Lucques, 1740, t. vi, p. 56 ; Tillemont, Mémoires, Paris, 1705, t. x, p. 239 sq., 754 sq. ; C. W. F. Walch, Entwurf einer vollstdndigen Historié der Ketzereien, Spaltungen und Religionsstreitigkeiten, Leipzig, 1700, t. iii, p. 598-G25 ; J. H. Felsius, Dissertatio de Bonosio hxretico, in-4°, Goettingue, 175Ï (dissertation détendue sous la présidence de G. W. F. Walch) ; Schwane, art. Bonosus, dans Kirchenlexikon, 2e édit., Fribourgen-Brisgau, 1883, t. ii, col. 1104 ; Loofs, art. Bonosus und Bonosiancr, dans Realencyklopàdie fur protestantische Théologie wtd Kirche, 3e édit., Leipzig, 1897, t. iii, p. 314 sq. ; A. Helfferich, Der westgotische Arianismus, Berlin, 1860, p. 35-49, et Appendice ; C. Binding. Dus Burgundisch-Romanische Kônigreich, Leipzig, 1808, t. I, p. 218 sq
X. Le Bachelet.
BONTÉ. Le mot bonté exprime d’une manière abstraite la qualité d’être bon que le mot bien exprime d’une manière concrète et subsistante. Nous n’avons donc, au sujet de la signification de ce terme, qu’à nous référer au mot Bien.
Quant à l’emploi théologique des trois termes : bon, bonté, bien, il est soumis à certaines règles qu’il convient d’énoncer. Le terme bien s’applique proprement à l’èlre universel conçu comme subsistant, Sv, auquel le bien est identique substantiellement. D’où il est précédé en grec et en français de l’article. On dit le bien, ToxaÀov "riyaôbv. C’est à ce titre qu’il s’applique à Dieu, l’être subsistant par excellence. — Le terme bonté désigne la qualité d’être bon, conçue comme une essence par laquelle, comme par un principe formel, quelque chose est bon. De là vient qu’aucune créature n’est sa bonté, parce qu’en aucune créature l’essence n’est identique à l’individu existant. De Dieu, pour la raison opposée, on dit également qu’il est la Bonté ou le Bien. Ces appellations ne sont cependant pas indifférentes. Le nom abstrait éveille l’idée de la simplicité divine, le nom concret celle de sa subsistance et de sa perfection. S. Thomas, Sum.theol., I a, q. xiii, a. l, ad 2um. —Outre ce sens ontologique, le terme bonté a un sens moral, précisément parce qu’il désigne directement les essences ou formes par lesquelles les choses sont ou sont telles. Car la vertu de bonté (benignitas) est une de ces formes. En Dieu, elle signifie moins la bonté ontologique que la perfection de la volonté divine qui se diffuse au dehors sur les autres êtres. Étant perfection de volonté, elle est donc analogiquement une vertu morale divine. Dans l’homme, elle est une vertu morale formelle (benignitas, misericordia, etc.). — L’adjectif bon s’emploie, comme tout adjectif, pour exprimer une qualification accidentelle. D’où le pseudo-Denys refusera, par exemple, de dire que Dieu est bon, parce qu’il faut dire qu’il est le Bien. De même à l’être conçu universellement l’on ne doit pas, rigoureusement parlant, appliquer le terme bon. Aux êlres spéciaux, qui n’ont pas leur perfection du fait même d’être, le terme bon s’applique formellement. Pratiquement ces règles ne sont pas observées et l’on dit que Dieu, l’être, les êtres sont bons en sous-entendant : chacun à sa manière. A. Gardeil.
- BONTEMPS Gaudence##
1. BONTEMPS Gaudence, capucin, né à Brescia,
professeur de théologie et prédicateur, religieux très
vertueux, mort en 1672. Il avait composé, sans y avoir
mis la dernière main, un grand ouvrage de théologie, ,
dans lequel il a fait entrer toute la doctrine de saint Bonaventure
et qui fut édité, avec dédicace à Louis XIV,
par un de ses élèves, le P. Jean-François de Brescia. Cet
ouvrage est intitulé : Palladium theologicum, seu iota
theologia scliolastica in septem tomos distributa ad
iulnnam menlem D. Bonaventuræ, seraphici docloris
cujus eximise doctrines raptæ restituuntur, sententiæ
impugnatæ propugnantur, in qua divinas sapieniiee
thesauri, dudum depositi, jam recens effossi erutique
mundo elucent, 7 in-fol., Lyon, 1676.
Prosper de Martigné, La scolastique et les traditions franciscaines, Paris, 1838, p. 419, 450, 452 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 21. E. MaNGENOT.
