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BONIFACE VIII — BONIFACE IX


France, t. xxv-xxvii, xxx ; Ch.-V. Langlois, édition de Dubois, De recuperatione Terris Sanctse, Paris, 1891 ; Jungmann, Dissertationes selectre in hist. ecclesiast., Ratisbonne, 1886, t. VI, De pont’flcatu Bonifacii VIII ; Gregorovius, Gescli. der Stadt Iïo> » ., 3e édit., Stuttgart, 1878, t. v, p. 502 ; Helele, Conciliengescliichte, 2’édit., par Knœpfler, Fribourg-en-Brisgau, 189U, t. vi, p. 281 ; Souchon, Die Papsttvahlen von Bonifaz VIII bis Urban VI, Brunswick, 1888 ; Ad. Franck, Réformateurs et publicistes de l’Europe, moyen âge et Renaissance, Paris, 1804 ; M. Laurent, L’Église et l’État, moyen agi’et Réforme, Paris, 1806 ; Gosselin, Le pouvoir du pape au moyen âge, Paris, 1845 ; Scaduto, Statoe CUiesa negli scritti politici (1122-1347), Florence, 18’j7 ; a. Holtzmann, Wilhelm von Nogaret, Fribourg, 1898 ; card. Wiscman, Boni face Y fil, dans les Mélanges, trad. de Bernhardt, Tournai, 1858 ; F. Rocquain, La cour de Rome et l’esprit de Réforme avant Luther, Paris, 1895, t. ii, p. 258-312 ; La papauté au moyen âge, Paris, 1881 ; Martens, Dus Vaticanum und Bonifaz VIII, 1888 ; Biezler, Die literarischen Widersacher d. Pâpste z. Zeit Ludwig d. Baiern, Munich, 1874, contient une introduction importante sur les auteurs de l’époque do B.iniface V11I ; R. Scholz, Die Publizistik z. Zeit Philipps d. Schœnen a. Bonifaz VIII, Stuttgart, 19Û3 ; sur les sources de la bulle Unam sanctam, Ch. Jourdain, Un ouvrage inédit de Gilles de Rome, dans le Journal de l’instruction publique, 1878, reproduit dans les Excursions historiques et philosophiques à travers le moyen âge, Paris, 1888, p. 173, et F. X. Kraus, un article sur le même sujet dans Œsterr. Vierteljlirs. f.kath. Theol., Vienne, 1802 ; Hameau, Xotice sur Jacques de Viterbe, dans Hist. litt. de la France, t. xxvii ; Funk, Kirehengescliichtliche Abhandlungen, Paderbom, 1897, t. i, p. 483-489 ; J. Berchtold, Die Bulle Unam sanctam und ihre wahre Bedeutung und Tragweite fur Staat und Kirche, 1887, et compte rendu critique important de cet ouvrage par Grauert dans Historisches Jahrbucli ; F. Ehrmann, Die Bulle Unam sanctam des Papste Bonifacius VIII tiach ihrem authentischen Wortlaut erklart, 1890 ; le livre de Janus reproduit dans Dœllinger-Friedrich, Das Papstthum, Munich, 1892, et la réponse d’Hergenrœther, Katholisclie Kirche u. christlicher Staat, 2° édit., Fribourg, 1876 ; Gapes, The english Church in the fourteenth and jifteenth centuries, Londres, 1902.

Mury, qui avait essayé de démontrer que la bulle Unam sanctam était apocryphe (Revue des questions historiques, 1879, t. xxvi, p. 91-130), abandonne son opinion (ibid., juillet 1887), qui est en ellet insoutenable. Le P. Denifle a publié la reproduction phototypique de la bulle d’après le registre du Vatican, dans ses Specimina paUcographica.

H. Hemmer.

9. BONIFACE ! X, successeur du pape de Rome Urbain VI durant le grand schisme, élu le 2 novembre 1389, couronné le 9 novembre suivant, mort le 1 er octobre 1404.

Pierre Tomacelli était d’une ancienne famille napolitaine. Entré dans le clergé, il avait fait carrière à Rome où Urbain VI lecréa cardinal-diacre, puis cardinal-prètre. Un conclave très court l’éleva sur le siège de Rome après la mort d’Urbain VI. Le nouveau pape était peu instruit, mais de mœurs très pures, bon et affable. U raffermit l’obédience romaine que les manières cassantes d’Urbain VI avaient mise à deux doigts de la ruine : il rendit la pourpre aux cardinaux que ce pape en avait privés, il lit la paix avec.Marguerite de Durazzo dont le lils, Ladislas, couronné roi de Naples à Gaéte, devint l’allié du saint-siège contre la dynastie des prétendants angevins ; il travailla eniin à reconquérir sur les partisans de Clément VII, notamment sur les routiers bretons et gascons à sa solde, des parties considérables des États de l’Église. Le jubilé de 1390, décrété précédemment par J Urbain VI qui le voulait célébrer tous les 33 ans en souvenir des années de Notre-Seigneur, put se tenir avec un certain succès. La situation personnelle du pape demeura précaire, puisque des troubles à Rome l’obligèrent de s’enfuir et de résidera Pérouse ou Assise, mais l’adhésion à son obédience des villes importantes dans la Haute-Italie comme Bologne, Ferrare, Florence, lui permit de ne rien craindre des entreprises militaires des clémentins et même d’essayer de détacher Jean Galéas de Milan de l’obédience rivale.

