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BAPTÊME D’APRÈS LE CONCILE DE TRENTE


Ces canons furent examinés dans les congrégations générales du 28 février et du 1 er mars. Beaucoup de Pères les approuvèrent sans aucune réserve. Cependant quelques desiderata furent encore émis. Voici ceux qui furent présentés par plusieurs Pères : dans le canon 9e sur les sacrements, il faudrait supprimer les mots ratione cujusvis et dire avec le concile de Florence unde. Sur le baptême : le 1 er canon parle du baptême reç ; u par JésusChrist ; or cette question n’a pas été discutée ; on pourrait donc supprimer les mots aut cltristianos, etc. Canon 2e : qu’on n’exclue pas le baptême de désir ; de plus, pour désigner la matière du sacrement, il vaudrait mieux dire aquam elementarem que aquam naturalem. Canon 4e : qu’on ne fasse pas mention des idées que le ministre a sur la Trinité. Canon 5e : ne serait-il pas plus précis de dire qu’il est nécessaire aux enfants, ordonné aux adultes de recevoir le baptême ? Canon 6e : au lieu de salutem, équivoque, il conviendrait de mettre gratiam. Canon 9e : on proposa diverses corrections afin de rendre le texte plus clair. L'êvêque de Fano supplia les Pères de ne pas exiger qu’on censurât Cajetan.

Le 2 mars, dans une dernière congrégation générale, les canons furent examinés. Les retouches proposées furent en partie admises. De ce dernier travail sortit le texte que nous possédons aujourd’hui et qui fut adopté à la VIIe session par tous les évêques présents (3 mars 1547) :

De sacramentis in génère Can. 1. Si quis dixerit sacramenta novae legis non fuisse omnia a Jesu Christo Domino nostro instituta ; autem plura vel pauciora quam septem, videlicet baptismum… Aut etiam aliquod horum septem non esse vere et proprie sacramentum : anathema sit.

Can. 9. Si quis dixerit in tribus sacramentis, baptismo scilicet, confirmatione et ordine, non imprimi caracterem in anima, hoc est signum quoddam spirituale et indélébile, unde ea iterari non possunt : anathema sit.

De baptismo

Can. i. Si quis dixerit baptismum Joannis habuisse eamdem vim cum baptismo Christi : anattiema sit.

Can. 2. Si quis dixerit aquam veram et naturalem non esse de necessitate baptismi atque ideo verba illa Domini nostri Jesu Christi : Nisiquis renatus fuerit ex aqua et Spiritu Sa » cto, ad metaphoram aliquam detorserit : anathema sit.

Can. 3. Si quis dixerit in Ecclesia romana, quos omnium ecclesiarum mater est et magistra, non esse veram de baptismi sacramento doctrinam ; anathema sit.

Can. 4. Si quis dixerit baptismum qui etiam datur ab hæreticis in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, cum intentione faciendi quod lacit Ecclesia, non esse verum baptismum : anathema sit.

Can. 5. Si quis dixerit baptismum liberum esse, hoc est,

Des sacrements en général Can. 1. Si quelqu’un dit que les sacrements de la nouvelle loi n’ont pas tous été institués par Notre -Seigneur Jésus -Christ ou qu’il n’y en a pas sept mais plus ou moins, savoir le baptême, … ou que l’un de ces sept n’est pas vraiment et au sens propre un sacrement : qu’il soit anathème.

Can. 9. Si quelqu’un dit que trois sacrements, le baptême, la confirmation et l’ordre, n’impriment pas dans l'àme un caractère, c’est-à-dire une marque spirituelle et indélébile, ce qui rend impossible la réitération de ces sacrements ; qu’il soit anathème.

Du BAPTÊME

Can. 1. Si quelqu’un dit que le baptême de Jean avait la même efficacité que le baptême du Christ : qu’il soit anathème.

Can. 2. Si quelqu’un dit que l’eau vraie et naturelle n’est pas nécessaire pour la collation du baptême, et si, pour ce motif, il donne abusivement un sens métaphorique aux mots de Notre -Seigneur Jésus-Christ : Quiconque ne renaît de l’eau et de i Esprit-Saint : qu’il soit anathème.

Can. 3. Si quelqu’un dit que l'Église romaine, mère et maitresse de toutes les Églises, n’a pas la vraie doctrine sur le sacrement de baptême : qu’il soit anathème.

Can. 4. Si quelqu’un dit que le baptême donné même par des hérétiques au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, avec l’intention de faire ce que fait l'Église, n’est pas un véritable baptême : qu’il soit anathème.

Can. 5. Si quelqu’un dit que le baptême est d’un libre usage,

non necessarium ad salutem : anathema sit.

Can. 6. Si quis dixerit baptizatum non posse, etiamsi velit, gratiam amittere, quantumcumque peccet, nisi nolit credere : anathema sit.

