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CANADA (CATHOLICISME)


m Canada. Ce superbe édifice, qui a coûte plus de 700000francs, domine l. t ville et a re( u jusqu à I35 i’deux établissements, situés dans le voisinage l’un de l’autre sur les Dam - du Mont-Royal, Boni tout du collège ou petit séminaire. Ces) encore Saint-Sulpice qui, avec l’approbation des évoques du Dominion etl ment du gouvernement anglais, a entrepris la construction du colli i canadien à Rome, pour lequel plus d un million de francs a té dépi nsi G-i ko à cette maison, une trentaim de jeunes prêtres du Canada peuvent chaque .uni, poursuivre le cours de leurs études de théologie ou de droit canon sous les cux du saint-siège. I » seize ans qu’il est ouvert 1I888) le collège canadien a déjà produit 1rs plus heureux fruits. Depuis quelques années, un nouveau grand séminaire a été ouvert A Halifax. L’archevêque en a confié la direction aux I eudistes.’1 " Journalisme. — Le catholicisme ne possède au Canada ni grands journaux, ni revues importantes. La raison en es ! dans le chiffre même de la population catholique qui atteint à peine deux millions et demi, appartenant à deux langues, Dans ces conditions, la circulation ne sérail pas assez grande pour couvrir les frais d’une telle entreprise. Les revues catholiques qui paraissent en France ou aux États-Unis, ou même en Italie, sont 1 eeues par le clergé ; il en est de même pour les journaux, lui revanche. Québec et Montréal et les autres villes ont des revues et des journaux à circulation restreinte, qui se fonl plus ou moins, en ce qui regarde les questions catholiques, l’écho des grandes revues et qui s’occupent des intérêts religieux du pays. D’ailleurs, il n y a au Canada ni revue, ni journal anti-religieux. A diverses reprises, il y a bien eu des tentatives d’en créer ; mais jusqu’à ce jour les évoques ont eu assez d’autorité sur les fidèles pour tuer, en la condamnant, toute feuille dangereuse à la foi ou aux mœurs.

En 1898, à la suite d’une lettre ouverte que l’évéque leur axait adressée, les journalistes de Montréal protestèrent publiquement de leur soumission à l’autorité épiscopale, et s’engagèrent à bannir désormais de leurs feuilles les circonstances détaillées des crimes et les gravures dont ces récits étaient trop ordinairement accompagnés. Ils ont été généralement fidèles à leur promesse. Cf. La grande cause ecclésiastique, in-8°, Montréal, 1894.

Sociétés et associations.

La liberté’d’association étant très grande au Canada, beaucoup de sociétés s’y sont constituées. Les catholiques canadiens-français ou irlandais ont les leurs, placées sous le haut patronage de leurs évéques et sous le contrôle tic leurs prêtres. Une de-- plus anciennes est la Société Saint-Jean-Baptiste ; fondée en 1834 par Ludger Duvernay, dans le but d’unir entre eux tous les Canadiens, tie leur fournir un motif de réunion et l’occasion de fraterniser, de promouvoir les intérêts nationaux (t de former un fonds destiné à des œuvres de bienfaisance. L’association comprend quatre grandes divisions : le clergé, les professions libérales, le commerce et l’industrie, les arts et métiers.

Elle s’élelid aujourd’hui aux Canadiens français du Canada

et des Etats Unis. Elle est assez riche pour avoir fait construire à Montréal un magnifique édifice connu sous le nom de Monument national et qui a coûté’900000 dollars. Ses réunions donnent lieu à des manifestations d’une splendeur unique. En ls7 i, 1884 et 1898, Montréal a été témoin de ces réunions de 60000 à 80000 Canadiens, assistant i la sainte messe, célébrée en plein air, et défilant ensuite à travers les rues de la ville banni déployées.

