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BAPTÊME D’APRÈS LE CONCILE DE TRENTE


causas sunf… efficiens vero miseiïcors Deus qui gratuite abluit et sanctilleat… ; instrumentalis item sacramentum baptismi quod est sacramentum fidei, sine qua nulli unquam contigit justificatio… Hanc fidem (infusam et vivam) ante baptismi sacramentum ex apostolorum traditione catechumeni ab Ecclesia petunt, cura petunt fidem, vitam jeternam præstantem, quam sine spe et caritate lides præstare non potest. Unde et statim verbum Christi audiunt : Si vis ad vitam ingredi, serva mandata. Itaque veram et christianam justitiam accipientes, eam ceu primam stolam pro illa quam Adam sua inobedientia sibi et nobis perdidit, per Christum Jesum illis dûnatam, candidam et immaculatam jubentur statim renati conservare ut eam perterant ante tribunal DomininostriJesu Christi et habeant vitam asternom.

C. x. Sic ergo justificati… per observatiûnem mandatorum Dei et Ecclesiae in ipsa justitia… crescunt atque magis justificantur…

C. xi. Nemo autem, quantumvis justificatus, liberum se esse ab observatione mandatorum putare débet…

C. xiv….pro iis qui post baptismum in peccata labuntur… Unde docendum est christiani hominis pænitentiam post lapsum multo aliam esse a baptismali, eaque contineri non modo cessationem a peccatis et eorum detestationem, aut cor contritum et humiliatum, verum etiam… satisfactionem… pro pœna temporali quæ ut sacras litterae docent, non tota semper, ut in baptismo fit, dimittitur…

C. xv…. Asserendum est : non modo infidelitate, per quam et ipsa fides amittitur, sed etiam quoeumque alio mortali poccato, quamvis non amittatur fides, acceptam justilicationis gratiam amitti…

Can. 19. Si quis dixerit : nihil præceptum esse in Evangelio præter fidem, cætera esse indilïerentia, neque præcepta, neque prohibita, sed libéra ; aut decem præcepta nihil pertinere ad christianos : anathema sit.

la grâce et des dons… Cette justification a pour cause… efficiente le Dieu miséricordieux qui lave et sanctifie gratuitement… Elle a pour cause instrumentale le sacrement de baptême qui est le sacrement de la foi et sans lequel nul n’obtient la justification… C’est cette foi (infuse et vivante) que les catéchumènes, selon une tradition reçue des apôtres, demandent à l'Église, avant de recevoir le baptême, car ils réclament la foi qui donne la vie éternelle, et ce bien, la foi ne peut le donner si elle n’est pas unie à l’espérance et à la charité. Aussi, ces catéchumènes reçoivent à l’instant pour réponse le mot du Christ : Si tu veux entrerdans la vie, garde les commandements. Et c’est pourquoi dès qu’ils sont régénérés, aussitôt mis en possession de la justice véritable et chrétienne, ils reçoivent l’ordre de garder blanche et sans tache cette première robe que leur donne le Christ pour remplacer celle qu’Adam, par sa désobéissance, a perdue pour lui et pour nous, commandement qui leur est lait afin qu’ils puissent la porter devant le tribunal de Notre-Seigneur Jésus-Christ et obtenir la vie éternelle.

C. x. Donc, ainsi justifiés… par l’observation des commandements de Dieu et de l'Église, ils croissent… en justice et sont tous justifiés davantage.

C. xi. Mais personne, quelque justifié qu’il soit, ne doit penser qu’il doit être dispensé de respecter les commandements…

C. xi v….pour ceux qui, après le baptême, tombent dans le péché… Il faut donc enseigner que la pénitence d’un chrétien qui a péché est bien différente de la pénitence baptismale : non seulement elle exige qu’on cesse de pécher et qu’on déteste ses fautes, c’està-dire qu’on ait un cœur contrit et humilié, mais elle demande aussi… qu’on satisfasse… en raison de la peine temporelle, car cette fois, comme l’enseignent les saintes lettres, cette dette n’est plus remise totalement comme elle l’est dans le baptême.

C. xv….Il faut l’affirmer : non seulement l’infidélité qui fait perdre même la foi, mais aussi tout autre péché mortel, bien qu’il ne détruise pas la foi, fait disparaître la grâce de la justification qui avait été reçue.

Can. 19. Si quelqu’un dit : Hors de la foi, rien n’est commandé dans l'Évangile, le reste est indifférent, n’est ni commandé, ni défendu, mais laissé à la liberté ; ou encore : les dix commandements ne s’adressent nullement aux chrétiens : qu’il suit anatlième.

