cessaire de la fin temporelle du pouvoir civil à la fin spirituelle de l’Église, si nettement affirmée par Pie IX et Léon XIII, il est difficile de ne pas arriver logiquement au même point que Bellarmin ; difficile aussi d’éviter la conclusion qui se dégage naturellement de la réprobation, faite par Pie IX dans le Syllabus, de cette assertion : « L’Église n’a pas de pouvoir coactif, ni de pouvoir temporel quelconque, direct ou indirect. » Denzinger, Enchiridion, n. 1572.
Est-ce à dire que l’œuvre soit parfaite, et, partant ne soit pas susceptible de sérieuses améliorations ? Non certes ; l’ensemble des connaissances qui ont concouru à la production des Controverses, l’exégèse, la patristique, l’histoire, la linguistique, la critique, ont progressé, et beaucoup. En outre, l’orientation générale des traités fondamentaux, Écriture, Tradition et Église, bonne contre le protestantisme orthodoxe que l’auteur des IJispiitaliones avait devant lui, adversus hujus temporis hserelicos, n’est pas aussi directement appropriée au protestantisme libéral, si répandu de nos jours. L’adaptation est nécessaire, et elle est possible. D’ailleurs, parmi les attaques formulées du côté protestant, plusieurs se rattachent à des divergences de principe, où la question préalable serait à poser : par exemple, les attaques contre l’exégèse doctrinale de Bellarmin ou contre les preuves par voie d’autorité. D’autres lui ont reproché des contradictions plus apparentes que réelles ; qu’on lise la réponse à Jacques I er, initiateur dans ce genre d’attaques. Responsio ad librum inscriptum : Triplici nodo triplex cuneus, t. vii, col. 671 sq. Quoi qu’il en soit des critiques de détail, l’autorité du cardinal Bellarmin reste incontestable, comme son intluence. On peut répéter l’éloge inscrit, à l’occasion de sa mort, dans le registre des consistoires, et que rapporte Antoine Sanders, Elogiacardinalium, sanctitate, doctrina et arniis illustrium, Louvain, 1626, p. 67 : « Ce fut un homme très remarquable, théologien éminent, intrépide défenseur de la foi catholique, marteau des hérétiques, et en même temps pieux, prudent, humble et très charitable. »
Hefele, art. Bellarmin, dans Kirchenlexikon, 2° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1883, t. ii, col. 285 sq. ; Scheeben, art. Bellarmin, dans Staalslcxikon, édité par A. Bruder, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1889, t. i, col. 921 sq. ; J. Hergenrbther, Katholische Kirche unà christlicher Staat in ihrer geschicht-UchenEntwickelung, in-8% Fribourg-en-Brisgau, 1872, p.411sq., 460 sq. ; M. Liberatore, S. J., Le droit public de l’Église, trad. par A. Onclair, c. iv, a. 1, in-8° Paris, 1888 ; abbé Quilliet, De civilis potestatis origine theoria catholica, in-8° Lille, 1893, passim ;.1. Costa-Rossetti, S. J., Philosophia moralis, 2’édit., Inspruck, 1886, part. IV, c. i, passim ; Jos. Herce, S. J., Super mente Ven. card. Bellarmiui de systemate scieutiæ medix, in-4°, Assise, 1791.
X. Le Bachelet.
- BELLECIUS Aloïs##
BELLECIUS Aloïs, écrivain ascétique, né à Fribourg-en-Brisgau
le 15 février 1704, entra au noviciat
de la Compagnie de Jésus à Landsberg (Bavière), le
22 octobre 1719, professa la philosophie un an, la théologie
sept ans, et travailla pendant quatre ans, avec succès,
comme missionnaire parmi les sauvages des bords
du Maranon, dans l’Amérique méridionale ; rappelé en
Europe, il fut chargé de la formation spirituelle de ses
confrères plus jeunes au troisième an de probation, de
la direction du séminaire de Porrentruy (diocèse de
Bàle), etc., et mourut saintement, à Augsbourg, le
27 avril 1757. On lui décerna cet éloge funèbre : « Il a
vécu comme il a écrit. » Il reste de lui plusieurs ouvrages
ascétiques, composés en latin, souvent réimprimés
et traduits en plusieurs langues, notamment : Christianus
pie moriens sert adjumenta bonsc mortis, in-12,
Fribourg-en-Brisgau, 1749 ; Virtutis solides præcipua
impedimenta, subsidia et incilamenta, in-8°, Ratisbonne,
1755 ; Medullaasceseos seit exercilia S. P. lgnalii
de Loyola accuraliuri quant hactenus ab aliis
factum, et menti ejus propiori methodo explanala, in-8°, Augsbourg, 1757. Ce dernier surtout a eu d’innombrables éditions, jusqu’à nos jours, et a été traduit en français, en allemand, en anglais, en espagnol, en italien, en polonais.
