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BAPTÊME CHEZ LES COPTES

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tisée a été choisie par le Seigneur, quem elegit Doyn inus, et qu’elle est entrée au séjour des bienheureux, symbolisé par les arbres et les brebis qui se trouvent sur la pierre originale. La brebis du milieu se retourne vers l’enfant et la symbolise, selon Wilpert, loc. cit., p. 40, jouissant déjà du bonheur éternel (fig, 1). Une inscription du cimetière de Pontien. aujourd’hui à la chapelle Borgia, à Velletri, porte, après le symbole du poisson, ces paroles : Marcia nus enon/itus (sic = neo/itus)recess (= recessit) celi til/i pajen[i]. bisbes (= rùrs)||m pace. Perret, op. cit., t. v, pl. 35, n. 105. Celle de.lunius Bassus dit : neofitus Ht ad Deunt. On en pourrait citer plusieurs autres, par exemple, celle de la Gayolle, publiée par Le Blant, Sarc. de la Gaule, p. 159, etc. Terminons par une inscription aussi belle qu’importante pour le symbolisme relatif au baptême, De Rossi, lnscr. christ., t. ii, p. 424 ; Grisar, Analecta romana, Rome, 1809, t. i, p. 106, les vers de Sixte III (432-448), à Saint-Jean de Latran qu’on y peut lire encore :

Gens sacranda polis hic semine nascitur almo,

Quam iecundatis spiritus edit aquis.
Mergere peccator, sacro purgande fluento,
Quem veterem accipiet, proferet unda novum.
Nulla renascentum est distantia, quos tacit unum
t’nus fons, unus spiritus, una fides.
Virgineo fœtu genetrix ecclesia natos
Quos spirante Deo concipit, amne parit.
Insons esse volens isto mundare lavacro,
Seu patrio premeris crimine, seu proprio.
Fons hic est vitaj qui totum diluit orbem,
Sumens de Christi vulnere principium.
Celorum regnum sperate hoc fonte renati,
Non recipit felix vita semel genitos.
Ncc numerus quenquam scelerum nec forma suorum

Terreat, hoc natus flumine sanctus erit.

II. NÉCESSITÉ DU BAPTÊME. —

Le baptême est un : Unus fons…, dit l’inscription qui précède. Une autre placée dans un baptistère et attribuée à saint Damase ( ?), De Rossi, lnscr. christ., t. ii, p. 147, 10 a ; Ihm, op. cit., p. 9, porte : Una Pétri sedes, unum verumque lavacrum ; vincula nulla tenent (quem liquor isle lavât). L’Écriture et la tradition enseignent que le baptême est absolument nécessaire au salut. Les fidèles des premiers siècles ne pensaient pas autrement. Telle est la conviction de l’aïeule qui, voyant mourir le petit Apronianus, recourt à l’Église pour lui procurer la grâce du baptême. Voir plus haut. Le même motif a poussé d’autres parents à faire baptiser leurs enfants à un âge peu avancé, quelques jouis avant leur mort, ainsi que le montrent les nombreuses inscriptions de néophytes. L’art chrétien exprime lui aussi cette nécessité du baptême. Il indique d’abord ses effets qui sont des conditions indispensables au salut. Ensuite, s’il faut en croire Mfl r Wilpert, Fractio panis, p. 6, il représente dès la plus haute antiquité le baptême que Jésus a reçu, i’alin de nous en montrer la nécessité absolue » ( ?). Enlin l’ait chrétien donne au baptême la première place dans les grands cycles des catacombes : relie disposition des scènes n’est pas fortuite ; elle répond à l’importance attribuée au baptême dans la religion du Christ. Il forme le point de déparl de la vie chrétienne qui doit aboutir au port de l’éternité, ainsi que l’indique le fragment de sarcophage de Saint-Valentin. Marucchi, H’iiint. archeol.com. di Roma, 1897, pl. u ; Nuovo bul~ Ictl., 1897, t. iii, p. 103 sq., pl. iv.

Ouvrages plus m p, Granlello, /( battesimo per im ne, repre entato sut palliotto di sun Ambrogio, dans Giomale Arcadico, Rome, 1864, t. xxxvi ; De Ross !, I. dlett.di archeol. criai., édit. franc. I876, p. 1-22, 68-70 ; édlt. ii. il., ] » . 7-l">, 54-57 ; Kraus, Iieal-Encyclopddie der christi. AUertiimer, Fribourg-en-I3ri gau, 1882, 1886, art. Taufe, Neophyten, etc. ; Martigny, Dictionnaire des antiquité ! chrétiennes, 2° édlt., Paris, 1877, art. Baptême, Fidèles, etc. ; Corblet, Histoire dogmatique, liturgiqw 1 t ai chéologique du sacrement

de baptême. Paris, 1882. t. ii, p. 513-578 ; les recueils épigraphiques de De Rossi, et Le Blant ; Diction, d’archéol., t. il, col. 346.

