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BOSNIE-HERZÉGOVINE

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bosniaque, voir PtHranovic, Bogomili, tzrkva bosanska ikrstiane, Zara, 1807 ; Racki, Bogomili i Patareni ; Rad jugoslavenske Academije znanosli i umiestnosti, Zagreb, t. vii, p. 84-179 ; t. VIII, p. 120-187 ; t. x, p. 160-263 ; Levitzki, Une hérésie balgare : le bogomilisme, Khristianskoe Tchténie, 1870, n. 1 ; Vergerov, O bogomitokh. dans la revue Slovo, 1879, n. 4 ; Lombard, Pauliciens, Bulgares et Bonshommes en Orient et Occident, Paris, 1879. — La bibliographie des ouvrages français sur la Bosnie-Herzégovine se trouve dans Pétrovic, Ogled frantzuske bibliographie o srbima i krvatima (1544-1900) (Essai de bibliographie française sur les Serbes et les Croates), Belgrade, 1900. Cf. lagic, Histoire de la littérature serbo-croate, Kazan, 1871 ; Novakovic, Prvi osnovi slovenske knijevnosti tnejdu balkanskim slovenima (Premiers cléments de littérature slave parmi les Slaves des Balkans), Srpska kralevska akademija, Belgrade, 1893, t. lv, p. 118-154.

II. ÉTAT RELIGIEUX ACTUEL EN BOSNIE-HERZÉGOVINE.

— 1° Le catholicisme. — En 1903, les conditions du catholicisme en Bosnie-Herzégovine sont très prospères. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un simple regard sur les statistiques de la population. En 1867, Jes catholiques de la Bosnie-Herzégovine atteignaient le chiffre de 209000, Thoemmel, p. 76 ; en 1885, celui de 265 000, et actuellement ils sont au nombre de 334142, et plus encore, selon VAlmanach de Gotha. Leroy-Beaulieu, Races, religions, nationalités en Bosnie-Herzégovine, p. 354. Cet épanouissement du catholicisme en Bosnie-Herzégovine est en grande partie l’œuvre de M9 r Joseph Stadler, évêque de Sarajevo. Ancien élève du collège germanique, Ma r Stadler, en 1881, fut préconisé évêque de cette ville. Le diocèse de Sarajevo est enclavé entre la Serbie à l’est, la Slavonie et la Croatie au nord, le diocèse de Banjaluka à l’ouest, et l’Herzégovine au sud. Le nombre des paroisses s’y élève à 75. Les catholiques y atteignent le chiffre de 177372. La seule ville de Sarajevo en compte 10672 sur 38083 habitants. Les paroisses ont de nombreuses succursales. Quatre en ont de 30 à 40 ; 3 de 25 à 30 ; 5 de 20 à 25 ; 12 en ont 18 ; 15 de 10 à 15 ; 29 de 5 à 10 ; 6 de 2 à 5. Les franciscains forment les 7/8 du clergé paroissial. Ils sont répartis en 8 couvents, et comptent 165 religieux. Les jésuites y ont deux résidences (21 pères, 5 scolastiques, 15 frères). Ils s’occupent exclusivement de l’éducation de la jeunesse. Les sœurs de charité, au nombre de 61, sont partagées entre 7 maisons : elles ont des pensionnats de filles, des écoles, des hôpitaux à Barcka, à Bugojno, à Dolac, à Dervent, à Travnik, à Zepce. Le diocèse possède aussi cinq couvents de filles du Divin Amour (109 sœurs), et deux couvents de servantes de l’Enfant-Jésus (33 sœurs). Dans le gouvernement de son troupeau l’évêque est aidé d’un consistoire composé de

4 chanoines. Les membres de la collégiale sont tenus à la vie commune sous peine de privation de leur dignité et des revenus qui y sont attachés. Les jésuites dirigent à Sarajevo le séminaire diocésain (31 élèves), et à Travnik, le petit séminaire ou école apostolique (200 élèves ; . Mb* Stadler a élevé dans sa métropole une superbe cathédrale, qui, commencée en 1884, a été solennellement inaugurée le 14 septembre 1889.

