caractère plus exclusivement pastoral du saint ministère dans les paroisses.
En somme, malgré des défauts que le recul de l’histoire et l’évolution des idées nous montrent aujourd’hui sous des couleurs trop accentuées par l’ambiance intellectuelle où nous vivons, les Instituttones theologicse resteront une grande œuvre dans l’histoire contemporaine de la théologie, où elles marquent une étape caractéristique du mouvement de progrès continu qui a lait sortir l’éducation cléricale, en France, des erreurs et inerties du lendemain de la Révolution, pour l’amener aux resplendissantes restaurations de la fin du XIXe siècle.
Voici la liste des ouvrages de Mo r Bouvier : 1° Tnstitutiones theologicse ad usum seminariorum, 6 in-12, 15 éditions : 1831, 1836, 1839, 1841. 1844, 1846, 1850, 1853 (8 « ), 1856, 1859, 1861, 1865, 1868, 1873, 1880 ; 2° Institutiones philosophicse ad usum seminariorum et collegiorum, d’abord en 3, puis en 1 in-12, 12 éditions (1824-1858) ; genre de la vieille Philosophia lugdunensis, amendé ; moitié par insuffisance d’éducation philosophique première, moitié par réaction contre les idées de l’école mennaisienne, Mur Bouvier, d’ailleurs peu philosophe par tempérament, s’y montre cartésien comme l’étaient généralement alors les petits manuels de philosophie à l’usage des séminaires ; 3° Histoire abrégée de la philosophie, 2 in-8°, 18M, édition unique ; 4° Traité dogmatique et pratique des indulgences, des confréries et du jubilé, à l’usage des ecclésiastiques, in-12, 10 éditions (1826-1855) ; un abrégé de cet ouvrage, sous le même titre, à l’usage des fidèles, in-18, 1826 ; 5° Dissertatio in sextum Decalogi præceptum, in-12, 17 éditions (1827-1864) ; 6° Précis historique et canonique sur les jugements ecclésiastiques, plaquette in-8°, 1852 ; 7° plusieurs brochures polémiques à propos de la Petite Eglise ; 8° Catéchisme à l’usage du diocèse du Mans, in-12, 1838 ; 9° Statuta diœcesis Cenomanensis, in-8°, 1852 ; 10° enfin une collection considérable de Lettres pastorales, dont plusieurs sont de véritables traités de théologie, comme, par exemple, l’Instruction touchant les reliques de la vraie croix et des saints (2 août 1845) et la Lettre circulaire sur les tables tournantes et parlantes (14 février 1854). Tous les ouvrages de M$’Bouvier ont été publiés au Mans, sauf les derniers tirages de la Théologie, de la Philosophie et de la Dissertatio, qui ont été édités à Paris.
M « ’Sébaux, Vie de M Jean-Baptiste Bouvier, Paris, 1889 ; F. Pichon, Essai historique sur les séminaires du Mans, Le Mans, 1879 ; Chevereau, Les derniers instants de M" J.-B. Bouvier, Le Mans, 1855 ; Desportes, Bibliographie du Maine, Le Mans, 1844 ; L’ami des luis, n. du 16 juillet 1832 ; Annales de la philosophie chrétienne, t. IV, p. 71, 231 ; la Province du Maine, n. de février 1904 et sq.
F. Ueshayes.
- BOVERIUS##
BOVERIUS, capucin, en religion Zacharie de Saluées,
du nom de sa ville natale, était fils de Mathieu Bovier,
dauphinois, vice-sénéchal du marquisat de Saluées, pour
la France. Né en 1568, il reçut au baptême le nom de
Jean-Baptiste ; son éducation fut très soignée ; il possédait
fort bien les lettres latines et grecques, et venait
d’être nommé docteur en droit quand mourut son père
(1585). Il résolut peu après de se faire capucin et, reçu
au noviciat d’Alexandrie, il y fit profession le 9 juin
1591. La science et les autres qualités du P. Zacharie
le désignaient pour prendre part aux missions que la
province de Piémont entretenait alors dans les régions
envahies par le protestantisme ; en 1601 nous le voyons
à Thonon, au moment du grand jubilé, et dans la
vallée de Suse en 1602, 1603^et 1612. A Thonon, dans
la Sainte-Maison, il conçut le projet du grand ouvrage
qu’il achevait dix ans plus tard et publiait sous le titre :
Demonstrationes symbolorum verse et falsse religionis,
adrersus præcipuos ac vigentes catholiese religionis
hostes, alhcistas, judœos, hxrcticos, prseserlha lulltc
ranos et calvinistas, 2 in-fol., Lyon, 1617. Rocaberti,
Bibl. pontif. maxima, t. xx, p. 478-597, reproduit la
partie du IIIe livre du tome il relative au souverain pontife.
