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787 BERNARD DE BOLOGNE — BERNARDIN DE SIENNE (SAINT)

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une Dissertatio de Christi eera communi. — Lezioni sopra la regola dei frati minori di S. Francesco, in-4°, Modène, 1749 ; Venise, 1753 ; Bologne, 1764. — Phrasarium sacrée Scripluree scriptoribus et oratoribus sacris opportunum, in-4°, Venise, 1761. — Inslilutio p/iilosophica præmittenda theologiæ, nunc Aristotelis et Io. Duns Scoti acumine structa…, 3 in-4°, Venise, 1766. — Lcltera al maresciallo Keit, sopra il vano timor dclla morte, e lo spavento di un’allra vila del Filosofo di Sans-Souci, dee leggersi Sans-Foy, ri/iutata… aggiuntavi un’ammonizione contro altri simili libri, in-12, Bologne, 1766. Enfin, nous ne pouvons « mettre l’ouvrage du P. Bernard de Bologne, souvent cité dans ce dictionnaire : Bibliotheca scriptoritm ordinis minorum S. Francisci capuccinorum retexta et extensa… quee prius fuerat a P. Dionysio Genuensi ejusdemordinisconcionatorecontexta, in-fol., Venise, 1747.

Fantuzzi, Notizie def/li scrittori Bolognesi, Bologne, 1782, t. il, p. 94 ; t. viii, p. 101.

P. Edouard d’Alencon.

    1. BERNARD DE LUXEMBOURG##


4. BERNARD DE LUXEMBOURG. Né à Strassen

près de Luxembourg. Étudiant à Cologne où il devient membre de l’ordre des frères prècbeurs. Bachelier en théologie à Louvain, 1199 ; maître des étudiants à Cologne pendant les années scolaires de 1505 et 1506 ; régent des études à Louvain, 1507. Agrégé au collège des docteurs de Cologne, 1516 ; prieur du couvent de cette ville et inquisiteur pour les archidiocèses de Cologne, Mayence et Trêves. Mort le 5 octobre 1535. — Quodlibetum de jubileo anno seculari in universitate Lovaniensi dclevminatum, Anvers, 1501 ; Compilatio in recornmendationem beati Josepl^sponsi christiferse virginis, Cologne, 1510 ; Divi Athanasii symbolum cum luculenta expositione, Cologne, 1517 ; Moralis exposilio litterse Pytagoricee, Cologne, 1518 ; Catalogus fiœrelicorum omnium pêne, qui a scriptoribus passim literis proditi sunl, nomina, crrores et tempora quibus vixerunt ostendens, s. 1. n.d. (Cologne, 1522) ; Paris, 1524 ; Cologne, 1525 ; [Cologne, ] 1527 ; Cologne, 1529, 1537 ; Compendium de laudibus acquae benediclse contra hilheranos etvaldenses, Cologne, 1525 ; Planctus super af/lictione Ecclesiee ob ]aclionem rusticanam, [Cologne.] 1525 ; Concilium générale malignantium cum digressionibus pro concilio générait orthodoxorum militantium, s.., ’l328 ; De ordinibus militaribus et armorum militarium my s ter iis, Cologne, 1527 ; Opusculum de jubileo sive percgrinatorium ad urbem Bomanam, in triginta dies redælum, in i/uo mirée antiquilates et sacrorum inlerpretum sententiserejeruntur. Adjicitur ad calcem peregrinatorium locale a Colonia incipiendo ad Urbem, Cologne, 1525.

Quétii-Echard, Script. ord.prœd.A. ii, p. 93 ; N. Paulus, Bernhard von Luxembarg, dans Dcr Katholik, Mayence, 3’série, 1897, t. xvi, p. 166-171 ; Acta capit. gêner, ord. prxd., t. iv, p. 52, 73.

P. Mandonnet.

    1. BERNARDIN DE SIENNE (Saint)##


BERNARDIN DE SIENNE (Saint). - 1. Vie. IL Écrits. III. Doctrines.

I. Vie.

Bernardin degli Albizeschi naquit à Massa-Carara, dans le territoire de Sienne, le 8 septembre 1380. Il entra chez les franciscains de Sienne en 1402, et, bientôt après, il se retira au couvent de Colombaio, proche de cette ville, l’un des très rares que l’on commençait à désigner sous le nom de couvents de la stricte Observance. Il mourut à Aquila, le 20 mai 1411.

Nous n’avons pas à parler ici de ses vertus et de son rôle dans le développement de l’Observance, pas plus que de ses prédications et de l’enthousiasme qu’elles excitèrent. Un seul épisode de sa vie mérite d’être signalé.