R.-S. BOUR.

V. BAPTÊME CHEZ LES ARMÉNIENS. Voir t. I, col. 1954-1955.

VI. BAPTÊME CHEZ LES COPTES. — Le nom copte du baptême est : ôn>s, le nom arabe : ma’mûdyafy. —
I. Doctrine.
II. Rites.

I. Doctrine.

Matière employée pour le baptême, ou matière éloignée.

C’est l’eau naturelle, comme chez les latins ; cette eau est consacrée par des prières spéciales. J.-A. Assémani, Cod. liturg., Rome, 1749, t. ii, p. 183, va même jusqu’à prétendre, en s’appuyant sur Tuki, que les coptes regardent comme invalide le baptême conféré avec de l’eau non consacrée. Mais cela ne peut pas être généralement vrai ; car les réponses de l’évêque Michel, et surtout la constitution svnodale du patriarche Cyrille III (1235-1243), fils de Loklok, ordonnent d’omettre les cérémonies, quand la vie de l’enfant est en danger, ce qui suppose qu’on peut se dispenser de consacrer l’eau. Une chronique, assez sérieuse, rapporte même le cas d’une femme qui, en pleine tempête, aurait baptisé son enfant avec de l’eau de mer, baptême qui aurait été sanctionné par un miracle en présence de Pierre ; évêque et martyr. Denzinger, Ritus orientalium, t. I, p. 14. Le prêtre consacre l’eau toutes les fois qu’il doit conférer le baptême. Après la cérémonie il demande à Dieu de faire revenir l’eau à son état naturel. Cette prière, qui porte dans les rituels le titre de « prière pour l’absolution de l’eau » , contient, entre autres, ces paroles : « Nous vous prions et supplions, [Seigneur] bon et plein de charité pour les hommes, de changer cette eau en sa première nature, afin qu’elle retourne à la terre, comme elle (’lait autrefois. »

Application de la matière éloignée ou matière prochaine.

Le baptême est conféré ordinairement par immersion. Le prêtre plonge trois fois l’enfant dans la piscine, en tenant d’une main son pied gauche et sa main droite, et de l’autre son pied droit et sa main gauche, de sorte que le corps de l’enfant est en forme de croix. D’après Vansleb, Histoire de l’Église d’Alexandrie, Paris, 1677, p. 81, le prêtre plonge l’enfant jusqu’au cou les deux premières fois, et entièrement la troisième fois. Le P. Bernât, S..1., précise davantage : la première fois, le prêtre ne plonge qu’un tiers du corps de l’enfant ; la deuxième fois, deux tiers ; enfin la troisième fois, le corps tout entier. Ct. Le Grand, Voyage historique d’Abyssinie du /’. Jérôme Lobo, diss. XI, Paris et La Haye, 1728, p. 315. Nous avons dit que l’immersion est le rite ordinaire ; elle n’est pourtant pas regardée comme nécessaire à la validité’du baptême ; en cas de nécessité on peut le conférer par infusion ; c’est ce que nous apprend un rituel copte traduit par E. Renaudot, MSiS. Officia varia, t. m h : Si guis infantium fueril iu/irmus, constituct [sacerdos] illum ad lotus baptisterii, ex quo cava manu aquam accipiet, qua illum terperfundat, dicens eadem qu : c supra, t’u autre rituel, communiqué par Tuki à J.-A. Assémani, contient cette rubrique : Et si puer aliquis ex us sit lu/irmus, aquam asperget super totum corpus ejus.

Forme.

1011e est indicative, comme chez les latins : Ego te baptizo. Tous les rituels et ions les auteurs sont d’accord sur ce peint. Renaudot, Perpétuité de tu fui, t. ii, p..">, 10 ; Vansleb, Histoire de l’Eglise d’Alexandrie, p. 205 ;.1.-1’.. du Sollier, Appendix ad serieni patriarchalem, de coptis, sect, il, n. I7ti, dans les Acta sanctorum, Anvers, 1709, junii i. v, p. 138.

Certains ailleurs oui iuppO é que les Coptes répètent la formule baptismales chaque immersion nu infusion, et par conséquent trois fois. Mai 1 - du Sollier montre, ibid., d’après le témoignage du I’. Bernai et de Vansleb, m 1 "’cette supposition n’est pas fondée. Il est vrai que les.