Clément VII et Boniface IX s’étaient mutuellement excommuniés ainsi que leurs partisans peu de temps après l’élection de Boniface, et continuaient à se dispu DICT. DE TIIÉOI.. CATIIOL.

ter les adhésions sans parvenir à modifier les grands traits des deux obédiences. L’empereur et le roi d’Angleterre du côté urbaniste balançaient l’importance des rois de France et deCastille dans le parti clémentin. Les deux papes finirent par entrer en rapports. Pierre de Mondovi, prieur de la chartreuse d’Asti, partisan de Clément Vil, jouissait d’une grande considération dans les deux obédiences. Il se rendit à Rome avec une mission de Clément VII et Boniface le renvoya en France chargé d’une lettre pour le roi de France Charles VI. Il parvint à Avignon avec son compagnon au mois de juillet 1392 et fut gracieusement accueilli, à ce qu’il semble, par le pape ; mais les deux religieux ne purent venir à Paris, peut-être a cause de la maladie du roi, qu’au mois de décembre. Boniface prolita de ces ouvertures pour écrire sans grand succès de nouvelles lettres en vue de faire proclamer sa légitimité. La mort de Clément VII (16 septembre 1294), bientôt suivie à Avignon de l’élection de Benoit XIII (cardinal Pierre de Luna) le 28 septembre, n’amena aucun changement profond dans la situation. Boniface était sollicité par ses adhérents comme le pape d’Avignon par les siens de travailler à la paix, même en abdiquant s’il le fallait ; il repoussa l’invitation de la diète de Francfort de 1397 à recourir à la voie de cession. Il avait de même repoussé toutes les voies imaginables d’union en dehors de la soumission de son adversaire au cours des négociations entaméesdirectement par Benoit XIII et qui amenèrent à deux reprises des ambassadeurs d’Avignon à Rome. La soustraction d’obédience prononcée par la France à l’égard de Benoît en 1398 lui donnait quelque espoir de triompher et le succès relatif du jubilé de 1400, qui lui permit de rentrer dans Rome et d’y rétablir son autorité, le nombre même des Français accourus malgré la défense du roi, autorisaient la conliance. U n’avait point participé à la déposition de Wencestas en Allemagne, ni au choix de Robert de Bavière comme roi des Romains ; sans obtenir de chaudes assurances de ce prince, il avait Uni par le reconnaître (1403), lorsque le sort de Wencestas fut sans espoir. Mais Benoit échappé d’Avignon se vit rendre l’obéissance française en 1403 et il envoya quatre députés à Rome, avec un sauf-conduit de Boniface, pour l’entretenir de l’union. Le pape les reçut poliment mais, sans donner aucune raison que celle de son droit, refusa d’entrer dans aucune voie de cession, de compromis ou autre pour ramener l’unité. La conférence avec lesambassadeurs prit fin le 29 septembre par un échange de reproches pénibles. La maladie de la pierre dont soutirait le pape détermina le soir même des douleurs violentes, puis une lièvre qui le mena au tombeau. Il mourut le 1° octobre 1404. Le 7 octobre 1391, il avait canonisé sainte Brigitte de Suède, morte a Rome le 23 juillet 1373.

Les chroniqueurs lui ont fait une réputation d’avare et de simoniaque qui semble peu méritée. La lutte douloureuse du schisme amenait les papes des deux obédiences à multiplier les moyens d’obtenir de l’argent ; c’est ainsi que Boniface en 1399 établit la contribution des annates d’une façon permanente ; en Angleterre, où se répandaient les idées de VViclef, la levée des taxes apostoliques provoqua contre Rome des réclamations très aigres. Boniface favorisa des membres de sa famille, mais il avait des raisons de sécurité personnelle pour donner le gouvernement de certaines places à des hommes de conliance. Son renom souffrit d’un défaut de capacité dans l’administration et des exagérations commises par les prédicateurs d’indulgences à l’occasion du jubilé de 1390. Personnellement, il mourut pauvre et son défaut d’abnégation, tout semblable d’ailleurs chez son compétiteur d’Avignon, est peut-être ce que l’histoire serait le plus en droit de lui reprocher. Il eut pour successeur Innocent VII.

Constitutions de Boni r o ce IX dons Butlarium magnum, t. i, p. 293 ; dans Muratori, Rerum italicarum scriptores, Vittt Bo II. - 32