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BONAVENTURE (SAINT)


de les prémunir contre les erreurs des maîtres es arts de Paris. Ceux-ci, en effet, soutenaient plusieurs thèses condamnées à maintes reprises par l'évêque et l’université de Paris. Cf. Denifle, Chartularium univ. Paris., t. I, p. 170 sq., 486, 543, 556.

L’authenticité des Collationes in H exæmeron, affirmée par plusieurs témoignages, cf. t. v, p. xxxvii, a été révoquée en doute par Casimir Oudin, Sbaralea et les éditeurs vénitiens. Leurs arguments sont tutiles. Toutefois le style et la forme de cet ouvrage, comme des deux suivants sont moins soignés. Ces imperfections s’expliquent par le fait que ces écrits n’ont pas été publiés par Bonavenlure lui-même, mais par ses auditeurs. Loc. cit., p. xxxvi.

7° Collationes de septem donis Spiritus Sancti, t. v, p. 455-503. — L’ouvrage est distinct d’un autre qui porte le même titre, et qui a été publié dans les éditions précédentes. Ce dernier doit être attribué à un frère mineur, nommé Rodolphe de Bibraco (Biberach), qui écrivit au milieu du xive siècle. Cf. t. v, p. xl. L’ouvrage authentique de Bonaventure, imprimé intégralement pour la première fois, avait été déjà publié par Bonelli, Supplementum, t. iii, p. 418 sq. Cf. t. v, p. xl. Il contient neuf conférences et il est antérieur au suivant. Cf. t. v, p. xxxvi.

8° Collationes de decem prseceptis, t. v, p. 505-532. — L'écrit authentique de saint Bonaventure comprend sept conférences, mais Benoît Bonelli, Supplementum, t. iii, p. 344 sq., l’a publié sous la forme d’un traité, divisé en douze chapitres, qui n’est qu’un extrait de l’ouvrage entier. Cf. t. v, p. xlii.

9° Sermones selecti de rébus tlieologicis, t. v, p. 532579. — Ces sermons, au nombre de quatre, suivis d’un traité De plantatione paradisi, ont été rangés parmi les ouvrages théologiques dans la nouvelle édition, parce qu’ils contiennent une abondante doctrine théologique, aussi bien que les Collaliuncs, indiquées plus haut, ou parce qu’ils sont en connexion avec les écrits théologiques de l’auteur. Cf. t. v, p. xlv.

/ ;. écrits exégétiques. — 1° Commentarius in librum Ecclesiastes, t. vi, p. 1-103. — 2° Commentarius in librum Sapientiæ, t. vi, p. 105-235. Sur l’authenticité de ce livre, qui probablement ne nous est pas parvenu dans son intégrité, cf. t. VI, p. xviii-xxi. — 3° Commentarius in Evangelium Joannis, t. vi, p. 237-532. Ce commentaire a été attribué assez souvent à Nicolas Gorran, qui était supérieur du couvent des prêcheurs à Paris avant 1280. Celui-ci cependant n’en est pas l’auteur ; il a seulement interpolé l’ouvrage de saint Bonaventure, et a donné ainsi occasion à l’accusation portée contre ce dernier d’insister trop sur le sens mystique. Cf. t. VI, p. xwi.

4° Collationes in Evangelium Joannis, t. vi, p. 533634. — Ces conférences doivent être distinguées de celles qui ont été imprimées dans l'édition Vaticane, dont l’auteur est Jean Gualensis, des frères mineurs. L’ouvrage authentique a été retrouvé par le P. Fidèle de Fanna, cl. t. vi. p. xxv : il contient 79 conférences ou sc/iemata sermonum sur les textes choisis du quatrième Évangile. Saint Bonaventure l’a probablement composé pour son propre usage. Quoique ce ne soit pas à proprement parler un écrit exégétique, il a été rangé dans cette classe d’ouvrages en raison de sa connexion avec le commentaire sur l'Évangile de saint Jean.