Le diocèse de Banjaluka a été érigé par Léon XIII, le 4 juillet 1878, peu de jours avant la signature du traité ; de Berlin. Rattaché à la métropole de Sarajevo comme évèché suffragant, il fut administré par le métropolite de Bosnie jusqu’en 1884. En cette année, Msk Mariano Markovic, de l’ordre de Saint-François, lut promu au siège de ce diocèse, et consacré le 4 mai 1884. Ce diocèse est borné par la Croatie au nord, la Dalmatie à l’est, l’Herzégovine au sud, Sarajevo à l’ouest. Les catholiques y atteignent le chiffre de 50320. La population totale est de 430 600 habitants. Les franciscains y ont

5 couvents et 16 religieux prêtres ; les trappistes, 3 couvents (21 pères et 143 frères convers). Ceux-ci s’adonnent à l’éducation des enfants et à des exploitations agricoles. Les sœurs de charité (2 couvents) et les

sœurs du Précieux-Sang y dirigent des hôpitaux et des écoles. Les candidats au sacerdoce reçoivent leur éducation aux séminaires de Travnik et de Sarajevo. Une belle cathédrale, dédiée à saint Bonaventure, a été bâtie en 1884-1885. Dans l’intervalle de 16 ans (1884-1900) on a élevé dans le diocèse non moins de 24 églises.

L’évêché de Trébinje (Herzégovine), uni par Léon XIII à la métropole de Sarajevo, est borné au nord par la Narenta, à l’est par le Monténégro, au sud et à l’ouest par la Dalmatie. Les catholiques y sont 15730 sur une population de 21 179 habitants. On y compte 8 paroisses, 15 églises ou chapelles, et 10 prêtres. Ce diocèse porte le titre de Markana-Trébinje, parce que ses prélats, pour échapper aux persécutions des bogoiniles, s’établirent dans l’île de Markana.

Le diocèse de Mostar-Duvno répond au vicariat de l’ancienne Herzégovine. Érigé par Léon XIII, il est gouverné depuis sa fondation par Mb’Pascal Buconjic, de l’ordre de Saint-François, consacré évêque titulaire de Magido en 1880. Il est désigné sous le titre d’episcopus Mandetriensis et Dumnensis. Son diocèse compte 68 franciscains, répartis en trois monastères et formant une province autonome depuis 1892. Ils administrent 36 paroisses. Les catholiques y sont au nombre de 94 443 sur une population de 190 870 habitants. Les franciscains ont à Mostar une école théologique, à Hum un scolasticat de philosophie et bon nombre d’écoles dans les villages.

La presse catholique est représentée par plusieurs journaux. Citons entre autres la Vrhbosna, bi-mensuelle, revue officielle de la métropole de Sarajevo, et le Glasnik jugoslavenskih Franjovaca (Messager des franciscains jugô-slaves), mensuel.

Sous le joug de l’islam, le catholicisme s’était borné à sauvegarder son existence. En butte aux persécutions des musulmans et des orthodoxes, il était dans l’impossibilité de déployer son inlluence bienfaisante. Les orthodoxes serbes, soumis au patriarcat de Constantinople, y avaient donc une prééminence politique et intellectuelle. Le clergé entretenait des écoles et y développait ce sentiment national qui devait faire explosion en 1876-1878. L’occupation autrichienne a dissipé les rêves des Serbes travaillant à reconslituer le grand royaume orthodoxe de Serbie. Les catholiques ne sont plus actuellement la partie la plus pauvre et la moins éclairée de la nation. Au point de vue intellectuel et religieux, ils ne sont pas loin de la suprématie. La population catholique s’accroît rapidement, grâce à l’immigration de fonctionnaires, de soldats, de paysans et de marchands de la Dalmatie, de la Bohême, de la Galicie, de la Moravie, etc. La presse slave, soldée par la Russie, ne cache pas ses appréhensions pour l’avenir. Les orthodoxes se hasardent jusqu’à dire que les missionnaires latins font revivre en Bosnie-Herzégovine les méthodes surannées de l’Inquisition espagnole. Nikaschinovitsch, op. cit., p. 128-129. Ces excès de langage ne seront pas un obstacle à la marche en avant du catholicisme bosniaque.

L’orthodoxie.

Actuellement l’Église orthodoxe

en Bosnie-Herzégovine compte l évéchés, ou pour mieux dire, 4 métropoles : 1° la métropole dabro-bosniaque ; le métropolite réside à Sarajevo (5 858 orthodoxes) et porte le titre d’archevêque de la même ville ; 2° la métropole de Zachlumie (Herzégovine) ; le métropolite réside à Mostar (3 877 orthodoxes) et porte le titre d’exarque de la Mésie supérieure ; 3° la métropole de ZvorniU et Dolnji-Touzla ; le métropolite porte le titre d’archevêque de Touzla, et d’exarque honoraire de la Dalmatie ; il réside à Touzla ; 1° la métropole de Banjaluka-Bihac, le métropolite réside à Banjaluka. Cette dernière métropole a été’fondée en 1900. Elle est la 4e des éparchies bosniaques et la 78° de celles qui dépendent du l’hanar.

Les quatre évéchés orthodoxes de la Bosnie-Herzég »