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RELLARMIN


chapitre sur les fins dernières. Le développement est clair, simple, pieux et précis, sous torme de questions et de réponses ; dans le petit catéchisme, le maître interroge et le disciple répond ; dans le grand, l’ordre est renversé. Clément VIII fit examiner l’œuvre de Bellarmin par la Congrégation de la Réforme et, le 15 juillet 1598, publia un bref très élogieux où il imposait ce catéchisme aux diocèses des États pontificaux et exprimait le souhait qu’il fût universellement adopté. L’ouvrage commença dès lors à se répandre d’une façon extraordinaire. Par un bref du 22 février 1633, Urbain VIII en recommanda l’usage dans les missions d’Orient ; des traductions s’en firent en toute sorte de langues. Benoit XIV adressa, le 7 février 1742, à tous les évêques de la chrétienté une constitution spéciale où il formulait le même souhait que Clément VIII. La prohibition de ce catéchisme à Vienne, en 1775, et l’opposition que lui firent dans la haute Italie le P. Martin Natali, des Écoles pies, et l’évêque janséniste Scipion Ricci, n’eurent pour effet que de le recommander davantage à l’estime des catholiques attachés à Rome. Dans le projet d’un catéchisme universel qui fut proposé au concile du Vatican, le petit catéchisme de Bellarmin était désigné pour servir de modèle. Acta et décréta SS. Conciliorum recenliorum, Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. vii, col. 663 sq. Enfin, dans l’approbation donnée par Léon XIII, le 3 décembre 1901, à une nouvelle édition de ce même catéchisme, on lit ces paroles : Quoniam de eo libro agitur, quem sœculorum usus et plurimoruni episcoporum doctorumque Ecclesise judicium comprobavit… Analecta ecclesiaslica, Rome, décembre 1902, p. 483.

2° Dichiarazione del simbolo, in-16, Rome( ?), 1604. — Explication, article par article, du symbole des apôtres, que Bellarmin rédigea à Capoue, dans l’intérêt de ses prêtres. Autob., § 45. Elle fut traduite en français dès 1606, et se trouve en latin au t. vu des œuvres complètes du cardinal, Cologne, 1617.

3° Admonilio ad cpiscopum Theanensem, nepotem suum, quse. necessaria sint episcopo qui vere satutem suam selernarnin tulo ponere relit, in-8°, Paris, 1616 ; Cologne, 1619 (édit. plus complète). — Instruction courte et solide, adressée par le cardinal à son neveu, Angelo délia Ciaia, promu à l’évêché de Téano, sur les devoirs des évêques, ou plutôt sur ce qui leur est nécessaire pour mettre leur salut en sûreté. Neuf questions y sont traitées, dont les principales concernent la résidence et la prédication de la parole divine, la perfection exigée par l’épiscopat, les ordinations, la pluralité des bénéfices et l’emploi des revenus ecclésiastiques, les rapports avec les princes et avec les parents. Le cardinal Passionei fit lui-même réimprimer cet opuscule ; une édition parue à Rome, en 1805, contient en appendice un traité jusqu’alors inédit de Bellarmin sur la manière deprècher, Deratione formandee concionis.

4° Conciones habitai Lovanii, in-4°, Cologne, 1615 ; Cambrai, 1617. — Ces deux éditions des sermons latins, prêches à Louvain par Bellarmin, sont à distinguer. La première, faite sur des notes prises par un auditeur, se trouva très défectueuse, et le cardinal s’en plaignit. Epist. famil., xciv, cxviii. La seconde, exécutée sur une copie qui avait été transcrite de son propre manuscrit p.ir des religieux prémontrés, ibid., clxxxv, reçut l’approbation de l’auteur. On y compte quatre-vingt-sept sermons, dont quarante-cinq sur les dimanches et fêtes, cinq sur les fins dernières et autant sur le Missus est, douze sur la vraie foi et la véritable Église, huit sur les tribulations et douze sur le psaume Qui habitat in adjutorio. Discours méthodiques et vigoureux, mais dont on a pu dire qu’ils sont plus instructifs qu’éloquents ; ce sont plutôt, selon le mot de Dupin, des leçons de théologie. Au début de sa carrière oratoire, Bcllarinin avait donné beaucoup aux ornements du style,

mais instruit par l’expérience, il avait renoncé à ce genre pour être plus apostolique. Aulob., § 16. Les sermons de Louvain ont été traduits en français par l’abbé E. Berton, 4 in-8° ou in-18, Paris, 1856.

