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459 BASILE (REGLE ET MOINES DE SAINT) — BASILE D’ACHRIDA 400

révolutions du siècle suivant. Grotta Ferrata est le seul monastère ayant quelque célébrité.

L’ordre de saint Basile eut plusieurs maisons en Espagne, suivant la liturgie latine. Elles se recrutaient parmi les Espagnols, et reconnaissaient l’autorité du supérieur général résidant à Rome. Elles formaient les deux provinces de Castille et d’Andalousie. Le frère Mathieu délia Fuente fonda, vers 1557, la congrégation réformée de Turdon, au diocèse de Cordoue. Ces monastères espagnols ont complètement disparu.

Clavel, Antigucdad de la religion y régla de san Basilio, 1645 ; Heimbucher, Die Orden und Kongrcgalionen der katholischen Kirche, 1896, t. I, p. 44-49 ; Hélyot, Histoire des ordres religieux, 1792, t. i ; Lenormant, La Grande Grèce, Paris, 1881, t. Il ; Marin, Les moines de Constantinople, Paris, 1897 ; Batifïol, L’abbaye de Rossano, Paris, 1891 ; Leroy-Beaulieu, L’empire /des tsars, Paris, 1889, t. va, La religion.

J. Besse.

    1. BASILE##


2. BASILE, archevêque de Novgorod (1330-135-2), écri-vit en forme de lettre à Théodore, évêque de Tver (1347), un traité où il développa longuement ses théories sur le paradis. Cette lettre, intitulée : Le paradis fleurissant sur la terre, est à la fois un des monuments de l’ancienne littérature russe et un ouvrage dont la lecture a toujoursété agréableà la foi naïve des moujiks. Selon Basile, les justes, après leur mort, ne montent pas au ciel. Ils continuent à demeurer ici-Las dans un Éden que des marchands de Novgorod ont rencontré sans réussir néanmoins à y pénétrer. Ce ne sera qu’après le second avènement du Christ que les saints monteront au ciel spirituel, appelé ainsi par opposition à celui où ils resteront jusqu'à la fin du monde. Basile confirme ses assertions par des récits tirés des livres apocryphes et des traditions populaires. Il est vénéré comme saint, le 4 octobre, par l'Église orthodoxe russe.

Zdravomyslov, Les prélats de l'éparchie de Novgorod depuis des temps les' plus anciens jusqu'à nos jours, Novgorod, 1897, f>. 21-22 ; Macaire, Histoire de l'Église russe, t. v ; Ignace Maïychev, Courtes biographies des saints russes, Saint-Pétersbourg, 1875 ; Bouslæv, Chrestomathie russe ; monuments de l’ancienne littérature russe, Moscou, 1870 ; Andréievski, Lexique encyclopédique, Saint-Pétersbourg, t. x, p. 582 ; Philarète, Aperçu de la littérature ecclésiastique russe, p. 79 ; Dobrokâonski, Histoire de l'Église russe, t. i, p. 234-235 ; Znamenski, Histoire de l'Église russe, p. 122 ; Arséniev, Lexique des écrivains de la première période de la littérature russe, SaintPétersbourg.

A. Palmieri.

    1. BASILE##


3. BASILE, archevêque de Séleucie, en Isaurie, depuis l’an 431, a joué dans l’affaire de l’eutychianisme un rôle équivoque et terni sa réputation par son inconséquence. Au sein du concile de Constantinople de 448, il avait, comme saint Flavien, excommunié Eutychès et anathématisé la nouvelle hérésie. L’année d’après, au Brigandage d'Éphèse, soit légèreté d’esprit, soit plutôt peur de Dioscore, il adhéra au monophysisme et vota la réhabilitation d’Eutychès en même temps que la déposition de saint Flavien. Mais, dans le concile de Chulcédoine de 451, il prévint la déposition dont il était à son tour menacé, en souscrivant la lettre dogmatique de saint Léon le Grand et en condamnant Eutychès et Dioscore. Il ne sortit plus dès lors du sentier de l’orthodoxie. Nous possédons, dans Mansi, ConciL, t. vii, col. 559-563, le texte latin d’une lettre synodale que Basile écrivit en 458 à l’empereur Léon I er, pour soutenir l’autorité du concile de Chalcédoine et protester contre l’intrusion récente du monophysiteTimothée.Elure sur le siège d’Alexandrie. Basile mourut dans les premiers mois de l’an 459.

