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BELGIQUE


la Constitution civile des États et du gouvernement chrétien de la société domestique et civile.

Une seconde session eut lieu à Malines l’année suivante. En l’ouvrant le cardinal archevêque eut soin de rappeler que l’assemblée des catholiques ne s’associe à aucune école, à aucun parti, mais qu’elle adopte la grande règle de saint Augustin : In necessariis imitas, ’in dubiis libertas, in omnibus charitas. Les membres de cette assemblée devaient donc être unanimes pour professer les dogmes de la foi catholique et obéir à ses lois ; mais pour les opinions tolérées par l’Église ils restaient libres de penser comme ils l’entendaient. Cette session, dans laquelle Mo r Dupanloup parla de l’enseignement populaire, ne fit pas surgir d’œuvre nouvelle, mais elle donna une grande impulsion au Denier de Saint-Pierre, à l’Œuvre de Saint-François-Régis, aux sociétés de secours mutuels qui ont pris un si grand développement dans ces dernières années, aux patronages, à la réglementation du travail des femmes et des enfants dans la grande industrie et aux œuvres antialcooliques ; il insista aussi sur les œuvres d’enseignement, particulièrement sur le développement des écoles professionnelles et des garderies.

Une troisième session eut lieu dans les mômes locaux en 1867 ; elle n’eut pas un moindre retentissement que les deux précédentes. Toutes les œuvres de sanctification, de charité, d’enseignement, d’art religieux et d’économie sociale eurent des orateurs pour les recommander. Mais le congrès attira particulièrement l’attention de ses membres sur la question ouvrière et sur les nombreuses œuvres qui s’en occupent. La sanctification du dimanche, les associations de production et de consommation, les coopératives, les caisses d’épargne et d’assurances sur la vie, toutes ces questions qui préoccupent aujourd’hui si vivement le gouvernement, les économistes et tous les bons citoyens, furent déjà examinées, et différentes œuvres qui s’occupent du bienêtre et de la rnoralisation de l’ouvrier furent recommandées. Voir Assemblée générale des catholiques en Belgique, l re, 2e et 3e session, à Malines, 5 in-8°, Bruxelles, 1864-1865, 1868.

Tout ce qui concerne la question ouvrière fut repris et discuté plus en détail au Congres des Œuvres sociales, que M’J r Doutreloux, évoque de Liège, tint dans sa ville épiscopale du 26 au 29 septembre 1886. Les nombreuses agglomérations ouvrières que les charbonnages et la grande industrie ont réunies autour de Liège et la nécessité d’opposer une barrière aux Ilots montants du socialisme donnaient une grande opportunité à ce congrès. Il fut divisé en trois sections : œuvres religieuses, œuvres économiques, législation. Il est nécessaire de soustraire les. œuvres économiques à l’influence néfaste du socialisme ; le congrès s’en occupa spécialement et donna une vive impulsion aux syndicats agricoles, aux banques populaires et surtout aux caisses Raifleisen, aux corporations ouvrières et chrétiennes, comme celle du Val-des-Bois de M. Harmel. Un second et un troisième congrès furent tenus à Liège dans les années suivantes. Le troisième, conformément au désir du souverain pontife, s’occupa de la question des salaires. Des réunions de Liège sortit l’institution des

A niers du travail, établis à Seraing. D’autres con grès du même genre eurent lieu à Namur, à Malines, à Nivelles, à Charleroi et s’efforcèrent de combattre les ravages que font, parmi les ouvriers, le socialisme, l’alcoolisme et l’irréligion.

De son côté, le gouvernement n’est pas demeuré inactif ; il a pris sons sa protection les caisses d’épargne et de retraite ; il les a instituées partout ; il a pris diverses mesures pour faciliter et favoriser l’érection et l’acquisi ? tion des maisons ouvrières ; il a augmenté les salaires des ouvriers des chemins de fer, assuré, dans la mesure du possible, le repos dominical pour ses employés,

augmenté la rémunération des soldats ; il a constitué en 1895 le ministère du travail, auquel on doit déjà les largesses budgétaires accordées aux mutualités, l’inspection des usines, l’enquête sur le travail du dimanche et sur le travail des femmes, enfin la loi sur les pensions de vieillesse ; il a établi les conseils formés de patrons et d’ouvriers pour prévenir les grèves.

