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qui leur est fixé, èitl tôv (àpuT^Évov t<5teov, xix, 1. Ibid., p. 52. Saint Clément de Rome insiste sur le bonheur incommensurable que Dieu réserve aux élus par le Christ et dont lui seul connaît la grandeur et la beauté. I Cor., xxxiv, 7, 8 ; xxxv, 2, 3 ; L, 5-7, Funk, op. cit., p. 102, 104, 124. Ceux qui meurent dans la charité posséderont la demeure des saints, yôipov e’J<te6<ôv, L, 3. Ibid., p. 124. C’est dans ce séjour de la gloire que Pierre et Paul sont entrés par leur martyre, eîç tôv Ôçei-XôfjLEvov t6tiov tt|Ç 8<5|r ( ç, eiç tôv âyiov tôtcov èitopsûÔ"/), V, 4, 7. Ibid., p. 68. Heureux les prêtres qui ont mérité la plénitude du salut ; ils n’ont pas à craindre d’être privés de la place qui leur est assignée, àrcô xoO l8pu(iivou aÙTOî ; xô-ko-u, xliv, 5. Ibid., p. 116 ; cf. II Cor., i, 2 ; vi, 3-7 ; xi, 7 ; xiv, 5 ; xix, 4 ; xx, 2, ibid., p. 144, 150, 158, 162, 168.

Le Pasteur d’Hermas a vu le ciel s’ouvrir. Rhode, du haut des cieux, lui apparaît et le salue : c’est le séjour où elle a été reçue, àvsX^tpOrjv. Vis., i, 1, 4-5 ; 2, 1, Funk, op. cit., p. 336, 328. Les justes qui auront persévéré jusqu’à la mort au service du Christ passeront ainsi dans le séjour des anges, ô TÔ7to ; ocjtcùv jj.ETa tûv àyyiXuyy intiv, Simil., ix, 27, 3 ; Vis., il, 7, ibid., p. 346, 548, et ils habiteront avec le Fils de Dieu, Simil., ix, 24, 4, ibid., p. 542, et ils seront bienheureux. Vis., ii, 2, 7 ; Simil., ix, 29, 3, ibid., p. 346, 456 ; cf. Vis., i, 1, 8 ; iii, 8, 4 ; Mand., viii, 9, ibid., p. 336, 368, 414. Une grande pensée anime tous les écrits de saint Ignace d’Antioche, celle de la possession de Dieu, 0eoO È7rirj-/_Etv. Ad Rom., iv, 1 ; Ad Eph., x, 1 ; Ad Smyr., ix, 2, Funk, op. cit., p. 216, 180, 242. Cette jouissance de Dieu, nous l’aurons dans le Christ, qui commande au ciel et à la terre. Ad Magn., I, 2 ; Ad Eph., XIII, 2, ibid., p. 192, 182. Aussi est-ce une belle chose de quitter la terre pour monter vers Dieu, xaXôv tô ôûvai ôttô xd<r ; xo’j eiç 0eo’v, c’va siçautôv àva-ret’Xd), et de participer à la pure lumière, xaôapôv çû ; Xaêetv, dans le lieu qui nous est assigné, e !  ; tôv "Siov xÔTtov. Ad Boni., Il, 2 ; vi, 2 ;.Ad Magn., v, 1, ifcid., p. 214, 220, 194.

Ces penâ’ées sont également celles de saint Polycarpe. Lui aussi attend la récompense promise aux martyrs, la réunion avec le Christ dans le séjour qui leur est dû, sic tôv 6çei), 6|xsvov swtoïç tôtiov, Ttapà tiô xvpi<o. Ad PliiL, IX, 2, Funk, ibid., p. 276. Il parle du bonheur et de la gloire de Paul, ni, 2, ibid., p. 270, et rappelle aux croyants que le Christ règne sur le ciel comme sur la terre, à la droite de Dieu, et que nous régnerons avec lui, oufj.ëa<jiXeij<70|j.£v « Ùtû, II, 1 ; v, 2. Ibid., p. 268, 272. Plus explicite encore VÉpitre à Diogm’te. Le ciel est nettement désigné comme le lieu de la récompense incorruptible, t/|v Èv oùpavoîç àçOapai’av, vi, 8. Funk, op. cit., p. 320. C’est au ciel, séjour de la divinité que règne le Christ sur tout l’univers, vii, 2, ibid., p. 320, et ce royaume céleste, il l’a promis et il le donnera à ceux qui l’aiment, ttjv èv oiipavû (ïa<jiXetav È71ï]vYEiXaTO xoù Soxjei toi ; àyznrfiatT’.v ajtôv, x, 2. Ibid., p. 326. Aussi les chrétiens ne sont pas de ce monde : étrangers en quelque sorte dans leur propre patrie, ils sont les citoyens du ciel, iv oùpavo) TroXiTE-JovTac, vi, 3 ; v, 5, 9. Ibid., p. 318, 316.

