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BELLARMIN


tifi.ce, 1. V, c. vi sq. Dans les prolégomènes, il apporte les témoignages de nombreux auteurs de nationalités diverses, et des conciles généraux de Latran en 1215 et de Lyon en 1215.

14° Roberti S. B. E. card. Bcllarmini Examen ad librum falso inscription : Apologia cardinalis Bellarmiui pro jure principum, elc., auctore Bogero Widdringtono, catholico anglo, in-8°, Rome, 1612. — Cet ouvrage n’est connu que par son titre et par les indications données par le P. Zaccaria, qui se proposait de le publier dans une nouvelle édition des œuvres de Bellarmin. Couderc, Le vénérable cardinal Bellarmin, 2 vol. in 8°, Paris, 1893, t. ii, p. 140. Le cardinal en parle lui-même dons son autobiographie, g 50, et dans une lettre du 12 septembre 1612 à l’arehiprétre d’Angleterre Birkhead. Epist. famil., xcvi. Le cardinal Pas=ionei et beaucoup d’autres, avant ou après, ont prétendu identifier ce livre avec la réfutation de Ro^er Widdring, ton, publiée en 1613 à Cologne, par Adolphe Sehuleken, et insérée par Rocaberti dans sa Bibltotheca maxima ponlificia, Rome, 1698, t. il. L’identification est vraie en ce sens que le manuscrit de Bellarmin lut envoyée Cologne avec pleine liberté d’en tirer le parti qu’on jugerait convenable. Schulkan utilisa de fait, non seulement la doctrine, mais les trois quarts du temps, la rédaction même de Bellarmin. Ces conclusions différentes de celles qui avaient été émises précédemment reposent sur l’examen du manuscrit autographe retrouvé depuis lors par l’auteur de cet article et de la correspondance échangée entre Aquaviva et les Pèros de Cologne.

/II. ŒUVRES D’EXEGESE ET DE LITTÉRATURE SA-CRÉE. — 1° In omnes Psalmos dilucida expositio, in-4°, Rome, 1611. — Commentaire remarquable, où le cœur n’eut pas moins de part que l’esprit. Epist. famil., xcviii. De là un parfum de piété et donction qui s’allie heureusement avec une intelligence du texte sérieuse et approfondie. Richard Simon a donné de cette œuvre une appréciation judicieuse : « La méthode que le cardinal Bellarmin a suivie dans son commentaire des Psaumes est bonne et digne de lui. Il examine le texte hébreu qui est l’original, puis les deux anciennes versions que l’Église a autorisées. Il n’est pas cependant assez critique, et il ne paraît avoir su que médiocrement la langue hébraïque ; de sorte qu’il se trompe quelquefois. Comme il a écrit après Génébrard, il a pris de lui la plupart de ce qui regarde la grammaire et la critique, en y changeant seulement quelque chose. Il y a aussi des endroits qu’il aurait pu expliquer plus à la lettre et selon le sens historique ; mais il y a bien de l’apparence qu’il ne l’a pas voulu faire ; afin que son commentaire fût plus utile aux chrétiens. » Histoire critique du Vieux Testament, 1. III, c. xii, in-4°, Rotterdam, 1685. Les exégètes protestants ont aussi rendu hommage à la valeur de cet ouvrage. Voir le P. Cornely, Introductio generalis, Paris, 1885, p. 681, 683. On compte plus de trente éditions et diverses traductions, en particulier une traduction française par l’abbé E. Darras, 3 in-8°, Paris, 1856.

2° De edilione lalina vulgata, quo sensu a cimeilio Tridentitio défini twnsit, ut ea pro au tliertticahabeatur.

— Dissertation publiée en 1749, à Wurzbourg, par le P. Widenhofer, d’après un manuscrit autographe de Bellarmin, trouvé chez les jésuites de Malines. L’authenticité en a été défendue dans les Mémoires de Trévoux, septembre et octobre 1753, a. 94, 100, 105. L’auteur se demande en quel sens le concile de Trente a déclaré authentique la version latine de la Bible, dont l’Église se sert depuis saint Jérôme. Réponse : « Tous ceux que j’ai pu lire jusqu’à présent paraissent s’accorder sur di’ux points touchant la Vulgate, savoir : que cette version doit être regardée comme exempte de toute erreur, en ce qui concerne la foi catholique et les bonnes

