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BAPTÊME D’APRÈS LES PÈRES GRECS ET LATINS

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« yvtiNnovi Trarpô ; tiov o).<ov, eï ; à’/v-ÛEiav [AïjTÉpa -nàvrw/,

et ; t’ov xareXdovTa s !  ; ’Iiqffoûv, e !  ; b’viociv y.où àro/.'JTpu>Tiv xoci xotvwi’av tôjv £uva[iEà)v ; ou des expressions hébraïques. Bï<jE[ià y_ap.OTTr, fJaaivoôà, [iiT-raS’ia poviapà, xouara, (îagotpbp y-aXa^Ssc. Quelques Égyptiens, d’après la Lettre de Denys d’Alexandrie au pape Sixte, dans Eusèbe, 11. E., vii, 9, P. G., t. xx, col. 653 ; les rnontanistes, concile de Laodicée, can. 8, et de Constantinople I, can. 7, dans Hardouin, Act. concil., t. I, col. 781, 813, et dans saint Basile, Epist. can., i, can. 1, P. G., t. xxxii, col. 664, 669 ; les eunomiens, Grégoire de Nysse, Cont. Eunomium, 1. XI, P. G., t. xlv, col. 881 ; les sabelliens, concile de Constantinoplel, can. 7, dans Hardouin, loc.cit. ; lespaulianistes, concile de Nicée, can. 9, dans Hardouin, t. I, col. 331 ; les photiniens, concile d’Arles II, can. 16, dans Hardouin, t. il, col. 774, avaient leurs formules propres. Mais ce ne furent là que des exceptions. Et saint Augustin a pu dire de son temps : Facilites inveniuntur hseretici qui non baptizent quant qui non verbis istis (ceux de la formule trinitaire) baptizent. Debapt. cont.donat., vi, 25, 47, P. L., X. xliii, col. 214.

Le ministre devait prononcer cette formule au moment de l’immersion du baptisé pour bien déterminer la nature de l’acte ; car c’est l’union de cette formule à l’immersion qui caractérisait le baptême et lui conférait sa valeur spécifique. L’absence ou l’altération de cette formule rendait la collation du baptême nulle. Pas d’autre baptême légitime, disait Origène, que celui qui est conféré au nom de la Trinité. In Rom., 1. V, 8, P. G., t. xiv, col. 1039. Après la célèbre controverse relative au baptême des hérétiques, le concile d’Arles prescrivit, en 314, qu’on devait interroger les hérétiques sur le symbole au moment de leur retour à l’Église, pour savoir s’ils avaient été baptisés selon la formule trinitaire. Can. 8, dans Hardouin, Act. concil., t. I, col. 265. Dans le cas où il était constaté que le baptême n’avait pas été conféré avec cette formule, il fut ordonné de baptiser les hérétiques, ce qui eut lieu nommément pour les paulianistes, d’après le concile de Nicée, can. 19, dans Hardouin, t. I, col. 331 ; pour certains rnontanistes, d’après le concile de Laodicée, can. 8, dans Hardouin, t. i, col. 781 ; pour les sabelliens et les eunomiens, d’uprès le concile de Constantinople I, can. 7, dans Hardouin, t. i, col. 813. C’est que l’emploi de la formule trinitaire était regardé comme une condition nécessaire de la validité du sacrement ; ce qui fait dire à Gennade : Illos qui non sanctse Trinilatis invocatione apud hæreticos baplizati saut et venitint ad nos, baptizari debere pronunliamus, non rebaptizari. De dogm. eccles., lii, P. L., t. lviii, col. 993. Saint Augustin résume très bien l’enseignement des Pères sur ce point : In aqua verbum mundat. Delrahe verbum et quid est aqua nisi aqua" ? Accedit verbum ad elementum et fit sacramentum… llnde ista tanla virtus aquae ut corpus tangat et cor abluat, nisi f’aciente verbo ?… In ipso verbo aliud est sonits Iransiens, aliud virtus manens.In Joa., tr. LXXX, 3, P. L., t. xxxv, col. 181’0.

Disait-on : « Je te baptise au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, » comme c’est l’usage actuel de l’Eglise latine, ou bien : « Un tel est baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, » comme c’est l’usage actuel de l’Eglise grecque ? Aucun document ne nous renseigne à ce sujet. Parmi les grecs, la formule : Un tel est baptisé, apparaît pour la première fois dans Théodore le Lecteur, II. E., ii, 25, P. G., t. lxxxvi, col. 196, dans la première moitié du vie siècle, puis dans Jean Moschus, qui est de la fin du vi° et du commencement du vil 1 siècle As’.y.wv, ci. xvi, /’. G., t. lxxxvii, col. 30’» . La formule latine actuelle nous est connue d’une manière précise depuis la même époque, grâce à saint Grégoire le Grand, (-j-601j. Il esta présumer, selon toute vraisemblance, que cette double formule, actuellement en usage pour l’administration du baptême, remonte aux premiers siècles, tant l’Église, en Orient comme en Occident, demeure fidèle à la tradition primitive. Mais, dans l’état actuel de la science, il est impossible de dire d’où provient la différence de l’une avec l’autre et de quand elle date. Cf. Ivraus, RealEncyclopédie der cltristl. Allertûmer, Fribourg-en-Brisgau, 1886, t. ii, p. 828-829.

