fondent des sociétés de tempérance qui essaient d’enrayer les désordres de l’ivrognerie. 4° L’année 1818 voit s’établir des sociétés de colonisation en vue d’empêcher le surcroit de la population des campagnes de se diriger vers les villes du Canada et des États-Unis, et de les mener à la conquête de terres nouvelles gagnées sur la forêt qui, au nord du Saint-Laurent, entre le lac Témiscamingue et le Saguenay, s’étend sur un espace de six cents milles, sans autres interruptions que les lacs et les cours d’eau.
La population croissait, en effet, rapidement : pour en juger, il suflira au lecteur de jeter, les yeux sur le tableau suivant :
retincntes, scholis sibi propriis, sicut et collegiis universitalibusque, m tota noslra provincia fruantur. Decr. xv. Mais pour fonder une université que d’obstacles à surmonter ! Il fallait des sommes immenses pour construire, un personnel pour enseigner, des influences pour obtenir l’érection civile, une organisation enfin qui permit d’atteindre le but proposé. Les évêques s’adressèrent au séminaire de Québec, qui avait rendu de grands services dans le passé à la cause de l’éducation et qui avait compté et comptait encore dans son sein des prêtres éminents. Le conseil du séminaire, dans l’intérêt de la religion, accepta en dépit des difficultés. Muni de lettres de recommandation de lord Elgin, le supérieur,
POPULATION
PROGRESSION
PROGRESSION
PROGRESSION
DATES.
de la
- CATHOLIQUES##
CATHOLIQUES.
des
- PROTESTANTS##
PROTESTANTS.
des
- POPULATION##
POPULATION.
- CATHOLIQUES##
CATHOLIQUES.
- PROTESTANTS##
PROTESTANTS.
1- PROVINCE DE QUÉBEC
1831
511 922 »
425 000 »
86 000 »
1844
681 806
33/100
572 643
34/100
100 163
27/100
1851
886356
30/100
746 866
30/100
139 490
27/100
1861
1 110664
25/100
942 724 É
27/100
167 940
20/100
2° PROVINCE D’ONTARIO
1831
261000 »
40 000 »
221 000 »
1844
480000
88/100
78 000
96/100
411000
80/100
1851
952 000
94/100
167 000
115/100
785000
91/100
1861
1396 091
47/100
258141
55/100
1137 000
44/100
Pour suffire aux besoins de la population catholique ainsi croissante, des écoles primaires s’étaient élevées dans toutes les paroisses. Un homme religieux et dévoué, le docteur Meilleur, formé au collège de Montréal, et devenu en 1842 surintendant de l’éducation pour le Bas-Canada, donna une vigoureuse impulsion à l’instruction publique. Lorsqu’il entra en charge, le nombre des enfants qui fréquentaient les écoles ne dépassait pas 3000, et quand il prit sa retraite (1855) il s’élevait à 127000. « M. Meilleur, dit un journaliste du temps, a pris la direction de l’instruction publique à son berceau ; il a dû tout créer, jusqu’à l’amour de l’instruction parmi nos populations. » Cf. Turcotte, Le Canada sous l’Union (1841-1867), Québec, 1872, p. 280 ; J.-B. Meilleur, Mémorial de l’éducation au Bas-Canada, Québec, 1876, p. 184.
L’éducation secondaire, tout entière aux mains du clergé, avait ouvert de nouveaux foyers dans la période qui nous occupe : 1846, collège de Juliette ; 1850, collège liourget, à Higaud (aujourd’hui dans le diocèse de Valleyfield), tenus par les clercs de Saint-Viateur ; 1847, collège de Saint-Laurent, près Montréal, ouvert par les Pères de Sainte-Croix ; 1853, Sainte-Marie du Monnoir, aujourd’hui dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, et collège de Lévis, près Québec, confiés au clergé séculier.
Mais si les maisons d’enseignement secondaire étaient assez nombreuses pour faire face aux exigences présentes, l’on regrettait l’absence d’une université catholique qui permit aux jeunes gens de compléter leurs études littéraires et scientifiques, et surtout de suivre sous une direction compétente des cours de droit et de médecine. On voyait avec regret la jeunesse catholique al 1er étudier dans les institutions protestantes et leur demander des diplômes. Ces ! encore le clergé canadien qui se chargea de combler cette lacune importante. Le I er concile de Québec avait émis le vœo que les catholiques pussent jouir d’écoles, de collèges et même d’universités adaptés à leurs besoins et à leurs croyances : Nobis vero nihil non moliendum erit ut calltolici jura sua
l’abbé Casault, partit pour Londres. La reine Victoria concéda facilement la charte qu’on lui demandait (décembre 1852). Une copie en fut envoyée au souverain pontife, Pie IX, qui immédiatement fit expédier à l’archevêque de Québec un bref l’autorisant à conférer les grades théologiques aux séminaristes qui auraient fait leurs études à l’université (1853). L’université fut dès lors formée. Aux termes de sa constitution, l’archevêque est le visiteur de l’établissement, le supérieur du séminaire en est de droit recteur, et le conseil se compose des directeurs du séminaire et des trois plus anciens professeurs de chaque faculté. L’inauguration de l’université Laval (elle fut ainsi appelée en souvenir du premier évêque de Québec et du fondateur du séminaire) eut lieu le 21 septembre 1854, en présence de lord Elgin, des évêques, du corps législatif et d’un concours immense de prêtres et de citoyens. Née d’une inspiration toute catholique, l’université Laval est demeurée fidèle à sa mission. Si c’est à Londres qu’elle a demandé son existence officielle, c’est de Rome qu’est venue l’orientation de sa vie intellectuelle. Elle s’est proposé avant tout de former des citoyens éclairés et des chrétiens convaincus. Dans ce but elle n’a rien négligé. Ses maîlres en théologie et en philosophie sont allés puiser la science ; i la source même, dans les écoles de Rome ; ses professeurs de médecine et de sciences ont reçu les leçons des meilleurs maîtres de Paris, de Lille ou de Louvain. Peu à peu tous les collèges du Pas-Canada se sont affiliés à l’université et reçoivent d’elle pour leurs (’lèves le titre de bachelier es arts. Elle avait déjà fait ses preuves et rendu bien des services quand lui arriva de Rome la charte pontificale ; c’est le 15 mai 187(i seulement que Pie IX, par la bulle Inter varias sollicitudines, lui accorda l’érection canonique. Cf. C. Hoy, L’université Laval et 1rs fêtes du cinquantenaire, Québec, 1903.
Mais nous avons devancé les temps ; revenons en 1852. Cette année vit les provinces maritimes érigées en province ecclésiastique avec Halifax pour métropole. Ce siège, séparé de Québec en 1817, avait été i écho