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BREF — BRENTIUS


que les bulles pour les leurs. Aussi, sous le rapport de l’autorité dont ils jouissent, ils ne sont pas inférieurs aux bulles. Cf. Ferraris, Prompla bibliotheca canonica, nwralis, theologica, etc., 10 in-4°, Venise, 1782, v° Brève, n. 17, 18, t. il, p. 52. Les mêmes châtiments, et, en particulier, l’excommunication majeure réservée speciali modo au souverain pontife, frappent les falsificateurs des lettres apostoliques, qu’elles soient sous forme de bulles ou sous forme de brefs. Constitutio apostolicse sedis, du mois d’octobre 1869, tit. i, n. 9.

V. Quelques recueils de brefs.

Quoique, à vrai dire, il n’y ait pas de collections exclusivement formées de brefs pontificaux, cependant plusieurs recueils de documents concernant certaines affaires particulières contiennent un certain nombre de brefs : Recueil historique des bulles et constitutions, brefs, décrets et autres actes concernant les erreurs de ces deux derniers siècles tant dans les matières de la foi que dans celles des mœurs depuis le saint concile de Trente jusqu’à notre temps, par Michel Le Tellier, 3e édit., in-12, Mons, 1699 ; Collectio brevium atque instructionum SS. D. N. Pu papee VI quse ad pressentes gallicanarum ecclesiarum calamitates pertinent, 2 in-12, Augsbourg, 1796 ; 2e édit., s. 1., 1797 ; 3e édit., 1798 ; Brefs et instructions de notre saint-père le pape Pie VI depuis 1790 jusqu’en 1790, 2e édit., latine-française, 2 in-8°, Rome, 1796 ; par l’abbé Guillon, Collection générale des brefs et instructions de notre très saint-père le pape Pie VI relatifs à la Révolution française, trad. nouvelle, 2 in-8°, Paris, 1798 ; Recueil des décisions du Saint-Siège apostolique relatives à la Constitution civile du clergé et aux affaires de l’Église de France depuis 1790 jusqu’en 1799, 3 in-12, Rome, 1800 ; G. Wirz, Bullen und Breven aus Ilalienischen Archiven, Bàle, 1902 (sur les affaires religieuses de la Suisse). Voir Bullaires.

Reiffenstuel, Jus canonicum universum, 6 in-fol., Venise, 17751760, Décrétai., 1. I, tit. ii, De constitutionibus, § 1, q. ii, n. 16, 1. 1, p. 62 ; card. Petra, Commentaria ad constitut. apostolic, proœmium, 5 in-fol., Rome, 1705, t. I, p. 5 ; card. de Luca, De relatione romanse curix, Cologne, 1683, t. iii, dise, vu ; Rebufïe, Praxis benefteioram, in-fol., Venise, 1554, Brève apostolicum, n. 15, 16, p. 92 ; Ferraris, Prompta bibliotheca canonica, moralis, theologica, etc., 10 in-4°, Venise, 1782, v° Brève, t. il, p. 51 ; Rouix, De principiis juris canonici.pavt II, sect. H, c. vii, § 2, n. 3, 4, in-8°, Paris, 1852, p. 248 ; Stremler, Traité des peines ecclésiastiques, de Vappel et des Congrégations romaines, part. III, sect. iii, c. IV, in-8° Paris, 1860, p. 624-627 ; André, Cours alphabétique et méthodique de droit canonique mis en rapport avec le droit civil ecclésiastique ancien et moderne, v° Breꝟ. 2 in-4°, Paris, 1844, t. I, p. 354 sq. ; F. de Vaines, Dictionnaire raisonné de diplomatique, 2 in-8° Paris, 1774, 1. 1, v Bref ; Toustain et Tassin, Nouveau traité de diplomatique, 6 in-4°, Paris, 1750-1765, t. i, p. 405 ; N. de Wailly, Éléments de paléographie, part. II, c. i, a. 5, 2 in-fol., Paris, 1838, t. i, p. 177-180 ; G. Moroni, Diziunario di erudizione storico-ecclesiastica, v° Brève apostolico, § 1, 109 in-8° Venise, 1840-1879, t. VI, p. 115-125.

T. Ortolan.

    1. BRÉHAL Jean##


BRÉHAL Jean, dominicain au couvent d’Évreux, docteur en théologie de l’université de Cæn, 1443. Prieur du couvent de Saint-Jacques à Paris, 1455, et inquisiteur de France, 1452-1474. Chargé par Charles Vil de la revision du procès de Jeanne d’Arc, il prononça à Rouen, le 7 juillet 1456, la sentence qui déclarait la nullité de la condamnation. Mort vers 1479. — Délibéra auctoritate audiendi confessioncs religiosis mendicantibus concessa, édit. s. 1. n. d. ; in-8°, s. 1., 1479 ; Paris, 1507 (dans Declaralio et defensorium privilegiorwn fratrum mendicantium).

