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CANADA (CATHOLICISME)

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n’est pas seulement l’éducation des filles qui a trouvé dans la religion des dévouements, c’est encore la charité sous toutes ses formes : hôpitaux, orphelinats, jardins de l’enfance, refuges, hospices, ouvroirs, asiles, tenue matérielle des petits séminaires et collèges, qui ont suscité l’activité des âmes et provoqué de multiples immolations. Nous avons nommé déjà les augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec, les ursulines, les hospitalières de Saint-Joseph, de l’Hôtel-Dieu de Montréal qui accoururent de France et assistèrent la colonie à son berceau. En 1659, la vénérable Mère Bourgeoys dotait sa nouvelle patrie des sœurs de la Congrégation ; en 1740, la Mère d’Youville de la Jemmerais fondait les sœurs grises de Montréal. Un coup d’œil rapide sur le tableau précédent suffira pour renseigner le lecteur sur les principales fondations de religieuses faites au Canada.

Telles sont les plus importantes communautés fondées au Canada. Il en est un grand nombre d’autres qui rendent d’immenses services dans les diocèses où elles sont nées ou dans ceux où elles ont essaimé. Parmi les congrégations venues de France l’une des plus répandues est celle de la Présentation, fondée par M rae Rivier au diocèse de Viviers. Établie dans le diocèse de Saint-Hyacinthe depuis 1853, elle compte aujourd’hui au Canada et dans les diocèses limitrophes des États-Unis, 35 maisons, 440 religieuses, 75 novices ou postulantes, et donne l’instruction à 10000 enfants. Nommons encore, parmi les plus connues, implantées au Canada, les carmélites, (Montréal), les petites sœurs des pauvres (Montréal), les dames du Sacré-Cœur (Montréal), les sœurs de la Sagesse (Ottawa), les fidèles compagnes de Jésus (Nord-Ouest). Enfin notons une communauté fondée à Memramcook en 1874, et transférée à Sherbrooke en 1895, spécialement destinée au service matériel des collèges, séminaires, évèchés, les sœurs de la Sainte-Famille, qui comptent 20 maisons, 175 professes et 129 novices ou postulantes.

Universités et séminaires.

L’enseignement supérieur est tout entier entre les mains du clergé. Nous avons parlé au long des universités catholiques de Québec et de Montréal ; nous n’y reviendrons pas. Elles ne sont pas les seules. Les Pères oblats en ont fondé une à Ottawa. En 1848, M’J r Guigues, oblat, confia au P. Tabaret la direction d’un collège qu’il fondait. L’établissement prospéra et prit en 1866 le titre de collège d’Ottawa. En même temps il obtint le pouvoir de conférer quelques-uns des grades universitaires. En 1885, ces pouvoirs furent singulièrement étendus et le titre d’université civile lui fut concédé. Restait qu’elle devint université catholique. Un bref de Léon XIII, en date de 1889, lui octroya ce privilège. La faculté de théologie est suivie par les scolastiques de la congrégation des oblats, de quelques autres communautés et par les séminaristes du diocèse. La faculté de médecine manque. Les élèves qui ont passé leur baccalauréat sont de droit admis à suivre les cours de médecine dans les autres universités du Haut-Canada. Cette université fort prospère, animée par une jeunesse nombreuse et pleine de vie, a été en partie détruite par un désastreux incendie (décembre L903). Quelques collèges, comme celui de Memramcook (N.-B.) et de Saint-François-Xavier à Antigonish (N.-E.)i portent le titre d’universités, ce qui veul dire que ces établissements peuvent conférer le grade de bachelier es arts, requis pour l’admission à l’étude de la médecine ou du droit dans telle autre université où ces facultés sont établies.

Quant aux simples collèges, ils se fuit affilier à une université de la région où ils sont établis. C’est ainsi que le collège des jésuites de Saint-Boniface est affilié à l’université protestante de Winnipeg, el que celui de Saint-Michel de Toronto, tenu par les Pères basiliens, est affilié à l’université — protestante aussi — de cette ville. Dans le Bas-Canada les collèges classiques, au nombre de dix-sept, sont affiliés à l’université Laval, et il en est de même

de celui de Saint-Dunstan (île du Prince-Edouard). Chaque année, au mois de juin, les copies des candidats au baccalauréat sont envoyées à Québec, où elles sont corrigées par des comités de professeurs. Les compositions ont eu lieu dans les collèges, mais sur des sujets envoyés de l’université. Ainsi, les épreuves du baccalauréat se transforment en une sorte de concours entre les collèges, concours extrêmement utile pour provoquer une noble émulation au travail. L’élève qui obtient le premier rang reçoit un prix en argent, appelé prix du Prince de Galles, du nom de son fondateur — maintenant Edouard VII — qui l’établit, avant son avènement au trône d’Angleterre, lors d’une visite au Canada. Le cours classique se compose régulièrement de huit années, les deux de philosophie y comprises. Les professeurs sont tous prêtres ou séminaristes. Chaque séminaire forme une corporation. Les prêtres qui y sont agrégés reçoivent le vivre, l’entretien et une légère rétribution. S’ils renoncent à l’enseignement, l’évêque leur assigne un poste dans le diocèse et ils cessent d’appartenir à la corporation. Dans le cas contraire, ils peuvent rester au collège jusqu’à la fin de leur carrière, rendant des services compatibles avec leurs forces et leur âge. Des collèges sont sortis et les évêques qui depuis un siècle gouvernent si sagement l’Église canadienne et les hommes d’État catholiques qui ont lutté pas à pas sur le terrain légal pour arracher aux Anglais les libertés dont jouissent aujourd’hui les Canadiens français. Voici la liste de ces collèges :

VALEUR

dp la

NOMBRE

fOSDAIIOS.

POI.I.ARS.

1665 »

554

1767

))

465

1803

260 000

305

— de Saint-Hyacinthe….

1809

175 000

313

— de Sainte-Thérèse (dioc.

1825

102 000

ÏÛ0

— de Ste-Annc-de-la-Poca 1829

180 000

300

— de l’Assomption (Montréal)

1832

135000

290

— de Joliette (Montréal)..

1846

130 150

330

— Saint-Laurent (Montréal).

1847

195000

525

— Sainte-Marie (Montréal).

1848

367000

400

— de nigaud (Valleyfield)..

1850

K7. r)(IU

310

— de Lévis (Québec)….

1853

260000

520

— Ste-Marie du Monnoir (St 1853

62 100

240

— des Trois-Rivières….

1X00

98000

260

1807

57000

120

1873

70 000

225

1875

69 000

245

1893

H9000

100

— de Loyola (Montréal ; …

1897

6 i’170

La théologie a trois grands foyers au Canada : le grand séminaire de Montréal et celui de Québec qui entrent comme facultés de théologie dans la constitution de l’université Laval, et l’université d’Ottawa. Les séminaristes peuvent, après examens, s’y munir de tous les grades y compris celui de docteur. Le séminaire de Québec remonte à M « r de Laval. Il compte environ cent étudiants, auxquels viennent s’ajouter les scolastiques de plusieurs communautés. Fondé en 1840, le grand séminaire de Montréal a pris rapidement un accroissement prodigieux. Il compte près de 300 élèves. Aussi ce nombre a-t-il exige 1, de la pari des prêtres de Saint-Sulpice qui le dirigent, une augmentation de personnel el’les agrandissements matériels considérables. Ce séminaire est fréquenté par les étudiante ecclésiastiques de la province ! de Montréal et de plusieurs diocèses’lu Canada et des États-Unis. Les sulpiciens onl égalemi ni fondé à Montréal un séminaire de philosophie, le seul de cû