- BONTEMPS Léger##
2. BONTEMPS Léger, religieux bénédictin, mort le
9 août 1565 à l’abbaye de Saint-Bénigme de Dijon. Très
versé dans la connaissance du grec, du latin et de l’hébreu,
il a publié : Consolation des affligés, in-16, Paris,
1555 ; Le miroir de la parfaite beauté, in-16, Paris,
1557 ; De la vérité de la foi chrétienne, in-16, Bouen ;
Narration contenant la vérité d’aucuns abus plus que
Irop fondés en astrologie judiciaire et devineuse, Lyon,
lô’8 ; L’adresse des vertus en laquelle sont contenus plusieurs
beaux exhortemens à bien et vertueusement vivre
et contemner les vanités du monde, Lyon, 1558, traduit
de saint Eucher, évêque de Lyon ; Les principes et premiers
élémens de la foi chrétienne, in-16, Lyon, 1558 ;
Réponse aux objections et points principaux de ceux
qui se disent aujourd’hui vouloir réformer l’Église et
s’appellent fidèles et croyans à l’Évangile, in-8 ii, Paris,
1562 ; De la puissance et autorité du pape, in-8°, Paris,
1565 ; La règle des cfirétiens, contenant les doctrines
el enseignements que les curés et vicaires doivent selon
les devoirs de bons pasteurs faire en leurs prosnes et
ailleurs, in-8°, Paris, 1568.
Papillon, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, in-fol., 1742, t. i, p. 60 ; [dom François, ] Biblioth. générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoît, in-8°, Bouillon, 1777, t. I, p. 130 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1893, t. i, p. 4.
B. Heurtebize.
- BORBORIENS##
BORBORIENS, BORBORITES. Gnostiques, signalés
comme des hommes d’une immoralité révoltante.
On peut leur appliquer ce que le pseudo-Tertullien
et Clément d’Alexandrie disent des nicolaïtes et ce
que l’on peut dire également des carpocratiens et des
ophites. Le premier leur reproche leurs exécrables
obscénités et autres méfaits sacrilèges, quæ referre erubescimus.
Prœscript., xlvi, P. L., t. ii, col. 63. Le second
remarque qu’ils entendent dans un sens odieux le
7tapaxpr, o-6ai t/j uapxt, qu’ils se vautrent dans la volupté
comme des boucs, outragent leur corps et plongent leur
âme sv fSopëôpo) xax : a ;. Slrom., ii, 20, P. G., t. vin
col. 1061 ; ni, 4, col. 1132-1133. C’est le mot p >êopo ; i
boue, qui sert, en effet, à qualifier ces hérétiques à cause
de lobscénité de leurs mœurs. De là vient, dit saint
Épiphane, qu’ils sont appelés borboriens, c’est-à-dire
immondes comme la boue. Hær., xxvi, 3, P. G., t. xli
col. 336. Se barbouillaient-ils réellement de boue, selon
ces mots de Philastre : In cœnum euntes, et itide oblili
de cœno faciem et membra sua déformantes, eadem
re cunctis velut culpandam Dei creaturam demonslrant,
User., .lxxiii, P. L., t. xii, col. 1186 ; ou bien
n’est-ce qu’une métaphore, comme le croit saint Augustin ?
Hær., vi, P. L., t. xlii, col. 26. On ne sait. Épiphane
ajoute : « D’autres les appellent coddiens. Or
codda, en syriaque, signifie plat ou plateau. On les
appelle ainsi parce que personne ne peut manger avec
eux ; on les sert à part comme des êtres souillés et nul
ne peut rompre un morceau de pain avec eux, à cause
de leur vie infâme. C’est pourquoi, les traitant comme
des excommuniés, ceux qui habitent avec eux les nomment
coddiens. Les mêmes sont appelés, en Egypte,
stratiotiques et phibionites ; quelques-uns les appellent
zachéens ; d’autres, barbélites. » Hær., xxvi, 3, P. G.
t. xli, col. 336. Ces divers noms, s’ils ne désignent pas
les mêmes personnages, s’appliquent du moins à un
même groupe. Et c’est ce que laisse entendre également
Théodoret ; car, après avoir écrit que des valentiniens
sortent les barbéliotes ou borboriens, les naasséens, les
stratiotes et les phémionites, il ajoute que, à cause de
leurs cérémonies mystiques qui dépassent de beaucoup
tout ce que l’on peut imaginer de plus honteux, on les
appelle du nom général de borboriens. Hær. fab., i, 13,
P. G., t. lxxxiii, col. 364.
La différence des termes ne marquerait-elle pas plutôt les divers degrés de l’initiation ? Cette hypothèse na rien que de vraisemblable, d’autant plus que les secta-