Il est question parfois, dans les Pères, du baptême conféré au nom du Seigneur, au nom du Christ. Une telle manière de s’exprimer n’autorise pas à croire qu’il existât un baptême conféré au seul nom de Jésus-Christ, à l’exclusion de celui du Père et du Saint-Esprit. Cyprien, Epist., lxxiii, 4 ; Firmilien, Epist., lxxv, 18 ; De rebaptismate, i, P. L., t. iii, col. 1112, 1170, 1183. On désignait par là le baptême institué par Notre-Seigneur pour le distinguer du baptême de saint Jean. Origène déclare seul légitime le baptême conféré au nom de la Trinité. Quant à l’expression de saint Paul : baptizati sumiis in Christo, elle ne doit pas s’entendre d’un baptême conféré au seul nom du Christ ; l’Apotre a simplement voulu marquer la ressemblance que le baptême établit entre nous et la mort du Christ. In Rom., 1. V, 8, P. G., t. xiv, col. 1039. Saint Basile a soin de spécifier qu’en parlant du baptême du Christ, il entend désigner toute la Trinité. De Spir. Sanct., xii, 28, P. G., t. xxxii, col. 117. On entend généralement aujourd’hui dans le même sens le passage obscur de saint Ambroise. De Spiritu Sancto, 1. I, c. il, n. 42, 43, P. L., t. xvi, col. 713-714, sur lequel les scolastiques se sont appuyés pour soutenir la validité du baptême conféré au nom de Jésus. L’évêque de Milan parle des Éphésiens qui ne connaissaient pas le Saint-Esprit et qui n’avaient reçu que le baptême de Jean. Instruits sur le dogme de la Trinité, ils ont été baptisés au nom de Jésus-Christ. Le baptême ne leur a pas été réitéré, mais donné pour la première fois ; car il n’y a qu’un baptême. Là où il n’est pas tout entier, il n’est pas ni à l’état initial ni en quelque manière. Mais quand est-il entier ? Plénum autem est, si Patrem et Filium Spiritumque Sanction fatearis. Si unum neges, totuni subrues. Et quemadmodum si unum in sermone comprehendas, aut Patrem, aut Filium, aut Spiritum Sanctum, fide autem nec Patrem, nec Filium, nec Spiritum Sanction abneges, plénum est fidei sacramentum ; ita etiam quamvis et Patrem, et Filium, et Spiritum dicas, et aut Palris, aut Filii, aut Spiritus Sancli minuas potestatem, vacuum est omne mysterium. La suite du traité montre clairement que saint Ambroise parle, non pas de la formule qu’on prononce en conférant le baptême, mais bien de la foi en la Trinité, qui est requise pour la validité du baptême. Or, quand on a cette foi, il suffit qu’on affirme explicitement sa croyance en l’une ou l’autre des trois personnes, la foi explicite en l’une d’elles comprenant implicitement la foi aux deux autres. Quand le baptisé n’affirmait pas sa foi en la divinité du Saint-Esprit, il y croyait cependant, et quod verbo lacitum fuerat, expression est fide. D’où dans le cas du baptême au nom de Jésus, perunitatem nominis impletum mysterium est : nec a Christi baptismate Spiritus separatur, quia Joannes in psenitentia baptizavit, Christus in Spiritu. Voir la note des bénédictins à l’endroit cité. Quand, au 111e siècle, le pape Etienne, en opposition avec Cyprien de Carthage et Firmilien de Césarée, regarde comme valide le baptême conféré au nom de Jésus-Christ, il entend bien, de l’aveu même de ses contradicteurs, le liaptèine conféré au nom de la Trinité, Epist., LXXV, 9, le baptême dont L’efficacité provient de l’emploi de la formule trinitaire, de la vertu du nom de Jésus-Christ qui sanctifie, Epist., LXXV, 12, 18, qui renouvelle et justifie les baptisés. Epist.. LXXIII, 16 ; lxxiv, 5, P. L., t. iii, col. 1162, 1166, 1170, 1119, 1131. On doit en duc autant d’Innocent I", au commencement du Ve siècle, quand il écrit à Vitricius de Bouen que le sacrement de baptême doit être tenu pour valide, même administré