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che à Bonal de suivre parfois les auteurs modernes et de n'être pas assez, sévère au sujet de l’usure, notamment touchant la licéité des trois contrats. Un autre ouvrage de Bonal est intitulé : Explication littérale et mystique des rubriques et cérémonies du bréviaire et du missel faite pour l’usage des séminaires, in-12, Lyon. L679. C’est une sorte de catéchisme divisé en leçons et procédant par demandas et par réponses. Les constitutions, règlements et directoires de la congrégation des prêtres de Mainte-Marie, instituée par le vénérable II. Bonal, ont été édités par J. Mercadier, in-16, Mende, i 089.

Faitton, Vie de M. Olier, 4e édit., Paris, 1873, t. iii, p. 362304 etpassim (il cite La vie et les actions de M. Bonal, manuscrit sur lequel il ne donne pas de renseignements) ; L. Bertrand, Bibliutlièque sulpicienne, ou liistoire littéraire de la Compagnie de Saint-S ulpice, Paris, 1300, t. i, p. 214, 215.

E. Mangenot.

    1. BONALD François##


1. BONALD François, jésuite français, né à Mende en 1551, entré dans la Compagnie en 1372, mort en 1614. Enseigna la théologie morale et fut recteur de plusieurs collèges. Son ouvrage principal fut une Rcsponse apologétique à l’Anlicoton et à ceux de sa suite… où il est montré que les aulheurs anonymes de ces libelles diffamatoires sont attainls des crimes d’hérésie, leze majesté, perfidie, sacrilège, et très énorme imposture, Pont-àMousson, 1610. Ce livre paru sans nom d’auteur lut attribué longtemps au P. Coton lui-même ; cependant l'édition de 161 1 porte le nom du P. Donald, et le P. Somrnervogel a montré que ni le style, ni le caractère du livre ne permettent de l’attribuer au P. Coton. Cet écrit est une réponse à un libelle diffamatoire L’Anlicoton, dans lequel un pamphlétaire anonyme, probablement César de Plaix, avocat au Parlement, avait incriminé non seulement la conduite du confesseur du roi, mais encore la doctrine des jésuites au sujet du tyrannicide, que le P. Coton avait exposée et défendue dans sa Lettre déclaratoire de la doctrine des Pères jésuites, conforme aux décrets du concile de Constance, Paris, 1610. Le P. Bonald répond pied à pied aux attaques du libelle ainsi qu'à celles de plusieurs autres pampldets parus à la même époque. Le livre lit du bruit : « Semblable à une cigale, dit un auteur du temps, elle (la réponse) criait fort bien et était maigre. » Le 2 janvier 1611, André Duval, l’illustre professeur ultramontain, ainsi que trois docteurs de SorLonne, J. l’orgemont, N. Fortin, R. de Gazil, curé de Saint-Jacques-la-Boucherie, donnèrent leur approbation à la réimpression. Richer, au contraire, alors syndic de la faculté de théologie, dénonça la réponse, le 1 er février 161 1, comme contenant encore des maximes meurtrières des rois et comme prenant la défense de Mariana. Ce même jour, sur sa réquisition, la faculté déclara que, sans vouloir infliger de censure à cette apologie et seulement pour faire entendre sa doctrine, elle déclarait inconsidérée la proposition aflîrmant que Mariana n’avait rien enseigné qui ne fût conforme au concile de Constance et aux décrets de Sorbonne. Un arrêt du conseil intervint pour empêcher de confirmer cette conclusion dans une seconde assemblée ; cependant le doyen et le syndic de la faculté se rendirent auprès de la régente et obtinrent la promesse qu’on respecterait leurs privilèges.

Le P. Donald a encore composé : La divine œconomie de l’Eglise ri le haut prixdu bénéfice de la rédemption et vocal ion au christianisme, Lyon, 1012 ; Pratique chrétienne ou moyen de bien vivre, Pont-à-Mousson, 1622.

Pommervogel, Bibliothèque de lu C< de Jésus, t. i, col. 10931696 ; le i Annales de la société des soi-disans jésuites, t. ii, p.826, donnent dans les notes une analyse de la Response duP. Donald ; Duplessls d’Argentié, Colleetio judiciorum, t. ii, p. 37 sq. ; J.-M. Prat, Recherches sur la C' de Jésus en France du temps du p, Coton, Parie, 1870, t. iii, p. 296 sq., 865 sq. ; Reuscb, Der ïndea, t. ti, p. 341.

