remarquable, jouissant de limites bien tracées et n’empiétant jamais les unes sur le terrain des autres. A l’heure actuelle, la Macédoine compte 15 éparchies, la Thrace, 6 seulement, en dehors du diocèse formé autour de l’exarque à Constantinople et dans lequel se trouvent compris environ liOOO Bulgares. On les trouvera plus bas, d’après un rapport officiel manuscrit, communiqué par une haute personnalité ecclésiastique bulgare à la rédaction des Échos d’Orient, 1899, t. ii, p. 282-286, et qui était destiné à établir la situation vraie des exarchistes à la’fin de l’année 1896. En tête, figurent les sept éparchies de Macédoine, qui sont déjà pourvues de leur métropolite, suivies des huit autres éparchies macédoniennes et des six de la Thrace. On a inscrit les chiffres, tels qu’ils se trouvaient consignés dans ce rapport officiel bulgare, distinguant avec soin la religion de la nationalité, car il est bien certain que de nombreux Bulgares de race et de langue sont encore soumis à la juridiction du Phanar. C’est une distinclion qui s’impose, bien que les statisticiens grecs n’aient jamais voulu l’admettre. Ce n’est pas à dire toutefois que ce rapport officiel donne des résultats absolument incontestables, il suffira de reproduire à ce sujet la remarque fort juste que faisait la revue des Echos d’Orient, en la publiant : « Il a pour auteurs des Bulgares ; s’il était d’origine grecque, il ne donnerait peut-être pas toujours les mêmes chiffres, mais je n’ose affirmer qu’il fût d’une plus grande exactitude. »

Pour avoir une statistique d’ensemble de toutes les éparchies comprises dans la Turquie d’Europe, reportons-nous à un document bulgare fourni par l’exarchat en 1902. La Bulgarie aurait eu alors 1348573 sujets. ainsi répartis : 48 i 303 pour le vilayet de Salonique ; 346 348 pour le vilayet de Monastir ; 205 12 2 pour le vilayet d’Uskub ; 298500 pour le vilayet d Andrinople et 14000 pour Constantinople et ses faubourgs. Cette population de presque —1350000 âmes n’obéissait pas tout entière à son Eglise nationale ; les trois quarts environ sont placés sous la juridiction de l’exarque, tandis que le dernier quart subit encore le.joug du patriarche grec. D’après le même document, la population exarchiste disposerait de 9118 écoles, distribuées sur le territoire ottoman comme il suil : 316 pour le vilayet de Salonique, 281 pour celui de Monastir ; 165 pour celui d’Uskub ; 171 pour celui d’Andrinople et 5 pour Constantinople et les faubourgs. Ces écoles compteraient 1 341 maîtres et 257 maîtresses, avec 18399 élèves.

Il est possible qui’Ions ces chillres aient été majorés par patriotisme, bien qu’ils ne soient pas grossis outre mesure. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple au sujet des écoles, d’après le ministre roumain de l’instruction publique, la situation des écoles orthodoxes du vilayet de Monastir sérail la suivante ; 366 écoles grecques avec 491 maîtres et 18100 élèves j 210 écoles bulgares avec 370 maîtres el 12500 élèves ; 40 écoles serbes avec