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BELGIQUE

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bre égal de professeurs de l’enseignement officiel et de l’enseignement libre avec un président choisi en dehors du corps enseignant. Ce jury, combiné de telle sorte que les professeurs de Louvain siégeaient alternativement avec ceux de Liège et avec ceux de Gand, durajusqu’en 1870. La loi du 20 mai 1876 donna à chaque université le droit de conférer les grades académiques pourvu qu’elle satisfasse au programme légal ; elle établit en outre un jury central accessible à tous. Les diplômes, pour produire leur effet légal, doivent être entérinés par une commission spéciale qui vérifie si les prescriptions de la loi ont été observées. Voir Recueil des lois et arrêtés relatifs à l’enseignement supérieur, avec deux Suppléments, Bruxelles, 1881-1888 ; Annuaire de l’univers, cath., an. 1850 et 1877. La loi du 10 avril 1890 apporta de grands changements au programme des examens, scinda le doctorat en philosophie et lettres et établit des grades légaux pour les ingénieurs. Annuaire cité, an. 1891.

Université catholique de Louvain.

Grâce à la

fidélité du gouvernement à observer, dans ses lois sur l’enseignement supérieur, la lettre et l’esprit du pacte fondamental, l’université catholique a pu se développer rapidement et parvenir à l'état ilorissant où nous la voyons après soixante-huit ans d’existence. Commencée à Malines, en 1834, avec trois facultés et 86 élèves, elle s’est complétée à Louvain l’année suivante. Ses progrès furent si rapides qu’en 1840 elle comptait déjà 644 élèves. Ces succès engagèrent deux membres de la Chambre des représentants à proposer, pour la nouvelle université, la personnalité civile. Mais le parti libéral agita avec tant de violence le spectre de la mainmorte que le projet fut retiré. Aujourd’hui les loges voudraient obtenir la personnalité civile pour l’université libre et elles engagent l’université catholique à se joindre à elles pour obtenir la même faveur ; mais le ministère catholique ne se montre guère empressé de satisfaire à cette demande. Cependant l’université catholique continue sa marche ascendante. Dés 1838, elle a ajouté à son programme des cours de langues sémitiques et bientôt paraissait la Chrestotnathia rabbinica et chaldaica de Beelen, Louvain, 1841-1843, le premier ouvrage de ce genre qui eût vu le jour en Belgique depuis la révolution française. Bientôt F. Nève y ajoutait les cours de sanscrit et d’arménien. Plus tard les cours de syriaque, d’arabe, de zend et de copte vinrent s’y joindre. En même temps il se forma une société de littérature française et une société de littérature flamande ; d’autres sociétés scientifiques, religieuses et charitables se sont formées par après au sein de l’université. Sur les instances du premier congrès tenu à Malines, en 1863, une école du génie civil, de l’industrie et des mines lut annexée à la faculté des sciences. Quelques années plus lard on ajouta une école d’agriculture et en 1901, un institut électrique ; dans l’intervalle on y joignait les études pratiques aux cours théoriques et l’on organisait des laboratoires de chimie, de pharmacie, de biologie, d’anatomie, de bactériologie. En 1882, sous l’impulsion de Léon XIII, l’enseignement de la philosophie selon saint Thomas fut organisé' ; c’est aujourd’hui l’Institut et le séminaire Léon-XIII. Enfin l’importance qu’ont acquise, dans ces derniers temps, les sciences sociales et commerciales a fait annexer à la faculté de droit une école des sciences politiques et sociales et une école des sciences commerciales et consulaires.

De la sorte l’université catholique est véritablement, comme on disait au moyen âge, une universitas studiomin. L’Annuaire de l’université pour 1903 donne les noms du recteur, du vice-recteur et des 97 professeurs qui forment le corps académique avec le programme (b taillé' des cours. Les cours élémentaires se font en trois années comme dans 1rs séminaires.