Grâce aux efforts réunis du gouvernement, du clergé et des hommes d’œuvre, il existait en Belgique, au 31 décembre 1900, 626 syndicats ou ligues agricoles, comptant 45 059 membres, dont les œuvres principales sont les laiteries coopératives, les assurances du bétail, les achats en commun des engrais chimiques, les caisses Raifleisen.

Congrès eucharistiques.

La dévotion au Saint-Sacrement

est toujours très vivante en Belgique ; c’est une sainte de Liège, sainte Julienne, qui a suggéré à Urbain IV l’établissement de la Fête-Dieu ; c’est à Liège qu’ont eu lieu les premières processions et l’établissement des trois jours d’adoration dits des quarante heures. C’est à M9 r Doutreloux, évêque de Liège, que revenait l’honneur d’être le président permanent et l’àme des congrès eucharistiques. Quatre se sont tenus en Belgique : à Liège en 1883, à Anvers, à Bruxelles et à Namur. Deux cardinaux, le nonce apostolique, vingt évêques et plus de quatre mille membres ont assisté à ce dernier congrès, tenu du 13 au 18 juillet 1898 et terminé par une procession d’une magnificence extraordinaire. Toutes les questions concernant la dévotion au Saint-Sacrement y furent examinées. On peut en avoir le résumé dans le gros in-4° intitulé : À’/e Congrès eucharistique international, Bruxelles, 1898. Le congrès, tenu à Namur du 3 au 7 septembre 1902 sous la présidence de Ma r Heylen, avec l’innombrable procession qui l’a terminé, a laissé un souvenir ineffaçable.

3° Nous ne devons pas omettre le IIIe Congrès international des catholiques qui s’est tenu à Bruxelles en 1894, dans lequel les questions les plus variées concernant les sciences religieuses ont été traitées par les savants nombreux qui s’étaient rendus à cette assemblée qui eut un légitime retentissement dans le monde instruit. Le Compte rendu forme 9 in-8°, Bruxelles, 1895.

VIL Sciences sacrées. Publications. — Les guerres du commencement du xixe siècle, les tracasseries du gouvernement hollandais, la lermeture des séminaires, la suppression des ordres religieux et le petit nombre des prêtres, tous absorbés par les travaux du ministère, firent que les publications religieuses furent presque nu lies depuis le commencement du siècle jusqu’en 1830 et de même dans les dix premières années de l’émancipation ; mais depuis lors elles ont pris un magnifique essor ; dans ces dernières années elles ont été aussi variées que nombreuses. Elles sont surtout sorties de deux grands centres d’érudition : l’université catholique île Louvain et la Société de Jésus. L’Académie royale et les trois universités de Bruxelles, de Gand et de Liège sont aussi des foyers littéraires et scientifiques, mais la théologie en est exclue.

Ecriture sainte.

Jean-Théodore Beelen, né à

Amsterdam, le 12 janvier 1807 et mort à Louvain le 31 mars 1884, suivit à Rome les cours d’exégèse et d’hébreu du P. Patrizzi et tut nommé professeur d’Écriture sainte et de langues sémitiques à l’université que les évêques belges venaient de fonder à Louvain. Il fit renaître les langues orientales en Belgique, Dès 1841, il publiait sa Chrestomathia rabbinicæt chaldatca/àinSf, Louvain, 1841-1843) qui renferme entre autres un dictionnaire des abréviations rabbiniques, le plus complet que nous possédions. Cel ouvrage fut suivi d’une dissertation latine où il soutient l’unité du sens littéral dans l’Écriture sainte, Louvain, 1845, puis de commentaires latins sur l’Kpitre aux Philippiens, Louvain, 1849, 1852, sur les Actes des Apôtres, 2 in-12, Louvain, 1850-