mœurs, et qu’elle seule doit être conservée dans l’usage public des églises et des écoles, quoique d’ailleurs il puisse s’y trouver des fautes. » Onze témoignages sont cités, depuis Driedo jusqu’à Génébrard ; puis la thèse est confirmée par cinq raisons, tirées soit du décret lui-même, soit de la comparaison de la Vulgate avec les textes originaux, soit de l’expérience qui nous force à reconnaître des fautes en maint endroit de cette version. Comparer, dans les Controverses, le traité De verbo Dei, 1. II, c. x sq. Cette dissertation, sous sa forme actuelle, appartient à l’époque où Bellarmin était déjà professeur au Collège romain, car on y trouve cités plusieurs ouvrages, dont les premières éditions sont de 1577, 1578 et 1580. Mais il est possible qu’il y ait eu une première rédaction à Louvain. L’étude que Bellarmin lit alors de la sainte Écriture est attestée par un exemplaire de la Bible, annoté de sa main, qu’on conserve encore aujourd’hui à la bibliothèque de l’université de cette ville. Couderc, Le vénérable cardinal Bellarmin, 2 vol. in-8°, Paris, 1893, t. il, p. 141, note 2. En outre, une lettre adressée, le 1 er avril 1575, au cardinal Sirlet, porte précisément sur le même objet que la dissertation. Voir, pour cette lettre, Mo r Batiffol, La Vaticane de Paul II l à Paul V, Paris, 1890, p. 29 sq. ; J. Thomas, Mélanges d’histoire et de littérature religieuse, in-12, Paris, 1899, p. 312 sq. On trouve une traduction française de la dissertation de Bellarmin dans la Bible de Vence, généralement au t. i, parmi les préliminaires.

3° Instituliones linguse hebraiese ex optimo quoque auctore colleclæ, et ad quantam maximam fieri poluit brevitatem, perspicuitalem alque ordinem revocatre, in-8°, Rome, 1578. — Bellarmin composa cette grammaire hébraïque à Louvain pour son propre usage, et s’en servit ensuite dans l’intérêt de ses élèves ; c’est son premier ouvrage imprimé. Autob., § 23, 28. Dans quelques éditions, on ajouta un exercice sur le Ps. xxxi, et un lexique. Cette grammaire, de valeur secondaire, est depuis longtemps vieillie.

4° De scriptoribus ecclesiaslicis liber unus, in-4°, Rome, 1613. — Catalogue des écrivains ecclésiastiques jusqu’en 1500, avec une courte chronologie depuis la création du monde jusqu’en 1612. Dans une préface qui se lit dans les anciennes éditions, Bellarmin explique comment, professeur de théologie à Louvain, il fut amené à composer cet ouvrage en parcourant les auteurs anciens pour se servir de leur doctrine et aussi pour distinguer leurs écrits authentiques des apocryphes. Il le retoucha et l’augmenta quarante ans plus tard, avant de le publier. Livre assurément imparfait, mais remarquable pour l’époque et témoignant tout à la fois d’un travail considérable et d’un grand esprit d’initiative. Aussi valut-il à son auteur l’estime des érudits, même protestants, comme le proclameentreautres J. Fabricius. Historiabibliotliecœfabricianx, part. V, Wolfenbuttel, 1722, p. 448. Il a eu plus de vingt éditions, dont la principale est celle du T. Jacques Sirmond, Paris, 1617. Le P. Labbe, André du Saussay et Casimir Oudin ont travaillé successivement à le rendre plus correct et plus complet.

IV. ŒUVRES D’INSTRUCTION PASTORALE ET MORALE.1° Dottrina cristiana brève, Rome, 1597 ; puis, Dichiarazione piu copiosa délia dottrina cristiana, 1598. — Bellarmin composa ce petit et ce grand catéchisme à la prière du cardinal Tarugi, archevêque de Sienne, et sur l’ordre de Clément VIII. Autob., §36 ; Epist. famil., xxxvii. Il y rapporte toute la religion chrétienne aux trois vertus théologales ; à la foi se rattache le symbole des apôtres ; à l’espérance, l’oraison dominicale et la salutation angélique ; à la charité, les commandements de Dieu et de l’Église, les sacrements qui l’engendrent et la nourrissent, puis les vertus et, par opposition, les vices et les péchés. Le tout couronné par un