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BAPTÊME D’APRÈS LES PÈRES GRECS ET LATINS
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lion ; adoptés/nous sommes perfectionnés ; parfaits, nous sommes rendus immortels. Saint Cyprien. Epist., i. ad Donat., 4, P. L., l. iv, col. 200-201, a décrit les heureux effets de régénération produits dans son Ame par le baptême. Le baptême, dit saint Hilaire, In Mattk., ii, 6, P. L., t. ix, col. 927. fait descendre le Saint-Esprit sur le baptisé, le remplil d’une onction toute céleste et le rend entant adoptil de Dieu. Par le baptême, dit saint Atha-Hase, nous sommes faits enfants de Dieu. De décret, nient. syn., 31, P. G., t. xxv, col. 473 ; Cont. arian., 1, 34, P. G., t. xxvi, col. 84. D’après saint Cyrille de Jérusalem, le baptême nous régénère, nous fait entants de Dieu, non par nature, mais par adoption, Cat., i, 2 ; ni, 14, P. G., t. xxxiii, col. 372, 445 ; héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ, Cat., iii, 15, ibid., col. 445 ; de telle sorte que l’homme est comme ressuscité, vivifié dans la justice, rendu conforme au Christ et ne retenant rien de l’homme ancien. Cal., ni, 12 ; xx, 2, ibid., col. 444, 1077. La communication du Saint-Esprit est proportionnée à la foi du néophyte. Cat., I, 5, ibid., col. 377. Selon saint Chrysostome, le catéchumène sort du bain sacré, revêtu de lumière, en possession de la justice et de la sainteté, pleinement régénéré. Ad illum., 1, 3, P. G., t. xlix, col. 226 ; In I Cor., hornil. xl, 2, P. G., t. xli, col. 348.
3° Agrégation à l’Eglise et droit aux autres sacrements.—
Le baptême introduisait le néophyte dans l’Église et l’initiait à la vie chrétienne. Mais il n’était qu’un début, le commencement de l’initiation chrétienne, la source de grâces et de privilèges futurs. Dans la cérémonie solennelle de l’initiation, le catéchumène, à peine baptisé, était immédiatement confirmé par l’évêque, et aussitôt après admis à la célébration des mystères, à la communion eucharistique. L’évêque, dit Tertullien, impose les mains sur le baptisé, appelle et invite le Saint-Esprit à descendre sur lui. De bapt., 8, P. L., t. i, col. 1207. Le baptisé, dit le pseudo-Basile, n’a plus qu’à se nourrir du pain de la vie éternelle. De ba^t., i, 3, P. G., t. xxxi, col. 1573. Mais avant de participer au corps et au sang de Notre-Seigneur, il doit recevoir le sceau et les dons du Saint-Esprit. Ambroisc, De myst., vii, 42 ; viii, 43 ; pseudo-Ambroise, De sacrum. , III, ii, 8, P. L., t. xvi, col. 403, 431. C’est l’imposition solennelle des mains et l’invocation du Saint-Esprit, dont parle saint Jérôme, Dial. adv. Lucif., 8, P. L., t. xxiii, col. 172. Saint Cyprien, qui constate l’usage de confirmer les baptisés, Epist., lxxiii, 9, P. L., t. iii, col. 1115, remarque qu’il ne faut pas confondre cette réception du Saint-Esprit avec la naissance spirituelle : No ?} per manu » impositionem quis nasciiur quando accipit Spiritum Sanction, sed in Ecclesiæ bajdismo ut Spiritual Sanction jam natus accipiat. Epist., lxxiv, 7, ibid., col. 1132. Ceux qui sont baptisés, ordonne le concile de laodicée, doivent ensuite recevoir l’onction céleste et (participer à la royauté de Jésus-Christ. Hardouin, Acl. concil., t. i, col. 789. Dans le cas d’une collation non solennelle du baptême, le baptisé était tenu de se présenter le plus tut possible à l’évêque pour être confirmé, concile d’Elvire, can. 38, Hardouin, t. i, col. 254 ; s’il venait à mourir avant d’avoir rempli cette obligation, son salut n’en restait pas moins assuré. Can. 77. ibid., t. i, col. 258. Du temps de saint Augustin, les enfants eux-mêmes, après avoir été’baptisés, étaient admis à la conlirmation et à la communion. Serm., clxxiv, fi. 7 ; ujxciv, 3, P. L., t. xxxviii, col. 944, 1162. A Jérusalem, pendant les catéchèses préparatoires à la réception du baptê saint Cyrille n’expliquait que ce qui regarde les principaux éléments de la foi chrétienne, sans toucher aux deux sacrements de la confirmation ci d^ l eucharistie. Mais le moment de l’initiation venu, la veille de Pâques, il révélait quelque chose des nds mystères auxquels les catéchumènes allaient prendre part. < : est