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BARDESANITES — BAR HÉBRÆUS

du christianisme. Cent ans plus tard, l’Orient était partagé en deux nouvelles hérésies, qui se réclamaient de saint Éphrem, se mettaient sous le patronage de ses écrits et luttaient par la parole et même par la force contre l’Église romaine, pendant que végétaient les sciences et que duraient les misères qu’il était de la mission de celles-ci de soulager.

F. Nau.

BARDI François, jésuite italien, né à Palerme le 12 décembre 1584, admis le 21 novembre 1610, professa neuf ans la philosophie, trois ans l’Écriture sainte, cinq ans la théologie morale, douze ans la théologie scolastique et mourut à Palerme le 28 mars 1661. 1o Bulla Cruciatæ explicata et illustrata tractatibus locupletissimis opere quadripartito comprehensis…, in-fol., Palerme, 1646 ; editio secunda ab auctore recensila, cum auctario et defensione adversus Neoterici scriptoris objecta, in-fol., Palerme, 1656. Le Neotericus scriptor est le P. André Mendo, S. J., auteur d’un vaste commentaire sur la Bulle. 2o Disceptationes morales de conscientia in communi, recta, erronea, probabili, dubia et scrupulosa, in-fol., Palerme, 1650 ; in-8o, Francfort, 1653. 3o Selectæ quæstiones ex universa morali theologia quitus plura pro utroque foro exacte perpenduntur undecim libris comprehensæ, Palerme, 1653.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la Cie de Jésus, t. i, col. 808-900 ; t. viii, col. 1762.

C. Sommervogel.

BARELLI François, barnabite, né à Nice en 1655, mort en 1725, a laissé en italien : 1o Mémoires historiques de la congrégation des barnabites, 2 in-fol., Bologne, 1703-1707, dont l’exactitude est parfois sujette à caution ; 2o Vies du B. Alexandre Sauli, des Vénérables Antoine Zaccaria, Victoire Angelini (extraites des Mémoires), Marguerite Balland et Marie Tomaselli, Bologne, 1706-1711 ; 3o Résolutions pratiques pour les confesseurs des religieuses, 2 vol., Bologne, 1715 ; 4o Sentiments spirituels sur la passion de J.-C. pour les religieuses, Bologne, 1716 ; 5o Neuvaine en l’honneur de saint Joseph, Bologne, 1707.

Glaire, Dictionnaire universel des sciences eccl., Paris, 1808, t. I, p. 221.

C. Berthet.

BARELLI Henri, barnabite, né à Crémone en 1724, mort en 1817, est auteur de : 1o De christiana religions libri VII, in-8o, Bergame, 1790, poème didactique qui est un abrégé de la théologie et de toute l’histoire ecclésiastique ; 2o Carmina, édités à Milan en 1813, sur des sujets théologiques.

Glaire, Diction. univers. des sciences eccl., Paris, 1868, t. i, p. 221.

C. Berthet.

BAREZZI François, fils du célèbre Barezzo Barezzi, imprimeur à Venise et auteur de plusieurs ouvrages, appartenait au clergé séculier. Il surveilla l’édition de diverses œuvres éditées par son père, les enrichissant de notes et de dédicaces ; en particulier il donna des Additiones ad Manuale confessariorum Martini Navarri, publiées à la suite de ce Manuale, imprimé sur les presses paternelles, Venise, 1616. Il fit de même pour la sixième édition de la Clavis regia sacerdotum casuum conscientiæ sive Theologiæ moralis thesauri locos aperiens, de Grégoire Sayer (Sayrus), Venise, 1625, et du Thesaurus casuum conscientiæ continens praxim exactissimam de censuris ecclesiaslicis aliisque pœnis, du même auteur, Venise, 1627. On lui doit aussi la traduction italienne des Discorsi quaresimali du Père Lopez d’Andrada, augustin espagnol, 1645, et d’autres collaborations à des ouvrages divers.

Mazzuchelli, Gli scrittori d’Italia, Brescia, 1758, t. ii a.

P. Édouard d’Alençon.

BAR HÉBRÆUS, Grégoire Abûlfarage, prélat monophysite et écrivain encyclopédiste Syrien, né à Mélitène en 1226, mort à Maraga, le 30 juillet 1286. I. Vie. II. Écrits.