Tel est le caractéristique témoignage des Pères apostoliques transmettant dans ses éléments essentiels la doctrine de l’Église primitive sur le séjour de- ; élus. Si l’erreur millénariste, accueillie déjà dans VEpitre de Barnabe, retrouve chez les premiers apologistes une faveur nouvelle, cette fantaisie eschatologique n’entame en rien le fond même de la question : quel que soit le délai apporté à l’entrée des justes dans le rovaume des cieux, le ciel reste toujours, même pour les millénaristes, le séjour éternel, exclusif en commun, des bienheureux. Lorsque saint Justin recommande aux fidèles de ne pas croire ceux qui affirment que l’âme monte au ciel après la mort, il ne met point en cause l’existence du ciel : il la souligne, au contraire. Dans sa pensée, comme dans celle des adversaires qu’il combat, l’entrée des justes

dans la gloire éternelle était conditionnée par la résurrection, et à ce point de vue purement subjectif l’aflïrmation de l’une impliquait la négation de l’autre, dès que la question se posait de l’état des âmes immédiatement après la mort. C’est en ce sens que saint Justin se prononce contre l’admission au ciel de l’âme séparée du corps, â|ia tù> airoOv^sxEiv avaXatxêâveuôaie ! ç tôv ovpavôv. Dial. cum Tryph., 80, P. G., t. vi, col. 666 ; Otto, Corpus apologelarum christianorum sœculi secundi, Iéna, 1877, t. i, p. 290. Mais ce n’est là qu’un délai : le ciel, pour être différé, n’en est pas moins le ciel. Au reste, sur l’ensemble du sujet, la pensée habituelle de saint Justin n’offre rien de défaillant ni d’obscur. Un passage du Tlepi àva<TTa<T£(b( ;, 7, nous montre le Christ habitant corporellement dans les cieux afin de nous enseigner que là aussi, près de lui, sera notre habitation. P. Cf., t. vi, col. 1589 ; Otto, ibid., t. il, p. 244. C’est au roi du ciel que le martyr Lucius espère se réunir, repôç tôv rcaTÉpa xai PaaiXia twv oùpavàiv uopeuéaQac. Apol., II, 2, ibid., col. 448 ; Otto, ibid., t. i, p. 202. Partout les chrétiens vertueux sont persuadés qu’ils trouveront auprès de Dieu, en société avec lui, la fin de leurs maux, èv aTraâsi’a (T-jYysvédôat tw 0Eà>, et c’est le Dieu qui réside par de la les mondes, plus haut que le firmament, tiô ÛTtEp xôcfiov 01(V), èv toî ; Û7rEpoupavc’oiç. Apol., II, 1 ; Dial. cum Tryph., 56, ibid., col. 441, 612 ; Otto, ibid., t. i a, p. 196 ; t. i b, p. 198. Tatien parle aussi d’un ciel situé au delà du ciel visible, où règne sans succession un jour qui n’a point de déclin, où resplendit une lumière inaccessible aux hommes d’ici-bas. Il s’appuie sur l’autorité des prophètes pour émettre cette doctrine et pour affirmer que l’esprit recevra un jour le revêtement céleste, qui fera disparaître toutes les apparences de notre mortalité, tô oupàviov ÈTTÉvS’jfj.oc Tr, ç ôvyjtôv/jtoç. Orat. adversus Grxcos, 20, P. G., t. vi, col. 852.

Il est assez difficile de concilier entre elles les idées incidemment émises par saint Théophile d’Antioche sur le paradis terrestre, sur le paradis des élus et sur le ciel. Ad Autol., ii, 24, 26, 36, P. G., t. vi, col. 1089, 1093, 1116 ; Otto, Corpus apologelarum, Iéna, 1861, t. viii, p. 120-122, 124, 174. Le passage le plus clair est celui qui affirme l’existence d’un ciel invisible distinct du firmament et créé par Dieu au premier jour, É-ipo-j o-jpavoû to0 àôpaTou t|(j.ïv ovtoç, ii, 13. P. G., ibid., col. 1073 ; Otto, ibid., p. 96. Mais il est impossible à la critique de décider si le paradis des (’lus est identifié avec le paradis terrestre ou avec le ciel. Cf. Atzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie innerhalb der vomicânischen Zeit, Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 553, 598.

Dans saint Irénée se retrouvent toutes les données de la tradition catholique.il est vrai que lui aussi distingue le ciel du paradis et de la cité sainte. Cont. hær., t. V, c. xxxvi, n. 1, P. G., t. vii, col. 1122 ; cꝟ. t. V, c. v, n. 1, ibid., col. 1135. Mais cette distinction représente surtout une inégalité de jouissance dans la possession d’une récompense, en raison de l’inégalité des mérites. Car tous les justes, du moins après leur résurrection, jouiront de la vue du Christ, 7tavTay_oû yàp ô Ewrrip ôpaOrj(têtoci, et le Christ est dans les cieux. Cont. hær., I. V, c. xxxvi, n. 1 ; t. III, c. XII, n. 3, ibid., col. 1122, 895 ; cꝟ. t. V, c. xxxi, n. 2 ; t. IV, c. xxxiii. n. 13 ; t. III, C. XII, n. 9, ibid., col. 1209, 1082, 902. Les élus jouiront également de la vue de Dieu, eXe-jtôvt : * ! sic Tr, v &|/iv toû 0eoO, t. V, c. xxxi, n. 2 ; t. III, c. xii, n. 3, ibid., col. 1209, 895 ; ils posséderont l’immortalité par Jésus-Christ qui est la paix des âmes et leur réconfort, et l’on verra briller la gloire du Père, après le renouvellement des mondes, dans la cité de Dieu, I. V, c. XXXV, n. 2 ; I. 111, c. xvi, n. 4. Ibid., col. 1220-1221, 924. Nous n’avons qu’à rapprocher de ces données les vuos eschatologiques de saint Ilippolyte ; le disciple reproduit fidèlement le maître. Le Christ nous a ouvert les cieux, où il est monté le premier, aOrô ; itpûiTo ; e’i ; oùpocvoù ; àva-