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CIRCONCISION — CIRCUMINSESSION


tifiaient pas per se et a Christo separatas, la circoncision ne justifiait pas non plus perse et a gratta Christi separata. Ayant été instituée comme signe de l’avenir, ad significationem futurorum quæ per Christum oportebat fieri, elle conférait la justification en vertu de la grâce du Christ qu’elle représentait. C’est ainsi que le baptême l’a remplacée.

/II. DE QUELLE M AS 1ERE LA C/BCOAYVS/O.V CONFÉR AITELLE la grâce ? — La réponse à cette question résulte de ce qui précède. Elle varie suivant les docteurs : 1° Saint Thomas refuse à la circoncision le pouvoir de conférer la grâce ex opère operato. Cf. pour cette thèse, Billuart, tr. XVI, diss. III, a. 6, n. 2 ; de Lugo, disp. V, sect. iii, n. 61. 2° Saint Bonaventure, Scot et parmi les modernes Estius, paraissent soutenir que la circoncision conférait la grâce ex opère operato. Cf. De Augustinis, op. cit., p. 54. 3° Enfin Suarez, disp. X, sect. il, admet que, dans certains cas seulement, elle conférait la grâce ex opère operato : S ed interdum, dit-il, eis datant esse [grattant] prseler opus operanlis solum oh spec’talem necessitatem, ctti divina providentia non stalttit aliter subvenire, quæ nécessitas in parvulis lantttnt accidebat.

V. Ermoni.


CIRCONSTANCES. Voir Aggravantes (Circonstances), t. i, col. 573-575.


CIRCUMINSESSION (circumincession, circumcession, circttntpernieatio, permeatio, Ly.-zpv/wprpiç, irspi-/(ôp.ïi<rir, ivJTiaphz). —
I. D’après la sainte Écriture.
II. D’après la tradition primitive.
111. D’après l’intelligence théologique.
IV. Erreur à ce sujet.
V. Autre sens et portée théologique de la circuminsession.

I. D’après la sainte Écriture. —

1° Aux Juifs qui l’entouraient sous le portique de Salomon, un jour de Dédicace, Jésus dit : « Aies brebis, … nul ne les ravira de ma main ; quant à mon Père, ce qu’il m’a donné est plus grand que toutes choses et personne ne peut le ravir de la main de mon Père ; moi et mon Père, nous sommes un ; » et un peu plus loin il leur reproche de le traiter de blasphémateur, parce qu’il a dit : c Je suis le Fils de Dieu ; » et enfin, il invoque ses œuvres, qu’il appelle aussi les « œuvres de mon Père », les « œuvres excellentes » faites « par la vertu de mon Père », pour les amener à le croire quand il dit : < « Mon Père est en moi et moi dans mon Père. » Joa., x, 28-38. Ce passage constitue la source scripturaire la plus formelle de la circuminsession et de ses raisons théologiques. 2° Le Christ affirme d’abord qu’il est un avec son Père, non pas un par la simple communauté de pensentiment ou de volonté, non pas un par

la seule collaboration d’activités liées, mais par une unit/' plus fondamentale et plus intime, l’unité de nature et d’essence qui entraîne l’unité, l’identité de puissance affirmée là aussi par ce fait que personne ne peul ravir ce qui est dans la main iu Fils ou dans la main du Père. En effet, pourquoi personne ne pourra-t-il arracher les brebis de la main du fils ? Parce qu’il est un avec le Père, et que ce qui est dans la main du l’en I i i -oiinc ne le peut enlever. C’est donc bien l’unité de puissance fondée sur l’unité plus haute de nature. El les commentateurs ont raison d’affirmer qu’il v a ici une formule scripturaire de la consubstantialité du Verbe et du l'ère. Cf. Knabenbàuer, lu Joa., x, 29,

Paris, 1808, p. 341. Le Christ va plus loin. Il n’est pas

ment consubstanliel au Père, il est son Fils.

i : la filiation enseignée après la consubstantialité et

prouvée au moyen des miracles. « Vous me dites… Tu

blasphèmes, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de hieu.

Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyi / point, m. lis si je hs fais, quand bien même vous ne voudriez pas me croire, croyez aux œuvres. » Aptes la filiation, il en vienl.i la circuni qui i i la con séquence nécessaire de la consubstantialité et de la filia


tion : « Mon Père est en moi et moi dans mon Père. » 3° Et cette circuminsession, il l’affirme de nouveau dans le sermon après la cène, Joa., xxiv, sous la forme interrogative et par deux fois. S’adressant â Philippe, il lui dit et lui répète : « Ne croyez-vous point que je suis dans le Père et que mon Père est en moi ? » ꝟ. 10, 11, et le contexte éclaire ce phénomène de vie divine. A cause de la circuminsession, parce que le Christ est dans le Père et que le Fère est en lui, Jésus est la voie qui mène au Père. « Personne ne vient à mon Père que par moi, » y. 6. Et en vérité, comment ne pas trouver le Père, quand on trouve le Fils qui est dans le Père et en qui est le Père. Il est la vérité et par lui on connaît le Père : « Si vous m’eussiez connu, vous auriez donc connu mon Père, » ꝟ. 7. Ils sont tellement l’un dans l’autre qu’on ne peut voir l’un sans l’autre. « Philippe, qui me voit, voit aussi mon Père, » ꝟ. 9. Aussi quand Philippe demande à Jésus de lui montrer le Père, Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et vous ne me connaissez pas ! » ꝟ. 9. Philippe demande à voir le Père et Jésus parle de l’ostension du Fils, et il a raison, car les deux ne sont qu’un. Vous me connaissez, réplique donc justement le Christ, dès lors, « comment dis-tu, toi : Montrez-nous votre Père ? » ꝟ. 9. Enfin le Christ est la vie, la vie active, la vie qui travaille, mais qui, en travaillant, fait les œuvres du Père. De même que le Père est dans le Fils, ainsi il agit en lui et il parle en lui : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même. Mais mon Père qui est en moi, fait lui-même les œuvres, » ꝟ. 10. 4° Ces paroles sont pareilles à d’autres que Jésus avait déjà dites dans un fameux discours de la fête de Pâques, où il avait parlé des œuvres que le Père lui avait données à accomplir, Joa., v, 36, et où il avail attesté : « Je ne puis rien l’aire de moi-même », ꝟ. 30 ; cf. viii, 23. En effet, il n’es ! jamais seul, il est dans le Père et le Père est en lui. « Celui qui m’a envoyé est avec moi, et il ne m’a pas laissé seul, parce que moi-même je fais toujours ce qui lui plait. » Joa., viii, 29. 5° L’apôtre saint Paul fait allusion également à la circuminsession de l’Esprit-Saint quand il parle de « ce que Dieu nous a révélé par son Esprit, car l’Esprit pénètre toutes choses, même les profondeurs de Dieu. Qui des hommes sait ce quiest dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? Ainsi ce qui est en Dieu, personne ne le connaît que l’Esprit de Dieu ». 1 Cor., ii, 10-11. Dieu donc, c’est-à-dire le Père et le Fils sont pénétrés par l’Esprit-Saint, connus de lui et révélés par lui. De même que l’esprit, c’est-à-dire l'âme humaine est unie substantiellement à l’homme el, à cause de cela, connaîl seule les secrets de l’homme, ainsi l’Esprit de Dieu, qui est consuhslanliel au l'ère et au Fils et un seul Dieu avec eux, seul connaît les mystères de Dieu. Cornély, /// / Cor., Paris, 1890, p. 65.

II. D’après la tradition primitive. — Ces différents textes, surtout ceux de saint Jean, bien qu’ils aient parfois servi aux hérétiques, par exemple à l’raxéas et aux monarehiens pour confondre les personnes divines. cf. A. d’Alés, La théologie de Tertullien, c. ii, 4, Paris, 1905, p. 77, fournirent cependant les meilleurs arguments aux Pères pour établir le fail de la présence des trois personnes divines les unes dans les autres. Certes, avant l’hérésie d’Arius et le concile île Nicée, soit parie que les mots n'étaient pas très bien déterminés, ni les notions précisées, soit parce que l’erreur n'était pas encore intervenue, la consubstantialité des trois personnes divines, et leur circuminsession ne sont pas affirmées d’une façon aus>i catégorique que plus tard par les

auteurs ecclésiastiques. Il faut pour cela se rappeler la théorie de la génération temporelle du Verbe ébauchée par saint Justin, reproduite avec des nuances diverses par Tatien et Mien. : ore et qui Irouve formule la plus clain i inl Théophile d’Antioche, par la distinction du /o’o ; £vôl « 9eTOÇ et du) ', , '.x6 ;.