I. Vie. — Il était fils du médecin Aaron, juif converti, d’où lui vient son surnom de « fils de l’Hébreu » ; il étudia à Antioche et à Tripoli, la philosophie, la théologie et la médecine. Le patriarche monophysite Ignace II le détourna d’embrasser la vie érémitique et le consacra évêque de Guba (14 septembre 1216), puis le transféra au siège épiscopal de Lacabene (1247) ; Denys, successeur d’Ignace, le plaça enfin à la tête du diocèse d’Alep (1252). Bar Hébræus était encore à Alep en 1260 lorsque le roi des Mongols, Houlagou, vint en faire le siège. Il passa alors à l’ennemi et après un court emprisonnement devint, semble-t-il, le médecin extraordinaire du roi des rois et de sa famille. Il fut nommé primat d’Orient par le patriarche Ignace III en 1264. Sa vie s’écoula dès lors à parcourir les provinces orientales du royaume des Mongols pour y faire des ordinations et y construire des églises et des monastères. Ces déplacements favorisaient d’ailleurs ses études, car il profitait de son séjour dans les différentes villes pour en visiter les bibliothèques et les archives et pour converser avec les savants : « Tandis que j’étais à Babylone (Bagdad), écrit-il, pour régler les affaires ecclésiastiques, et que je visitais les fidèles demeurant aux environs de la ville, j’avais occasion de parler souvent avec d’habiles grammairiens, aussi je formai le projet de mettre par écrit les principes de cette science. » Payne Smith, Catal. cod. bibl. Bodl., cod. syr., col. 638. « Depuis l’âge de vingt ans jusqu’à la fin de sa vie, il ne cessa pas de lire ou d’écrire. » Assémani, Bibliotheca orientalis, t. ii, p. 267. Ses écrits témoignent d’ailleurs de l’étendue, nous pourrions dire de l’universalité, de son érudition.

II. Écrits. — Ils se rapportent aux sujets les plus divers et sont consacrés à la théologie, à la philosophie, à l’Écriture sainte, au droit canon, à la grammaire, à l’histoire, à l’astronomie et à la médecine. Nous n’indiquerons que ceux qui rentrent dans le cadre de ce dictionnaire.

i. encyclopédie. — Bar Hébræus composa une encyclopédie « dans laquelle il réunit toutes les branches de la science » . Elle est intitulée La crème de la science, ḥêvaṭ ḥekmeṭo. Un seul chapitre, concernant la poétique, en a été publié par Margoliouth, Analecta orientalia ad poeticam aristoteleam, Londres, 1887, p. 114-139 ; mais il existe des manuscrits de l’ouvrage à Florence (daté de 1340), à Oxford (première partie seulement) et au British Museum, Or. 4079. Ce dernier, que nous avons vu et analysé, est un énorme in-folio de 322 feuillets transcrit en 1809.

L’ouvrage est divisé en deux parties inégales : 1. Philosophie théorique, fol. 1-285 (dans le manuscrit du British Museum) ; 2. Philosophie pratique, fol. 285-322. La première partie contient : a) la logique, fol. 1-156 ; b) les sciences naturelles, fol. 157-238 ; c) la philosophie et la théologie, fol. 238-285 ; la seconde partie comprend en trois livres : a) l’éthique, fol. 285-299 ; b) l’économique, toi. 299-306 ; c) la politique, fol. 306-322.

La logique n’est autre que l’Organon d’Aristote.

D’ailleurs dans tout l’ouvrage Bar Hébræus suit surtout Aristote par l’intermédiaire, croyons-nous, de philosophes arabes, mais il y fait entrer un résumé de toutes ses connaissances. Ainsi dans le Livre du ciel et de la terre, après un premier chapitre philosophique sur les propriétés communes à tous les corps célestes, il résume l’astronomie de Ptolémée. « Ici, comme dans la plupart de ses traités scientifiques, Bar Hébræus n’apporte aucune idée nouvelle et originale ; son œuvre est celle d’un érudit qui a beaucoup lu et beaucoup retenu et qui dispose ses matériaux avec méthode. » B. Duval, La littérature syriaque, Paris, 1899, p. 263.

Bar Hébræus donna un abrégé de la première partie de cette encyclopédie dans Le commerce des commerces,