ainsi qu’après son exposition du symbole il remarque qu’il n’a pas tout dit, qu’il a bien des choses encore à faire connaître, qu’il le fera surtout à partir du lendemain des fêtes pascales ; et, des le soir du samedi saint, il indiquait brièvement ce qui allait faire l’objet de son futur enseignement et qui devait rouler sur le triple mystère de la nuit de Pâques, la purification, la communication du Saint-Esprit et la communion, Cat., xvili, 32, 33, P. G., t. xxxiii, col. 1053-1056 ; il soulevait un coin du voile, suffisamment pour que les néophytes eussent une idée sommaire des mystères jusqu’alors inconnus et auxquels ils allaient être admis. De là ses catéchèses mystagogiques si explicites. Rendus participants du Christ, dit-il, ayant revêtu le Christ, vous êtes appelés chrétiens. Au sortir de la piscine on vous donne le chrême ; on en oint votre front et les autres sens ; et, pendant qu’avec ce chrême visible votre corps est oint, votre âme est sanctifiée par l’Esprit saint et vivifiant, après quoi vous êtes appelés chrétiens, Cat., xxt, 1-5, P. G., t. xxxiii, col. 1088-1092 ; il ne vous restait plus qu’à communier, ce qui vous rend participants du corps et du sang de Jésus-Christ et de la nature divine, aJ<jaa>u.ot xal avvaqj.ijiToO X^ctto-j, Ocia ; xotvwvo ! çj<78iç, yoia-roçôpoi. Cat., xxil, 1-3, P. G., t. xxxiii, col. 1097-Ï 100.
4° Le caractère. —
1. Le baptême ne se donne qu’une fois ; il ne peut pas être réitéré : tel fut, dès l’origine, le principe en vigueur dans l’Église, tant au point de vue dogmatique qu’au point de vue disciplinaire. Personne, parmi les catholiques, ne songea à y contrevenir. Et quand, au ine siècle, éclata la célèbre controverse relative au baptême des hérétiques, cette loi primitive et constante de l’Eglise ne fut pas mise en question. D’un côté le pape Etienne, tenant pour valide le baptême conféré par les hérétiques, estimait avec raison que Cyprien de Carthage et Firmilien de Césarée avaient tort de conférer le baptême à ceux qui avaient déjà été baptisés dans l’hérésie ; car, à ses yeux, c’était là une véritable réitération du baptême. D’autre part, Cyprien et Firmilien, le tenant pour invalide, ce en quoi ils s’abusaient, crurent devoir baptiser ceux qui avaient reçu le baptême de la main des hérétiques ; pratique fausse, mais qui laissait en dehors du débat la question nullement controversée de la nonréitération du baptême. C’est pourquoi ils se défendirent de méconnaître cette règle acceptée de tous. Le baptême des hérétiques étant nul, il y avait lieu, pensaient-ils, de donner le seul vrai baptême, le baptême des catholiques ; ce qui était, affirmaient-ils, non pas réitérer le baptême, mais simplement le conférer.
Semel abluit, disait Tertullien, en parlant du baptême. De bapt., 15, P. L., t. i, col. 1217. D’où venait donc à ce sacrement un tel privilège, une telle efficacité, qu’une fois donné on ne pût pas le conférer de nouveau ? Le baptême a pour figure le déluge et la circoncision ; or, un seul déluge, une seule circoncision, donc un seul baptême. C’est l’argument que fait valoir saint Optât contre Parménien. De schism. donat., v, 1, 3, P. L., t. XI, col. 1014, 1015, 1 048. De plus trois textes scripturaires servirent à prouver qu’on ne peut donner le baptême qu’une fois : l’un, tiré de l’Évangile île saint Jean : Qui lotus est non indiget nisi ut pedes lavet, seil est mundus totus, xiii, 10 ; le seeond.de l’Épitre aux Éphésiens : Unum baplisma, iv, 5 ; le troisième, de l’Épitre aux Hébreux : Impossibile est ut eus gui semel iltuminati. .. et prolapsi sunt, rursus renovariadpæniteritiam, vi, 4-0. Le premier devait s’entendre nettement de la non-réitération du baptême, comme le marque saint Ainbroise. De myst., VI, 31, P. L., t. xvi, col. 398 ; De peenit., II, ii, 8, ibid., col. 198 ; lu Lue., viii, 78, /’. /.., t. xv, col. 1789. C’est le texte que saint Optât oppose à la pratique des donatistes. Rebaptiser, dit-il, c’est laver de nouveau. Or, il n’y a pas deux lotions, il n’y en a qu’une ci elle ne peui s’entendre que du baptême ; par suite, agir comme le font les donatistes, c’est aller contre la parole formelle de Jésus-Christ et mépriser la dis-