Quétif-Echard, Script, ord. prsed., t. i, p. 815 ; Belon-Balme, Jean Bréhal grand inquisiteur de France et la réhabilitation de Jeanne d’Arc, Paris, 1893 ; Denifle-Chatelain, Chartularium universitatis Parisiensis, t. iv, p. 712 ; Panzer, t. vii, p. 527.

P. Mandonnet.

    1. BRÉM ONT Etienne##


BRÉM ONT Etienne, né à Châteaudun, le 21 mars 1 714, était un savant docteur de Sorbonne, successivement

vicaire général de Chartres et de Paris. Ayant été chargé par l’archevêque, M. de Beaumont, de faire une visite chez les ursulines de Chaillot, soupçonnées de jansénisme, il fut spolié de ses biens par le parlement et se retira en exil jusqu’en 1773. Il mourut pendant la Révolution, 27 janvier 1793. Ses principaux écrits sont : 1° Dissertation sur la notoriété publique des pécheurs scandaleux, Paris, 1754 ; 2° De la raison dans l’homme, ouvrage honoré d’un bref de Pie VI, 6 in-12, Paris, 1785-1787 ; 3° Représentations à M. Necker, à l’occasion de son ouvrage : De l’importance des questions religieuses, Genève et Paris, 1788 ; 4° Recueil de pièces intéressantes sur la loi du silence, 2 in-12.

Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, Paris, 1822, t. v, p. 271 ; Feller, Biographie universelle, Paris, 1845, t. iii, p. 118 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xviii’siècle, 3’édit., 1856, t. vi, p. 495-496 ; Hurter, Nonxenclator, t. iii, col. 266.

C. Toussaint.

    1. BRENTIUS (ou BRENTZEN##


BRENTIUS (ou BRENTZEN, BRENZ) Jean,

réformateur de la Souabe, un des disciples les plus zélés de Luther. Né à Weil en Souabe, le 24 juin 1499, il étudia dès l’âge de treize ans à l’université d’Heidelberg, y suivit les cours de J. Kneller et de J. Œcolampade. Luther étant venu le 26 avril 1518 au couvent des augustins d’Heidelberg pour y soutenir une discussion publique, où il développa ses idées sur la justification par la foi seule, sur l’impuissance de la volonté de l’homme, et la faiblesse des bonnes œuvres entachées par le péché, au nombre des auditeurs qu’il séduisit se trouvait Brenz. Devenu en 1520 chanoine de l’église du Saint-Esprit à Heidelberg, puis ordonné prêtre par l’évêque de Spire, il professa à son tour la philosophie et la philologie, et dans une explication de l’Évangile selon saint Matthieu se rendit suspect d’hérésie ; une enquête fut entreprise sur son orthodoxie, et il dut quitter l’université. Il fut donc heureux d’accepter le poste de prédicateur qu’on lui offrait dans la ville impériale de Halle en Souabe, 1522 ; il continua d’abord d’y célébrer la messe, au moins de temps en temps, tout en déclarant qu’il la considérait comme un secours inutile aux vivants et aux morts ; il finit par abolir tous les rites du culte, en particulier de celui des saints, qui lui paraissaient contraires à l’Évangile. En 1526 il publia sa 1° Ordonnance ecclésiastique pour la ville de Halle et son territoire, puis il écrivit le 1 er catéchisme de la foi évangélique pour la jeunesse de Halle. A ce moment l’Allemagne était divisée par la querelle des sacramentaires ; l’ancien maître de Brenz, Œcolampade, soutenait que la parole du Christ : Hoc est corpus meum, avait un sens figuré, et les zvvingliens étaient de son avis. Brenz prit contre eux le parti de Luther, soutenant avec lui la doctrine de la présence réelle, et de concert avec quatorze de ses collègues, théologiens wurtembergeois, tels que Schnepf, Lachmann, Isenmann, Grâter, il rédigea la déclaration connue dans l’histoire de la Réforme sous le nom de Syngramma suevicum.

Lorsqu’en 1529, pour réunir toutes les forces de la Réforme, le landgrave Philippe de Hesse convoqua le colloque de Marbourg, Brenz y soutint encore la doctrine de la présence réelle tout en s’efforçant de se mettre d’accord, sur la question de l’eucharistie, avec Zwingle et Œcolampade, comme il l’était déjà avec Luther, Bucer, Mélanchthon. Une trêve temporaire en résulta, et l’année suivante, 1530, à la diète d’Augsbourg, un nouveau compromis fut tenté, mais cette fois entre luthériens et catholiques ; Brenz y assista, et s’y montra arrogant et maladroit dans la défense qu’il y présenta des doctrines formulées dans la célèbre confession luthérienne d’Augsbourg.

A son retour de cette diète, la même année 1530, il épousa une veuve et revint vivre à Halle, où il resta