II. DtlTOI QUET.

    1. BONALD (Louis Gabriel Ambroise##


2. BONALD (Louis Gabriel Ambroise, vicomte de),

homme d'État, publiciste et philosophe français, né à Monna près de Millau, en Rouergue, le 2 octobre 1754, mort à Paris le 23 novembre 1810. — I. Vie et œuvres. II. Méthode et idées.

I. Vie et ceitres.

Ce grand défenseur du « trône et de l’autel » ne joua pas un rôle important avant 1815. Né d’une ancienne famille de robe et très catholique, élève de Juilly, mousquetaire jusqu'à la suppression du corps (1776), il vécut à Millau jusqu’en 1791. Maire de Millau de 1785 à 1789, il fut élu en 1790 membre du département de l’Aveyron. Mais il démissionnait en 1791 pour n’avoir pas à appliquer la Constitution civile. Il émigrait la même année, servait dans l’armée de Condé jusqu'à son licenciement, puis vivait à Heidelberg. En 1796, il publiait à Constance son premier ouvrage : Théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile, démontrée par le raisonnement et par l’histoire, 3 in-12. Très royaliste, ce livre envoyé en France fut saisi et détruit par ordre de Directoire. En 1797, de Donald rentra en France mais se cachant. Il écrivit alors ces trois ouvrages : 1° Essai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social, in-8°, qu’il publia en 1800 sous le pseudonyme de Séverin ; 2° Le divorce considéré an XIXe siècle relativement à l'état domestique et à l'état public de société, qui parut en 1801 ; 3° La législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules lumières de la raison, 3 in-12, le principal de ses ouvrages, refonte des précédents, qui parut en 1802 ; 2e édit., 3 in-8°, 1817, etc. Enfin le premier consul le raja de la liste des émigrés. Il collabora alors au Mercure de France avec Chateaubriand, Fiévée, etc. Les articles qu’il y publia, différents opuscules religieux, ont été réunis par lui en 2 in-8° qu’il fit paraître en 1819 sous ce titre : Mélanges littéraires, politiques et philosopliiques. Fontanes, son ami, le fit nommer conseiller titulaire de l’université au mois de septembre 1808. Il n’accepta qu’en 1810. C’est la seule façon dont il servit l’empire. Il refusa de se charger de l'éducation du fils aîné de Louis Donaparte, roi de Hollande, et plus tard du roi de Rome.

La Bestauralion lui permit de jouer un rôle politique. Député de l’Aveyron de 1815 à 1822, pair de France le 23 décembre 1823, il fut le défenseur entêté « du trône et de l’autel » et l’oracle du parti ultra-royaliste. Il détesta la Charle qui rompait l’unité du pouvoir si nécessaire à ses yeux ; il soutint toutes les mesures de réaction dans l’ordre religieux, comme dans l’ordre politique ; il fut l’ennemi de la liberté de la presse et en 1827 il était nommé président de la commission de censure instituée alors. Il écrivait aussi en même temps qu’il luttait par la parole. Après avoir publié en 1815, pendant le congrès de Vienne, un écrit politique intitulé : Réflexions sur l’intérêt général de l’Europe, où il demande pour la France les frontières naturelles et pour le saintsiège la garantie formelle de son indépendance, il faisait paraître en 1817 des Pensées sur divers sujets et discours politiques, 2 in-8°, réédition par M. de Bonnefon, in-18, Paris, 1887 ; en 1818 des Recherches philosophiques sur les premiers objets des connaissances morales, 2 vol. ; en 1830, la Démonstration philosophique du principe constitutif de la société. Il collaborait au Conservateur (1818-1820) avec Chateaubriand. Villèle, Lamennais, Berryer, etc., et au Défenseur que fonda Lamennais quand le Conservateur eul cessé de paraître. Après la révolution de juillet, Bonald relire à Monna donna sa démission de pair de France. De ses dignités il ne garda que son litre de membre de l’Académie qu’il avait depuis 1816. Il mourut ainsi dans la retraite le 23 novembre 1840. l’n opuscule inédit : Discours sur la vie de Jésus-Christ, a été public' après sa mort, in-S', Paris, L843 ; 2- édit., I8U. et a été placé en tête de V Histoire delaviedeN.-S.J.-C., ir.nle P. de Ligny, Paris, 1861, 1. 1.