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BÉNÉDICTINS (TRAVAUX DES^

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considère avec des réflexions morales l’enchaînement des vérités catholiques de la prédestination et de la grâce de Dieu et de leur alliance avec la liberté de la créature ; Mémorial historique de ce qui s’est passé en France depuis l’année 1647 jusqu’en 1053 touchant les eirtij propositions tant à Paris qu’à Rome, et plusieurs autres ouvrages sur le jansénisme. Contre les sociniens et les protestants, dom Léonard Massiot († 1717) écrit un Traité du sacerdoce et du sacrifice de Jésus-Christ et de son union avec les fidèles dans ce mystère. Dom Denis de Sainte-Marthe († 1725), qui fut supérieur général de la congrégation de Saint-Maur, prend la délense de l’édition des œuvres de saint Augustin, et écrit contre les calvinistes un Traité de la confession auriculaire. Dom Louis Disant (fl726) publie un Traité historique et dogmatique des privilèges et exemptions ecclésiastiques. Après s’être montré ardent partisan des doctrines jansénistes et en avoir appelé de la bulle Unigenitus, dom Vincent Thuillier († 1736) avait sincèrement reconnu son erreur et s’était soumis aux décisions du souverain pontife. Pour expliquer sa conduite, il publia deux Lettres d’un ancien professeur de théologie de la congrégation de Saint-Maur qui a révoqué son appel, à un autre professeur de la même congrégation qui persiste dans le sien. Il a fait paraître en outre une Histoire de la nouvelle édition des œuvres de saint Augustin, et un choix d’auteurs anciens sous le titre : Vêtus disciplina monastica, seu Collectio auctorum O. S. B. qui de monastica disciplina tractarunt. Il avait préparé une Histoire de la constitution Unigenitus, dont la publication a été commencée par M. l’abbé Ingold. Dom Norbert Jomart († 1738) a publié deux petits écrits intitulés : Avis touchant la crainte se.rvile ; Avis important toucliaat la conscience erronée. Dom Edmond Martène († 1739) ne s’occupa pas de travaux théologiques proprement dits : cependant son Commentaire sur la sainte Règle, son grand ouvrage De antiquis Ecclesiae rilibus, et surtout son Veterum scri plorum amplissima collectio doivent le faire placer parmi les religieux qui ont rendu de grands services aux sciences sacrées. Dom Edme Perreau († 1741) a publié un Traité philosophique et théologique de la vérité. Dom Louis de la Taste mort évêque de lîethléem en 1754, a publié des Lettres théologiques contre les convulsions et les miracles attribués au diacre Paris. Dom Prudence Maran (-j-1762), que nous avons eu déjà l’occasion de nommer, est auteur de divers ouvrages de polémique : La divinité de N.-S. Jésus-Christ prouvée contre les hérétiques et les déistes par les Ecritures de l’Ancien et du Nouveau Testament ; La doctrine de l’Ecriture et des Pères sur les guérisons miraculeuses ; Les grandeurs de Jésus-C/wist et la défense de sa divinité. C’est également contre les jansénistes et les philosophes que dom Nicolas Jamin († 1782) publia Pensées lliéologiques relatives auxerreurs du temps présent. Outre une édition des œuvres de Bossuet, dom Pierre Deforis, qui mourut sur l’échafaud en L 794 victime de la Révolution, lit imprimer : Réfutation d’un nouvel ouvrage de J.-J. Rousseau, intitulé « Emile ou de l’Éducation » ; Préseri<alif pour les fidèles contre les sophismes et les impiétés des incrédules ; L’importance et l’étendue des obligations de la vie monastique pour servir de réponse aux ennemis de l’ordre monastique ; Exposition de la doctrine de l’Église sur les reclus chrétiennes.

5° Parmi les bénédictins français étrangers à la congrégation de Saint-Maur nous n’avons à citer que dom Hilarion Monnier qui dans une série de lettres s’efforça de prouver que saint Augustin est la règle qu’on doit suivre dans les matières de la grâce, et dom Charles Piettre ({ 1729), auteur d’un écrit intitulé : La vraye et fausse dévotion par forme d’entretiens entre un religieux et u.i protestant.

