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CANADA (CATHOLICISME)

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Les jésuites cependant continuent leurs travaux apostoliquea parmi les sauvages. Pour eux eat arrivée l’ère des martyrs. En 1642, le P. Jogues, est « nlevé par Qiersel D’échappé a la mort que par I intervention des Hollandais. Le P. Druillètes porte la foi chez les Âbénakis (1646), cf. G. Bancroft, History 0/ the’mted State » t in. < x ; abbé Maurault, Histoire de » Abénakit Montréal, 1866 ; F. Parkman, The Jesuitt in North America, Boston, 1880, c. a ; le P. Buteux, chez les Altikamèques, où il péril victime des Iroquois au cours d’un voyage (1652). Il u’étail pas le premier i. tom ber sous 1rs coups de ces barbares. Les années 16*8, IukJ avaient vu la destruction de la florissante mission parmi les Hurons. Cette mission occupait 18 jésuites, qui rayonnaient dans toute la contrée située entre la baie Géorgienne et le lac Simcæ, se réunissant seulement pour les retraites. A leur voix les Hurons se convertissaient nombreux, lorsque les Iroquois firent invasion. Ce fut moins une guerre, qu’un massacre jusqu’à l’extermination. Là périrent les Pères Daniel, de Brébeuf, Lalemant, Garnier et Chabanel. Les supplices atroces au milieu desquels succombèrent les Pères de Brébeuf et Gab. Lalemant, brûlés à petit feu, déchirés et mutilés avec un art diabolique pour ménager leur vie et prolonger leurs souffrances, et leur fermeté à tout supporter pour afiermir dans la foi les Hurons, voués à la mort comme eux, leur ont fait donner par le peuple le nom de martyrs (1619). Les Hurons, échappés à la fureur des Iroquois, se réfugièrent les uns dans l’île Manitoulin, les autres dans l’île Saint-Joseph (aujourd’hui Christian Island ) dans la baie Géorgienne, d’où, dès le printemps 1650, ils descendirent à l’Ile d’Orléans, près de Québec. Abbé Ferland, Cours d’histoire du Canada, 2 in-8-, Québec, 1865 t. I, p. 375 sq. Pour cette mission huronne et pour toutes les missions des jésuites, consulter Relations des jésuites, 3 in-4-, Québec, 1858 ; cet ouvrage comprend dans sa I" partie une Briève relation du voyage de Ut Nouvelle-France fait au mois d’avril dernier par le P. Le Jeune et publiée pour la première fois en 1032, à Paris ; Le journal des jésuites, Québec, 1871, publié par les abbés Laverdière et Casgram, en forme le complément indispensable ; de Charlevoix, S. J., Histoire et description générale de la Nouvelle-France, 8 m-v, Paris, 1749 ; Les jésuites martyrs du Canada, in-8°, Montréal, 18/Trois ans avant le massacre des Hurons, les Iroquois avaient assassine le P. Jogues (18 octobre 1646) qui avait tenté un troisième voyage d’évangélisation dans une de leurs tribus : les Agniers. Le P. Bressani, jésuite italien, n’échappa qu’avec peine à ces barbares.

Ilressani.S. J., Relation abrégée de quelques missions des Pères de la Comp. de Jésus, traduit de l’italien par le P. Martin, S. J., Montréal, 1852 ; F. Martin, S. J., Vie du P. Jogues, New-York. Sur les mœurs des [roquois et en général sur les sauvages du Nord de l’Amérique, voir Lalitau, Mœurs des sauvages américains, etc., 2 in-V. Paris, 1723 ; baron de la Hontan, Voyages dans V Amérique septentrionale, etc., réédité en 1 iii, Paris, sous co titre : L’Amérique sept, ou la suite des oyages de il. de la Hontan, in-12 ; Catlin, III Mentions uf the manners customs and condition of the North American Indtans, 9- édit 2 vol., Londres, 1857 ; Me Kenny, History o/ the Indmn tribes of North America, 3 vol., Philadelphie, 18TC : Schoolcraft, Information respecting the history. condition and prospects ofthe Indian tribes of V. S., Philadelphie, 1853.

Ces violences des Iroquois les avaient rendus la terreur de la colonie. Montréal ne dut son salut qu’au courage de Maisonneuve, de Lambert Closse, de I <moyne et au dévouement du jeune Dollard. Profitant d’un moment d’accalmie, 1rs jésuites évangélisèrent les Onnoutagués, 1rs Agniers et 1rs Outaouais. Cf. Les jésuites et la Nouvellè-Franee, t. il, p. 129 sq.