De Backer-Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, 1. 1, col. 1260-1205 ; t. VIII, col. 1808-1809 ; documents particuliers.
H. Watrigant.
- BELLEGARDE (Octave de Saint La ry de)##
BELLEGARDE (Octave de Saint La ry de), archevêque
de Sens, né en février 1587, mort à Mon treuil
près Paris, le 26 juillet 1646. Il étudia la philosophia et
la théologie à Toulouse et n’étant que simple clerc fut
pourvu par Henri IV de riches bénéfices parmi lesquels
se trouvait Saint-Germain d’Auxerre. Peu après avoir
reçu cette dernière abbaye, il fut nommé à l’évêché de
Conserans, puis à l’archevêché de Sens dont il prit possession
en 1623. Il se montra toujours un ardent détenseur
des droits et des immunités du clergé. Malheureusement
il fut un des prélats qui approuvèrent avec
le plus de chaleur le livre De la fréquente communion
d’Antoine Arnauld. Il fit imprimer un livre intitulé :
Sanctus Aiiguslinus per seipsum docens catholicos et
vincens pelagianos, et y joignit une lettre pour le recommander
au clergé et aux fidèles de son diocèse.
L’auteur de cet ouvrage est le P. du Juannet, oratorien.
Gallia christiana, 1770, t. XII, col. 100.
B. Heurtebize.
- BELLELLI Fulgence##
BELLELLI Fulgence, théologien de l’ordre de Saint-Augustin,
né en 1675 à Buccino, dans le diocèse de
Conza, au royaume de Naples, mort à Rome en 1742.
Après son ordination, il dirigea les études dans diverses
maisons de son ordre ; en 1710, il accompagna à Lucerne
comme théologien le nonce apostolique Jacques
Caracciolo ; mais il ne demeura qu’une année dans
cette ville que sa santé l’obligea de quitter. Il enseigna
ensuite la théologie avec éclat à Venise, à Pérouse et à
Rome. Clément XI le nomma procureur général de son
ordre et préfet de l’Angelica. En 1727, il fut élu général
de son ordre. Il publia Mens Augustini de statu creaturse
rationalis ante peccatum, in-4°, Lucerne, 1711,
où il combat les erreurs de Pelage, de Baius et de Jansénius.
Cet ouvrage fut dénoncé à l’Inquisition comme
renfermant de nombreuses erreurs ; mais le tribunal
n’y trouva rien de répréhensible. Ce religieux avait fait
paraître un autre écrit dans le but de montrer l’accord
de la bulle Unigenilus avec la doctrine de saint Augustin :
Mens Augustini de modo reparationis humanse naturæ
joosl lapsum adversus baianam et jansenianam lisercsim,
2 vol., Borne, 1737. Un an après la mort de Bellelli,
en 1743, parut un ouvrage entièrement composé contre
ce théologien par Jean d’Yse de Saléon, sous le titre
Baianismus et jansenismus redivivus. Le Père Berti,
augustin, qui était également attaqué dans cet écrit,
prit la défense de son ancien supérieur et aucun des
écrits de ces deux religieux n’encourut de condamnation.
Voir Baii’S, col. 62.
Picot, Mémoires pour se ?’vir à l’histoire ecclésiastique du xvin’siècle, 1854, t. ii, p. 408 ; Hurter, Nomenclutor literarius, 1895, t. ii, col. 1309 ; t. iii, col. 2 ; Kirchenlexikon, 2° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1883, t. ii, col. 293.
B. Heurtebize.
- BELLENGHI Philippe-Marie##
BELLENGHI Philippe-Marie, archéologue italien,
de l’ordre des camaldules, né le 22 novembre 1757,
mort le 2 mars 1839. Il enseigna la théologie et le droit
canon et reçut en 1802 la dignité abbatiale. Léon XII
en 1828 le nomma archevêque de Nicosie. Il avait composé
divers écrits, parmi lesquels on mentionne une
dissertation De antiquis eucharistie custodibus.
Hurter, Nomenclatur literarius, 1895, t. iii, col. 872-873.
B. Heurtebize.
- BELLEVUE (Armand de)##
BELLEVUE (Armand de). Voir Armand de Bellevue,
t. i, col. 1887-1888.