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CIRGONCELLIONS — CIRCONCISION


gnements fournis par Albert de Stade les deux textes publiés par E. Winkelmann, 1865, sous ce titre : Fratris Arnoldi ord. prsedicatorum de correctione Ecclesise epistola et Anonymi de Innocenlio IV p. m. antichristo libellus, et conclu que ces deux écrits, rédigés entre 1 2 15 et 1250, se rapportent au mouvement sectaire qu’Albert de Stade fait connaître. S’il fallait admettre cette conclusion, il en résulterait que l’exposé des doctrines de la secte de Hall devrait se compléter par l’adjonction d’idées apocalyptiques et sociales (visions et espérances joachimites, distribution aux pauvres des biens de l’Eglise), développées dans la lettre de frère Arnold. Mais la démonstration tentée par Volter ne semble pas décisive.

Albert de Stade ne donne pas un nom aux sectaires ; il se borne à les appeler mirabiles ei miserabiles hæretici. Dans sa Metropolis sive liistoria ecclesiastica Saxonise, t. VIII, c. xviii, Cologne, 1520, A. Krantz les a nommés circoncellions sans dire pour quel motif. Cette appellation a été admise par Hermant, Histoire des hérésies, 3e édit., Rouen, 1726, t. ii, p. 109 ; Noël Alexandre, Historia ecclesiast., Venise, 1778, t. viir, p. 69 ; Bergier, Dictionnaire de théologie, Lille, 1844, t. i, col. 541, etc. G. Moroni, Dizionario di erudizione storico-ecclesiaslica, Venise, 1842, t. xiii, p. 193, l’explique en disant « qu’ils allaient enseigner leurs erreurs avec tout l’enthousiasme et en tout lieu possibles ». Il est probable que, en les dénommant de la sorte, Krantz a voulu les assimiler aux circoncellions de l’Afrique. Les sectaires de Hall reproduisaient l’erreur des donalistes sur l’invalidité des sacrements conférés par les ministres indignes ; Krantz aura vu en eux les successeurs des donatistes circoncellions. Peut-être la mauvaise lecture du texte d’Albert de Stade (in battis Suevorum prsedicaverunt au lieu de in Hallis Suevorum) aura-t-elle fait noire que, comme les circoncellions du IVe siècle, ils rôdaient partout. En réalité, on ne voit pas qu’ils aient dogmatisé en dehors de la ville de Hall ni qu’ils aient commis les mêmes excès que les circoncellions africains. Ce nom de circoncellions ne leur convient donc guère, et il serait préférable de les appeler, avec les historiens allemands modernes, « la secte de Schwabisch-Hall. »

I. Source.

Albert de Stade, Annales Stadenses, dansftaynaldi, Annales ecclesiast., an. 1248, n. 15-lti, Bar-le-Duc, 1870, t. xxi, p. 366-367, et dans Monum. Germanix historica. Seeiptorcs, Hanovre, 1859, i. xvi, p : 17l- :  ; 7-j (Alberl commença de

er ses Annales en 1240 ; cf. J. M. Lappenberg, ibid., p. 274).

II. Travaux.

J. G. Bernhold-J. C. Harrepeter, Dissertatio historica de Conrado l Y impt ratore Hallensium hæreticoritm aliquando defensorr, Ali’il, 1 t ;.s :, , t die relia. BewequïHjoi in den Schwab. Stiidten, Stud. >i wùrtt. Geistlichkeit, 1X12. t. iv », p. 69-407 ; D. Volter, Die Sekte von Schwàbisch-Hall und der Ursprung der deutschen Kaisersage, dans Zeitschrifl fur Kirchengeschiehte, Gotha, lss !, i. iv, p. liuo393 ; E. Lempp, dans liealencyklopfidie, 3’édit., Leipzig, 1K’.19, t. vi, p. 363-365.

F. Vl.RNKT.


CIRCONCISION (hébreu : ynihi, mais se trouvant exclusivement sous la forme mûlâh, Exod., iv, 26 ; en

--v.tiijt, . Joa., vii, 22, etc.’; Vulgate : circumcisio),

rite qui consiste dans l’amputation du prépuce, membrane qui couvre le gland du membre viril. — I. Histoire il exégèse. 1 1. Théologie.

