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BEAUSOBRE — BECANUS


Formey. Remarques historiques, critiques et pliilologiques sur le Nouveau Testament, 2 in-4°, La Haye, 1745, ouvrage édité par La Chapelle ; Dissertation sur les Adamites de Bohême, supplément à l’histoire des hussites de Lenfant, in-’t", "Lausanne, 1 745 ; Histoire de ta Réformation en Allemagne, in-8°, Berlin, 1785, publiée par Pajon des Moncets.

Formey, Éloge de Beausobre, placé en tête du 2’volume de l’Histoire de Manichée ; La Chapelle, Vie de Beausobre, au commencement des Remarques sur le Nouveau Testament ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xviif siècle, Paris, 1854, t. iii, p. 461 ; Dictionnaire de la Bible, de M. Vigouroux, t. i, col. 1532.

B. Heurtebize.

    1. BEAUX ALMIS##


BEAUX ALMIS. Voir Thomas Beaux Almis.

    1. BEAUZÉE Nicolas##


BEAUZÉE Nicolas, né à Verdun, le 9 mai 1717, mort à Paris le 25 janvier 1789, littérateur et grammairien de inarque, membre de diverses académies et en particulier de l’Académie française, écrivit, à l’âge de 29 ans, une Exposition abrégée des preuves historiques de la religion pour lui servir d’apologie contre les sophismes de l’irréligion, in-12, Paris, 1747, 1825. L’ouvrage n’est pas destiné aux savants ni aux érudits ; il est pour les jeunes gens et pour les personnes du monde. « On a plusieurs abrégés de l’histoire sainte, déclare l’auteur dans sa préface, mais il n’y en a aucun où l’on se soit spécialement attaché à rendre bien sensible la liaison de l’Ancien Testament avec le Nouveau et à développer les preuves historiques que l’on trouve dans l’un et dans l’autre de la vérité de la religion chrétienne. » Les preuves sont nettes, bien enchaînées, débarrassées des longueurs de l’érudition et mettent bien en relief l’idée principale. On pourrait les insérer telles quelles dans les traités classiques De vera religione. Migne les a recueillies dans ses Démonstrations évangéliques, t. X, p. 1175. Malgré sa jeunesse et la direction donnée dans la suite à sa carrière, l’apologiste lorrain ne manque pas de compétence sur son sujet. Ses premières années avaient été consacrées aux sciences exactes et à l’étude des langues anciennes et modernes. Il avait dû aussi s’occuper d’Écriture sainte. Plus tard il lit de la grammaire sa spécialité, donna des articles à l’Encyclopédie, composa diverses traductions très célèbres, celle de Salluste par exemple, et lit comme la métaphysique du langage dans sa Grammaire générale, Paris, 1757. « Libre de soins, insensible à l’éclat, indifférent pour la richesse, il préférait à tout l’étude, la paix, l’amitié, la vertu, et s’occupait en silence non du bien qu’il pouvait acquérir, mais du bien qu’il pouvait faire. » De Houfllers, Discours à l’Académie. Beauzée a encore donné une édition très belle et très correcte de l’Imitation de J.-C, dans son texte primitif, De imitatione Christi, in-12, Paris, 1787.

Felter, Biographie universelle, Paris, 1845, t. III, p. 374 ; Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868, t. i, p.’247 ; Michaud, Biographie universelle ancienne et nwderne, t. iii, p. 670 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspiuck, 1895, t. iii, col. 263.

C. Toussaint.

BECANUS Martin (Schcllekens serait son nom de famille, Becanus rappellerait le lieu d’origine), célèbre controversée, naquit à Hilvarenbeeck (Brabant septentrional, Hollande), le 6 janvier 1563, étudia chez les jésuites à Cologne, entra dans leur ordre le 22 mars 1383, enseigna la philosophie à Cologne de 1590 à 1593, et la théologie pendanl vingt-deux ans à Wurzbourg, Mayence et Vienne, fut confesseur de l’empereur’Ferdinand II, depuis 1620 jusqu’à sa mort qui arriva à Vienne le 24 janvier 1624, Très apprécié comme professeur, il ne le fut pas moins comme écrivain, ce qu’attestent les éditions répétées de ses nombreux ou, non seulement en Allemagne, mais encore en