L’année 1650 marque le commencement de la hiérarchie ecclésiastique au Canada. Josque-là 1rs missionnaires s’étaient considérés comme relevant directement,

durant 1rs première années, du saint -m. ! ge, et, depuis

un temps assez long, de l’archevêque de Rottto. A tort

ou à raison, celoi-cf regardait 1° Canada eomtr, dant au spirituel de son autorité et agu qnence ; et ni le gouvernement Irançais, ni le i pontife ae s y étaii nt opposés comme a d ^ns

illégitimes, Quand M. de Queylus fut envoyé a Mont par M. Olier, il obtint de l’archevêque de Rouen II le titre de vicaire général ; et nul au Canada ne songea à élever de doute sur son autorité. Il en usa du ri pour l’avancement de la religion. Il divin à Montréal, travailla a mettre la ville naissante* l’abri des incursions iroquoises.t releva le sanctuaire et le pèlerinage de Sainte-Anne de Beaupré, où l’on accourt aujourd’hui de tous les points de l’Amérique du Nord. Ses pouvoirs expirèrent à l’arrivée de M « r François de Montmorency-Laval, nommé par Alexandre Ml évéque de Pétrée et "vicaire apostolique d i Ue France. M. de Queylus, qui n’avait été informé- directement du changement survenu, ni par la cour de 1 rame, ni par l’archevêque de Bouen. hésita un moment a céder des droits dont il croyait jouir encore, et bientôt quitta le Canada.

Le nouvel évéque eut d’autres difficultés. La vente des boissons enivrantes aux sauvages avait amené des désordres déplorables et démoralisé un trop grand nombre de nouveaux convertis. Les gouverneurs, d’Argenson d’abord, puis d’Avaugour, n’osaient s’j opposer, dans l’intérêt du commerce des fourrures. L’évêque en ivuat à l’excommunication. Cette mesure n’ayant pas suffi, il passa en France, obtint de Louis XIV la révocation d’Avaugour qui fut remplacé comme gouverneur par de Mésy (1663). Les difficultés ne tardèrent pas a renaître à propos du trafic de l’eau-de-vie : elles se compliquèrent de nouveau au sujet d’un conseil souverain créé par le roi pour régler les affaires dune colonie si éloignée. Le gouverneur et l’évêque devaient nommer conjointement et de concert les cinq conseillers qui, avec eux, formeraient le conseil. Cette clause fut la source de regrettables dissensions entre les deux autorités. L’opposition du gouverneur à l’évêque parut aller parfois jusqu’à la violence. Ferland. Cours d’hist du Canada, t. H, p. 24. De Mésy signifia au brave de M.., sonneuve l’ordre de repasser en France (1664). Ce fut un deuil pour le pays. Le gouverneur de Mon i en effet, avait sauvé la colonie, et par la fondation de cette ville et par les échecs répétés qu’il avait inl aux Iroquois. Pendant les vingt-trois années qu’il passa à Ville-Marie, il v avait vu fonder l’Hôtel-Dieu (1642) au service duquel se mirent 1rs saurs hospitalières de Saint-Joseph de La Flèche (1659), l’institut de la congrégation Notre-Dame, œuvre de la sœur liourgeoys M653) ; s’y fixer les prêtres de Saint-Sulpice I651 qui. en 1663, avaient acheté de la Compagnie des Associes de N-D. de Montréal les droits de propriété. seigneurie de l’Ile de Montréal, se chargeant des i à acquitter (près d’un million de lianes et des d. penses à faire pour le bien de la colonie.

A de Mésy mort en désavouant sa conduite envers Ma’de Laval (1665), avait succédé de CourceUes, qui Vint au Canada avec de Tracy envoyé par Louis XIV, sous le titre de vice-roi. afin d’y régler les difficultés pendantes et de réprimer l’audace des Iroquois. Il avait reçu de Coll.. si 1 l’ordre A’é iter tout conflit avec l évéque, comme nuisible aux intérêts du pays. Les Iroquois furent châtiés (campagnes de 1665 et 1666.-t pendant dix-huit ans n’osèrent relever la tête. En 1668, M* de lavai ouvrit un petit séminaire pour la k.nnation sioue des futurs clercs. Dix ans plus lai jeta

les fondements d’un grand séminaire. Dfe « as

ours de son épiscopal il s’était occupé de cette œuvre. Nous trouvons, dès 1663, groupés autour de lui plusieurs jeunes gens qui avaient achevé leur cours classique eu France et à qui l’évêque fait enseigner la théologie. i L’augmentation de la population française [on les-