Can. 7. Si quis dixerit baptizatos per baptismum ipsum solius tantumfideidebitores fieri, non autem universse legis Christi servandæ : anathema sit.

Can. 8. Si quis dixerit baptizatos liberos esse ab omnibus sancke Ecclesise præceptis quæ vel scripta vel tradita sunt, ita ut ea observare non teneantur, nisi se sua sponts illis submittere voluerint : anathema sit.

Can. 9. Si quis dixerit ita revocandos esse homines ad baptismi suscepti memoriam, ut vota omnia quæ post baptismum fiunt, vi promissionis in baptismo ipso jam factoe, irrita esse intelligant, quasi per ea et fidei quam professi sunt detrahatur et ipsi baptismo : anathema sit.

Can. 10. Si quis dixerit peccata omnia quae post baptismum fiunt, sola recordatione et fide suscepti baptismi vel dimitti vel venialia fieri : anathema sit.

Can. 11. Si quis dixerit verum et rite collatum baptismum iterandum esse illi qui apud infidèles fidem Christi negaverit, cum ad p ; enitentiam convertitur : anathema sit.

Can. 12. Si quis dixerit neminem esse baptizandum nisi ea setate qua Christus baptizatus est vel in ipso mortis articulo : anathema sit.

Can. 13. Si quis dixerit parvulos, eo quod actum credendi non habent, suscepto baptismo, inter fidèles computandos non esse ; ac propterea, cum ad annos discretionis pervenerint, esse rebaptizandos ; aut præstare omitti eorum baptisma quam eos non actu proprio credentes baptizari in sola fide Ecclesiae : anathema sit.

Can. 14. Si quis dixerit hujusmodi parvulos baptizatos, cum adoleverint, interrogandos esse, an ratum habere velint quod patrini eorum nomine, dum baptizarentur, polliciti sunt ; et ubi se nolle responderint, suo esse arbitrio relinquendos, nec alia intérim pœna ad christianam vitam cogendos nisi ut ab eucharistiae aliorumque sacramentorum perceptione arceantur, donec resipiscant : anathema sit.

c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire au salut : qu’il soit anathème.

Can. 6. Si quelqu’un dit : le baptisé, quand même il le voudrait, et quelque péché qu’il commette, ne peut pas perdre la grâce, s’il ne refuse pas de croire : qu’il soit anathème.

Can. 7. Si quelqu’un dit : les baptisés ne sonttenus.en vertu de leur baptême, qu'à avoir la foi et non pas à observer toute la loi du Christ : qu’il soit anathème.

Can. 8. Si quelqu’un dit que les baptisés ne sont pas soumis aux lois de l'Église, lois écrites ou lois transmises par la tradition, si bien que pour être tenus de les observer, il leur faudrait auparavant vouloir spontanément s’y soumettre : qu’il soit anathème.

Can. 9. Si quelqu’un dit qu’on doit rappeler aux hommes le souvenir de leur baptême de manière à leur faire comprendre qu’en vertu même des promesses de ce sacrement, tous les vœux contractés par eux dans la suite sont nuls, comme si ces engagements dérogaient et au baptême et à la foi qu’ils ont professée : qu’il soit anathème.

Can. 10. Si quelqu’un dit que le seul souvenir et la foi du baptême remettent ou rendent vénielles les fautes commises après la réception de ce sacrement : qu’il soit anathème.

Can. 11. Si quelqu’un dit qu’il faut donner de nouveau le baptême à ceux qui l’ont déjà reçu véritablement et selon les règles, mais qui, ayant renié la foi du Christ chez les infidèles, reviennent à la pénitence : qu’il soit anathème.

Can. 12. Si quelqu’un dit que personne ne doit être baptisé s’il n’a l'âge où Jésus-Christ l’a été ou s’il n’est à l’article de la mort : qu’il soit anathème.

Can. 13. Si quelqu’un dit : les petits enfants, puisqu’ils ne peuvent faire un acte de foi, no doivent pas après leur baptême être mis au nombre des fidèles, et pour ce motif, il faut les rebaptiser quand ils arrivent à l'âge de discernement ; ou bien puisqu’ils ne croient pas personnellement, il vaut mieux ne pas leur donner le baptême que de le leur conférer, eu égard à la seule foi de l'Église : qu’il soit anathème.

Can. 14. Si quelqu’un dit : aux petits enfants ainsi baptisés on doit demander, lorsqu’ils ont grandi, s’ils veulent ratifier ce que leurs parrains ont promis en leur nom au baptême, et s’ils ne consentent pas à le faire, il faut leur rendre leur liberté et ne les contraindra par aucune peine à vivre chrétiennement, si ce n’est par le refus de l’eucharistie et des autres sacrements jusqu'à leur conversion : qu’il soit anathème.