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BONIFACE IX — BONIFACE (SAINT)


ni/acii IX. t. m b, p. 880 ; Spécimen historiée de Sozomenus Pistoiensis, t. xvi, p. 1140 ; Gobelinus Persona, Cvsmodromaim, dans Scripturcs rerum germanicarum, t. i, p. 316 ; Minerbetti, Cronicfi, dans Tartinius, Scriptores rerum Italie, t. ii, ad an. 1389, c. xvi ; 139’. c. IX, xxxii ; 1304. c. VI ; Thierry de Niem, De schismate, I. 11. e. vi sq". ; Salviati, Cronica o memorie delf anno 1398 al l’il I. dans [Luigi], Delizie degli eruditi Toscani, t. xviii, p. 100. Les sources mentionnées pour Clément VII et Benoit XIII (Pierre de Luna) ont également rapport à leur rival Boniface IX. Raynaldi, Annales ecclesiastici, ad an. 1390-1401, renferme les principales pièces origftiales, bulles, etc. ; Weizsacker, Deutsche Heichstagsakten, Munich, 1874, t. il, p. 300, 417 : von Pflugk-Harttung, lter Italien » ), Stuttgart, 1883 ; d’Achery, Spicilegium, t. i, p. 760 ; outre les histoires générales de la papauté de Pastor, Creighton, Christophe, cf. Noël Valois, La France et le grand schisme d’Occident, Paris, 1806, t. n ; 1901, t. m ; Jungmann, Dissertationes selectse, 1886, t. vi, p. 272 ; Hefele, Conciliengeschichte, 2’édit., 1890, t. vi, p. 812 ; Gregorovius, Gesch. der Stadt Rom im Mittelalter, 4’édit., 1893, t vi, p. 326 ; Lindner, Gesch. des dent. Reichs unter Kônig Wenzel, 1880, t. ii, p. 307 ; Lindner, Deut. Gesch. unter den Hitbsburgern, 1893. t. ii, p. 170 ; Th. Muller, Frankreichs Unionsversuch unter der Regentschaft des Herzogs von Burgnnd, 1881 ; M. Janson, Papst Bonifatius IX, etc., Fribourg-en-B., 1004.

H. Hemmer.

10. BONIFACE (Saint), apôtre de l’Allemagne. — I. Vie. II. Écrits. III. Doctrines.

I. Vie.

Saint Boniface s’appela d’abord Winfrid. Il naquit en Angleterre, dans le Devonsliire, peut-être à Crediton (non Kirlon), entre les années 670 et 695, probablement vers 080. Encore enfant, il entra à l’abbaye d’Exeter, d’où il passa, quand il eut grandi, à celle de Nursling (diocèse de Winchester) ; il y fut ordonné prêtre à l’âge de trente ans. Après un essai infructueux d’évangélisation de la Frise (716), il regagna l’Angleterre. Il en repartit en 718, allant à Rome, où le pape Grégoire II applaudit à son projet de porter l’Évangile aux Germains, et l’institua missionnaire des peuples idolâtres, à la double condition d’administrer les sacrements d’après la liturgie romaine et de recourir au saint-siège dans les cas obscurs. Comme pour indiquer, par un symbole expressif, que ce rôle faisait de Winfrid un homme nouveau, Grégoire II changea son nom en celui de Boniface sous lequel il fut désigné dans la suite. Nous n’avons pas à raconter la conversion de la Germanie par de la la frontière du Rhin et du Danube, ni à montrer comment il organisa de façon durable la jeune chrétienté née de son dévouement et de ses fatigues. Disons seulement qu’il fut nommé, par Grégoire Il.évêque sans siège fixe (722), par Grégoire III, archevêque égalemen’. sans siège fixe (732), et qu’il fut élevé, par le pape Zacharie, au siège de Mayence érigé en métropole de la Germain.- (745). Disons encore que, « s’il a créé l’Église d’Allemagne, il a régénéré l’Église des Gaules, et il est difficile de dire laquelle de ces deux grandes œuvres a été la plus féconde. » > Kurth, Saint Boniface, Paris, 1902, p. i ; cf. p. 85, 94. Il périt près de Dokkum, dans la Frise (5 juin 754), « martyr de l’Évangile et de la civilisation. » Prévost-Paradol, Essai sur l’histoire universelle, 2’édit., Paris, 1865, t. ii, p. 69.

