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BARUCH — BASILE (SAINT)


lion future sont tellement enthousiastes que les commentateurs y voient avec raison une image de l’établissement de l’Église, qui sera la vraie restauration du genre humain ; les paroles : « Dieu montrera la splendeur qu’il aura mise en toi à tout ce qui est sous le ciel, » v, 3, conviennent fort bien à l’Église en raison de sa catholicité ; v, 9 peut s’entendre de la joie qu’éprouvent les Juifs et les Gentils lorsqu’ils entrent dans le sein de l’Église. Cette description peut donc être regardée au sens figuratif comme une prophétie messianique, et beaucoup d’exégètes l’ont interprétée de cette manière. Cf. Reinke, Beitrâge zur Erklârung des Allen Testament, Munster, 1855, t. IV, p. XII ; Trochon, Jérémie, p. 422-424 ; Knabenbauer, In Dan., p. 496-501.

Les principaux commentateurs anciens sont : Théodoret, In Baruch, P. G., t. lxxxi, col. 760-780 ; Olympiodore, In Baruch, P. G., t. xciii, col. 701-780 ; les modernes : Maldonat, Cornélius a Lapide, Ghisler, outre ceux que nous avons cités au cours de l’article. Cf. E. Schùrer, Geschichte des jitdisclien Volkes im Zeitalter Jesu Christi, 3’édit., Leipzig, 1808, t. iii, p. 338-345.

V. Ermoni.

    1. BASCAPÉ ou A BASILICA PETRI Charles##


BASCAPÉ ou A BASILICA PETRI Charles, barnabite, né à Milan en 1550, mort évêque de Novarre on 1615, premier historien de saint Charles Borromée, a laissé de nombreux ouvrages énumérés par Ungarelli. Citons simplement, se rapportant à la théologie : 1° Recueil de lettres pastorales, discours, etc., in-8°, Novarre, 1609 ; 2° De regulari disciplina monimenla Patrum, in-8°, Milan, 1588.

Ungarelli, Bibliotheca, Rome, 1836, p. 168-187.

C. Berthet.

    1. BASILE (Saint)##


1. BASILE (Saint). Nous étudierons séparément : I. Sa vie, ses écrits, sa doctrine. II. Sa règle.

I. BASILE (Saint). — I. Vie. II. Écrits. III. Doctrine.

I. Vie.

Basile naquit à Césarée de Cappadoce, en 329. Sa famille (’tait originaire du Pont. Lors de la persécution de Dioctétien, son grand-père et sa grand-mère paternels avaient vécu en fugitifs dans les forêts de cette province pendant sept années. Son père, nommé aussi Basile, fut avocat et professeur de rhétorique à Césarée, et eut d’Emmelie dix enfants, dont quatre sont particulièrement célèbres : l’aîné des fils, qui est notre Basile, Grégoire, futur évêque de Nysse, Pierre, futur évêque de Sébaste, et la vierge Macrine. Basile étudia à Césarée la rhétorique et la philosophie. Il passa ensuile aux écoles de Constantinople. Il alla enfin à Athènes, pour y compléter et y perfectionner son éducation. Dans cette ville il noua avec Grégoire de Nazianze une amitié qui devait durer toute leur vie. II y connut un autre étudiant, le futur empereur Julien. Basile quitta Athènes vers l’âge de vingt-six ans, en 355. Revenu en Cappadoce, il professa pendant quelque temps la rhétorique a Césarée. C’est alors que, cédant aux conseils de sa sœur Macrine, qui vivait en ascète avec sa mère devenue veuve et quelques compagnes dans un domaine familial du Pont, il résolut de se consacrer à Dieu. Pas plus que son ami Grégoire, il n’était encore baptisé’. Il reçut le baptême des mains de Dianée, évêque de Césaréi’. Ses pensées se tournèrent alors vers la vie monastique. Donnant l’exemple avec le précepte, Basile, pendant cette période de sa vie, se dépouilla peu à peu de ses biens, qui furent distribués aux pauvres.