1. Histoire et exégèse.

I. la circoncision cbez peuples ni l’antiquité. - l » Origine de la circoncision. — On n’est guère fixé sur l’origine de ce rite, nonobstant les recherches di i rudition moderne. Ce qu’il y a de certain, c’est que la circoncision n’a |. été exclusive à Israël. On la trouve instituée chez les peupli et aussi chi i les peuple-, voi in

ri I raël : Phéniciens, Iduméens, Moabites, Ammonites, Arabes..1er., ix, 26. Seul, —, lis Philistins ne l’ont pas con nue. I Reg., xviii, 25-30 ; xxxi, 4. Il n’y a pas de

preuve de son existence chez les Chaldéens. Les plus anciennes traces de cette coutume ont été découvertes en Afrique. Cf. H. Ploss, Das Kind in Brauch un, ! Sitte der Vôlker, 1882, p. 342 sq. En ce qui concerne Israël et les tribus syriennes, quelques critiques pensent qu’ils empruntèrent la circoncision aux Egyptiens, qui l’auraient eux-mêmes reçue des tribus africaines, parmi lesquelles les garçons la subissent à la puberté ; Krman, JEgypten und segyptisches Leben in Alterthum, d’après Hérodote, ii, 10’t, 1885, p. 56-57, 7Il sq. ; d’autres pensent qu’elle a pris son origine parmi les petits peuple^ nomades de l’Arabie ; en tout cas, il semble certain que la circoncision n’a pas été, en Israël, un rite autochtone, c’est-à-dire indépendant de touie infiltration étrangère.

Uni de l’i circoncision.

Hérodote nous apprend, ii, .’17, que les Égyptiens « pratiquaient la circoncision pour cause de propreté ». Certaines raisons physiologiques ont pu avoir quelque influence sur la pratique de la circoncision. Renan, Histoire du peuple d’Israël, 6’édit., Paris, 1887, t. i, p. 123-128. Mais ce n’est pas là le motif décisif, si même il a existé, ce qui est fort douteux. D’autres ont prétendu que la circoncision était un simulacre de sacrifice de l’enfant, un sacrifice en miniature, substitué au sacrifice réel de la personne. Fr. Jérémias, dans le Manuel d’histoire des religions de Chantepie de la Saussaye, trad. franc., Paris, 1904, p. 184. Mais cette hypothèse est invraisemblable. Nulle part, la circoncision ne se présente comme un équivalent de sacrifice, et il est incroyable que tous les mâles, soumis à la circoncision, aient été regardés comme des victimes soustraites à la divinité par une immolation fictive. La circoncision se présente plu toi comme un rite d’initiation, et cbez les tribus arabes elle est une consécration de la puberté, une introduction religieuse a l’existence virile et au mariage. La vraie signification de la circoncision est religieuse ; c’est un fait reconnu aujourd’hui par la majorité des savants. A l’origine, la circoncision n’était que la cérémonie sainte par laquelle on devenait membre de la communauté religieuse, et l’on était admis dans le peuple ou la tribu, (’.'était donc un rite d’initiation, analogue, en un certain sens, à noire baptême. C’étail un pacte de sang par lequel le jeune homme se trouvait lié à sa tribu et au dieu de la tribu en même temps qu’il devenait apte au mariage. L’effusion du sang et le eboix du membre mutilé avaient un symbolisme particulier. Faire couler le san^, porter atteinte au corps humain, principalement en un membre jugé à la l’ois honteux et sacré’, paraît avoir eu la

même idée fondamentale que les sacrifices, c’est-à-dire la communion de vie à établir ou à conserver entre le dieu et la tribu. i. Marti, Geschichte der isrælitischen Religion, fa édit., in-8°, Strasbourg, 1903, p. 13 ; Valeton, dans le Manuel d’histoire < ! <* religions de Chantepie de la Saussaye, trad. franc., Paris, 1904, p. 200-201 ; P.-.l. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, 2e édit., Paris, 1905, p. 243-246.

n. la i iRCONcision cbez LES bébreux. — 1° Pratique /le la circoncision, — Le Code sacerdotal fail remonter, tien., xvi i, 10-14, cette pratique jusqu’à Abraham, ei il ne suppose pas que ce patriarche ail pu la connaître dans son pays d origine. Selon lui. elle et lit obli e pour tous l> s descendants miles d’Abrahi i

leurs serviteurs, nés dans la maison on achetés, même dune autre race. Obéissant a l’ordre de Dieu, Abraham, quoique âgé de quatn tringt-dix neuf ans, se circoncit lui-même 1 1 circoncit tous les ho les de s, , maison. Und.,

jl. 23-27. Un an plus lanl il circoncit son lii Isaac, âgé de bini jours, si Ion I ordie di Dieu. Gen. i, . A

pai tir de ce moment i.i ( ne r sérail devenue une

pratique habituelle chea i d idants d’Abraham.

Durant leur séjour en Egypte, les Hébreux durent, en