5° De ascensione mentis in Deum per scalas rerum creatarum, in-12, Rome, 1615. — 6° De seterna feticitate sanctorum libri quinque, in-8°, Rome et Anvers, 1616. — 7° De gemitu columbse, sive de bono lacrymarum libri très, in-12, Rome ; in-8°, Anvers, 1617. — 8° De septem verbis a Christo in cruce prolatis librill, in-12, Anvers, 1618. — 9° De arte bene moriendi libri duo, in-12, Rome ; in-8°, Anvers, 1620. — Petits traités ascétiques dont le titre même indique l’objet. Bellarmin les composa pendant ses retraites annuelles d’un mois au noviciat de Saint-André. Dupin les déclare « pleins d’une morale très pure et d’une piété solide » . Saint François de Sales, parlant du premier, dans la prélace du Traité de l’amour de Dieu, le dit merveilleux. Aussi ces cinq opuscules ont-ils été souvent réédités et traduits en diverses langues. Le troisième, De gemitu columbse, donna lieu, après la mort de son auteur, à des plaintes, du reste exagérées, de la part de religieux qui se crurent dénigrés par les gémissements de la colombe sur le relâchement dans quelques ordres. Couderc, op. cit., t. H, p. 295 sq.

10° De officio principes christiani libri très, in-8°, Rome et Anvers, 1619. — Dans ce traité, composé sur la demande des jésuites polonais et dédié au prince Ladislas, fils du roi Sigismond III, Bellarmin développe les obligations d’un roi chrétien envers Dieu, envers ses inférieurs, envers ses égaux et envers lui-même ; puis il propose comme modèles huit princes ou chefs de l’Ancien Testament et dix du Nouveau, dont il décrit la vie et les vertus dans une série de courtes biographies.

11° De cognitione Dei… opus ineditum, in-8° de 60 p., Louvain, 1861. — Considérations ascétiques, divisées en treize chapitres, sur Dieu, son essence et ses attributs, sagesse, science, providence, miséricorde et justice Presque tout se retrouve dans l’ouvrage qui suit :

12 » Exhortationes domestiesc… ex codice autographobibUolliccæ rossianie S. J., in-12, Bruxelles, 1899. — Exhortations spirituelles en latin ou en italien, publiées par le P. Van Ortroy, bollandiste, d’après un autographe conservé à Vienne, en Autriche. Elles furent adressées par Bellarmin aux religieux de la Compagnie de Jésus soit au Collège romain, soit à Naples et dans quelques autres maisons. A la fin du volume, on trouve trois panégyriques de saint Ignace de Loyola, prêches par le cardinal au Gesù de Rome en 1599, 1605 et 1606.

13° Traclatus de obedientia quse cseca nominatur ; Summa responsionis ad censuram Juliani Vincentii in epislolam sanctse mémorise P. Ignatii. — Deux écrits de circonstance, composés par Bellarmin, en 1588, comme réponse à des attaques portées par un religieux brouillon contre la lettre de saint Ignace sur l’obéissance. Ils ont été publiés par le P. J.-B. Couderc dans un petit volume intitulé : La lettre de saint Ignace sut* l’obéissance commentée par Bellarmin, in-16, Limoges, 1898. Dans le Traité de l’obéissance dite aveugle, l’apologiste explique ce que le fondateur de la Compagnie de Jésus entendait par obéissance aveugle, et montre que cette sorte d’obéissance est autorisée par les saintes Écritures, les témoignages des Pères et des marques de l’approbation divine ; il répond enfin à quelques objections.

v. ŒUVRES INÉDITES.— Il suffit de signaler un grand nombre de lettres et les sermons prêches à Capoue. Couderc, op. cit., t. ii, p. 143. L’opuscule De mililia ecclesiaslica, dont parle Dôllinger, 1Uc Selbstbiographie, p. 187, paraît controuvé. Trois manuscrits méritent une mention spéciale.

1° Conirnentarii in Summam S. Tliom.r. — C’est le cours de théologie enseigné à Louvain, du 10 octobre 1570 au 17 avril 1576 ; quatre volumes petit in-4°, con-