Viennent ensuite plusieurs sociétés de secours mutuel : l’Alliance nation. de, fondée en 1892, > Montréal, comptant aujourd’hui près de 1 10 cercles et de 12 000 membres ; l’Association catholique de bienfai mutuelle, organisée en lbTO par les catholiques irlandais

d Ontario, bénie par Léon XIII. d

eil, tenant des trois

m. t dont les mena nent le nombre de 2

tiOO catholique de bienfaisance mutuelli

-l’ni s, fondie i N iaf Il pai de Buflalo

(1876), a un grand conseil à Québi ppro nada. Cil

1 Union franco-) anadienm n

connue pendant dix ans sous le nom de Protectù 1 malades ; 1 ordre di

Chicago, en 1883, avec l’approbation di uan,

archevêque de a tti ville, et qui est répandu au Canada depuis plus de dix ans. En 189 ! iciation comp tait 8000 adhérents dans la cour provinciale de Québec, alors constituée ; depuis, ce nombre a plus que triplé. Surles six villes désignées pour le

de la société, deux sont au Canada : Montréal et Ottawa. Nommons aus’-i la Société- des artisans canadiens-français fondée à Montréal ils7(é. répandue par tout le lias-Canada ; en 1900, elle avait 14500 membres ; ils dépassent aujourd’hui -iOtJOO. La Société de Saint-Vincent-de-Paul établie à Québec en 1846, à Monta en 1848, couvre les villes de ses bienfaisantes conférences. A Montréal seul elle dépense plus de 130000 francs par an pour les pauvres ; de 18 tS à 1895 elle a distribué pour un million et demi de bons de pain, de charbon ou de viande. Les dépenses de 1902 ont atteint pour tout le Canada français.’{30 000 francs. Que d’autres associations nous pourrions citer encore : l’Union catholique de la province de Québec (1897J qui fonctionne surtout dans les campagnes ; la Légion catholique de bienfaisance, etc. Les cercles pour les marins catholiques, pour les jeunes gens, pour les ouvriers, sont également connus, surtout à Montréal dont la population atteint aujourd’hui 300000 âmes. Les Irlandais ont fondé la Société de Saint-Patrice de Montréal qui se ramifie dans les cinq paroisses irlandaises de la ville et s’étend partout où il y a des catholiques irlandais. Son but répond assez bien à celui de l’Association Saint-Jean-Ba] pour les Canadiens français. Leur société de tempérance {Saint-Patrick’s total abstinence and bens/it-Society), fondée par M. Phelan, prêtre de Saint-Sulpice cl premier évêque de Kingston, fut la première du pays. Depuis sa fondation (18KJ] ellea produit un bien incalculable et vu se multiplier autour d’elle des sociéi même genre. Citons encore les Chevaliers de Colomb [Knights of Colombus*. société qui établit des rapports entre l’élite des catholiques irlandais et à laquelle appartiennent beaucoup d’évéques et de prêtres irlandais des Etats-Unis et du Canada.

A ces associations s’en ajoutent d’autres dont le but est exclusivement religieux ; telles sont les soci d’adoration diurne et nocturne ; les con. d’hommes, de jeunes gens, dont plusieurs soirt foi t anciennes. La congrégation des hommes de Notre-Dame de Montréal remonte à 1663 et est affiliée à la Paria de Rome depuis 1673. 1 liions de

l’apostolat de la prière, de la ligue du Sacré-Cœur, prêtres adorateurs du Saint-Sacrement, du tiers-ordre de Saint-François-d’Assise, et d’autres encore, fruits de la piété catholique, trouvent au Canada une terre toute préparée pour > germer et y grandir. Les associations de la Sainte-Famille y datent du xvii’siècle ; ce fut une dévotion des plus dures aux premiers colons de Ville-Marie et île Québec, que celle à la Sainte-Famille de Nazareth. Nommons enfin l’Union de prière » ou société de la bourre mort établie par M. Picard, prêtre de Saint-Sulpice. et qui compte’27(fen’membres i Montréal et plus de looikHi dans la seule province de Québec. Son but est d’obtenir « h très bien vivre et de bien mourir. Moyennant une légère redevance annuelle, ses membres ont droit à des funérailles convenables.

G Missions. — Des missions indiennes du xvir siècle