France et en Italie. La plupart sont dirigés contre les erreurs des protestants, et en particulier des calvinistes. Parmi ses opuscules de controverse, publiés d’abord séparément, puis réunis en 2 in-fol. ou 4 in-4°, les plus remarquables traitent de la prédestination, du libre arbitre, de l’eucharistie, de l’invocation des saints, de l’infaillibilité de l’Église, de la hiérarchie ecclésiastique et du pouvoir du pape. Il expose et réfute l’ensemble des erreurs des luthériens, des calvinistes, des anabaptistes et des « politiques » (mauvais catholiques favorables aux novateurs), dans son Mamiale controversiarum, in-4°, 1623, dont les éditions sont presque innombrables (la meilleure, d’après Hurter, Nomenclator, t. i, p. 29’t, est celle de Cologne, in-12, 1696), comme, aussi celles de l’abrégé qu’il en fit, Compendium Manualis controversiarum, qui parut d’abord à Mayence r in-12, 1623, et dont il y eut plusieurs éditions « de poche » , dans les plus petits formats. Saint Vincent de Paul écrit, dans une lettre datée de Beauvais, 1628 : « Étudie-t-on, s’exerce-t-on sur les controverses ?… Qu’on tâche de bien posséder le Petit Becan, il ne se peut dire combien ce petit livret est utile à cette fin. » Lettres, t. i, p. 20, dans Sommervogel, Bibliothèque, t. i, col. 1111. Becanus a embrassé toute la théologie dans sa Summatheologise scliolasticx, i in-4°, Mayence, 1612, et souvent après ; réimprimé à Lyon, Bouen et ailleurs : c’est surtout l’enseignement de Suarez qu’on y retrouve sous forme plus brève. La précision et la clarté sont, avec la solidité de la doctrine, les qualités qui distinguent tous les écrits de ce laborieux théologien. Cependant celui où, à la suite de Bellarmin (J. de la Servière, Une controverse au début du XVIIe siècle : Jacques I" d’Angleterre et le cardinal Bellarmin, dans les Études, t. xciv [1903], p. 628 sq. ; t. xcv, p. 493 sq., 765 sq. ; t. xevi, p. 44 sq.), il défendit l’autorité des papes sur les rois contre Jacques I er, roi d’Angleterre, sous le titre : Controversia anglicana de potestate régis et ponti/icis contra Lancellotlum Andream sacellanum régis Angliæ qui se episcopum Eliensem vocal, pro defensione ill. card. Bellarmini, Mayence, 1612, fut prohibé donec corrigatur par décret de l’Index, le 3 janvier 1613, comme contenant quelques « propositions fausses, téméraires, scandaleuses et séditieuses, respective » . Mais le but de cette condamnation semble avoir été, moins de proscrire un livre qui, sauf peut-être quelques exagérations, ne contenait guère que la doctrine alors commune parmi les théologiens, gallicans exceptés, que d’empêcher le Parlement et la Faculté de théologie de Paris d’en faire eux-mêmes la censure, avec des déclarations hostiles à l’autorité papale. P.-.J.-M. Prat, Recherches historiques et critiques sur la Compagnie de Jésus en France du temps du P. Coton, Lyon, 1876, t. iii, p. 394. Voir une lettre du P. Adam Contzen, S. J., sur la censure romaine, adressée au cardinal Bellarmin, de Mayence, 26 mars 1613, dans Dollinger-Beusch, Gesehichte der Moralstreitigkeiten, Nordlingen, 1889, t. H, p. 252-259. Réimprimé trois mois plus tard, avec quelques corrections et une dédicace au pape Paul V, ce livre n’a jamais figure dans aucune édition officielle de l’Index. Reusch, Der Index, t. ii, p. 35-5-318. — Le ton de la polémique de Becanus contre les hétérodoxes est digne, mesuré, contrastant avec les violences des adversaires qu’il combattait. Aussi le savant protestant Fabricius, Historia bibliotheem Fabricianæ, Wolfenbùttel, 1718, t. il, p. 103, lui déeerne-t-il cet éloge : Certe omnino laudanda videtur modestia, qua Becanus in dis]>utationibus suis utitur..Martin liccanus est un des théologiens qui ont le mieux défini les circonstances qui permettent ou même font un devoir aux souverains catholiques d’accorder la tolérance religieuse aux noncatholiques dans leurs Fiais. Récemment sa loyauté a

été mise en cause, a tort, au sujet d’une prétendue citation de Calvin concernant les jésuites, qu’on lit chez plu-