Can. 20. Si quis hominem justificatum et quantumlibet perlectum dixerit non teneri ad observantiam mandatorum Dei et Ecclesiæ sed tantum ad credendum : quasi vero Evangelium sit nuda et absoluta promissio vitae aetemæ sine conditione observationis mandatorum : anathema sit.

Can. 21. Si quis dixerit Christum Jesum a Deo hominibus datum fuisse ut redemptorem cui fidant, non etiam ut legislatorem cui obediant : anathema sit.

Can. 23. Si quis hominem semel justificatum dixerit amplius peccare non posse, neque gratiam amittere… : anathema sit.

Can. 27. Si quis dixerit nullum esse mortale peccatum nisi infidelitatis aut nullo alio, quantumvis.^ravi et enormi, præterquam infidelitatis peccato semel acceptam gratiam amitti : anathema sit.

Can. 20. Si quelqu’un dit de l’homme justifié et quelque partait qu’il soit, qu’il n’est pas tenu d’observer les commandements de Dieu et de l'Église, mais seulement de croire : comme si l'Évangile promettait simplement et d’une manière absolue la vie éternelle, sans exiger le respect des commandements : qu’il soit anathème.

Can. 21. Si quelqu’un dit : Le Christ Jésus a été donné par Dieu aux hommes comme un rédempteur en qui ils doivent espérer et non pas comme un législateur à qui ils sont tenus d’obéir : qu’il soit anathème.

Can. 23. Si quelqu’un dit : Une fois justifié, l’homme ne peut plus pécher ni perdre la grâce… : qu’il soit anathème.

Can. 27. Si quelqu’un dit : Il n’y a pas d’autre péché mortel que celui d’infidélité, ou encore : En dehors de ce péché, aucune autre taute, si grave et si énorme soit-elle, ne peut faire perdre la grâce, une fois qu’on l’a reçue : qu’il soit anathème.

3° Le sacrement de baptême (VII" session). — Quel-ques jours après la VIe session, les légats faisaient rédiger une liste de propositions erronées soutenues par les protestants sur les sacrements, le baptême et la confirmation. Le cardinal de Sainte-Croix en donna lecture dans la congrégation générale du 17 janvier, et chaque Père reçut un exemplaire de ce catalogue. La 9° proposition sur les sacrements niait qu’un caractère fût imprimé par le baptême, la confirmation et l’ordre. La liste des erreurs sur le baptême contenait les affirmations suivantes : 1. L'Église romaine n’a pas le vrai baptême ; 2. Le baptême n’est pas nécessaire ; 3. Le baptême donné par les hérétiques n’est pas valide ; 4. Le baptême se confond avec la pénitence ; 5. Le baptême est un symbole tout extérieur, incapable de justifier ; 6. Le baptême doit être réitéré ; 7. Le vrai baptême est la foi (entendue au sens protestant) ; 8. Le baptême n’enlève pas les péchés, mais obtient qu’ils ne nous soient plus imputés ; 9. Le baptême de Jésus-Christ et celui de saint Jean avaient même efficacité ; 10. Le baptême du Christ n’a pas aboli celui de saint Jean ; 11. Dans le baptême, l’immersion seule est nécessaire, les autres rites peuvent, au gré du ministre, . être changés ou supprimés ; 12. Il vaut mieux omettre le baptême des petits enfants ; 13. Les petits enfants font acte de ioi quand on les baptise ; 14. Ceux qui ont reçu le baptême dans leur première enfance doivent être rebaptisés ; 15. A ceux qui ont été baptisés petits enlants, on doit demander, lorsqu’ils ont grandi, s’ils ratifient leur baptême ; s’ils refusent, il faut les laisser libres et, pour toute punition, les priver de l’eucharistie et des autres sacrements ; 16. Les péchés commis après le baptême sont remis par le seul souvenir de ce sacrement et la foi en son efficacité ; 17. Les promesses du baptême n’obligent qu'à avoir la foi et annulent tout autre vœu.

Le concile décida que les théologiens examineraient cette liste ; on leur demandait de donner une note théologique exacte à chacune de ces affirmations, de produire les textes des conciles et des Pères qui condamneraient l’une ou l’autre de ces propositions, de faire connaître, avec preuves à l’appui, les thèses qui ne leur paraîtraient pas condamnables, enfin d’indiquer au concile les erreurs dont il n'était pas fait mention et que cependant il importait de censurer. Les théologiens tinrent huit séances ; trente -quatre docteurs émirent leur