11. Écrits. — Nous avons de saint Boniface : 1° quarante lettres, que complètent ies lettres de ses correspondants et qui sont très importantes ; 2° quinze sermons, « oii saint Boniface semble avoir résumé, dans les proportions d’un cahier manuel, les thèmes principaux de sa prédication. » Schwalm, dans La science sociale, Paris, 1891, t. xii, p. 263-264. L’authenticité de ces serinons, niée par II. Ilahn, dans Forschungen tur deutschen Geschichte, Gôttingue, 1884, t. xxiv, p. 582625, a été établie par A. Nui n berger, dans Neues Archiv der Gesellschafl fur altère Geschichtskunde, Hanovre, 1889, i. xiv, p. 141-134 ;  : i" m pénitentiel, le plus ancien de l’Allemagne qui nous soi i parvenu ; 4° des poésies : ce sont des énigmes, œnigmata, en forme d’acrostiches qui représentent dix vertus et dix vices ; 5° une grammaire, sous ce titre : De oclo orationis partibus, ainsi

qu’un fragment de prosodie ; 6° les Dicta Bonifacii ; 1° On pourrait rattacher à cette liste les actes des conciles tenus sous la direction de saint Boniface. Quelques écrits de saint Boniface ne sont pas arrivés jusqu’à nous. Le plus précieux dut être ce traité De unitale fidei catlwlicæ et doctrina calholica, dont l’existence nous est révélée par une lettre du papeZacharie, P. L., t. lxxxix, col. 946, et qui fut adressé universis episcopis, presbyteris, diaconibus vel cœteris religiosam vilain degenlibus. Cf. A. Nùrnberger, dans Der Kalholik, Mayence, 1881, t. LXI, col. 15-28. On a attribué à saint Boniface des ouvrages qui ne sont pas de lui, par exemple la Vitasancti Livini, P. L., t. lxxxix, col. 871-888, qui est, selon toute apparence, de la fin du xie siècle. Cf. Muller, Bonifacius. Eene kerkhistorisc/ie Studie, Amsterdam, 1870, t. ii, p. 308-312.

III. Doctrines.

Saint Boniface eut à enseigner la doctrine catholique, à combattre les superstitions renaissantes, à s’élever contre l’inconduite des barbares et contre les exemples et parlois aussi les enseignements de trop nombreux prêtres ou évoques. Il proclame que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Serm., I, P. L., t. lxxxix, col. 8’t5. Il invite ses auditeurs à communier per tempora, et à se rappeler qu’on ne reçoit qu’une fois le baptême et la conlirmation. Serin., V, col. 851 ; Serm., xv, col. 870. Une de ses lettres, la xxe, col. 712-720, « est une compilation tout originale de dillérentes visions antérieures, » et, à ce titre, offre « un intérêt spécial pour l’histoire littéraire » . A. Ebert, Histoire générale de la littérature du moyen âge en Occident, trad. Aymeric et Condamin, Paris, 1883, t. I, p. 690, 689. Elle est également intéressante pour le théologien, car elle traite du purgatoire. Cf. un autre fragment de lettre, contenant le récit d’une vision analogue, mais qui ne semble pas de Boniface. Epist., xcvii, col. 795-796. Le saint ne compte dans le carême que quarante-deux jours, y compris les six dimanches, ce qui fait trente-six jours de jeûne, et il voit là comme la dime des jours qui composent l’année, Serin., xii, col. 865 ; Serin., XIII, col. 867 ; il n’ajoute donc pas au carême, ainsi que nous le faisons aujourd’hui, les quatre jours qui commencent au mercredi des cendres. Le signe de la croix est fortement recommandé par saint Boniface. Serin., xii, col. 866. Les superstitions sont stigmatisées dans le vi° de ses sermons, col. 855. Il lit rédiger, au concile de Leptines (ou des Estinnes), en 713, le fameux lndiculus supers titionum et paganiarnm, col. 810-818. « C’est, dans ses trente articles, un vrai Syllabus des erreurs religieuses des iidèles du vme siècle, ou du moins de celles qui paraissaient à l’Église les plus dangereuses ou les plus condamnables. » G. Kurth, Saint Boniface, p. 96. Cf. Revue catholique, Louvain, 1868, 6e série, t. i, p. 164-177.

Deux prêtres, l’un scot, du nom de Clément, l’autre franc, nommé Aldebert, prêchaient l’erreur. Clément traînait à sa suite une concubine et ne se croyait pas pour autant exclu des fonctions ecclésiastiques, sous prétexte qu’il était permis, dans l’Ancien Testament, de prendre pour épouse la femme d’un frère mort sans enfants ; il repoussait la doctrine des Pères et les canons de l’Église, et prétendait que, dans sa descente aux enfers, Jésus-Christ délivra toutes les âmes sans exception. Aldebert avait commencé par dire que l’ange du Seigneur lui avait apporté, des extrémités du monde, des reliques si admirables qu’elles lui permettaient d’obtenir tout ce qu’il demandait à Dieu ; il avait séduit des multitudes et réussi à se faire ordonner évoque par des évéques ignorants. Il professait un christianisme à lui ; il ne voulait pas qu’on érigeât des églises en l’honneur des sainis et des martyrs, mais, dressant îles croix en plein air, auprès des fontaines, consacrant des oratoires en son propre nom.il y rassemblait des foules qui priaient de la sorte : « Les mérites de saint Alileberl nous aide-