Basile apparlenait déjà au clergé, ayant reçu de l’évêque Dianée, peu après son baptême, le rang de lecteur. Après la mort de Itianée, les évéques réunis à Césarée, cédant à la pression populaire, éliront en 362 pour lui succéder le laïque Eusèbe. Celui-ci, désireux d’attacher à son Église, en ce moment surtout où sévissait la persécution de Julien, un homme de la valeur de Basile, se bâta de l’ordonner prêtre. Mais des dissentiments s’élevèrent bientôt entre l’évêque et son nouveau

collaborateur, dont l’influence paraît avoir excité sa jalousie. Basile quitta Césarée et regagna sa solitude dui Pont. Cependant l’orthodoxie était de nouveau en péril, non plus par la persécution de Julien, mais par la faveur que l’empereur Valens portait à l’arianisme. Précisément un voyage de Valens à Césarée était annoncé. Grégoire de Nazianze réconcilia l’évêque et son prêtre, et, dans le courant de 365, Basile rentra à Césarée. Pendant cinq années, il y fut l’auxiliaire dévoué d’Eusèbe. C’est alors qu’il composa son second recueil de Règles monastiques. Il contribua efficacement à la réforme de la liturgie. Ses homélies sur l’Hexameron, sur les Psaumes, beaucoup de ses discours sont de cette époque. Son livre Contre Eunonie appartient aussi au temps de sa prêtrise. Lors d’une famine qui affligea la Cappadoce en 367 ou 368, Basile, que la succession de sa mère venait d’enrichir de nouveau, vendit encore une fois ses biens, provoqua des souscriptions, ouvrit des cantines populaires, et soulagea les affamés.

Malgré une assez vive opposition, Basile fut appelé en 370, après la mort de l’évêque Eusèbe, à le remplacer sur ce grand siège de Césarée, qui n’était pas seulement la métropole ecclésiastique de la Cappadoce, mais dont la juridiction paraît s’être étendue sur cinquante suffragants, répartis dans onze provinces. Un an plus tard, le protecteur déclaré des ariens, l’empereur Valens, se dirigea de nouveau vers Césarée. On connaît la célèbre réponse de Basile au préfet de la Cappadoce, qui, échouant dans ses efforts pour l’amener à se plier aux caprices religieux de son maître, s’étonnait de la liberté de son langage : « C’est que peut-être tu n’as jamais rencontré d’évêque. » Vis-à-vis de Valens, Basile montra la même fermeté, sans oublier les égards dus au prince. Frappé de respect, l’empereur, qui à ce moment même persécutait cruellement les Eglises orientales, n’osa rien entreprendre contre celle de Césarée. Mais d’autres soucis accablaient Basile. La Cappadoce avait été, en 371, divisée en deux provinces. Basile essaya vainement de faire rapporter cette mesure, qui humiliait et ruinait les habitants de Césarée. Anthime, évêque de ïyano, devenue la capitale de la Seconde Cappadoce, prétendit alors se substituer à Basile comme métropolitain de tout le territoire détaché de l’ancienne province. Basile, attentif à défendre les droits de son Église, crut s’assurer un utile auxiliaire en nommant son ami Grégoire évêque de Sasimes, bourg qui commandait les routes par où étaient apportés les tributs dus au siège de Césarée. Il y eut, à cotte occasion, un pénible dissentiment entre les deux amis. Grégoire ne se résigna qu’avec peine à recevoir la consécration épiscopale, protesta contre la contrainte morale qu’il subissait, et recula le moment de prendre possession de son évéché, . dont Anthime eut le temps de s’emparer. Une transaction finit par intervenir entre celui-ci et Basile : om n’en connaît pas les détails, mais il est probable que ; l’évêque de Césarée céda à l’usurpateur tout ou partie de ses droits sur ce qui était devenu la Seconde Cappadoce.

Mutilée ou non, la province ecclésiastique confiée aux. soins de Basile eut en lui un administrateur de premier ordre. Sous sa main ferme, qui corrigeait les scandales et mémo les bizarreries, les prêtres et les moines devinrent des modèles de régularité. Dos abus, dont s’étaient rendus coupables certains chorévéques, furent réprimés. Basile ne se montra pas moins attentif à faire prévaloir vis-à-vis du pouvoir civil les immunités ecclésiastiques. Il réclama pour le clergé séculier et régulier l’exemption des impôts, et pour lui-même la juridiction sur les délits commis au préjudice des églises ou dans leur enceinte, Sa sollicitude s’étendit à ions les faibles. Nombreuses sont ses lettres demandant des exemptions

OU (les remises d’impôts, de charges, de redevances, en faveur soit de pauvres gens, soit même de bourgs ou de