Dans la congrégation de Saint-Vanne, dom Mathieu Petit-Didier († 1729), abbé de Scnones, publie un Traité de l’infaillibilité du pape, une Justification de la morale et de la discipline de Rome et de toute l’Italie, et une Dissertation historique et théologique sur le concile de Constance et l’infaillibilité du pape. Nous ne citerons de dom Calmet (-f 1757), lui aussi abbé de Senones, que ses Dissertations insérées dans ses commentaires sur l’Écriture sainte. Dom Georges Toussaint (1758) publia un traité De sacramento matrimonii. A dom Rémi Ceillier († 1761) nous devons une volumineuse Histoire générale des auteurs ecclésiastiques, et à dom Bernard Maréchal († 1770) une Concordantia Patrum Ecclesise grxcse et latinse. Abbé de Grégorienthal, dom Sinsart († 1776) démontre contre les protestants La vérité de la religion calholit/ue, s’efforçant d’en mettre les preuves à la portée de tous ; il défend le Dogme catholique sur l’éternité des peines, et expose contre les jansénistes Les vrais principes de saint Augustin sur la grâce et son accord avec la liberté. Il publie en outre un Recueil de pensées sur l’immatérialité de l’âme, son immortalité, et un Essai sur l’accord de la foi et de la raison louchant l’eucharistie. Dom Charles Chardon († 1771) est l’auteur d’une Histoire des sacrements fort estimée : malheureusement, l’auteur refusa obstinément de reconnaître l’autorité de la bulle Unigenitus. Citons enfin dans cette même congrégation dom Jean-Raptiste Aubry (-j-1809) auteur de divers ouvrages parmi lesquels : Questions philosophiques sur la religion naturelle ; Questions aux p/iilosophes du jour sur l’âme et la matière ; L’anli-Condillac ; Théorie sur l’âme des bêtes. Il avait été chargé de continuer l’œuvre de dom Ceillier, mais rien ne fut publié de ce dernier travail. Voir t. i, col. 2264,

6° Tout le xviiie siècle avait été agité par les querelles des jansénistes en révolte contre l’autorité du saintsiège et l’ordre de Saint-Renoît n’avait pas su toujours se préserver de l’erreur. Les doctrines impies des philosophes amenèrent la tourmente révolutionnaire qui, de la France, se répandit dans presque tous les pays de l’Europe. Les gouvernements issus de la Révolution s’emparèrent des monastères et en chassèrent les habitants dont beaucoup, pour demeurer fidèles à leurs vœux, n’hésitèrent pas à affronter la mort, l’exil et les plus cruelles souffrances. Trop souvent les trésors amassés pendant de longs siècles dans les bibliothèques des abbayes bénédictines lurent dispersés et enlevés à leurs légitimes possesseurs par la force ou par une législation plus redoutable que la violence. La vie bénédictine ne disparut pas cependant complètement et sur le sol de la vieille Europe les monastères ne tardèrent pas à se relever ou à reprendre une vie nouvelle.

XIV. Au xixe siècle. — 1° Parmi les bénédictins allemands ou autrichiens qui se firent remarquer par leurs travaux théologiques et moururent dans le cours du XIXe siècle, il nous faut mentionner Godefroid Lumper († 1800), moine de Villingen, auteur d’une Historia theologica critica de vita, scriptis at< ; ue dvetrina SS. Patrum, qui malheureusement s’arrête au iiie siècle ; Jacques Chmell († 1805), moine et abbé de Breunov, publie divers traités : De officio hominis erga Deum ; Apologia singularis orthodoxx catholicœque doctrimv de morali hominis impoleutia solis naturæ vitiatB viribus servandi legem naturalem, et des Vindiciæ conclu i œcumenici sexti ; en tête de ce dernier travail l’auteur a placé une dissertation historique sur l’hérésie des monothélites. Plus tard un autre religieux de celle abbaye, Ronaventure Muller (-j-1830), se fera remarquer comme apologiste. Nous devons à Lothaire Forlner (jL805), de Bamberg, un livre De articulis fundamentalibus et mm fundamentalibus at> heterodoxis sine fundanicnin assertis. Marien Dobmayr ({1805), moine de Weisenohe, professeur de philosophie, d’histoire et de théologie, laissa une Theologia dogmalica, qui ne