Hurter fait remarquer que cet ouvrage a été censuré
in nonnullis par l’Inquisition, ce qui n’empêcha
pas l’auteur d’être dans la suite consulteur de ce suprême
tribunal. Boverius était venu à Lyon pour surveiller
l’impression de son œuvre ; les religieux de cette
province voulurent tirer parti de sa présence et lui
offrirent une chaire de lecteur en théologie ; nous le trouvons
à Dijon avec ce titre en 1618. A cette même époque
Marc-Antoine de Dominis, archevêque apostat de Spalato,
venait de publier Jes quatre premiers livres de son traité
De republica ecclesiastica, in-fol., Londres, 1617. Sans
tarder, le P. Zacharie entreprit de le réfuter et lit imprimer
la Parœnesis catholica ad M. A. de Dominis…,
in-12, Lyon, 1618. Dans ce volume, toutefois, il nedonnait
que le commencement de sa réfutation qu’il publia trois
ans après : Censura parsenetica in quatuor libros de
republica ecclesiastica M. A. de Dominis…, in-fol.,
Milan, 1621. A la fin de cet ouvrage se trouve la Censura
in tractatum de légitima cardinalium creatione, dont
quelques bibliographes font à tort un volume paru
en 1622. Entre temps, Boverius était rentré dans sa province
de Piémont qui lui avait conféré la charge de définiteur
et de gardien du couvent de Mondovi, mais il y
resta peu de temps, car le général de l’ordre l’appelait
près de lui en qualité de consulteur, et à ce titre il le
suivait en Espagne. A la même époque se trouvait à la
cour de Madrid le futur roi d’Angleterre Charles I er,
alors prince de Galles. Le roi d’Espagne, dont il voulait
épouser la sœur, souhaitait la conversion du prince ; dans
ce but on lui ménagea de se rencontrer avec Boverius,
mais Buckingham, son gouverneur, coupa court à ces entretiens ;
alors le P. Zacharie, pour achever ce qu’il espérait
avoir commencé, écrivit son Orlhodoxa consultalio
de ratione verse fidei et religionis amplectendse ad Ser.
Carolum Wallise principem…, in-4°, Madrid, 1623 ;
in-8°, Cologne, 1626. Elle fut rééditée à Borne, 1635, par
ordre du cardinal Antoine Barberini, in communem
omnium verse religionis studiosorum gratiam et utilitatem.
Malgré ses fréquents voyages et pour répondre
à un désir de son supérieur, Boverius composa un
Directorium fori judicialis pro regularibus, in-4°,
Turin, 1624, ainsi qu’un rituel pour son ordre : De
sacris rilibus juxta Romanam régulant usui Fr. Min.
S. Franc, quividgo capuccini nuncupantur accomodatis,
in-4°, Naples, 1626. Pendant l’impression de cet
ouvrage, Boverius accompagnait en qualité de théologien
le cardinal François Barberini, neveu d’Urbain VIII,
dans sa légation en France et en Espagne (1625-1626).
Peu après son retour il recevait la charge de composer
les chroniques de son ordre. Le P. Zacharie se mit à
l’œuvre et le premier volume était achevé en 1629 ; il
parut sous le titre : Annalium seu sacrarum historiarum
ordinis minorum S. Francisci qui capuccini nuncupantur
tomus primus, in-fol., Lyon, 1632. Il aurait
voulu laisser là ce travail pour prendre part à la mission
que la province de Paris entretenait auprès de la reine
d’Angleterre, femme de Charles I er ; déjà la Propagande
avait donné son consentement (31 mai 1632), mais les
supérieurs obtinrent de le garder pour achever les Annales.
Boverius écrivit donc le second volume, imprimé
à Lyon en 1639, mais il n’en vit pas l’apparition : il était
mort à Gênes, le 31 mars 1638 ; il était pour la seconde
fois définiteur général de l’ordre. Une dissertation De
vera habilus forma a Scraphico B. P. Francisco instituta,
extraite du premier volume des Annales, fut rééditée
à Cologne, 1640, in- 12. On trouve des exemplaires
avec la date de 1643, 1656.
Francesco da Sestri, Vita del P. Zaccaria Boverio, Gênes, 16C4 ; Mathias Ferrerius a Caballario Majori, Bationarium chroiiv’ji aphicum missionis evangelicx… in Gallia Cïsalpiua, Tu-