5° Commentarius in Evangelium S. Lucas, t. vii, p. 1-604. — Ce commentaire diffère des trois premiers qui ont été exposés devant des écoliers et qui contiennent de nombreuses questions théologiques et exégétiques. Celui-ci, au contraire, composé principalement pour l’utilité des prédicateurs, traite moins les questions exégétiques, et jamais sous la iorme scolastique. Au témoignage de Salimbene, Chronica, Parme, 1857, p. 129, saint Bonaventure commença l’explication de

DICT. DE THÉÛL. CATHOL.

saint Luc en 1248. Cependant la supériorité de l’ouvrage et la méthode suivant laquelle il est composé nous autorisent à supposer qu'à cette époque l’auteur ne l’a pas composé dans la forme actuelle et qu’il l’a achevé après ses autres écrits. L’observation faite au sujet de ce dernier commentaire, à savoir qu’il a été rédigé pour l’utilité des prédicateurs, s’applique aussi, en quelque manière, aux autres commentaires de saint Bonaventure. Dans tous il s’est proposé de préparer ses auditeurs à la prédication. Au reste, comme tous les commentateurs de son époque, il n’aborde guère de questions nouvelles. Il reproduit les expositions des Pères.

Les sources utilisées par lui sont principalement, avec les gloses, les ouvrages de saint Ambroise, de saint Jean Chrysostome, de saint Jérùme, de saint Augustin, de saint Grégoire, de Bède, de Hugues de Saint-Victor et de saint Bernard. Dans son commentaire sur saint Jean il cite souvent un Victor, qui est probablement Victor, évoque de Capoue. Cf. t. vi, p. 216, note 7 ; p. 275, note 11. A l’exemple des autres scolastiques, il a multiplié les divisions et subdivisions dans les Livres saints. Aussi, dans la nouvelle édition, on a joint à chaque livre une table destinée à aider la mémoire et à faciliter l’intelligence des commentaires.

Plusieurs auteurs ont reproché à saint Bonaventure de s’arrêter trop longuement à la recherche et à l’exposition des sens mystiques de l'Écriture. Si le reproche est fondé, le saint docteur a donc oublié le principe qu’il avait énoncé dans le Breviloquium, prolog., § 6, lorsqu’il dit : Qui littaram S. Scripturae spemit ad spirituales ejus intelligentias nunquam assurget… Altendat autem exposilor quod non ubique requirenda est allegoria, née omnia sunt myslice exponenda, etc. Aussi le reproche n’est pas mérité. Quiconque lira les commentaires authentiques du saint reconnaîtra que Bonaventure explique surtout la lettre. L’exposition mystique n’occupe qu’une place secondaire dans ses œuvres.

/II. ÉCRITS ASCÉTIQUES OU MYSTIQUES. — 1° De tri plici via, t. viii, p. 3-18. —Cet ouvrage, qu’on peut appeler une véritable somme mystique, a été intitulé : Parvum bonum ; Itinerarium mentis in seipsum ; Fons vitas ; Regimen conscienliae ; Incentivum amoris ; Mystica theologia ; Stimulus conscientise ; Stimulus amoris ; Trinarius ou Ternarius de vit.a conlemplativa. Le titre d’Incendium amoris, donné par les éditions précédentes, a été introduit par un prologue apocryphe. Cf. t. viii, p. ix. Puisque saint Bonaventure y enseigne comment par la triple voie de la méditation, de l’oraison et de la contemplation l'âme peut arriver à la véritable sagesse ou à l’union avec Dieu par l’amour, le titre à préférer est celui de De triplici via. Le nombre des manuscrits conservés (299), cf. t. viii, p. x-xxv, celui des éditions et les versions en plusieurs langues montrent suffisamment l’estime singulière dans laquelle on a tenu cet écrit. Les éditions précédentes contenaient des interpolations imprimées séparément dans la nouvelle édition, t. viii, p. 18.

2 » Soliloquium, appelé aussi Imago vitæ, Libelhis de quatuor exercitiis, ou Meditationes, t. viii, p. 28-67. — Saint Bonaventure a imité le Soliloque de Hugues de Saint-Victor. L'âme interroge et l’homme intérieur répond en citant les textes des saints Pères. Les sujets traités sont les effets du péché, l’instabilité des biens de ce monde, la nécesssité inévitable de la mort, la sévérité du jugement, les tourments de l’enfer et la félicité des joies célestes.

3° Lignum vitss, t. viii, p. 68-86. — Cet écrit qui, dans les manuscrits, porte encore les titres : Arbor crucis ; Tractatus de arbore crucis : Arbor vit an ; Fasciculus nnjrr/iæ ; Contemplatio de passione Domini, etc., contient 48 méditations sur la vie et la mort de Jésus. Il a.

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