Il nous est resté de lui, outre la lettre synodale susmentionnée, d’une part, 41 discours, ).<Syot, sur des passages de l’Ancien et du Nouveau Testament, P. G., t. lxxxv, col. 27-474 ; d’autre part, une histoire en deux livres et en prose de la vie et des miracles de la prétendue protomartyre sainte Thècle, P. G., ibid.,

DICT. DE 111ÉOL. CATHOL.

col. 474-618, récit auquel les Actes apocryphes de Paul et de Thècle ont servi de canevas et dont plus d’un critique a dénié à Basile la paternité. L’origine de quelques discours, celle notamment du U i du 38", du 39e et du 41e, paraît très suspecte. Ils sont de Nestorius. Revue biblique, 1900, p. 344-349. Ces questions d’authenticité, aussi bien que la théologie de Basile, mériteraient une étude approfondie. Photius qui connaissait quinze de ces discours, y reprend, Biblioth., cod. 168, P. G., t. cm, col. 491, l’abus de la rhétorique, le luxe des métaphores, une allure parfois théâtrale et, par suite, le manque de simplicité et de naturel. L’exégèse biblique de Basile semble calquée sur celle de saint Chrysostome. Basile, au dire de Photius, ibid., avait célébré en vers les œuvres, les combats et les triomphes de sainte Thècle. Ce poème depuis longtemps est perdu.

Hefele, Histoire des conciles, traduction Leclcrcq, Paris, 19071908 ; 1. 1 et ii, passim ; Tillemont, Mémoires, t. xv, p. 340-347 ; Fabricius, Bibliotheca grxca, édit. Harless, t. ix, p. 90-97, et P. G., t. lxxxv, ci il. 9-18 ; Fessier, Institutiones patrolugise, édit. Iungmann, Inspruck, 1896, t. n b, p. 290-293 ; Bardenhewer, Les Pères de l'Église, trad. franc, Paris, 1899, t. iii, p. 5-7.

P. Godet.

    1. BASILE##


4. BASILE, chef des Bogomiles Voir Bocomiles.

    1. BASILE##


5. BASILE, prêtre d’Ostrog, protopope en 1C03, membre de la confrérie orthodoxe de VVilna, lutta pendant toute sa vie contre l’union de Brest (1596). On a de lui un traité de polémique religieuse, paru à Ostrog en 1585, et intitulé : Le livre de l’unique tt véritable foi. Basile y réfute les soi-disant erreurs latines et les théories luthériennes. Tour à tour, il disserte sur la procession du Saint-Esprit, sur la primauté romaine, sur les azymes, sur le calendrier, sur l'Église, et sur le culte des saints. Sa polémique vise surtout le livre de L’unité de l'Église {O jednosci kosciola Bozega, Wilna, 1577) du jésuite polonais, Pierre Skarga, le catéchisme du P. Alexandre Kamoulovitch, paru à Rome en slavon (1582), le catéchisme du bienheureux Pierre Canisius, traduit en slavon par Simon Zadranitch de Zara (Rome, 1583), et le Manuel de la religion du protestant Budné (1562). Cet ouvrage édité en 1588 à Wilna fut réimprimé en 1644, par le protopope Michel Rogov, dans le célèbre recueil intitulé Le livre de Cyrille (Kirillova kniga). On doit, aussi au prêtre Basile une réponse au décret d’union d’Ignace Potiéï, évêque de Vladimir en Volhynie, et une Histoire authentique du concile de Florence, Wilna, 1598.

Par ses écrits et par son influence, Basile ne cessa jamais de combattre les uniates de Lithuanie, et d’exciter contre eux la haine du prince Constantin d’Ostrog, le patriarche laïque des orthodoxes de la Petite-Russie.

Pierling, La Russie et te saint-siège, Paris, 1901, t. m ; Philarète, Aperçu de littérature ecclésiastique russe, p. 171-172 ; Znamenski, Histoire de l'Église russe, p. 200, 301 ; Dobroklonski, Histoire de l'Église russe, t. iii, p. 297-299 ; Andréievski, Lexique encyclopédique, t. x, p. 582-583.

A. Palmieri.

    1. BASILE D’ACHRIDA##


6. BASILE D’ACHRIDA, Achridenus, dit parfois le Grammairien » , d’abord protonotaire patriarcal sous Michel II Oxites (1143-1145), occupa le siège métropolitain de Thessalonique (1145-1168). Le pape Adrien IV (1154-1159), dont l’un des premiers soins fut de députer vers l’empereur d’Orient, Manuel Comnène I er (11431180), pour l’exhorter à la réunion avec l'Église romaine, chargea ses légats d’une lettre pour Basile. Nous possédons la lettre du pape, P. L., t. clxxxviii, Col. 1580, et la réponse modérée de l’archevêque, P. G., t. exix, col. 929, qui défend l'Église grecque d'être schismatique et reconnaît « le pasteur des pasteurs » . On trouve un dialogue entre Basile et un des envoyés du pape, dans le codex théologique 213 de Vienne, fol. 2I5"-220 V, et un autre dialogue entre les mêmes, d’après les notes

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