La dévotion au nom de Jésus n’était pas ignorée. Cf. Acta sanctorum, Bruxelles, 1861, octobris t. x, p. 319320 ; C. Stengel, Sacrosancti nominis Jesu cultus et

miracula, Augsbourg, 1613, p. 6-20, 133-157. Elle ne s’était pourtant guère répandue. Saint Bernardin la propagea et la rendit populaire. Le nom de Jésus, sous sa forme abrégée Y II S, cf. F. Vernet, dans L’université catholique, nouv. série, Lyon, 1890, t. iv, p. 565, note 2, lut inscrit sur une multitude de monuments, à l’instigation de Bernardin ; en substituant ce signe « à tous les symboles guelles ou gibelins dont les murs étaient couverts, il croyait sceller la pacification des cœurs » . P. Thureau-Dangin, S. Bernardin de S£enn( ?, Paris, 1896, p. 79. Lui-même fit peindre ce trigramme sur des tablettes ; à la fin de ses sermons, il le présentait à la vénération de l’assistance. Les démonstrations extérieures, l’emploi du trigramme sacré, la dévotion spéciale au nom de Jésus que prônait Bernardin, inspirèrent des inquiétudes et des attaques. Dans un traité De instituas, discipidis ac doclrina fralris Bernardini ordinis minorum, conservé à l’Ambrosienne de Milan, un augustin, frère André Biglia (Bilii), tout en louant la vie exemplaire du h-ére mineur, critiqua ses prédications, les cérémonies qui les accompagnaient, et, plus encore, le zèle déréglé de ses disciples ; quant à la dévotion au nom de Jésus, elle lui paraissait tourner à l’idolâtrie ou, du moins, à la superstition, le peuple vénérant les lettres du nom de Jésus plutôt que Jésus qu’elles signifient. Cf. Muratori, Rerum ilalicarum scriptores, Milan, 1731, t. xix, p. 4. Le trop célèbre Pogge écrivait à son ami l’humaniste François Barbaro, qui avait commencé une de ses épîtres par les mots Jésus-Christ, et non point par le mot Jésus, comme il en avait l’habitude : Jam tandem gaudeo te faclum esse christianum, relicta illa jesuitate quam adscribebas principiis lilterarum tuarum, et il tonnait contre « l’impudence de ces hommes qui, attachés au seul nom de Jésus, fomentaient une hérésie nouvelle » . Cf. Poggii Bracciolini Historiée de varietate fortunée, accedunt ejusdem Poggii epistolee lvii, Paris, 1723, epist. xiv, p. 176-177. Le principal assaut fut donné par le dominicain Manfred de Verceil et par ses disciples. Manfred annonçait la venue prochaine de l’Antéchrist et la fin du monde ; Bernardin combattit cette croyance, Manfred attaqua la dévotion au nom de Jésus. Les adversaires de Bernardin le dénoncèrent au’pape Martin V, et celui-ci lui donna ordre de comparaître devant la cour pontificale pour rendre compte de son enseignement (1427). Pendant qu’on instruisait l’affaire, un augustin, André de Cascia, adressa au pape un long mémoire, qui se trou ve actuellement à l’Angélique de Borne. L’auteur adopte les vues de Manfred de Verceil, et voit l’Antéchrist dans Bernardin tout simplement. Contre le culte du nom de Jésus il développe quatorze raisons : « Ce culte détruit la loi en la sainte Trinité, il rabaisse la dignité de l’humanité du Christ, il annule le culte de la croix, » etc. Cf. L’université catholique, nouv. série, Lyon, 1890, t. iv, p. 575, 576. Martin V, loin de condamner Bernardin, le combla de louanges, et l’invita à prêcher, comme par le passé, le nom de Jésus. Il y eut reprise d’hostilités dès le début du pontificat d’Eugène IV (1431) ; à l’instar de son prédécesseur, Eugène IV imposa silence aux ennemis de Bernardin.

II. Écrits.

Saint Bernardin usait, dans ses prédications, de la langue italienne ; nous possédons le texte de 45 sermons qu’il prononça à Sienne, en 1427, et qui lurent recueillis par une sorte de sténographie. Tout ce qu’il a rédigé lui-même est en latin. Ses œuvres se composent principalement de sermons, qu’il écrivit, tant pour fixer sa doctrine malignement dénaturée, que pour se préparer des matériaux en vue de ses prédications futures et pour aider les prédicateurs ; ce sont moins des sermons que des traités de théologie, surtout de théologie morale. Elles ont été publiées par le P. de la Haye en 5 in-fol. Les sermons remplissent les trois premiers et la plus grande partie du quatrième ; ce dernier