Le nombre des élèves qui ont suivi les cours, en 1902,

est de 2011, répartis ainsi : théologie et droit canon : 116 ; droit : 378 ; médecine : 408 ; philosophie et lettres : 260 ; sciences : 293 ; écoles spéciales : 556. Sur ce nombre, 1094 ont obtenu devant les jurys d’examens un diplôme légal, 62 le diplôme de docteur en droit, et 59 le diplôme de docteur en médecine, chirurgie et accouchements. Les grades délivrés aux élèves en théologie, ' aux étrangers, aux agronomes, ne sont pas compris dans ce nombre. Le doctorat en théologie et en droit canon s’obtient après six années d'étude, par les élèves qui ont déjà terminé leurs études théologiques dans un séminaire. Souvent les évêques reprennent leurs jeunes prêtres avant qu’ils aient terminé. C’est ce qui explique le nombre relativement restreint de docteurs en théologie et en droit canon. Depuis 1841 jusqu’en 1902, on compte 36 docteurs en théologie, 154 licenciés et 421 bacheliers, 17 docteurs en droit canon, 48 licenciés et 115 bacheliers. Le doctorat exige l'étude approfondie et imprimée d’une question de théologie ou de droit canon. Dans les 54 dissertât iotis doctorales toutes les branches de la théologie sont représentées : Écriture sainte, les Théophanies, Ph. Van den Broeck (1851) ; ÏÉpître de S. Jacques, A. Liagre (1860) ; l’Origine des Évangiles, J.-F. Demaret (1868) ; Y Inspiration, G. -i. Crets(1886) ;

Y Autorité du livre de Daniel, A. Hebbelynck (1886) ;

Y Auteur du IV" Evangile, A. Camerlynck (1899) ; YHistoire du texte des Actes des Apôtres, H. Coppieters (1902) ; dogmatique, Y Unité de V Église, C. de Blieck (1847) ; la Méthode en théologie, N. Laforèt (1849) ; la Primauté du pape, A. Kempeneers (1841) ; son Infaillibilité, J.-E. llizftte (1883) ; YÉpiscopat de saint Pierre à Rome, M. Lecler (1888) ; Doctrine d’Adrien VI, E. Reusens (1862) ; le Miracle, Al. Van Weddingen (1869) ; la Connaissance naturelle de Dieu, C. Lucas (1883), la Procession du Saint-Esprit a Filio, Ad. Vander Moeren (1865) ; la Création ex nihilo, A. Van Hoonacker (1886) ; Yélévalion de l’homme à l’ordre surnaturel, J.-L. Liagre (1871) ; le Péché originel, J. Thys (1877) ; le Sort des enfants morts sans baptême, F.-C. Ceulemans (1886) ; la Prédestination, P. Mannens (1883) ; la Foi divine, H.-J.-T. Brouwer (1880) ; la Confession sacramentelle, O.-F. Cambier (1884) ; le Gouvernement ecclésiastique d’après les Pères, L.-J. Lesquoy (1881) ; YOriginc de l'épiscopat, A. Michiels (1900) ; le Sacrifice de la messe, H. Lambrecbt (1875) ; la Foi des Syriens à l’eucharistie, T.-J. Lamy (1859) ; Yllyperdulie, A. Haine (1864) ; la Résurrection des corps, L.-J. Mierts (1890) ; la Liberté civile, A. Knoch (1895) ; morale, le Doute en morale, G.-J. Waffelært (1880) ; le Prêt à intérêt, Van Roey (1903) ; patrologie, Jacques de Saroug, J.-B. Abbeloos (1867) ; Aphraates, J. Forget (1882) ; Isaac le Kiuivite, J.-B. Chabot (1892) ; S. Pachome, P. Ladeuze (1898) ; Jean Van Ruysbroeck, A. Auger ( 1892) ; Apollinaire, J. Voisin ( 1901). Toutes ces dissertations, sauf celles de Ladeuze et de Voisin, sont en latin, langue dont s’est servie la faculté de théologie pour toutes les branches, sauf pour le droit civil ecclésiastique, jusqu'à la fin du xixe siècle. En droit canon, nous trouvons les dissertations suivantes : Mariages mixtes, H. Feye (1847) ; Situation des cures, V. llouwen (1848) ; Empêchements île mariage, A. Ileuscr (1851) ; Oratoires privés et publics, A.-C. Van Gameren (1861) ; Sépultures et cimetières, F. Moulart (1862) ; Résidence des béné/iciers, L. Henry (1863) ; Droit de l'Église sur les universités, P. de Robiano (1861) ; Vicaire capitulaire le siège vacant, H.-J. Hernies (1873) ; Séminaires, B. T. Pouan (1871 1 ; Place ! royal, A. Muller (1877) ; Concordais, M.-li. Fini ; (1879) ; la Coutume en droit canon, .1. Bauduin (1888J ; L' Droit de l'Église d’acquérir et de posséder, C. Scheys (1892) ; Conflits de juridiction au diocèse de Liège, le Droit de l'Église de posséder sous les Mérovingiens, A. Bondroit (1900). Les évêques de Belgique envoient aussi des jeunes prêtres suivre les cours de la faculté de philosophie et lettres et prendre